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DIEU

NATURE D’APRÈS LA BIBLE ;

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pour son peuple parmi toutes les tribus de la terre lors de la sortie d’Egypte, iii, 1, 2, il ne favorise pas ses crimes ; il en tirera plutôt une vengeance plus éclatante. Malgré ses privilèges et à cause d’eux Israël sera puni et considéré par Dieu comme tout autre peuple coupable, ix, 7. S’il condamne Juda parce qu’il a rejeté sa loi et n’a pas observé ses décrets, ii, 4, il reprocbe surtout à Israël ses injustices et ses mauvais procédés à l'égard des pauvres, 6-8, reprocbe d’autant plus mérité qu’Israël avait été, de sa part, l’objet de marques de prédilection, 9-12. A différentes reprises, Jabvé condamne les violences des siens contre les faibles et les petits, iii, 9, 10 ; iv, 1 ; v, 7, 10-12 ; vi, 12 ; viii, 4-7. Pour écarter le châtiment divin, il faudrait haïr le mal et faire le bien, et en particulier restaurer le droit à la Porte dans les jugements, iv, 15. Au lieu de multiplier les fêtes et les sacrifices, il vaudrait mieux que le droit coule comme l’eau et la justice comme un torrent intarissable, 21-24, Ce n’est pas toutefois que Dieu blâme les nombreuses pratiques religieuses d’Israël, qui sont toutes accomplies en son honneur, il condamne seulement qu’on les associe à l’injustice. Le culte qu’il aime est un culte moral ; il censure le caractère purement formaliste et extérieur, qu’on lui donne en Israël, iv, 4, 3 ; v, 4-7, 21-24. Il proteste contre les abus et contre les pratiques immorales du culte, ii, 7, 8. Il détruira les hauts-lieux d’Israël, vii, 9. Il n’attaque pas directement les veaux d’or, emblèmes de Jahvé, à moins qu’on n’y voie une allusion dans le « péché de Samarie » , et le Dieu de Dan, viii, 14. Cf. Touzard, op. cit., p. lxix-lxxii. Israël n’a pas compris les châtiments que son Dieu lui avait iniligés au cours de son histoire pour le retirer du mal, iv, 6-11 ; vii, 1-6. S’il veut échapper à une punition plus grave, Israël doit chercher Jahvé, c’est-àdire le bien connaître, l'écouter et lui obéir, v, 4 ; pratiquer le bien et fuir le mal, 14, 15 ; écouter les prophètes et imiter les Naziréens, ii, 11, 12. A un peuple enrichi, aux gens satisfaits, VI, 1, aux dames de Samarie, iv, 1, Amos prêche, au nom de Jahvé, un idéal de justice, et il les menace du jour de Jahvé, du Dieu juste et justicier, grand redresseur des torts de tous les peuples, iv, 2 ; vi, 8 ; viii, 7. Les versets 5 et 6 du c. ix sont une élévation sur la grandeur et la puissance de Dieu, destinée à mettre en relief la force avec laquelle il poursuivra l'œuvre du châtiment. Cf. C. Duhm, Die Théologie der Prophelen, Bonn, 1875, p. 118-126 ; J.-J. P. Valeton, Amos und Hosea, trad. allemande, Giessen, 1898, p. 101-115 ; J. Touzard, op. cit., p. lvi-lxxxi ; A. Van Hoonacker, op. cit., p. 193-195.

Osée ne considère guère Jahvé que dans ses rapports avec Israël. Ces rapports se ramènent à ceux-ci : Jahvé est le Dieu d’Israël, et Israël est le peuple de Jahvé. Ils datent de la sortie d’Egypte, il, 17 ; xii, 10 ; xiii, 4, Israël ne doit pas connaître d’autre dieu que celui qui a été son sauveur et son pasteur dans le désert, xiii, 4, 5, par le ministère d’un prophète (Moïse), XII, 14. Depuis l’jigypte, Jahvé a appelé Israël son fils, et il l’a aimé, quand il était enfant, XI, 1. Il trouva les Israélites comme des raisins dans le désert, comme des primeurs sur un figuier, ix, 10. C’est Osée qui, le premier des prophètes, parle ainsi de la paternité de Dieu à l'égard d’Israël. Israël encore enfant, au lieu de répondre aux appels réitérés de Jahvé, se détourna de lui et offrit des sacrifices aux Baals, â Caal-Peor, ix, 10. A ces ingratitudes Dieu répondit par les soins d’un amour persévérant ; il apprit à Kphraïm à marcher ; il le prit sur ses bras, voulant le guérir ; il cherchait à s’attacher les Israélites par des liens d’amour ; il fut pour eux comme une nourrice qui embrasse un enfant, se penche vers lui et lui donne à manger, xi, 1-4. Ils ne reconnurent pas ces marques d’amour. Il avait conclu avec eux une alliance qu’ils ont violée, en péchant contre sa loi, VIII, 1 ; cf. VI, 7. Cette alliance

était si étroite qu’elle est représentée comme un mariage entre Jahvé et Israël, considéré comme une unité.

Par suite, les membres de la nation, épouse de Jahvé, sont les enfants de Dieu. Si la nation se livre à l’idolâtrie, elle tombe dans la fornication et l’adultère, il, î-9 ; iv, 10, 12-15 ; V, .'3, 4, 7 ; vi. 10 ; ix, 1, etc. Il en est ainsi à l'époque d’Osée, qui insiste fortement sur l’idolâtrie de ses contemporains, I. 2, représentés par les enfants de fornication, nés â Osée, I, 2-9. Voir aussi IV, 12-14 ; v, .'i-7 ; vi, 7, 10 ; viii, 1, i ; ix, 1. Les Israélites ne sont plus le peuple de Jahvé, de celui qui est l'Être par excellence, i, 9, et Israël n’est plus son époux, il, i. Jahvé le punira en barrant son chemin, pour lui faire regretter son premier état et le ramener à son époux. n, 8, 9 ; ce peuple avait employé les biens reçus de Jahvé à honorer les Baals ; Jahvé lui enlèvera ses biens. 10-15 : puis parlera à son cœur et lui rendra les biens enb 16, 17. Comme ce sont les Baals qui l’ont fait prévariquer, il supprimera de sa bouche le nom même des Baals. et ne voudra plus que son épouse, revenue à lui, l’appelle, comme par le passé, son baal ou son maître, mais qu’elle lui donne le nom plus tendre de son homme, 18, 19. Une alliance sera contractée par lui avec Israël, de nouvelles fiançailles, qui seront éternelles, mais des fiançailles dans la justice et le droit, dans la bienveillance et l’amour. La fidélité d’Israël ainsi assurée, Israël connaîtra Jahvé, qui lui sera propice et lui rendra la prospérité temporelle. A Pas-mon-Peuple Jahvé dira : « Tu es mon peuple, » et lui, dira â Jahvé : « Mon Dieu ! » 20-25. Les Israélites seront alors appelés « les enfants du Dieu vivant, » ii, 1. Jahvé avait continué à aimer les Israélites, lors même qu’ils se tournaient vers d’autres dieux, iii, 1. S’ils cessent de forniquer, ils se convertiront et rechercheront Jahvé, leur Dieu, et tremblants de joie, ils s’empresseront vers Jahvé, dont ils recevront les bienfaits, 3-5. Jahvé. l'époux d’Israël, avait donc pour les enfants d’Israël les sentiments d’un père. Il veut que ses enfants coupables le recherchent, se mettent en quête de lui et reviennent à lui, v, 15-vi, 3. Cette recherche consiste à le connaître tel qu’il est et à l’honorer comme il veut être honoré. C’est pourquoi il réprouve le culte idolâtrique et purement extérieur qu’on lui rend à Samarie aussi énergiquement que les cultes chananéens infiltrés en Israël. Il préfère la piété, le culte intérieur, aux holocaustes et aux sacrifices, vi, 6. Il répudie le veau de Samarie, vin, 5, qui a été fabriqué par un artisan et qui n’est point Dieu, 6. Il sera emporté en Assyrie, x, 5, 6. Éphraïm a multiplié les autels pour pêcher, viii. Cf. x, 1. A cause de la malice de leurs œuvres. Jahvé chassera les Israélites de sa maison et ne continuera pas à les aimer ; il les a pris en haine, viii, 15 ; il les a répudiés, parce qu’ils ne l’ont pas écouté, 17. Leurs hauts-lieux seront détruits, xi, 8. Jahvé punit pour convertir et ramener les coupables à lui. Il ne veut pas perdre Ephraïm, il l'éprouve seulement, parce qu’il est Dieu et non pas homme, parce qu’il est saint et n’agit pas par un mouvement de vengeance impitoyable ; il ne te plaît pas â détruire, x, 9. Il fera périr seulement les Israélites impies avec leurs idoles de néant. A Gilgal, ces rebelles avaient offert des sacrifices, mais leurs autels seront comme des tas de pierre sur les sillons des champs, xii, 11, 12. Ils s'étaient l’ait un ouvrage en fonte de leur argent et des statues, simple travail d’artisans, qu’ils appelaient des dieux et à qui ils offraient des sacrifices. Des hommes adressaient des baisers à des veaux ! xiii, 1, 2. L’expiation arrive à Samarie. parce qu’elle s’est révoltée contre son Dieu. Qu’Israël, qui a trébuché dans son iniquité, retourne donc a Jahvé ! XIV, 1, 2. Que les Israélites ne disent plus : Noire Dieu, » à l'œuvre de leurs mains, t. Qu'Éphraïm restauré n’ait plus rien de commun avec les idoles ! 9. Que celui qui est sage comprenne ces choses, que celui qui