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DÉCALOGUE


violée la vertu de charité, violation de soi toujours grave, puisque sans la charité notre Bn surnaturelle ne peut être obtenue. 'is-à-ïs de notre prochain*, toutes les prescriptions du décalogue bb résument dans ut. s. Thomas-, Sun*, theol., I a II', q. c, a j. 9, qui par elle-même oblige toujours gravement dès qu’il s’agit d’un liien notable élu prochain H" II'. q. i.xvi, a. t>. Cependant la transgression pool être accidentellement vénielle par défout de matière notable ou par manque de délibération ou d'àdvertauce suffisante. Azpicuelte, EinchirUÉion rive matinale confesmriomtm

ei pirititentium, C. XI. O. i, Hume, 1590, p. 82 sq. ; Salmantieenses, Cursus VheologifB moratis, tr. XXI. c. i, n. 15.

I L’obligation est accomplie parla simple réalisation de ce qui est exigé. Il n’est point nécessaire d’agir par motif de charité, sauf quand la charité est vraiment commandée ou indispensable pour réaliser le commandement. S. Thomas-, Sum. theol., [ « 'H » , q 1. c, a ; 10 : s. Bonaventure, Tn IV Sent., I. 111. dise. XXX vil. a. I. q. il, Quaracchi, 1887, t. iii, p. 816 sq.

IV. PLACE dans L’INSTRUCTION HORACE DBS CATÉCHUMÈNES ET DES PPDÊLBS. — On a indiqué aux articles Catéchèse et Catéchisme la forme que revêtit au cours des siècles l’instruction descatéchumènes et des fidèles. Il nous reste à y assigner la place occupée parle décalogue.

1 Jusqu'à saint Augustin vers la fin du ive siècle, les documents que nous avons sur les catéchèses nous autorisent à affirmer que l’instruction morale des catéchumènes était habituellement donnée sous la forme de l’enseignement des deu.v rotes : voie de la vie, marquée par le double précepte de l’amour de Dieu et du prochain, se résumant dans le commandement général : OftVnia t]ii ; ri>nwjw' non vis libi fieri, nec tu alleri facias, et voie de la mort où s’engagent ceux qui se rendent coupables des péchés indiqués comme étant dignes de ce châtiment. C’est le seul enseignement indiqué pa* la Didaché qui nous offre le modèle des catéchèses des premiers siècles. Doclrina duodecim apostoloruvi, Funk, Patres apnstolici, 2e édit., Tubingue, 1901, t. i, p. 2 sq. Quelques autres documents qui reflètent l’enseignement donné aux païens de cette époque pour les engager à se faire chrétiens, comme la 1° Apologie de saint Justin et le Pédagogue de Clément d’Alexandrie, mentionnent particulièrement les préceptes nouveaux donnés par Jésus-Christ et groupés dans le sermon sur la montagne, ou le double commandement de la charité envers Iiieu et envers le prochain. Apol., i, n. li sq., P. G., t. vi, col. 3'tS sq 1. : Clément d’Alexandrie ?, Pu-dugogus. 1. 111. /'. <.. i. viii, col. 6(50 sq. Quant aux préceptes du décalogue considérés isolément ou dans leur ensemble, on les cite assez rarement ; et quand on les cite, c’est plutôt avec une intention apologétique 00 dans le bal de faire ressortir la supériorité de la loi chrétienne. Ainsi saint Irénée justifie ces préceptes contre les erreurs gnostiques attribuant l’ancienne loi à un ange mauvais. Cont. hier., I. IV, c. ii, n. 6 : c. xii. n. 3 sq. ; c. xiii, n. 1 sq. ; c. xv, n. I sq. ; c. xvi, n. : i sq. /'. G., t. vu. col. 97s. lŒfr-fOiO ; Ini-Miiiï. FOTMO » . Trrtullien indique incidemment que Jésus-Christ a ajouté à la loi

en défendant non seule ni l’exécution du mal, mais

encore l’affection ou le simple désir ; De peBnitevtia, c. iii, P…, t. i, col. 1232. Saint Grégoire de rfaziance montre que les préceptes dn décalogue ont été perfectionnas pat JéSUS-ChriBt dans la réprobation portée

pe les étroites interprétations des Juifs. Otut.,

XI. v. in siuirtiini j, aseha, C. xvii. /'. ('., I. xi.

col. 017. Saint Aiui. contente d’affirmer qu’une

meilleure connaissance des devoirs do décalogue nous

' dotfnée par.lésus-Christ. h'.nurral 10 m Ps. l.xi,

n. 33 sq., /'. /… t. xiv. col. Ilsu.

Celte attitude vis-à-vis du décalogue était motivée par la nécessité de distinguer nettement la loi shrélieoaa

de la loi juive, SOrtDUl en '.rpr. -ta lions habituelles des Juifet de l’abrogation du Babbattque désormais remplacé parle précepte dominical.

2° Vers la fin du i siècle, saint Augustin donna premier au décalogue une place prépondérante dans l’enseignement moral des catéchèses. H fut amen cette conclusion par la nécessité de prémunis chumènes contre les erreurmanii tiribuant

le décalogue au mauvais principe, tandis que la nouvelle loi était seule considérée comme provenant de tabulé A l’cncontre di ilion-. Augus tin montre dans ses catéchèses la véritable origine du décalOgue et son importance capitale dans la vie chrétienne. Le décalogue provient intégralement du Ilieu véritable ; Il est une protection contre les erreurs manichéennes, car les trois premiers préceptes, exprimant nos devoirs envers Itieu le Père ; envers JésuaChrist et envers IB Saint-Kspril. réprouvent formellement les fausses doctrines sur les trois personnes divines. Le décalogue est une règle sure, car il a toujours condamné ce que condamne la loi nouvelle, affections mauvaises et désirs coupables. Il se résume justement et pour tous les temps dans le double précepte de la charité envers Dieu et envers le prochain, c : l’observance de cette double charité, les devoirs en Dieu et envers le prochain sont intégralement remplis, selon le témoignage de saint Paul : plénitude* autem legis est caritas. Rom., xiii. lo. Contra ! I manichxum, 1. XV. c. iv sq. ; I. XIX. c. xviii sq.. P. /., t. xlii, col. 1506 sq.. 359 sq. Lame animée de cette charité est comme une lyre exécutant en l’honneur du divin Maître l’hymne suave des « lix commandement-. Deus cantieum MOwn cantabo libi. in psallerio éttecem chordarum psallam libi. Ps. < : xuii. 9. Sent., ix, c. v sq., P. L., t. xxxvin. col. 79 sq. Le décalogu encore cet adversaire qui contredit ce que nous faisons et avec lequel nous avons à nous entendre si noue voulons pas être livrés au juge pour l'éternel châtiment. Matth., v. 2ô. col. 76 sq. Les sermons catéchétiques où Augustin développe cet en-eunement sur le décalogue sont principalement les sermons vin. ix. xxxiii et i ix. P. I… t. xxxviii. col. 67 sq.. 7.") sq.. 207 sq., 636 sq. Quelques années plus tard. Augustin dirige encore l’enseignement de la catéchèse contre les erreurs pélagiennes sur le décalogue. A leur encontre, il insiste sur ce que la connaissance des préceptes divins, loin de suffire au salut, est seulement une préparation à la grâce et que leur accomplissement ne peut être réalisé que par cette grâce. Serm.. oui vin. , , i ix. c. i. < <i i. col. 1 158 sq. Cf. r Rontschka, Dekalogkatechese de* heil. Augusttnus, Kempten. I l.x15. 3° lui v au ix r siècle, l’enseignement d’Augustin sur le

décalogue est reproduit par les l’eies et les théologien » . notamment par Isidore de Séville. <Ju ; rst unies in Vêtus Testament uni, In E.rodum, c. xxix, /'. /… t. i.xxmii. col. 301 sq*., et par l’auteur du lie psahnoruni avrage rangé parmi le* œuvres de saint i I. /.., t., m. col. 181 sq, Mais non aa peooadaas aucun document catéchétique de cette époque, donnant quelque attestation d’instruction spéciale sur le décalogue. OU sait d’ailleurs que la catéchèse était alors bien réduite', en dehors des pays de mission où l’on travaillait a la conversion des païens, et que l'écho di catéchèses de mission n’est point parvenu jusqu'à Basai. , partir du ixe siècle, les dix commandements prennent place en divers endroits dans le programme du catéchisme destiné à l’instruction des enfants su i celle des lideles. In décalogue anglo-saxon sert de prévlfred, qui monta sur le tronc "1. I. Schiller. Thésaurus antiquitatutn teutoni-