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EZECIIIEL (LIVRE D’2038

le, 80, 12 Z>, 13 o, IGc, 17 « ; xxii, h-c e) la dureté à l’cgartl du pauvre, xviii, 1 d, 16 rf ; /) l’injustice, XVIII, 8 6, 16e ; xxii, 12 a, le tout en infraction des lois données au désert et avec rébellion, spécialement, XX, 13-31. — 6. l^’intention, le but de Jahvc châtiant son peuple se trouve enfin clairement marqué : manifester par là son existence, sa personnalité divine en tout ou en partie méconnue, iv, 13-15 ; vi, 10 ; VII, 8-9, 27 ; xi, 10 b, 12 ; xii, 15, 16, 29 ; xiii, 23 ; XIV, 8 ; XV, 7 b ; xvii, 21 b ; xxi, 4, 10 : xxii, 16, 22 b ; XXIII, 49 b : XXIV, 24 b, 27 b : xxxiii, 29 ; xxxviii, 23 ; xxxix, 23-24.

2°^ Prophclies contre les nations. — Contre les Ammonites, XXI, 33-37 ; xxv, 2-7 ; contre les Moaiiites, xxv, 8-11 ; contre les Édomites, xxv, 12-14 : xxxii, 29 ; XXN.V ; contre les Philistins, xxv, 15-17 ; contre les Phéniciens de Tyr, xxvi-xxviii, 19, et de Sidon, xxviii, 20-24 : xxxii, 30 ; contre les Égyptiens, xxixxxxii, 21 ; contre les Assyriens, xxxii, 22-23 ; contre les ÉIamites, xxxii, 24-25 ; contre Gog, Mésc ! iec, Tubal, xxxii, 26-28 : xxxviii-xxxix. Cf. P. Cheminant, Les prophéties d’Ézécliiel contre Tyr (xxvi-xxviii, 19.) Paris, 1912 : J. Plessis, Les prophéties d’Ézéchiel contre l’l’ù/ypte (.ya7A-.ya’.y ; /), Paris, 1912.

1. Il paraît certain que tous ces peuples, même celui qui se dissimule sous le nom de Gog, sont à prendre pour ceux que l’histoire et la géographie nous montrent en relation avec Israël. Gog, « personnification des puissances terrestres ennemies d’Israël, » « l’Antéchrist de l’Ancien Testament, » Krâtzschmar, p. 255, qui envahit la Palestine au moment où Israël « rassemblé d’entre les peuples, « revenu de l’exil, « vit en paix dans ses demeures, » xxxviii, 8, peut avoir été ini par Ézéchiel sous les traits du roi de Babylone, ou du peuple babylonien, que Jérémic déjà montrait 1’venant du Xord, » Jer., iv, 3-vi, 30 ; i, 13-15 ; Ezech., xxvi, 7 ; XXXVIII, 6, 15 ; xx.xix, 2, et contre lequel le’prophète de Tell-Abib n’aurait, dans l’hypothèse contraire, prononcé aucun oracle, ce qui serait surprenant. Ézéchiel vivant en terre babylonienne n’aurait ainsi osé annoncer qu’à mots couverts la ruine de Babylone, xxxix, et il n’aurait point préi’u que cette ruine devait s’effectuer en réalité avant la délivrance et le retour. Herrmann, op. cit., p. 47 sq. Autres identifications, proposées par Krâtzschmar, p. 255 sq. La seule à retenir est celle qui fait des Scythes (Hérodote, i, 103 sq.) le peuple de Gog ; mais il est à remarquer qu’Ézéchiel, xxxviii, 17 ; xxxix, 8, conçoit Gog comme devant accomplir la prophétie précitée de Jérémie, VI, 3-vi, 30 ; i, 13-15, et que celui-ci accommode alors aux Babyloniens, les ennemis du jour, un oracle qui visait d’abord, cf. Soph., i, 2-17, l’invasion scythique des premières années du régne de Josias, v, 17 ; VI, 22 sq. Voir Driver, Introduction, Edimbourg, 1897, p. 253, et les références. — 2. Le châtiment des nations correspond à celui d’Israël : c’est l’invasion, les sièges, les fléaux, les ruines, le pillage, l’anéantissement, la dispersion, xxv, 4-5, 7, 9-10, 13-14 ; xxvi, 3-14, 1921 : xxviii, 7-10, 10-19, 23 ; xxix, 4-12, 19-20 ; xxx, 3-18, 21-26 ; xxxi, 11-18 ; xxxii, 3-15, 20-32 ; xxxv, 3-9. — 3. Il est motivé par l’attitude hostile et outrageante qu’elles ont prise à l’égard d’Israël lors du jugement divin exercé contre celui-ci, x.xv, 3 b, 6, 8 b, 12, 15 ; XXVI, 2 ; xxviii, 24 ; xxxv, 5-6, 10, 12, 15 ; xxxvi, 1-7, ou simplement par l’orgueil de leurs richesses, de leur sagesse ou de leur puissance, xxvii, 1-2.5, 32-34 ; xxviii, 2-5, 12-17 ; xxix, 3 6, 9 6 ; xxxi, 2-10 ; xxxii, 2, 12 b. — 4. Et ici le but est le même : faire connaître à tous la personnalité et la puissance de , Jahvé, xxv, 5 b, 7 b, 11, 14 /), 17 b ; xxvi, b ; xxviii, 24 6 ; XXIX, 6 a, 9 b ; xxx, 19, 26 6 ; xxxii, 15 6 ; xxxv, 4 6, 9 6, 15 6 ; xxxix, 6 6, 7 6, 21, avec l’intention d’assurer la sécurité d’Israël rétabli, xxviii, 26.

Comme le milieu babylonien dans lequel vivait le prophète a certainement influencé en quelques traits la théophanie des débuts du livre, i, 4-28a ; iii, 12-13 ; x, 9-17, 20-22, voir Vigoureux, La Bible et les décoiiiwrles moderneSy 6’édit., Paris, 1896, t. iv, p. 183-253 ; Lenormant, Les origines de l’Iiisloire d’après la Bible et les traditions des peuples orientau.r, Paris, 1880, t. i, p. 1Il sq., 121 sq. ; Schrader Zimmern, Die KeHinschrifleii und das Aile Testament, Berlin, 1903, p. 031 sq. ; A. Jcreniias, Das Aile Testament im Liclite des alten Orients, Leipzig, 190(5, p. 580 sq., ainsi la description des jugements de Jahvè contre les nations aurait-elle emprunté, sous la plume d’Ézéchiel, quelques couleurs à de vieux mythes, chaldéens d’origine, comme il apparaît : spécialement xxviii, 12-19, le roi de Tyr en Éden, voir Gunliel, Scliôpfung und Cliaos in Urzeit und Endzeil, Gœttingue, 1895, p. 148 sq. ; Genesis iibersetzt und erklarl, Gœttingue, 1901, p. 30 sq. ; A. Jeremias, op. cit., p. 593 ; xxrx, 3 6-7 ; xxxii, 2-8, le Pharaon dépecé, Gunkel, Schôpfung, p. 71-77, 131 ; H. Gressniann, Der Ursprung der isrælitisch-jiidisclien Eschatologie, Gœttingue, 1905, p. 140 ; xx.xi, le cèdre du jardin de Dieu, Gressniann, op. cit., p. 104 sq., et les références ; x.x.xix, 17-20, Gog sacrifié sur les montagnes d’Israël, Wincklcr, Allorientalisclie Forsclumgen, IV série, Leipzig, t. i, p. ICO sq. ; Gressmann, p. 139, 180 sq. Selon Herrmann, Ezecliietstudien, Leipzig, 1908, p. 103 sq., ces éléments mythiques utilisés par le prophète n’auraient été dans l’intention de celui-ci que de purs artifices de style, de caractère traditionnel et réservés à la poésie.

II. PnOPUÉTlES m SALUT ET DU HÉT.iDUSSEMENT.

— Ces prophéties concernent principalement Israël, mais quelques-unes visent aussi les nations païennes. 1° Prophéties du salut d’Israël.

1. Ceu.r qui auront

part à ce salut, ce sont les déportés, échappés à la ruine, le n reste » épargné par l’ennemi, vi, 8 ; xii, 16, ceux qui auront été dispersés parmi les nations et que Jahvé ramènera au paj-s, après les avoir rassemblés du milieu des peuples, xi, 17 ; xvi, 53 ; xx, 34 ; xxxiv, 13 ; xx.xvi, 24 ; xxxvii, 21 ; xx :  ; ix, 25-28, par opposition à ceux qui sont demeurés en Palestine et qui ont continué d’olTenser Dieu, xi, 15, 21 ; xxxiii, 24 sq., après toutefois qu’un triage aura été opéré, par l’efîet d’un jugement divin, parmi les exilés, entre les convertis et les rebelles obstinés, xx, 36-38 ; xxxiv, 17 (vi, 9). — 2. Le scdut consiste dans le rétablissement d’Israël : « ) dans un état social idéal, où la paix la plus entière régne entre les deux classes principales, les gouvernants et les gouvernés, les forts et les faibles, et d’où sont exclus les perturbateurs, xxxiv ; 6) dans un état politique idéal, où l’unité ne sera plus brisée, comme elle l’avait été auparavant, entre les deux royaumes, XXXVII, 15-22, état au sommet duquel trône « pour toujours » un « prince » , un « roi » , « David, serviteur » de.lahvé, vice-gérant du nouveau royaume, repiésentant du Pasteur divin qui a pris désormais en mains propres le gouvernement de son troupeau, xxxiv, 10-1’2, 14, 15-16, 23-24 ; xxxvii, 24, 25 b, « rameau » de l’antique arbre royal replanté en son lieu, xvii, 2224, « corne » puissante qui « poussera « à la « maison d’Israël » , xxix, 21 (heb.), « prétendant » de droit au « diadème « ôte au « méchant prince » rejeté, xxi, 30-32.

Pour tous les commentateurs, le Dauid redivimis de xxxiv, 23-24, et de.xxxvii, 24-25, est le Messie : soit leChrist lui-même, dont David fut le type figuratif (commentateurs catholiques, cf. Knabenbauer, p. 356 sq., 383 sq.) ; soit un davidide, le premier d’une nouvelle série de rois, tenant le royaume comme un autre David (commentateurs critiques). K. Begrich, Das Messiasbild des Ezecliiel, dans Zeilsclirift fiir wissenscliaftliche Théologie, 1905, t. XLVii, p. 433-461. Après saint Jérôme et Thèodoret, noml^re d’exégètes n’ont vu que le Messie dans le « rameau » de.wii, 22-24. Knabenbauer, p. 179..’Ypiés saint Éphrcm, quelques autres et plusieurs critiques y reconnaissent Zorobabel. Knabenbauer, p. 179 ; Zunz, Bi bélier il isclies, dans Zeitschrift der deulschen morgenland. Gesellschall, 1873, p. 678 ; NVinckf-r, op. cit., III " série, t. i, p. 142.