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DIEU (SA NATURE D’APRÈS LA RIRLE ;


une conjecture de théologien et un subterfuge d’apologiste, mais se fonde sur une situation historique et un fait traditionnel ? Les prophètes n’ont pas la prétention d’instituer une nouvelle religion. Leur existence, le succès relatif de leur prédication, l’attitude même de ceux dont ils condamnent les errements sont de pures énigmes, si on ne doit pas les considérer comme les représentants de la plus ancienne et de la meilleure tradition Israélite, et si les coutumes qu’ils combattent avaient été réellement sanctionnées parla pratique du jahvéisme primitif. Il fait beau parler de création purement morale et de Jahvé s’idenlifiant à la conscience des prophètes ; la création morale dont il s’agit et la conscience des prophètes n’ont pu s’appuyer sur le vide. Le passé les soutient, et la tradition les couvre de son prestige, o A. Loisy. La religion d’Israël, Paris, 1901, p. 50. Cf. P. de Broglie, Questions bibliques, p. 70-71, 277-282, 310-315, 317. « Il existe en Israël de faux prophètes comme il y en a de véritables ; les uns et les autres sont constamment en lutte, mais leurs discussions portent toujours sur les événements qu’ils annoncent, ou sur les fausses divinités dont quelques-uns prétendent s’inspirer, jamais sur la nature du vrai Dieu ni sur la manière de le concevoir. » F. Vigouroux, La Bible et 1rs découvertes modernes, G" édit., Paris, 1896, t. IV, p. 492. Enfin, « si les prophètes n’avaient jamais fait appel qu'à leur inspiration personnelle, s’ils ne s'étaient rattachés à aucun principe reconnu autour d’eux, à aucune tradition autorisée par un long passé, leur rôle serait inconcevable et leur action impossible h expliquer. » A. Loisy, op. cit., p. 19-50. « Kn l’absence de toute loi religieuse monothéiste antérieure, comment s’expliquer la doctrine des prophètes ? Où l’ontils puisée ? Étaient-ce donc des philosophes à la manière de Socrate et de Platon ? Comment se sont-ils trouvés d’accord sur une même doctrine ? Comment se fait-il que le berger Amos et le prince de sang royal, Isaïe, professent le culte du même Dieu ? Se sont-ils trouvés d’accord par hasard sur la définition de l'Être suprême, ou l’un d’entre eux lavant découverte, les autres milUs eu la rare docilité de le prendre pour maître, et il accepter sa doctrine sans la modifier ? Comment ce maître serait-il demeuré inconnu'.' » P. de liroglie, op. cit., p. 71. cf. p. 310-311, Voir Kônig, Die Hauptprobleme der allisrælilischen Ueligionsgeschichte, Leip 1884, p. 15-22 ; -I. Robertson, Early religion of

!  : >.dit.. 1896, p. r » i t : î.

Toutefois m | r - prophètes du VIIIe siècle ne sont pas les créateurs du monothéisme absolu, il faut reconnaître que, sous linspiralion divine, ils ont développé li uolion du Dieu unique et universel, créateur de toutes choses et maitre du monde, qu’ils ont mis en lumière l’universalité de sa miséricorde et de son amour, qu’ils oui montré avec plude clarté dans b> Dieu 'l Israël le Dieu de tous les peuples, et qu’ils ont insisté plus fort que jamais sur l’inutilité des sacrifices et du culte extérieur lorsqu’on mpratique pas la justice. Ils ont donc prêché le monothéisme transcendant et moral, encore une i"iils ne l’ont pas créé de toutes condamnent dis praliqu uses,

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raël l’esprit monothéiste, qui régnait auparavant. Il nous i onstater, dans l'œm ri de chaque prophète, le progrés qu’il a apporte, poui sa pu ' > l’idée du vrai Dieu, ' livre d’A -. qui i -i reconnu par les critiques

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prophète ne le propose pas comme une doctrine nouvelle, inconnue du passé et qu’il prêcherait le premier, pas plus qu’il ne le formule en termes exprès, tant il le suppose connu théoriquement, sinon toujours dans la pratique. Une fois seulement, v, 26, il parle du culte des dieux étrangers, d’origine assyrienne, introduit déjà dans le royaume d’Israël, au moins chez quelques particuliers. Cf. A. Van Hoonacker, Les douze petits prophètes, Paris, 1908, p. 252-254 ;, 1. Touzard, Le livre d’Amos, Paris, 1909, p. 55-58. Il avait fait aussi allusion aux pratiques idolâtriques, usitées dans le royaume de Juda, il, 4. Pour désigner Jahvé, il emploie des appellations anciennes, celles d’Adonaï et de Seigneur des armées ; mais il paraît bien donner à cette dernière une signification nouvelle. Adonaï seul, vu, 7, 8 ; IX, 1, 8, plus souvent avec Jahvé, désigne, sous sa forme plurielle qui fait de ce nom, ainsi que d’Elohim, un pluriel de majesté, Jahvé comme maître suprême et exprime avec force la toute-puissance divine. Quant au nom de Dieu des armées, dont AYellhausen, Smend et Cornill ont attribué l’origine à Amos luimême, il ne désigne plus Jahvé comme le chef et le guide des armées d’Israël au combat. Dans le livre d’Amos comme dans ceux des prophètes, ses successeurs, il « évoque surtout l’idée des armées célestes, celle des astres dont les mouvements si régulièrement ordonnés suggéraient l’idée de troupes conduites par un chef habile et puissant, celles des esprits dont le séjour était placé dans les régions supérieures. Ainsi ce titre est-il une nouvelle expression de la majesté de Dieu, de cette autorité qui s’exerce dans les cieux aussi bien que sur la terre et les phénomènes qui s’y succèdent ; c’est une nouvelle affirmation de la toutepuissance divine. » , 1. Touzard, op. cit., p. i, x. Cf. Lôhr, op. cit., p. 66. Du reste, Jahvé est, aux yeux d’Amos, le maître tout-puissant de la nature et l’auteur des phénomènes cosmiques. Sans parler des doxologies, iv, 13 v, 8 ; ix, 5, 6, que certains critiques déclarent interpolées, il reste encore dans l'œuvre, reconnue par tous pour authentique, du prophète, des affirmations de la souveraineté de Jahvé sur la nature. En effet, Jahvé es{ l’auteur des astres, v, 8, des vents et des montagnes, IV 13. Il est le maitre des éléments, et tous les fléaux de la nature sont des actes de sa volonté, iv. 7-11. Cf. viii, 8, 9 ; ix, 5, 6. Tandis que les polythéistes distinguenl autant de dieux qu’il y a d'éléments a diriger, Amos attribue à Jahvé le gouvernement de tous. Ce maitre des cieux, de la terre, de la mer, poursuit en tous lieux ceux que sa vengeance eiil atteindre, ix. 2-4. Dieu de la nature entière, il est aussi le Dieu de tous les peupleet le Dieu de l’histoire. Il a fait venir les Philistins de Caphtor et les Syriens de Qir foinn Israélites de l’Egypte, el le- Éthiopiens sont pour lui autant que les Israélites coupables, i. 7. De Sion, on il habite, i. 2, il demande compte de leurs crimes aux Syriens de Damas, 3-5,.iu Philistins de Gaza, 6-8, aux Tyriens, 9, lo. aux Iduméens, 11, 12. aux ammonites, 13-15, aux Moabites, ii, 1-3. aussi bien qu’aux Jud i.."). et aux Israélites, 6-16. Il reproche aux peuples

qs d’Israël d’avoir violé, surtout à la guerre, les

lois d’humanité, communes à tons, el il lestientcomp tables de ion jugement. Il s détruit les Amorrhéens,

ir, 9, Il convoque les Philistins d’Asdod et les Egyptiens

au jugement d’Israël, iii, 9, Il susciti i b

i. i i-aélite* un peupi. |{ g Vssyi lens pour

pi si. n. 13-16 ; VT, 14, el les emmener captifs

.m de la de Damas, . 17. Jahvé est donc le Dieu de ', , , , - i. i pi aples, ci il l’est précisément par son i tèie moral, puisqu’i I ur les Dations

qui onl violé le loi fondamentales de la i violation de i lois

qu’il reproche < ion peuple de choix et qu’il punil

mi ni Bii n qu il ail librement choisi I