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EUNOMIUS


'AvaTpsTtTi/.ô ; To-j 'ATtoXoy/jTty.o-j to-j 6'J(j<7Eoo-j ; E-Jvoij.i’ou, P. G., t. XXIX, col. 497 sq.

2° Tîtàp Tïi, - àTcoÀoyta ; àTtoÀoi’ca, défense de l'écrit précédent contre les attaques de Basile. D’après saint Germain de Constantinople, De hæresibiis et synodis, n. 21, P. G., t. xcviii, col. 60 ; et Photius, BfWfo/., cod. 138, P. G., t. ciii, col. 416, Eunonûus n’aurait pas osé publier sa réponse du vivant de son redoutable adversaire. Pliilostorge prétend, au contraire, viii, 12, col. 566, qu’après avoir lu le l^' livre de cette seconde apologie, l'évêque de Césarée serait mort de désespoir, se jugeant incapable de répliquer. Ce dernier détail écarté comme légendaire, l'écrit paraît bien avoir été publié avant, mais peu avant la mort de saint Basile (l'^^ janvier 379) ; car, dans sa lettre à son frère Pierre, évêque de Sébaste, saint Grégoire de Nj’sse dit avoir reçu l’ouvrage de l’hérésiarque xar' a-jTTjV toO âycou BaTi/Eto-j TTi'/ /.oip'^CTiv, p. G., t. XLV, col. 237. Cf. Diekamp, Die Goliestehrc des hl. Gregor von Ngssa, p. 126, note 2. Nous devons à la réfutation d’Eunomius par l'évêque de Nysse, Conlra Eunomium libriXII, ibid., col. 243-1122, ce qui reste de la seconde apologie du docteur anoméen. La plupart de ces fragments ont été recueillis par Rettberg. Marcclliana, p. 125-147.

3° "K/.Osrrt ; Tît’jTia)?, profession de foi présentée en 383 par Eunomius à l’empereur Théodose, P. G., t. Lxvii, col. 587 sq., en note ; texte réédité d’une façon plus correcte par divers auteurs, en particulier par Rctlbcrg, op. cit., p. 149-169. Peut-être rk'/.0=iTi ; ne serait-elle qu’un extrait de la seconde apologie. Ibid., p. 147, 170. Saint Grégoire de Nysse a réfuté cette profession de foi dans son n’ouvre contre Eunomius ; le texte qu’il donne est précieux pour la fixation ou la rectification de quelques leçons douteuses ou défectueuses.

Parmi les écrits non conservés de l’héréticiue, Socrate signale, iv, 7, col. 473, un commentaire sur l'Épître aux Romains, en sept livres, qu’il dit rempli de verbiage et de répétitions, mais sans profondeur ni justesse dans l’interprétation.

Pliilostorge parle encore, x, 6, col. 588, des lettres d’iùuiomius, qu’il met beaucoup au-dessus de ses autres œuvres. Photius, qui en avait lu quarante, adressées à divers personnages, est loin de partager l’enlhousiasme de l’historien anoméen. Il reproche à l’auteur, loc. cit., col. 417, une ignorance totale des lois de la composition littéraire et divers défauts, communs aux écrits de l’hérésiarque : l’absence de tout agrément, une subtilité affectée, un genre de composition tendu, sans naturel et obscur, enhn le caractère sophislitiue de son argumentation ; ce qui n’empêche pas quelques Pères de reconnaître l’habileté dialectique d’Eunomius : arle dialectiat præpotens, dit Rufin, loc. cit.

Dans un parallèle entre Aétius et Eunomius, viii, 18, col. 568, Pliilostorge attribue au maître une plus grande linesse de dialectique et au disciple le talent de rendre les choses avec plus de clarté. Il faut reconnaître, avec Photius, que la clarté du disciple doit s’entendre dans un sens tout à fait relatif. Eunomius n’en possède pas moins, sur Aétius, le réel avantage d’offrir un exposé plus complet, et surtout plus ordonné de la doctrine anoméenne.

III. Doctrine.

Comparée à l’arianisnie primitif,

la doctrine d’Eunomius se compose d’une partie commune, sur la trinité et l’incarnation, et d’une partie distincte, sur la théodicée, l’idéologie et la vie chrétienne.

Trinité.

Le lecteur n’a qu'à se reporter à

l’art. Anoméens, t. i, col. 1322 sq., pour connaître les vues d’Eunomius sur ce mystère ; car c’est surtout d’après le résumé dogmatique qu’il donne à la fin de

IIICT. Iilî TU KOI.. CATHOL.

sa première apologie, P. G., t. xxx, col. 868, et d’après son "Ex6ccri ; TtioTïti) ;, P. G., t. Lxxii, col. 950 sq., que la doctrine générale de la secte a été exposée.

Les fragments conservés de la seconde apologie n’ajoutent rien de substantiel à cet exposé, ils le confirment seulement. Eunomius part, comme Arius, du Dieu souverain et unique, ou de la substance suprême et qui de toutes mérite le plus proprement ce nom de substance, èz tvi ; àvoiTâro) y.x /.jpKoiy.xriÇ oùdiaç. S. Grégoire de Nysse, Contra Eunomium, 1. I, col. 297. Au-dessous de cette substance suprême, et distinctes d’elle dans leur essence et dans leurs opérations, apparaissent les autres substances, tout d’abord celle du Fils, puis celle du Saint-Esprit.

Eunomius attribue à la substance suprême une simplicité qui s’oppose à toute distinction même virtuelle de propriétés et d’attributs ; il la fait consister formellement dans rà7£vv/)(jia, terme à signification complexe, pouvant comprendre l’aséité ou Vinnascibilité. Voir Arianisme, t. i, col. 1784. Distinctes pour les catholiques, ces notions s’identifient pour Eunomius, car, à la suite d' Arius, il ne distinguait pas en Dieu la notion de nature et celle de personne. Dès lors, tout fondement cessait pour une double série de notions : les unes d’ordre absolu, qui se rapportent immédiatement à la nature divine, une et indivisible dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; les autres, d’ordre relatif, fondées sur les rapports mutuels des trois personnes, par exemple, la prérogative de l’innascibilité, que le Père possède, comme principe des deux autres personnes, sans procéder lui-même d’aucune sorte. Le rejet de cette distinction capitale explique comment Eunomius pouvait reprocher aux catholiques d’affirmer que la substance innascible est née d’ellemême, a’jrr|V Ttzp’IauTr] ; ygysvvï-.ijOat Tf|V ày£vv(-|TOv oJtTc’av, loc. cit., col. 397, tandis qu’en réalité ils attribuaient cette naissance, non à la nature, incréée et innascible, mais à la personne du Fils, né du Père par la communication de cette nature, une et indivisible.

D’après les mêmes principes, le chef des eunomiens considérait comme impossible en Dieu toute génération proprement dite, et celle qui se ferait par augmentation ou transmutation de substance, et celle qui aurait simplement pour terme la similitude ou la communauté de substance. Loc. cit., 1. II, col. 407. Toute génération dit nécessairement passage du nonêtre à l'être ; de même celle du Fils, dont il faut chercher le principe, non dans la substance du Père, mais dans sa libre volonté et sa vertu snréminente, I. XII, col. 1041. Eunomius s’appropriait tous les sophismes et les questions captieuses d’Ariu » sur la génération du Verbe ; par exemple : s’il ajété engendré, c’est donc qu’il n'était pas auparavant, zl yzréwr, T(x :, oj-I. r, -'. 1. VIII, col. 768.

Le Fils s’opposant comme ys/wiTÔ ; au Pèreàys’wïiTo ;, c’est-à-dire comme être créé à l'être incréé, la diversité de nature entre les deux suit nécessairement, 1. XII, col. 917, 924. Le Fils ne peut donc pas être Dieu comme le Père, dans le sens absolu du mot, ù £Tr TdtvTwv 0£fiC. Sa prérogative personnelle et exclusive consiste en ce qu’il a été produit par le Père immédiatement, 1. IV, col. 656. Fils unique en ce sens, il a reçu en apanage la puissance créatrice, qui l'élève au-dessus des pures créatures et lui confère vis-à-vis d’elles le titre de Seigneur et de Dieu, qui revient au créateur : Kùpiov aùvôv xa’t ôoi’ioupyôv xa 0ïôv KàfTr, ; a.ia^r, Tr, ( ; te "/.al vo’i- : riÇ oùtn’i ;), syo(i£v, l. XI, col. 876. Ici, comme dans r"En6s(jti ; TitirTsaiç, P. G., t. LXVII, col. 587 : ouk Èx Tr, ; -jTray.of ;  ; TzpoaXxf/w'/ to EÎvat Yihi " ! ] <àg6ç, etc., Eunomius se séparait d’Arius, d’après lequel le Fils n'était parvenu à la dignité divine qu’en récompense de sa vertu. Voir Arianisme,

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