Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.2.djvu/231

Cette page n’a pas encore été corrigée
761
1762
EXODE — EXORCISME


présence sensible par la colonne de nuée. Moïse s’j' entretenait avec lui comme un homme avec son ami, et le peuple se prosternait et rendait au Seigneur ses iiommages. L’arche était encore le trône de Dieu, sur lequel il reposait invisiblement. Elle contenait aussi les tables de la loi. Le tabernacle était dressé en dehors du camp ; c’est là que Dieu se rencontrait avec son peuple. L’autel était très simple, fait de terre ou de liierres non taillées ; il n’avait pas de degrés de peur que le sacrificateur, en les gravissant, ne découvrît sa nudité en présence de Dieu. Des jeunes gens, simples Israélites, offrirent les premiers sacrifices, avant que la famille d’Aaron n’ait été choisie pour le sacerdoce. Le service divin comprenait ce qui était le plus compatible avec la vie nomade du désert : on offrait des sacrifices, on célébrait trois fêtes annuelles : celle des azymes, rattachée au souvenir de la sortie d’Egypte, celle de la moisson et celle de la récolte des fruits. On observait aussi le sabbat et les néoménies. La description du tabernacle, des objets du culte et des vêtements sacerdotaux montre que Dieu, tout spirituel qu’il était, voulait recevoir un culte extérieur, joint aux sentiments intérieurs de l’âme. Cf. E. Mangenot, L’aulhenlicilé mosaïque du Pentateuque, p. 7275 ; J. Touzard, loc. cil., p. 32-35.

VL Commentaires. — 1° Pères. — Origène, Selecla el homiliie in Exodum, P. G., t. xii, col. 263-396 ; Théodoret, Quæstiones in Exodum, P. G., t. lxxx, col. 225-297 ; Diodore de Tarse, Fragmenta in Exodum. P. G., t. XXXIII, col. 1579-1586 ; S. Augustin, Quxsliones in Heptateuchum (pour l’Exode), P. L., t. xxxiv, col. 501-516 ; S. Isidore de Séville, Quecslioncs in V. T. Penlnteuchum (pour l’Exode), P.L., t. Lxxxiii, col. 287-322 ; Procope de Gaza, Comment, in Exodum, P. G., t. lxxxvii, col. 511-690 ; S. Bède, In Pentateuchum commentarii (pour l’Exode), P. L., t. xci, col. 285-332 ; De iabernaculo et vasibus cjus et vestibus sacris, ibid., col. 393-498 ; pseudo-Bède, Queestiones super Pentateuchum (pour l’Exode), P.L., t. xciii, col. 363-388 ; Raban Maur, Comment, in Exodum, P. L., t.cviii, col.9-246 ; Walafrid Strabon, G/ossa ordinaria (pour l’Exode), P. L., t. cxiii, col. 183-296.

Au moyen âge.

S. Bruno d’Asti, Expositio

in Exodum, P. L., t. clxiv, col. 233-378 ; Rupert de Deutz, De Trinitate et operibus ejus. Liber in Exodum, P. L., t. CLxvii, col. 565-741 ; Hugues de SaintVictor, Annotationes elucidatorise. in Pentateuchum (pour l’Exode), P. L., t. CLXxv, col. 61-74 ; Hugues de Saint-Cher, Postilla, Venise, 1588, t. i ; Nicolas de Lyre, Postilla, Rome, 1471, t. i ; Tostat, Opéra, Venise, 1728, t. ii ; Denys le Chartreux, Comment. in Pentateuchum (pour l’Exode), Opéra omnia, Monireuil, 1896, 1897, t. i, p. 473-644 ; t. ii, p. 1-127.

Aux temps modernes.

1. Protestants. — Calvin

a commenté le Pentateuque entier ; il y en eut aussi l’Iusieurs commentaires au xyiie siècle. Au xix'e siècle, on peut citer : en Allemagne, A. Knobel, Exodus und Leviticus, Leipzig, 1852 ; 2e édit., par A. Dillmann, 1880 ; 3°= édit., par Ryssel, 1897 ; J. P. Lange, Exodus, Leviticus, Numeri, Bielefeld, 1874 ; C. F. Keil, Genesis and Exodus, 3^ édit., Leipzig, 1878 ; H. Strack, Genesis, Exodus, Leviticus, Numeri, Munich, 1894 ; H. Hol/.inger, Exodus, Tubingue, Fribourg et Leipzig, 1900 ; B. Bæntsch, Exodus, Leviticus, Numeri, Gœttingue, 1903 ; en Angleterre, M. Kalisch, Exodus, 1855 ; Cook, l.ondres, 1877, t. ii ; Rawlinson, Exodus, Londres, 1897 ; Chadwick, Exodus, Londres, 1890 ; Maclaren, The l’ooki of Exodus, Leviticus and Numbers, Londres, 1906 ; Bennett, Exodus, Londres, 1908 ; A. Me Neile, The book of Exodus, Londres, 1908 ; Driver, The book iif Exodus, Edimbourg, 1911. — 2. Catholiques. — Commentaires du Pentateuque : par Cajetan, Rome, 1531, par J. Oleaster, Lisbonne, 1556, par Santé Pagnino,

DICT. DE THÉOL. CATHOL.

Aiivers, 1565, par Tirin Anvers, 1632, par Corneille de la Pierre, Lyon, 1732, par C. Jansénius, Louvain, 1641, par J. Bonfrère, Anvers, 1625, par Cl. Frassen, Rouen, 1705, par A. Calmet, 2e édit., Paris, 1724 ; commentaires de l’Exode : Louis Lippoman, Catena in Exodum, Paris, 1550 ; Crelier, Exode et Lévitique, Paris, 1886 ; F. de Hummelauer, Exodus et Leviticus, Paris, 1897 ; J. Weiss, Das Buch Exodus, Graz, 1911.

Pour les questions critiques, voir les introductions générales citées t. IV, col. 664-665, et les introductions particulières des commentaires récents ; B. W. Bacon, The triple tradition of the Exodus, Hartford, 1894 ; Eerdmann, Das Buch Exodus, 1900 ; les articles sur l’Exode, dans Encijclopœdia bi}>lica de Cheyne, Londres, 1901, t. ii, col. 14321451. Sur le document élohiste, O. Procksch, Das nordliebraisches Sagenbuch. Die Elohimquelle, Leipzig, 1906. Sur le code de l’alliance, Rothstein, Das Bundesbucli und die relifiionsgesclticlitliche Entwicklung Isræl’s, Halle, 1888 ;

B. Bæntscli, Das Bundeshucli, Halle, 1892 ; L. B. Paton, Tlie origiiuil forin of Ihe book of tlie covonanl, dans Journal 0/ biblical literature, 1893, t. xii, p. 79-93. Voir encore

C. Steuernagel, Jehov. Bericht ûber den Bundesschhiss am Sinai, dans Theolog..Studien und Kriliken, t. Lxxii, p. 319350 ; A. D.I^ot/., B und vont Sinai, dans Neue kirchliche Zeilschrift, t. XII, p. 561-580, 631-635, 859-875 ; t. xiii, p. 181204.

Pour l’historicité des faits racontés dans l’Exode, voir F. Vigouroux, La Bible elles découvertes modernes, 6’édit., Paris, 1896, t. ii, p. 215-577 ; H. Weiss, Moses und sein Volk. Eine liistorisch-exegetische Studie, Fribourg-en-Brisgau, 1885 ; Pelt, Histoire de l’Ancien Testament, 3’édit., Paris, 1901, t. i, p. 200-250 ; J. Nikel, Das Alte Testament im Lichte der altorieutalischen Forschungen. II. Moses und sein Werk, Munster, 1909 ; J. Selbst, Das Aile Testament dans Handbuch zur Biblischen Gescliicble, 6e édit., Fribourgen-Brisgau, 1910, p. 387-485.

Voir aussi Ch. Schœbel, Démonstration de l’authenticité mosaïque de V Exode, Paris, 1871.

E. Mangenot.

    1. EXOMOLOGÈSE##


EXOMOLOGÈSE. Voir Confession, t. iii, col. 828.

    1. EXORCISME##


EXORCISME. — I. Nom et notion. II. Histoire. III^ Discipline actuelle et doctrine de l’Église.

I. Nom et notion.

Ce nom et son équivalent latin exorcismus sont deux mots dont on chercherait vainement l’origine historique en dehors du vocabulaire et des usages chrétiens. Ils désignent le moyen, le procédé employé pour éloigner la présence réelle ou présumée du démon, pour le chasser d’un endroit, d’un objet, d’un corps, surtout d’un corps humairi, qu’il occupe, qu’il possède, qu’il infeste ou obsède. L’un et l’autre se rattachent directement au substantif grec £^opy.sr7(jr.o ;, étranger à la grécité classique et qui, considéré suivant la valeur spécifique et en quelque sorte technique qu’il a transmise à ses deux dérivés, est, lui aussi, propre à la langue ecclésiastique. Le verbe correspondant iloçiv.i’., M, comme le thème voisin popy.oio, signifiait d’abord faire jurer, lier par un serment ; ce n’est que plus tard qu’il a pris l’acception d’exorciser. Il ne se rencontre que deux fois dans la version des Septante : la première, Gen., xxiv, 3, avec le sens de faire prHer serment ; la seconde, III Reg., xxii, 16, avec le sens d’adjurer, de sommer en faisant appel à la conscience, au devoir. Comme parallèle à ce dernier passage, nous relevons, dans le Nouveau Testament, Matth., xxvi, 63, oOi le grand-prêtre dit à Jésus : « Je Vadfure (Èjopxiîf.) ii) jiar le Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. » Mais un verset des Actes, xix, 13, nous présente, avec la signification nouvelle et aujourd’hui usuelle, à la fois le substantif concret È^opy-tirtr, ; et le verbe simple rjp/.î : ^^) : « Quelques-uns des exorcistes (içopxto-Tùv) juifs qui couraient le pays essayèrent aussi d’invoquer le nom du Seigneur Jésus sur ceux qui avaient des esprits malins, en disant : Je vous adjure (op/.’îd)) par Jésus que Paul prêche, »

V. - 56