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FAGNAX — FAMILLE D’AMOUR


Jus Decrctaliiim, 5 in-S » , Rome, 189.S-1006, Introductio, part. III, tit. XVI, § 2, t. I, p. 415 ; Kirchenlexikon, t. IV, col. 1204 sq.

T. Ortolan.

    1. FAIT (Question de droit##


FAIT (Question de droit. Question de), il y

a dans le titre De regulis jiiris, dans le Sexte. la règle suivante, 13 : I<jnoranliu facli, non juris, excusai ; et le cardinal d’Annibale dit, d’autre part, dans son commentaire sur la constitution Aposloliae scdis, n. 8, note 23 : Ignorantia facti vix admittilnr in joro exlerno. Ce double dictiini pose bien la distinction, qui peut aller parfois jusqu'à l’opposition, entre le fait et le droit. Cette distinction se rencontre dans tous les actes. Le droit, c’est la disposition légale, écrite ou non écrite, la règle imposée par le supérieur. Dieu ou ceux qui représentent son autorité. Le fait, c’est l’acte réel, l'état réel, avec toutes ses conditions et ses circonstances. Ainsi on dira qu’un bénéfice (ou tout office) est vacant de fuit, quand nul ne l’occupe, bien que quelqu’un ait le droit de l’occuper ; qu’il est vacant de droit, quand celui qui l’occupe ou le remplit n’est pas habilité par le droit à cette On, par exemple, quand la personne qui a fait la collation ou la nomination n’avait pas les pouvoirs requis pour la faire ; qu’il est vacant de fait et de droit, quand nul ne l’occupe en réalité ni n’a le droit de l’occuper.

On voit que la distinction a une grande importance dans la discipline de l'Église. En voici encore d’autres exemples qui montreront cette importance au point de vue pratique. Il est certain qu’en droit frapper violemment un ecclésiastique est puni d’excommunication ; en fait, tel individu qui a frappé quelqu’un de qui il ignorait la qualité de clerc n’a pas encouru l’excommunication. — Il est certain qu’en droit l’ordinaire ne peut, en vertu des induits communément donnés, lever un empêchement dirimant et public de mariage ; en fait, tel empêchement dirimant, public de sa nature, peut être occulte, et l’ordinaire le pourra lever en vertu de ses induits accoutumés. Gennari, Consultations morales, consult. cxxvii. — 11 est certain qu’en droit procurer l’avortement, efjectu seculo, est puni d’excommunication ; en fait, l’avortement a-t-il été la conséquence de l’acte posé? l’acte a-t-il été posé à cette On ? On voit donc qu’il ne suffit pas, pour résoudre un cas donné, de constater que l’acte était puni par le droit ; il faut vérifier si en fait l’acte posé revêt bien toutes les conditions requises.

La distinction a une grande importance en théologie morale et pour le for interne, plus encore peut-être qu’au for externe : car si, au for externe, le juge peut s’appuyer sur des présomptions extérieures et qualiŒr le fait d’après ces présomptions, au for purement interne le fait vaut tel qu’il a été perçu et voulu en réalité par l’agent, et au confessionnal, credendum est pœnitenti tam pro se quant contra se diccnti : la question de fait est ici primordiale.

Les jansénistes ont fait une application spéciale de Il distinction de droit et de fait à la condamnation des cinq propositions de.Tansénius, en prétendant que, si le pape avait le pouvoir do condamner ces propositions prout sonant : question de droit, il n’a pas celui de déclarer qu’elles étaient contenues dans VAugustinus : question de fait. Voir Jansénisme. Sur le pouvoir de l'Église de se prononcer sur les faits dogmatiques, voir Église, col. 2188 sq.

A. ViLLIEN.

    1. FALCONI Grégoire##


FALCONI Grégoire, religieux augustin du xvii'= siècle, du couvent de Recanati, est l’auteur d’un ouvrage intitulé : Reconeiliatin centum tocorum controversorum inter diuum Tlwniam doctorem angclicum, et /Egidium Columnium, Kimini, 1612.

Ossingcr, Bibliollieca aiigusiiniana, Ingolstadt, 1768,

p. 327 ; Vecchietti, Biblioleca picena, Osimo, 1790, p. 78 ; Hurler, Nomenclator. t. iii, col. 369.

A. P.ALMIERI.

    1. FALUDI François##


FALUDI François, né à Giins (Hongrie), le 25 mars 1704, entra dans la Compagnie de Jésus le 14 octobre 1720, enseigna la philosophie et les sciences en Autriche, fut pénitencier de Saint -Pierre à Rome> et, à son retour en Hongrie, devint professeur d'Écriture sainte et gouverna des collèges. A la suppression de la Compagnie, en 1773, il se retira à Rohoncz, où il mourut le 18 décembre 1779. Il a traduit de l’anglais en hongrois les volumes du P. Joseph Darrell, S. J., sur les devoirs des personnes de qualité, et de l’espagnol aussi en hongrois l’Homme de cour du P. Gracian, S. J. Il occupe une belle place dans la littérature hongroise comme poète religieux lyrique : on cite particulièrement sa paraphrase en vers allitérés du célèbre sonnet « A Jésus cruciOé » , qui passe sous le nom de saint FrançoisXavier.

De Backer-Sonimervogel, Bibliothèque de la C'^ de Jésus, t. III, col. 537-539 ; Fr.-Xav. Drebitka, S. J., Hijmnus Francisci Faludi efusque origo hispano-liisilanæl « O D ?us, er/n amo te, iiec… >, Budapest, 1899.

J. Brucker.

    1. FAMILLE D’AMOUR##


FAMILLE D’AMOUR. L’une des nombreuses sectes qui pullulèrent aux temps troublés de la Réforme. Elle parut en Hollande et de là se propagea en Angleterre, où elle réussit à se maintenir tant bien que mal jusqu’au milieu du xviie siècle, époque où elle se fondit dans d’autres sectes analogues.

Son fondateur fut Henri Nicolaï ou Nicolas, un homme assez peu cultivé, mais entreprenant et habile, rusé et hypocrite, qui proOta des circonstances pour jouer, comme tant d’autres de ses contemporains, un rôle religieux et se faire des partisans. Né à Munster, dans cette ville de la Westphalic qui devint le rendez-vous de la plupart des illuminés et des fanaT tiques de la première moitié du xvie siècle, et qui fut surtout le théâtre des anabaptistes, Nicolas se rencontra dans sa jeunesse avec ceux qu’on appelait alors les enthousiastes et les libertins. Il se lia d’amitié avec l’un de leurs coryphées, le célèbre David Georges, , dit.Joris, un partisan résolu de l’union libre des sexes, qui prétendait sa doctrine supérieure à celle de Moïse et de Jésus-Christ et déclarait qu’il ne faut croire ni au péché, ni à l’enfer, ni aux démons. Voir t. iv, col. 152. Les prétentions de Nicolaï ne furent pas moindres : lui aussi se disait inspiré du ciel, recevoir des communications de l’archange Gabriel et avoir une mission divine ; lui aussi s’affirmait supérieur à Moïse et au Christ, car ils n'étaient entrés que dans, le Saint, tandis qu’il avait pénétré jusqu’au Saint des saints. Moïse n’avait enseigné que l’espérance, le Christ n’avait recommandé que la foi ; mais bien supérieure à la foi et à l’espérance est la charité. Or, c'était précisément cette charité qu’il avait pour mission de prêcher et dont il devait implanter le règne sur la terre. L’embrasser, la pratiquer sans se préoccuper d’autre chose, telle était, disait-il, l’unique condition du salut ; et le salut était infailliblement assuré à quiconque, docile à son enseignement, prenait rang dans la famille ou la maison de l’amour. Une fois membre de cette famille, on était libéré du devoir d’obéir, comme de simples enfants, à quelque règle que ce fût ; on était émancipé, on appartenait désormais à la race des parfaits, des déifiés, des élus, dans l’heureuse incapacité de ressentir les suites et même les atteintes du péché, et l’on pouvait vivre très innocemment, mêlés les uns aux autres, en toute liberté. Les formes extérieures du culte, les opinions religieuses d’autrui importaient peu ; pourvu qu’on possédât la charité, même sans la foi et l’espérance, on pouvait, la simulation aidant, .