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EVE


esL celui qui séduisit Eve et apprit aux hommes à fabriquer des armes, « les plaies de la mort » . — b) Le livre des Jubilés ou ta petite Genèse. — Au sixième jour, Dieu créa un homme et une femme,

II, 14, trad. E. Littmann, dans Kautzsch, Die Apocrijphr’n uncl Pseudepigraplien des Allen Testaments, TÏdjingue, 1900, t. ii, p. 42. Cependant, la formation d’Eve d’une côte d’Adam est placée au 6° jour de la seconde semaine, mais la côte dont la femme fut formée, avait été créée le sixième jour de la première semaine avec Adam, iii, 3-8, p. 44. Adam fut porté au paradis par les anges, le 40 « jour après la création, et sa fennne le <S(K jour seulement, et c’est de là que vient la différence de la durée de l’impureté de la femme (40 ou 80 jours), selon qu’elle a donné le jour à un garçon ou à une fille, iii, 9-14, p. 44. Il y avait sept ans qu’Adam et sa femme étaient dans le jardin d'Éden, lorsqu’au 17<^ jour du 2° mois de la 88 « année, le serpent trompa la femme. Le récit de la Genèse est complété par quelques détails : l’offrande de parfums chaque matin au lever du soleil par Adam, la cessation du langage des animaux et l’expulsion de tous ceux qui étaient dans l'Éden,

III, 15 31, p. 44-45. L’expulsion d’Adam et de sa femme hors du paradis eut lieu à la nouvelle lune du 4 « mois. C’est alors qu’Adam nomma sa femme Eve. Ils n’eurent pas d’enfant jusque vers la fin du premier jubilé de 49 ans ; ils se connurent alors, iii, 32-34, p. 45-46. Et la 3° semaine d’années du 2° jubilé, Eve enfanta Caïn, à la 4= Abel et à la 5^ une fille, Awen. Caïn tua Abel au commencement du 3 jubilé. Adam et Eve pleurèrent leur fils pendant quatre semaines d’années ; à la 4<' année de la 5<' semaine d’années, ils retrouvèrent leur gaîté et Adam connut sa femme qui lui enfanta un fils, Seth, puis une fille, Asura, à la 6 « semaine d’années. Caïn épousa Awen à la fin du 4^ jubilé. Adam eut encore d’Eve neuf enfants. A la 5° semaine d’années du 5'= jubilé, Seth épousa Asura, iv, 1-11, p. 46. Cf. S. Épiphane, Hær., xxxix, 6, P. G., t. XLi, col. 672. — c) La de d’Adam et d'Ère. — Bien que nous ne la connaissions plus que dans trois recensions chrétiennes, une grecque, éditée par Tischendorf, sous le titre faux à' Apocalypse de Moïse, voir t. i, col. 1433, et à laquelle se rapporte vraisemblablement la version arménienne dont Conybeare a donné une traduction anglaise, Jewish quarterty rcvicw, 1895, t. vii, p. 216-235, une latine, Vita AdiB et Evse, éditée par W. Meyer, dans Abhandlunyen der Miincliener Akademie, Philos.-philol. Classe, 1878, t. XIV, fasc. 3, p. 185 sq., et une slave publiée par Jagié, dans Denkschriften der Wiener Akademie, 1893, t. XLii, p. 1 sq., elle suppose un fond juif, rédigé primitivement en hébreu. Voir Fuchs, dans Kautzsch, op. cit., t. II, p. 506-511. Cette Vie raconte la pénitence d’Adam et d’Eve après leur expulsion du paradis terrestre, la seconde tentation d’Eve par Satan, la naissance de Caïn et d’Abel, deux jumeaux, après 18 ans et 2 mois de séparation, le songe d’Eve et la mort d’Abel, la naissance de Seth, puis celle de 30 fils et de 30 filles, la communication qu’Adam fait à Seth des secrets que lui a réélés l’archange Michel, la maladie d’Adam et le récit qu’il fait dv son péché, l’envoi d’Eve et de Seth au paradis terrestre pour en rapporter l’huile de guérison, la rencontre qu’ils font d’un animal sauvage, avec lequel Seth entre en lutte, le refus de l’huile par saint Michel, le récit de la chute fait par Eve à ses enfants et ses petits-enfants. Le serpent est envoyé à Eve par le diable, qui parlait par la bouche de l’animal ; il excite en elle un vif désir de manger du fruit : elle en mange et constate aussitôt qu’elle n’est plus entourée de la justice qui la revêtait ; elle veut couvrir sa nudité, mais les arbres du paradis n’ont plus de feuilles, sauf le figuier, l’arbre dont

elle avait mangé le fruit. Eve, couverte d’une ceinture, appelle Adam et lui dévoile le mystère de la ressemblance divine, ressemblance obtenue par la manducation du fruit. Mais c'était le diable qui parlait par sa bouche. Pour connaître le bien et le mal, Adam mangea du fruit défendu ; il vit aussitôt sa nudité et se plaignit fortement de sa méchante femme qui lui avait fait perdre la gloire de Dieu. A la même heure, l’archange Michel sonnait de la trompette et appelait les anges au paradis pour assister à la sentence que Dieu allait porter contre Adam. Les coupables se cachèrent. Le trône de Dieu fut dressé au pied de l’arbre de vie. Dieu punit d’abord Adam, puis Eve, enfin le serpent. Dans la sentence divine contre Eve, Dieu pardonne à Eve qui se repent et promet de ne plus commettre « le péché de chair » ; elle retournera donc à son mari qui sera son seigneur. Malgré le repentir d’Adam et l’intervention des anges, Dieu refusa à Adam de manger de l’arbre de vie et le condamna à la mort. Il lui permit seulement d’emporter des parfums du paradis. Après ce récit, la Vie rapporte les dernières volontés d’Adam et sa mort. Eve vit l’esprit de son mari aller à son créateur. Les anges demandent à Dieu le pardon d’Adam et leur prière est exaucée. L'âme du premier homme est tirée de l’Achéron et portée par les anges au ciel. Adam est ensuite enterré par les anges avec Abel, dans le domaine du paradis, au lieu où Dieu prit la poussière dont il façonna le corps du premier homme. Voir t. i, col. 381. Six jours après la mort d’Adam, Eve mourut à son tour, et elle fut enterrée par les anges, avec Adam et Abel. L’archange Michel ordonna à Seth de ne pleurer sa mère que pendant six jours, parce que le repos du 7° jour est le signe de la résurrection future. Kautzsch, op. cit., t. ii, p. 512-528. Voir encore le Zohar, i, 35 6-36 b, trad.dePauly, t. i, p. 220-228. '2. Dans la littérature apocryphe chrétienne. — Les trois recensions chrétiennes de la Vie d’Adam et d’Eve prouvent l’accueil fait par les chrétiens à cet apocryphe juif. La recension latine fut très populaire au moyen âge. L’imagination chrétienne s’est donnée plus libre carrière encore, en composant de toutes pièces une littérature nouvelle, indépendante et plus développée sur Adam et Eve. — a) Le combat d’Adam et d’Eve, qu’ils eurent à soutenir après leur expulsion du jardin et pendant leur séjour dans la caverne des Trésors, existe en éthiopien. Dillmann en a donné une traduction allemande dans Jahrbûcher der biblischenWissenschaften d’Ewald, 1853, t. v, p. 1-144. G. Brunet l’a fait passer en français, dans le Dictionnaire des apocryphes de Migne, Paris, 1856, t. i, col. 297-388. Le texte éthiopien dérive d’un texte arabe qui se trouve dans un manuscrit de Munich. Trumpp l’a édité dans Abhandhingen der Miinchener Akademie der Wissensehaften, Philos.-philol. Classe,

1881, t. XV, fasc. 3. Une traduction anglaise a été faite par Malan, Book of Adam and Eve, Londres,

1882. — b) Il faut en rapprocher La caverne des trésors, renfermant les objets venant de l'Éden et apportés à Adam par les anges. Cet ouvrage syriaque a été publié par Bezold, d’abord en allemand. Die Schatzhôhle, 1883, puis dans le texte original, 1888. Cf. de Lagarde, Miltheilungen, 1889, t. iii, p. 49-79 ; 1891, t. IV, p. 6-16. Ces écrits ont pénétré dans la littérature pseudo-clémentine éthiopienne et arabe. Voir t. III, col. 216-217. M. S. Grébaut donne une traduction française du Qalementos éthiopien, c. iii, dans la Revue de l’Orient chrétien, avril 1911, p. 82-84.

3. Dans ta littérature apocryphe gnostique.

Saint

Épiphane rapporte que certains gnostiques avaient composé un Évangile d’Eve. Sous le nom de la première femme et sous prétexte qu’elle avait connu la gnose dans son colloque avec le serpent, ils exposaient