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EUTHYMIUS ZIGABÈNE


tl6'/.s.i McÀ'.tv/ï] ;, édité par Mai, Biblioteca nova Pdj Iriim, t. IV ; 3° Une réfutation de l' hérésie des massaliens | et des phoundaïles ou bogomiles, eueliites, enthousiastes, eneratites, marcionistes, Dey/o ; xai Ôpiaixêo : rr, ; P/auI ir|U.ovi xa’t t : oXjeiSoC ; a’ipSCTeu) : Toiv aOi(-)v Maiira/.taviùv, /.ai T(ov 'l>o’jv55ciT(r)v xxi BoyoïAi/fov (ou IloyoïjiO.tov, d’après certains manuscrits) 7.a>ou(ji.évwv y, a Ej/ttàiv / x ; 'EvOovTiaTTMV y.xl 'Ey/.pa'ïjTiiiv xa’i IMapy.twv.CTTÔjv, publiée par Jacques Tollius, Insignia ilinerarii italici Utrecht, 1696, p. 106-125. Des additions intéressantes à cette pièce, se rapportant à la manière de recevoir dans l'Église les bogomiles convertis, ont été publiées en 1895 par Thalloczy, d’après le Cod. theolog. græc. 306 de la bibliothèque de Vienne. Beilrage zur Kenntnis der Bogomilenlehre, dans Wissenschaftliche Mitteilungen aus Bosnien und der Hercegovina, Vienne, 1895. G. Ficker, op. cit., p. 172-175, a donné le texte grec de ces additions, dont Thalloczy n’avait tait paraître qu’une traduction allemande ; 4° des extraits tirés du Cod. Valic. græc. 840 d’une Invective contre les phoundagiales ou bogomiles, écrite sous forme de lettre, E-J8u[j.iou [j.ova/_o-j TO’j à.Kh t/, ; 17£6a(r|j.t’a ; iJ.ovrjÇ x-q^ IlspifÎAJTtTou (jVYYpaçïi (jT£r|£uny.Ti xr, ; Toiv àôewv y.ai aijîSoiv aipexty.àiv twv XEyofj-évtov o-jvSaY ; aTtov alçiimot :.

Nous n’hésitons pas à affirmer qu’aucune de ces pièces n’est l'œuvre directe d’Euthymius Zigabène. Tout d’abord l’Exposition du symbole, que Matthœi a tirée du Cod. græc. 52 (ancien n. 344 ; cf. Vladimir, Description systématique des manuscrits de la bibliothèque synodale patriarcale de Moscou, l^'^ partie, Moscou, 1894, p. 51), datant du xve siècle, et qu’il a supposé gratuitement appartenir à Zigabène, nous paraît être l'œuvre d’un théologien hésychaste du XIV » siècle. On y lit, en effet, le passage suivant : « Le mot « Dieu » n’indique pas l’essence et n’est pas un nom de la nature divine. Celle-ci est au-dessus de tout nom comme elle échappe à toute pensée. Mais ce mot signifie l'énergie de la divine essence : il n’exprime pas, en effet, l'être de Dieu, mais la puissance et l'énergie divinisatrice qui de lui vient vers nous, où yàp xb elvai ToO 0£CiO -3(p ; (TT/|<7tv, àX).à Tr|V et ; r^tm !, i aùtoC irpoïo-j(Tïv £y.6£(jOTty.r|V SOvajxtv xai èvépyiav. » P. G., t. CXXXI, col. 12. On sait que les hésychastes ou palamites établissaient une distinction réelle entre l’essence divine et ses énergies ou opérations ad extra.

Le Dialogue du moine Euthyme avec un philosophe sarrasin dems la ville de Mélilène, que Mai a trouvé dans le Cod. Valic. Ottob. 333 du xvi<^-xviie siècle, E. Pérou et Battaglini, Codices manusc. græci oltoboniani biblioth. Valic, Rome, 1893, p. 174, rappelle en plusieurs endroits le titre xxviii de la Panoplie dogmatique (cf., par exemple, P. G., t. cxxx, col. 1336. 1337, avec col. 28, 21, 33 du t. cxxxi) ; mais, à en juger j>ar la critique interne, les deux morceaux ne sauraient être du même auteur. Le Dialogue avec le philosoplie sarrasin est visiblement postérieur à la Panoplie. Celui qui l’a composé s’est servi de l’ouvrage d’Euthyn ; ius Zigabène, et c’est sans doute la raison pour laquelle il a donné Euthymius comme interlocuteur au musulman.

Il suffît de parcourir la Réfutation de l’hérésie des massaliens et des phoundaïles ou bogomiles pour voir qu’on est en présence d’actes d’un concile tenu à Constantinople contre les bogomiles. Le document comjirend un prologue, quatorze anathématismes et des acclamations aux empereurs et au patriarche œcuuiénique. Il s’agit très certainement d’un concile que dut convoquer Alexis Comuène dans sa capitale, à l'époque où il commença à sévir contre les bogomiles, c’est-à-dire sfirement après 1092, année où Jean Conmène fut associé à l’empire et vraisemblablement vers 1110. Ficker, op. cit., p. 17C, 190. Les

anathématismes furent peut-être rédigés par Zigabène, mais le concile les fit siens par son approbation. Ces anathématismes, d’ailleurs, sont étroitement apparentés avec V Invective contre les phoundagiates ou phoundagiagites, que Ficker a publiée récemment en entier, op. cit., p. 1-86, en recourant à plusieurs manuscrits. Ce que l’on connaissait de cette pièce avant l'édition de Ficker n’en faisait point soupçonnerl’imporlance capitale pourl’histoire des origines du bogomilisme, et l’on ne trouvait aucune difficulté à identifier avec Euthymius Zigabène l’Euthymius, moine du couvent de la Peribleptos, donné par les manuscrits comme l’auteur de cette Invective. Ficker a démontré par de très bonnes raisons, op. cit., p. 177191, que cette identification était insoutenable. Le moine de la Peribleptos qui a écrit V Invective était né en Phrygie, dans le diocèse d’Acnionia, sur la fin du xe siècle ou au commencement du xi'=, puisqu’il vint un jour à Acmonia avec sa mère, sous le règne des empereurs Basile II et Constantin IX (976-1025). Or, c’est une centaine d’années après que Zigabène écrivait sa Panoplie dogmatique. F. Cumont a donc eu tort d’appliquer à ce dernier les données biographiques fournies par V Invective. La date et le lieu de la naissance d’Euthymios Zigabénos, dans Byzantinische Zeitschrifl, 1902, t. xii, p. 582-584.

Euthymius est surtout célèbre par ses trois longs commentaires sur les psaumes, sur les quatre Évangiles et sur les quatorze Épîtres de saint Paul. Le texte original du Commentaire sur les Psaumes, dont il circulait auparavant une traduction latine due à Saule, évêque de Brugnato, fut publié pour la première fois par A. Bongiovanni à Venise, en 1763. Opéra Theophylacti, t. iv. L’exégèse de Zigabène est rarement personnelle. Elle est presque entièrement empruntée aux anciens et mêle à peu près à égale dose l’interprétation littérale et l’allégorie. Ses principales sources sont : Origène, Athanase, Basile, Jean Chrysostome, Cyrille d’Alexandrie, Hésychius de Jérusalem. Cette œuvre d’ailleurs n’est pas sans mérite. Au lieu de citer purement et simplement les textes patristiques selon la méthode suivie dans la Panoplie dogmatique, l’auteur résume ses sources avec intelligence, et son choix des interprétations est généralement judicieux.

Dans beaucoup de manuscrits, le Commentaire des psaumes est suivi du Commentaire des dix cantiques de l’office byzantin. Cf., par exemple, les cod. 142, 144, 170 du fonds grec de la Bibliothèque nationale de Paris. Ce morceau est encore inédit. Son authenticité n’est pas douteuse. Beaucoup des manuscrits qui le contiennent datent du xiie siècle.

Le Commentaire des quatre Évangiles, antérieur à celui des psaumes, fut édité par Matthîci, à Leipzig, eu 1792, avec la traduction latine de J. Hentenius. C’est encore un résumé d’exégèse patristique. Le Commentaire de saint Matthieu est de beaucoup le plus développé et puise surtout chez saint Jean Chrysostome. Le Comment tire de saint Mca-c est très court et renvoie continuellement au Commentaire de saint Matthieu. Celui de saint Luc renferme quelques interprétations nouvelles, mais très sobres. Le Commentaire de saint Jean est plus long, bien que saint Jean Chrysostome en fasse les principaux frais ; d’autres Pères sont aussi utilisés. Ces Commentaires des Évangiles sont très appréciés des exégètes à cause des explications grammaticales qu’ils renferment et du souci qu’a l’auteur de donner le sens littéral. Richard Simon en fait de grands éloges : « Il y a peu de commentateurs grecs, dit-il, qui aient interprété le texte des Évangiles avec autant d’exactitude et de jugement que l’auteur qu’on nomme ordinairement Euthymius… Il recherche avec beaucoup de soin le sens lit-