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DIEU (SON EXISTENCE’878

cognoscit mel sub ratio ne communi, videlicet quod est corpus molle, rubeum, ignorât autem sub ratione propria ; et ideo cuni videt fel esse corpus molle, rubeum, deceptus crédit ipsum esse mel. Simililer cognilio beatitudinis et appetitus ipsius nobis innalus est ralione communi, quod est status omnium bonorum aggregatione perfectus ; tamen in ralione propria ab aliquibus ignoralur… Similiter dicendum quodidololatræ Deum in ralione communi non ignorant, quod est ens, principium… tamen sub ratione propria ignorant. Summa, part. I, q. iii, m. ii, ad 3 am. Albert le Grand a repris la comparaison du miel et du fiel d’Alexandre. Summa, part. I, tr. III, q. xix, m. H, édit. Vives, t. xxxi, p. 128. Saint Conaventure enseigne expressément que l’idée de l’unité de Dieu est connue de tous comme les premiers principes d’une façon implicite. De mysterio Trinitatis, q. il, a. 1, Quaracchi, t. v, p. 61 ; cf. llinerarium mentis in Deum, c. v, ibid., p. 309. Saint Thomas n’est pas moins affirmatif : nos facultés sont ordonnées à Dieu, et le principe est général : omnia cognosccnlia cognoscunt implicite Deum in quolibet cognilo, De vcritate, q. XXII, a. 2, ad l, lra ; car rien n’est connaissable sinon par ressemblance avec la première vérité. On reconnaît l’influence du célèbre passage de saint Augustin sur la première vérité. De Trinilate, l. VIII, c. n sq., P. L., t. XLII, col. 918. Voir Duns Scot, In IV Sent., l. I, dist. III. q. ni, n. 26 ; Lodigerius, Disput. theolog., Home, 1698, t. i, p. 67. C’est surtout à propos de la volonté, de nos appétits naturels et de nos actes libres que les scolastiques ont parlé de cette connaissance obscure de Dieu, naturelle à tous. Saint Thomas y revient souvent. L’homme veut nécessairement sa béatitude. Sum. theol., I", q. i.xxxii, a. 1 ; Ia-IIæ, q. v, a. 8 ; q. x, a. 1, 2 ; De malo, q. ni, a. 3. Cf. Suarez, Disp. metaphys., disp. XIX, sect. viii, n. 8. Or, l’objet de cette béatitude, l’idéal du bonheur que nous nous formons, n’est autre que Dieu obscurément conçu. Sum. theol., I », q. ii, a. I, ad 1um et 3° m ; Contra génies, l.I, c. Kl, ad i "" ; l. III, c. XXXVIII ; De vcritate, q. XXII, a. 2 ; //i / V Sent., I. I, dist. III, q. I, a. 2. De nouveau, on reconnaît l’inlluence de saint Augustin, de Denys et des néoplatoniciens. Cf. Rousselot, Pour l’/iistoire du problème de l’amour au moyen âge, Munster ; 1908, dans Beitrâge de Bæumker, t. vi, p. 32, et pas" sini. Bien plus, Scol ne craini pas de dire : Cognotquodeumque eus, ut / « »’ent est, indistinctisDeu ii, i V Sent., 1. I. disp. III, q. ii, n. 3. Henri de Gand, Summa, a. 24, a même prétendu que la première notion de l’être que i sacquerons l’être divin. Les ontol >nt, mais à tort, attribué cette opinion d’Henri de Gand à saint Bonavi nture < I 0) ra, Quaracchi, t. v, p. 313 ; t. i. p. Tu. -’liolion in I. I, dist. III. p. i. q. i. Ludovicus a iplanio, Sei aphu. Home. 1874 ; h79. Voir S. Bonaventure, / « IV Sent., l. II, dist. III, p. II. a. "2, q. il. ad 2°"’sq. ; dist. XXIII. a. 2, q. III, n l.i retrouve pi ut-étre ch< / Richard, rmn i llgimut ens in commut ndendo ad eus Uum, intelligimus /v<<. t$ima, In I V Sent., I. I, dist. III, q, m ; remeni chez les néoplatoniciens de la renaissance. m. Theologise plalonicæ, I. XII, c. vu. l< non i i ipte’le cette opinion d’Henri de Gand qui la critique de -’-, , i avail ébranlée, /" tV Sent., i i, dist. Ml. q. n. m. et que Suarei a ru in melaphyê., disp. II. sect. u. n. 8 ;

NW Ml. - i I m. n. 17. il reste que l< i.e n

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cières, ou si l’on veut de nos besoins intellectuels et eudémoniques, surgit un idéal d’être, d’unité, de vrai et de bien, qui n’est pas encore déterminément Dieu lui-même, mais qui nous oriente vers lui ; cet idéal, d’après saint Thomas, s’inspirant de Boèce, De veritate, q. x, a. 12, ad 3um, n’est autre chose qu’une similitude de Dieu. Notre esprit la forme malgré lui et se refuse à la traiter de vaine, comme le montrent les dires des athées qui croient encore à « la catégorie de l’idéal » ou de « la justice immanente des choses ». Ne désignant Dieu qu’en fonction de nos tendances subjectives les plus générales, cette connaissance ne l’exprime que par de pures périphrases et par des dénominations extrinsèques, comme saint Paul décrit les biens célestes : nec oculus vidit, nec auris audivit, nec in cor hominis ascendit. D’où il suit que cette connaissance reste obscure, c’est-à-dire ne parvient pas, si l’on ne va pas plus loin, à une idée précise qui distingue Dieu du reste des êtres. Elle n’exclut donc pas, par elle-même, le monisme, le panthéisme, le po ythéisme, etc. ; et, de soi, elle ne nous apprend rien de Dieu considéré en lui-même, non pas même sous un concept qui le désigne exclusivement, son existence. Survienne l’idée claire, confuse ou distincte, de Dieu, par laquelle nous concevons la divinité comme excedens sua causata, non lalis qualis ejfectus, S. Thomas, De anima, q. ii, a. 16 ; Sum. theol., I «, q. XII, a. 12 ; cet idéal nous servira beaucoup pour passer par jugements catégoriques à l’exclusion de ce qui ne convient pas à Dieu ; cette similitude nous aidera à porter des affirmations nettes et de plus en plus précises sur l’original. Cf. Wieser. Die natùrliche Goliescrkenlniss, dans Zeitschrift fur kalholische Théologie, Inspruck, 1879, p. 7 18 sq.

Un exemple fera comprendre combien il est important de ne pas concéder que toute notre connaissance naturelle de Dieu se réduit à l’idée obscure dont nous parlons. D’après le positiviste orthodoxe Harrison. l’amour, le respect, le dévouement, le culte et l’abnégation sont aussi essentiels à l’animal humain que le protoplasme ou l’appareil digestif. Dans toutes les croyances que l’on nomme religions, dit-il, il y a un élément commun. « Cet élément commun est : 1. la croyance à quelque pouvoir considère comme plus grand que l’individu ou la communauté, comme capable de faire du bien ou du mal et comme s’intéressanl aux actes de l’individu et de la communauté ; -. un sentiment de respect, ou d’amour et de gratitude, pour ce pouvoir, non sans quelque manière de manifester ce sentiment ; 3. certaines pratiques, ou ligne et règle de conduite et de vie. que l’on pense être agréables à ce pouvoir et capables d’assurer sa faveur. » Les descriptions analogue s du fait religieux sont aujourd’hui très fréquentes chez les écrivains qui s’occupent de religions comparées. Elles peuvent rendre trois sens fort diffi renls. Si l’on accorde quelque valeur objective aux représentations qu’impliquent les termes % pouvoir, intérêt, faveur » que l’on y rencontre, elles expriment I idie distincte de Dieu. Si l’on met l’accent sur la’lité du pouvoir dont on parle et sur la valeur morale des pratiques employées pour lui i’" agréable, elles expriment l’idée confuse de Dieu, telle qui l’ont reconnu.’nui jhei les pâli ns. Mais plngieurs des historiens des religions et M. Harrison les entendent dan un en absolument relatif, de (’.non a rdani l’indétermination absolue l’objet religieux, m par nos états sul formules eipriment la connaissance obai dont nous parloi que plus d’un êcrl vain, Bprès avoir restreint notre connaissance de Dleo e l’objet relia ; eux parmi li - pro i notn r i onnalité dans le champ de lin Feuerbach, Dm H Chrwtenthunu, Optra,

t. vii, p. 62 ; t. vin. p. 809. qui’<l’.. lient