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1609

EUTYCHÈS ET EUT YCHIANISME — EUTYCHIUS

ICIO

sus Eiilijcheni et Ncslorium, édit. Thiel : Epislolæ ronianoriim poniificum gemiinæ ; Vigile de Thapse, Contra Eulijchclem libri quinque, P. L., t. lxii ; Facundus d’Henniane, Pro defensione triiirn caijituloriim.P. L., t. lxvii ; Rusticus, diacre, Disputatio contra acephalos, P. L., ibid. ; Jean Maxence, Libellas contra acephalos, P. G-, t. lxxxvi ; Justinien, Constitutio sacra adversus severianos : Contra acephalos ibid. : Eustathe, Epistoîa ad Timotheum scholasticum de diiabus naturis aduersus Seuerum, ibid. ; Léonce de Byzance, Contra nestorianos et eutijchianos ; Capita triginta contra Severum ; Solulio argumentorum, Severi, ibid. ; Anonyme. De sectis, ibid. ; Timothée de Constantinople, De receptione luereticorum, ibid. ; Anastase le Sinaïte, Hodegus contra acephalos, P. G., t. lxxxix ; S. Jean Damascène, De hæresibus liber ; Tractatiis contra jacobitas ; De natiira composita contra acephalos, P. G., t. xciv-xcv ; Nicéphore Cailiste, H. E., 1. XVIII, P. G., t. cxLvii.

II. Travaux.

Tillemont, Mémoires pour servir à l’Iàstoire ecclésiastique, Paris, 1711, t. xv ; Baronius, .Anrui/cs, an. 448 sq. ; Petau, De incarnatione, 1. 1, c. xiii-xviii ; 1. IV, c. VI, 12 ;.X, 1, 2 ; Le Quien, Dissertatio damascenica, II, de quibusdam auctoritatibus quibus Eutyches aliique unius in Christo naturæ assertores hæresim sunm tuebantur, P. G., t. xciv, col. 261 sq. ; Quesnel et les Ballerini, De causa Eutychis dissertationes, dans P. L., t. lv ; J. Meisterus, Oratio de Eutycbete et ejus erroris sectatoribus, Gorlich, 1583 ; G. -P. Gabier, Eutyclielis de unione naturarnm in Christo sententia illustrata, léna, 1794 ; Walch. Ketzergeschichie, t. VI ; J. -C. Gieseler, Commentatio qua monophysitarum veterum errores ex eorum scriptis recens editis præsertim illustrantur, 2 parties, Goettingue, 1833, 1838 ; J.-A. Dorner, Enlwicklungsgeschichte der Lehre von der Person Christi, 2e édit., 2 vol., Stuttgart et Berlin, 1845, 1853 ; Hetele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, t. ii, p. 512 sq. ; G. Krilger, Monophysitische Slreitigkeiten im Zusammenhange mit der Reichspolitik, léna, 1884 ; Id., art. Monophysiien, dans Realencyclopddie fiir protest. Théologie, 1905, t. xiii ; Loofs, art. Eutyches und der eutychianische Streit, ibid., 1898, t. v ; Christologie, Kirchenlehre, ibid., 1898, t. iv ; Wace, Dictionary of Christian biography, art. Eutyches, t. ii, p. 404 sq. ; Harnack, Dogmengeschichte : Die eutychianisclie Streit, 4e édit., Tubingue, 1909, t.ii.p. 368sq. ; F. J^a.u. Dans quelle mesure les jacobites sont-ils monophysites ? dans la Revue de l’Orient chrétien, 1905, t. x ; G. Voisin, L’apollinarisme, Louvain, 1901 ; J. Lebon, Le monophysisme sévérien, Louvain, 1909, ouvTage capital sur la distinction entre le monophysisme et l’eutychianisme ; A. Thierry, Nestorius cl Eutyches, Paris, 1878 ; J. Pargoive, L' Église byzantine de 52 ï à S4 7, Paris, 1905 ; Duchesne, Histoire ancienne de l'Église, Paris, 1910, t. m ; Tixeront, Histoire des dogmes d(ins l’antiquité chrétienne, Paris, 1912, t. iii, p. 80 sq.

M. JUGIE.

    1. EUTYCHIEN (Saint)##


EUTYCHIEN (Saint), pape (27.5-283), succéda à Félix h'^ sur le siège de Rome. Le Liber pontiftcalis dit qu’il régna huit ans onze mois et trois jours. Si c'était vrai, comme il mourut le 7 décembre 283, il aurait été élu le 5 janvier 273, mais ces chiffres ne concordent pas assez avec ceux d’Eusébe, qui lui assigne, dans son Histoire ecclésiastique, dix mois à peine et dans sa Clironique, huit mois. Le catalogue de Corbie lui donne un an et un mois. On ne sait, d’ailleurs, rien de lui. Il passa dans ces quarante ans de paix qui précédèrent la persécution de Dioclétien et s’il y eut des documents sur lui, ils périrent dans cette persécution. Son épitaphe a été trouvée au cimetière de Calixte ; elle est en lettres grecques. Sa fête se célèbre le 8 décembre.

Duchesne, Lifter ponlificalis, 1. 1, p. 159 ;.Jaffé, Reg. pont, mm., 1e édit., p. 11 ; 2° édit., p. 24.

A. Clerval.

    1. EUTYCHIUS (Sa’ad ibn Batriq)##


EUTYCHIUS (Sa’ad ibn Batriq). patriarche melkite d’Alexandrie, né au Caire le 8 septembre 877, patriarche du 7 février 933 au Il mai 940. Le fils de Batriq, dont le nom Eutychius ou Eutyches (heureux) a été traduit en arabe par Sa’id, s’est adonné tout d’abord à la médecine. Il a composé un ouvrage de médecine et un autre de controverse entre un licrétique et un chrétien, mais ce sont ses Annales, intitulées par lui : Le rang de perles » , qui ont assuré la célébrité à

son nom. Elles ont été utilisées d’abord par Selden, qui en a cité et traduit un extrait, Londres, 1642, pour prouver qu’il n’y avait pas d’abord de différence, à Alexandrie, entre les évêques et les prêtres. Abraliam Ecchellensis a donné une nouvelle traduction de ce passage et réfuté Selden en 1661. Dans ce même ouvrage, Abraham réfute Hottinger qui attribuait aux musulmans des pensées et maximes clirétiennes trouvées par lui dans quelques écrits arabes ; Abraham lui a montré que ces pensées n'étaient que des traductions arabes faites sur le syriaque de saint Éphrem et du patriarche Théodose. Il a trouvé de même un certain nombre de textes qu’il a opposés à Selden pour commenter Eutycliius et montrer que l'Église d’Alexandrie, dès ses origines, a distingué les prêtres des évêques. Enfin, E. Pococke a édité le texte entier des Annales, qui va d’Adam jusqu'à l’année 938, et l’a accompagné d’une traduction latine imprimée en face sur la page de droite. L’ouvrage n’a aucune division jusqu'à l'époque des Arabes, mais une table des noms propres facilite un peu les recherches. Migne a réimprimé la préface mise par Selden en tête de l'édition de Pococke, la préface d’Abraham Ecchellensis et la traduction latine avec les tables de Pococke, P. G., L CXI, col. 889 sq. Le P. Cheikho a réédité, sans traduction, le texte arabe de Pococke, Paris, 1906 et 1909.

La valeur de l’ouvrage est inégale, l’auteur a puisé parfois à des sources suspectes, qu’il s’agisse de mauvais chronographes byzantins ou de légendes populaires, mais ce défaut même nous vaut de trouver chez Eutychius de nombreux traits sur l’histoire ecclésiastique et profane qu’on chercherait en vain chez les historiens antérieurs ; la date à laquelle il vivait en fait aussi, avec Agapius (Mahboub), évêque de Mabboug, le plus ancien des écrivains arabes chrétiens, et de nombreux écrivains postérieurs l’ont mis à contribution, par exemple, Guillaume de Tyr au xiie siècle, al-Makin auxiifet le musulman al-Makrizi, au xiv.

L’un des biographes d’Eutychius, Ebn Abi Osaiba, dans son histoire des médecins, nous apprend que, durant ses huit années de patriarcat, « il y eut querelle continuelle entre lui et son troupeau ; » ce défaut de caractère a dû inlluer sur la tournure donnée par lui à ses Annales, car elles ont suscité aussi « des querelles continuelles contre lui, » de la part des maronites et des jacobites, pour ne pas mentionner Selden et Ecchellensis. Après Nestorius, P. G., t. cxr, col. 1031-1052, les jacobites, surtout sont pris à partie, col. 1052-1055, 1063 sq. ; aussi dès la fin du Xe siècle. Sévère ibn al-Moqaffa', évêque jacobite d’Achmouna’in, en Egypte, prenait la plume pour le réfuter. Cf. Patrologia orientalis, t. iii, p. 125-242. Sévère s’est borné en somme à esquisser, au point de vue jacobite, l'économie de l’incarnation prédite dès l’origine du monde et l’histoire des premiers conciles. Le point de vue d’Eutychius n’en est pas moins intéressant à connaître et à étudier.

Le succès des Annales peut être mesuré au nombre des manuscrits qui nous en restent, Paris seul en possède neuf, dont deux seulement ont été partiellement utilisés. Pococke a donné son édition d’après deux manuscrits d’Oxford copiés, au xviie siècle, par le même scribe, Michaël Thalgius, d’Alep, « plus remarquable par la calligraphie que par l'érudition, » sur un manuscril oriental. Le P. Cheikho a réédité Pococke, sans traduction, en utilisant un manuscrit de Beyrout de la seconde moitié du xviie siècle qui a chance de provenir aussi de la même source. Il y a cependant deux manuscrits du xiiie siècle, l’un à Londres, et l’autre à Cambridge, dont paraissent se rapprocher les deux manuscrits carchounis arabes