Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/78

Cette page n’a pas encore été corrigée
133
134
DANSE — DANSEURS


une noce, une réjouissance de famille, etc., on devrait se montrer inoins sévère à leur égard, à moins que ces musiciens n’y lissent entendre des airs lascifs et connus comme tels. Ce serait alors, de leur part, en effet, une vraie provocation au mal.

2° La même solution, et avec une distinction identique, s’applique à ceux qui, par leur argent, soutiennent les bals publics, en payant les musiciens. Si ces danses sont mauvaises, ou si, sans être directement déshonnétes, elles sont néanmoins dangereuses pour un bon nombre de ceux qui y prennent part, il n’est pas permis d’y coopérer par son argent. Si les danses sont rares et peu dangereuses, on doit néanmoins conseiller aux paroissiens de n’y coopérer en aucune façon ; cependant, s’ils le faisaient dans ce dernier cas, on ne devrait pas leur refuser l’absolution, à moins que cette coopération ne tendit à introduire les danses dans le pays où elles ne sont pas en usage, ou à augmenter leur fréquence dans des proportions funestes.

3° Ceux qui organisent les liais publics apportent une coopération plus directe aux nombreux péchés qui s’y commettent. Ils doivent donc être traités avec plus de sévérité encore.

4° Une solution analogue s’applique à ceux qui prêtent, ou qui louent des immeubles, pour des danses malsaines oh dangereuses. C’est une coopération directe à un mal grave, et bien souvent cette coopération devient, en outre, un scandale public. En quelques rares circonstances cependant, et s’il était avéré que les choses s’j passent honnêtement, on pourrait avec prudence les absoudre. Attamen non seniper iis neganda esset absolulio, sed speclandsB sunt circumstanlise et niodus ordinarius quo islæ chômas fiunt. liallerini, Gompendium theologise moralis, r. De virtutibus, c. ni, §3, part. II, sect. il, n. '2ô<>, t. i, p. 22." ». Cf. Ojetti, Synopsis rerum mera is pontifie ii, v° Cooperatio, t. 1, p. 482.

Il e-i impossible de fixer des règles générales pour la solution de ces divers cas de coopération aux danses. La décision de chaque cas particulier dépend du conir. qui est seul.i même d’apprécier les circonstances qui peuvent être si différentes : comme la probabilité d.-s fautes qui se commettront, le degré de coopéralion matérielle, les raisons plus ou moins pressantes qui sont de nature à l’excuser, in casu, etc. Cf. Lehmkuhl, Theologia moralis, part. I, l. II, divis. I, c. ni,

e moralis, part. III. tii. vi, cm, l> choreiê ; Tamburini, J alogi, l. VII, c. viii,

aise, 1707, t. i, p. 206 Bq. :

na, De m il i iv, p. i, n. 24, Opéra omnia,

d se, 1716, t. I, i i oralis,

I. m. part. I. tr. i, c il, dub. I, a. *s7 gq., 3 in-fol., Venise,

i, p. 197 : Salmanticen theologia i

li*. lr. XXI, /' ' primo pr.r llogi, C. VHI, p. v. S 2,

n iii ; tr. XXVI, D( sexto et n lecalogi præccpto, c. ni,

p. i. n 16-17, 6 in-fol. Veni <. 1728, I v. p. 171 ; t. VI, p. 107 ; XIV, Institut. eccles., inst.LXXVI, lhchoreis ; const. A ihil (o, du 12 i ûl 1TV2, s 'i ; const. Inler cætera, du 1° janvier 1748, " ; Prato, 1839-1847, t. X, p. 818xv, p. 234 ; t. xvi, p acina, Theologia chriDimi, alis, , VIII, J di II, c. m.

10 m-'*. Ro 1753 i i 24 i-255 ; Ferrai Pi ompta bi bliolhe <i Chores n. 87, 17 in-'r, Hume, 1785 - viphonse, Theologia moralis, I. iv, ii : h. (lecalogi, c. I, ilub. i,

I 2* Bol ' '. Il' s

  • < » pi

noil, in-l’J l lu /< in-8 i hoi igt aphie, in-8 - I Ii i Vulnayi. /* la illalion tht âti aU 1700 ;

'tique I i ittores


de musique, 2 in-8° Paris, 1847-1856 ; Fétis, Dictionnaire de musique, 6 in-4° Paris, 1860-1869 : vicomte de Brieux SaintLaurent, Quelques mots sur les danses modernes, 5e édit., Pai’is, 1868 ; Chouquet, Histoire de la musique dramatique, in-8", Paris, 1873 ; Boccardo, Feste, giuochie spettacoli, in-8° Gènes, 1874 ; Czerwinski, Brevier der Tanzl.unst, in-8° Leipzig, 1879 ; Ludovic Celler, Les origines de l’opéra et le ballet de la reine, in-12, Paris, 1881 ; Pougin, Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’y rattachent, v" Danse, in-4% Paris, 1885, p. 260 sq. ; Bcehme, Gesehichte des Tanzes in Deulschland, 2 in-8° Leipzig, 1886 ; Laure Fonta, Orchésographic, in 4% Paris, 1888 ; Zorn, Grammatik der Tanzkunst, in-8' et 2 atlas in-4° Leipzig, 1888 ; Blasis et Lemaitre. La danse, in-12, Paris, 1890 ; M"" Bernay, La danse au théâtre, in-8 % Paris, 1890 ; Institut de France, Dictionnaire de l’Académie des beaux-arts, v Danse, 6 in-4° Paris, 1896, t. v, p. 86-90, ouvrage en cours de publication ; G. Vuillier, La danse, in-1° Paris, Milan, 1899. 3° Eula, Collectio casuum de re dogmatica, morali et liturgica, in-8° Montréal, 1875, p. 164-168 ; Gousset, Théologie morale. Traité du décalogue, VI" part., c. i, n. 650-652 ; Traité du sacrement de pénitence, c. XI, n. 565, 2 in-8° Paris, 1877, t. i, p. 295 sq. ; t. ii, p. 378 ; Lichtenberger, Encyclopédie des sciences religieuses, v" Danse, 13 in-4° Paris, 1877-1882, t. iii, p. 592 sq. : Marc, Institutiones morales alphonsianse, part. II, sect. ii, tr. VI, S —, De choreis, n. 829-834, 2 in-8° Lyon, 1885, t. I, p. 560-563 ; Gury, Casut conscienlix, De virtutibus, cas. xxu-xxiii, n.233238, 2 in-8° Paris, 1891, t. I, p. 99-102 ; S. S. Nyssen, Un mot sur la danse, in-12, Lille, 1892 ; Ballerini, Compendium theologia moralis, tr. V, De virtutibus, c. III, a. 2, S 3, sect. II, n. 242246, 2 in-8° Home, 1893, t. i, p. 212 sq. ; Palmieri, Opus theologicum morale in Busenbaum medultam, tr. VI. De prseceptis decalogi, sect. vi, De sexto et nono prxcepto, dub. i, n. 60 sq., 7 in-8°, Prato, 1893, t. II, p. 697 sq. : Berardi, De recidivis et occasionariis, part. II, c. I, a. 2, De choreis. 2 in-8° Fænza, 1H97, t. ii, p. 202-227 ; Esclibach, Disputa/lunes physiologicollieologicæ, disp. V, c. III, a. 1, § 3, De choreis et saltationibus, in-8% Home. 1901, p. 517-524 ; Lehmkuhl. Theclogia moralis. part. I, l. II, divis. I, c. III, a. 2, § 1, n. 643, 2 in-8°. Fribourg-enBrisgau, 1902, t. i, p. 384 sq. ; Ojetti, Synopsis rerum moraïium Btjufis ponti/icii alphabetico online digesta, v Chorex ; Cooporatio, 2 in-4° Prato, 1905, t. I, p. 288, 482.

T. Ortolan. DANSEURS, secle fanatique parue, en 1374, le long du Rhin, dans les Pays-Bas, particulièrement à Liège, Pour connaître son origine, sa nature, son rôle, il faul consulter les divers chroniqueurs de l'époque, ceux de Limbourg, de Cologne, de Trêves, de Belgique. Tous mentionnent l’apparition, en 1374, d’une secte d’hommes et de femmes, dite des danseurs. parce qu’une danse désordonnée et sans décence était Iiirait caractéristique de leurs mœurs. On la dis, ni venue de la haute Allemagne, sans marquer autrement son origine ; on signale sa présence h Aix-la-Chapelle, surtout à Liège et dans ses environs. D’après les Annales Fossenses, dans Pertz, Monumenta Germanise hislorica, Hanovre, 1843, Scriplores, t iv, p. 35, celaient des possédés qui se mettaient à danser partout, sur les places publiques, dans les maisons et jusque dans

les églises, à la manière des foUS furieux, el qui dînent

la plupart leur guérison aux exorcismes pratiqués sur eux par les prêtres de Liège. Pierre de Herenthal, dans Baluze, Vila paparum Avenionensium, Paris, Ki'.t :  ! , I. i. col. 483-486, nous donne quelques détails caractéristiques. Inopinément, sans tenir le moindre compte de la pudeur, à moitié vêtus, ils se donnaient la main, entraient en danse, bondissaient parce qu’ils se croyaient plongés dans un fleuve de sang, prononçaient des noms de démons tels que celui de Friskes, et. à la fin de leurs éb il - chorégraphiques, demandaient à hauts ri lugubres cris qu’on leur serrât fortement le

ventre. s ; , ns quoi ils allaient expirer. veux du vul iin tel étal ne pouvait provenir que de ce que le baptême Ii ai avait été mal administré, uotammi ni par

des i iiculiinaii i uple, dan

Irritation, format il le projet de tomber sur le cl de Liège et d’en faire un massacre, mus ii n’j donna i [i même 1 1