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FABRI (HONORÉ) — FABRI (JEAN)

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der Moralslreiligkeilen, 1. 1, p. 45, 52, 279 ; Reusch.jDcr Index. t. II, p. 503 ; P. de Vregille, Un enfant du Bugey, le P. Honoré Fabri (1607-1688), dans le Bulletin de la SociétéGorini, janvier 1906, p. 5-15. Le P. Fabri a son article dans tous les grands dictionnaires biograpliiques.

J. Brucker.

2. FABRI Jean (en allemand Schmidt ; prend quelquefois aussi le nom de Cassins, du latin Cudo) naquit à Heilbronn (Wurtemberg), en 1504. Son père s’appelait Louis ; sa mère, Anna Ulïrechtin, était originaire d’Ingolstadt. Ms. de la bibliothèque de Colmar, 474, fol. 31. Il entra chez les dominicains de Wimpfen en 1520. Cf. A. Weith, Bibliolhcca Augiistana, t. i, fol. 73. En 1534, il remplit les fonctions de prédicateur à la cathédrale d’Augsbourg, jusqu’au jour (22 juillet 1534) où la prédication fut interdite aux prêtres catholiques. C’est alors que Jean Fabri se rendit à Cologne pour se livrer, à l’université, à des études plus approfondies. En 1535, il édite les sermons de Jodocus Clichtoveus, théologien de Paris : Sennoncs Jod. Clichiovei, Cologne, 1535. Index per Johannem Fabri ad Haijlbnin, divini vcrbi concioimtorem. La même année, il fait paraître la première édition des écrits d’un mystique anglais Richard Kolle : D. Richardi Pampolilani eremitse, scriptoris perquain vctusti ac cnidili, de emendalione peccaloris opusculum, nunc priimim typis cxcusum, cum aliis (diquot appendicibiis, in-12, Cologne, 1535. L’année suivante, paraît encore : D. Richardi Pampolitani Anglosaxonis eremilæ, viri in divinis Scriptiiris ac veteri illa solidaquc Iheologia cruditissimi, in Psalteriiim Davidicum cdquc cdia quædam sacrée Scripturæ monunienta compendiosa juxlaqiie pia cnarratio. Cologne, au mois de mars 1536. L'édition est dédiée au conseil '.le Wimpfen et la lettre dédicatoire est riche de renseignements sur les conditions religieuses où se trouvait alors cette ville. Les doctrines nouvelles y faisaient du progrès surtout avec Erhard Schncpf ; Fabri qui, après son retour de Cologne, avait commencé à prêcher à Wimpfen contre les novateurs et leurs partisans, dut quitter la ville où sa vie était menacée. H. Rocholl, Die Einfahriing der Reformation in Colmar, Colmar, 187('), p. 50. Juste à ce moment, 1530, la ville impériale de Colmar demandait au provincial des dominicains que Jean Fabri pût venir s'étabhr vu milieu d’eux, en qualité de prédicateur attitré de la ville, pour pouvoir lutter contre l’erreur qui les menaçait. Paul III, par un bref du Il janvier 1540, accorde la permission demandée et confère à l'élu de nombreux privilèges. H. Rocholl, op. cit., p. 47 sq. .lean Fabri était en possession de sa nouvelle charge dès le 2 septembre 1539 ; il demeura à Colmar jusqu’en 1545, date à laquelle il est nommé en même Lfmps prédicateur et prieur de SclUcstadt. A.-M.1'. Ingold, Notice sur l'église et le couvent des dominicains de Colmar, Colmar, 1894, p. 78 ; Paulus, lile deutschen Dominiltaner, etc., p. 236, note 5. Il remplacé à Colmar par l’augustin Johann Hofmeister. La veille de Noël de l’année 1545, Jean l'^abri fait à l’université de Fribourg un discours qui eut un certain retentissement, et qui parut sous ce titre : Oratio pia et clegans, qucmi dixit ad sacram et inclijtemi universitedem Friburgensem Brisgouiæ vencrabilis P. Johannes Fabri ad Hailbrun, catbiedralis Jùclesise Auguslensis a sacris coneionibns, vigilia mdivitatis Domini ac Sah’atnris nosiri Jesu Cfiristi, (uuio Domini 1545, in-A", Ingolstadt, 1551..Ican Fabri fut prieur de Sclilestadt de 1545 à 1547. Cf. Ingold, o/i.c17., p.78. Vers cette époque (1547), après la défaite lie la ligue de Smalkade par Charles-Quint, le nouvel éêque de Fribourg, cardinal Otto Truchses, ayant ref)ris possession de son siège, y appela Jean Fabri, avec le titre de prédicateur de la cathédrale. Nous

devons signaler datant de cette époque et dus au zèle du dominicain un Calcclùsme et un petit Manuel de la confession. Le Ccdéeliisme parut d’abord à Augsbourg sans nom d’auteur ni date (1551), in-12. Deux nouvelles éditions parurent ensuite avec le nom de l’auteur à DiUingen (1558 et 1563). Aux deux dernières éditions avait été joint un long extrait du petit catéchisme de Canisius. Le catéchisme de Jean Fabri a été réimprimé par Ehr. ISIoufang, Katliolische Katecliismen des xvi Jahrlumderts in deutseher Sprache, Mayence, 1881, p. 415-464. Voici quel était le plan de ce petit catéchisme : l’explication du symbole des apôtres, puis des dix commandements de Dieu, du Pater, de l’Ave Maria, enfin les sacrements. La division était celle de Dietenberger, ainsi que quelques explications. Fabri avait même emprunté quelques phrases au petit catéchisme de Luther. Le catéchisme de Jean Fabri fut attaqué violemment parWolfgang Mauslin (Musculus), in-12, Berne, 1551. Dans son Manuel de la confession, l’auteur avait surtout pour but d’aider le pénitent à se souvenir de ses fautes, en lui faisant faire un examen de conscience. Ce petit livre parut d’abord, in-12, s. d., Augsbourg ; deux éditions en furent faites ensuite à Dillingen, 1551, 1563. Voir l’analyse tians Paulus, op. cit., p. 239 sq. Fabri insistait surtout sur ce point que nos œuvres satisfactoires n’ont de valeur que par les mérites de la passion de NotreSeigneur. Ce qui n’empêcha pas Flacius Illyricus de s'élever contre la doctrine de Fabri, comme attribuant h l’homme ce qui était vraiment du Christ : le mérite. Et pourtant jamais Fabri n’avait enseigné semblable théorie.

Jean Fabri composa encore un livre de prières, tirées des saintes Écritures et de saint Augustin. Ce livre eut un très grand succès. Il parut d’abord en allemand, in-12, Dillingen, 1550, puis à Fribourg (.Suisse), 1590. Il fut traduit de bonne heure en latin : Dillingen, 1556 ; Cologne, 1562, avec une dédicace de Jean Lorichius à l'évêque Wolfgang de Passau ; Dillingen, 1573, 1579 ; Cologne, 1581. Toujours guidé par le même souci de pastoration, Jean Fabri, vers la même époque, fît paraître un écrit sur cette question : Peut-on faire servir la sainte Écriture au détriment des hommes ? (06 die tiailig bibli cli sebirift konne und môg ru setiaden der mensclien gebrauch werden ?) in-4°, Augsbourg, s. d. (1550). Il répondait en établissant que les hérétiques n’ayant pas de régula fidci dans l’interprétation de l'Écriture, pouvaient en corrompre le véritable sens, au grand dommage des fidèles ; dans l'Église, au contraire, on ne conserve pas seulement le dépôt de la lettre, mais aussi de la véritable interprétation, sous l’inspiration de l’Esprit-Saint. Les hérétiques ne possèdent de l'Écriture que la lettre. Contre cet écrit de Fabri, s'éleva Georges d’Anhalt, chanoine luthérien de Mersebourg : Zwo predigten liber das EvangeUum Mcdlli. iii, von falsclicn proplu’ten, Leipzig, 1552. Comme la secte des anabaptistes comptait encore assez d’adeptes à Augsbourg même et dans les environs, Fabri publia un traité où il établit la valeur du baptême des enfants, en même temps que la légitimité du pouvoir civil et religieux, sans toutefois en légitimer les excès ou les abus : Ctirislenliclie iindlcrweisung cm die widcrtauffer von dem Tuuff der fungen kindlein. Und von der Geisllielien und welllielxenObcrkait, an die undertauffer, in-4, Ingolstadt, 1550. Dans une autre prédication, publiée, Jean Fabri établit la légitimité du serment, condamne la théorie des anabaptistes sur la communauté des biens et des femmes, rend compte, comme d’une intervention diabolique, de la résistance que les hérétiques montrent dans les tourments et de leur mépris de la mort : Von dem Aijd schivorcn. Aueh von der Widcrtauffer Marier, und wo her enl-