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DARBY — DARVARIS


dance de Vérastianisme, qui en faisait une simple institution d'État, en tout soumise au gouvernement. Plusieurs des anglicans les plus fervents avaient déjà fait schisme pour protester contre ces tendances purement mondaines ; John Walker, en 1804, avait ainsi fondé une secte séparée, les séparatistes ou walkérites, qui avaient de nombreuses communautés en Irlande et dans l’Angleterre occidentale. Des « congrégations » de ce genre furent fondées, en particulier, en Irlande, par le dentiste Norris Groves et l’avocat Bellet. Tous deux furent les amis de Darby et eurent sur lui grande influence. Stokes, J. N. Darby, p. 537 sq.

Le dernier coup fut porté à celui-ci par la vue de l’acharnement avec lequel l’archevêque anglican de Dublin, Magee, et son clergé, s’opposaient, au nom de la raison d’Etat, au mouvement d'émancipation des catholiques alors dirigé par O’Connell. Dès 1828, il semble avoir abandonné l'Église établie. Il est alors tout occupé de la pensée de l’avènement prochain du Christ, liante de visions apocalyptiques, et finit par renoncer à toute idée d’une Église hiérarchique, pour ne voir dans le christianisme que la doctrine consignée dans l’Ecriture sainte et interprétée par le sens propre de chaque baptisé. Il vécut, en 1830, plusieurs mois sur le Calary Bog, dans une hutte de paysan, se livrant à toutes les pratiques ascétiques. Ainsi préparé à son rôle de rénovateur, il alla étudier en Angleterre les communautés séparatistes, et fut très frappé de la ferveur qui régnait dans celle de Plymouth. La vue des Plymouth brethren fut pour lui une révélation ; c’est sur leur modèle qu’il instituera dans le monde entier des fraternités. S’il fut doncle principal propagateur du mouvement séparatiste et individualiste connu sous le nom de phjmouthisme, il est faux que ce mouvement lui doive son existence ; tout au contraire, les idées de Darby se précisèrent et s’affirmèrent dans la société des frères de Plymouth. Stokes, J. X. Darby, p.. Il sq. ; Teulon, The history, p. 8 sq. En 1831, Darby commence en Irlande, avec Bellet. l'œuvre du Seigneur ». Groves est parti pour prêcher l’Evangile aux musulmans de Perse et de Mésopotamie. Les prédicateurs ambulants ont un véritable succès, et détachent de l'Église établie nombre de ses plus fervents sectateurs. Les persécutions ne manquent pas ; et en plus d’une ville, Darby et ses compagnons sont expulsés et maltraités à l’instigation du clergé anglican.

Les premières congrégations de frères de Plymouth ou darby 8 tes n’ont aucune organisation, toute hiérarchie étant pour elles une altération coupable de l'œuvre du Christ. Chaque dimanche les frères se réunissent pour la cène, repas commun de pain et de vin ; on chante des cantiques ; on fait des lectures de l'Écriture suivies de longs silences pendant lesquels chacun se livre a la méditation ; puis tous ceux des frères qui ent en eux l’Esprit peuvent librement dire ce qu’il leur inspire. Pas de symbole commun. Les frères se regardant comme « les saints fies derniers temps récitent pis l’oraison dominicale, parce que la parole :

Pardonm z nous nos offenses, ne ^aurait avoir de pour eux. Le baptême n’est conféré aux enfants qu'à treize ou quatorze ans, après qu’ils ont (Hé instruits des vérités du christianisme. L’avènement du Christ étant pioche, et tout ici-bas devant bientôt finir, les Frères ne cultivent pas les science*- et les arts, el se bornent à gagner le nécessaire pour leur subsistance de chaque jour ; ilrefusent, autant que possible, de prendra part a la vie politique et BOCiale de leurs concilo] me < leui - œui re <i" charife D

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dernières années, prêcha ses doctrines par le monde. Il parvint à implanter quelques communautés de frères parmi les calvinistes du sud de la France, et surtout dans la Suisse française et allemande, où le darbysme devint une secte assez puissante. Il parcourut, en prêchant et instituant des congrégations, l’Italie du nord, l’Allemagne, les États-Unis, le Canada, et jusqu'à la Nouvelle-Zélande. Herzog, Les frères de Plymouth, p. Il sq.

Des schismes devaient naturellement se produire dans une secte où l’inspiration individuelle ne connaissait aucune règle. Par une inconséquence, due sans doute à son éducation théologique anglicane, Darby prétendait imposer aux siens ses idées sur la trinité, l’incarnation et quelques autres dogmes. En 1845, cette prétention produisit une grave scission. Deux des « frères » de Plymouth les plus fervents, Newton et Harris, ayant enseigné' sur la personne du Christ des propositions que Darby trouva hétérodoxes, et refusant de se rétracter, leur maître les « livra à Satan », et leur refusa l’accès de ses assemblées ; il y eut ainsi, à Plymouth même, et dans les autres villes où le plymouthisme avait des adhérents, deux catégories de frères, les exclusifs, exclusive brethren, groupés autour de Darby, et les ouverts, open ou loose brethren, qui suivaient Newton et Harris. Chacune de ces sectes rivales se fractionna bientôt en subdivisions distinctes. Look, Darby, p. 490 sq. ; Stokes, I. N. Darby, p. 551 sq. ; Carson, The hérésies, p. 159 sq. Darby passa ses dernières années au prieuré d’Islinglon, consulté par ses adhérents du monde entier, et scrupuleusement obéi. Il mourut à Bournemouth le 29 avril 1882.

Les darbystes ne publiant pas de statistiques, il est difficile de connaître leur nombre exact. Aux Etats-Unis, ils comptaient, en 1890, 6661 s communiants ». En Angleterre et au Canada, ils sont beaucoup plus nombreux. Au moment de la mort de Darby, on comptait 750 « congrégations » en Grande-Bretagne, pour les seuls exclusifs. Des traductions française et allemande de la Bible ont été faites, par les soins de Darby, à l’usage des frères. Carroll, The religions forces, p. 60 sq., 181 sq. ; Stokes, J. X. Darby, p. 552.

I. SOURCES.

La publication des œuvres de Darby a commencé à Londres en 1866 ; 34 volumes ont déjà paru : The collectée, wrilings ofJ. N. Darby, 1866 sq. Un Index a paru à Londres en -1902. Ses Lettres, de 1832 à 1882, ont été également éditées à Londres : Letters of.I. N. Darby, Londres. 1886-1889. Gleanings from the writings ofJ.N. D., Londres, 1898 ; Gleanings from the published letters ofJ. N. D., Londres, 1896 ; Memoir of A. X. A'. Groves bg his ividoiv, Londres, 1869,

II. Travaux.

J. H. Blunt, Dictionary ofsects, hérésies, etc., Londres, 1891 ; H. K. Carroll, The religions forces of the United States, NewYork, 1893 ; J. C. L. Carson. The lieresies of tlie Plymouth brethren, Londres, 1883 ; E. Dennet, The Plymouth brethren, Londres, 1870 ; Estéoule, Le plymouthisme d’autrefois et le darbysme d’aujourd’hui, Paris, 1858 ; J. Grant, The Plymouth brethren, Londres, 1875 ; II. Gl Darbyism. Its rise and devel i 1866 ; J I. Herzog, art. Plymouthbruder, dons Realencyklopâdie, 2e édit., t. xiii, p. 72 sq. ; .1. J. Herzog, Les frères de Plymouth et John Darby. Lausanne. 1845 ; Loofs, art..1. X. Darby. dans lieal iclop&die, « (Mil., i. i. p. 183 -'i ; w I mouth

brethrenism unveiled and refuted, Edimbourg, 1875 : G. T.

..I. A". Darby, dans Contemporary lleview, octobre

1885, t. xlviii, p. 537 sq. ; J S, feulon, Vhe history and teaching

of the Plymouth brethren, Londres, s. d. (18

.1. de la Sein ti

    1. DARVARIS Démétrius##


DARVARIS Démétrius, aul.ur grec de la première

moitié du dernier siècle, dont le nom, C me celui de

Berquin en France, est resté populaire dans la jeui grecque. Né l< ' 1767 au pelit village deKlei

i i. Macédoine d’une famille de commerçants en m de Don varié, ma bois. il

i rendit en 1769 â Semlin, où son pi établi une

i li qu’il apprit l’allemand et le il compléta son éducation d’abord > Kouma, pi