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DIEU (CONNAISSANCE NATURELLE DE}


le concile, ne se borne pas au pouvoir de connaître le fait brut de l’existence de Dieu, sans atteindre aucune de ses déterminations intrinsèques. — En d’autres termes, l’agnosticisme dogmatique est inconciliable avec le concile du Vatican. Cet agnosticisme consiste essentiellement à soutenir : 1. contre l’agnosticisme pur, que nous croyons à l’existence de Dieu ; 2. contre le dogmatisme, que nous ne connaissons cependant en aucune façon la nature intrinsèque de Dieu auquel nous croyons ; notre connaissance de Dieu se réduit donc au fait brut de l’existence. Dans ce système, le sujet Dieu n’est désigné que par de pures périphrases. Nous n’avons pas à expliquer ici pourquoi et comment cette forme d’agnosticisme, qui est celle des modernistes aussi bien que de Kant, llamilton, Mansel et Spencer, diffère de l’athéisme. Voir Agnosticisme, t. i ; Dictionnaire apologétique de la foi, 1909, t. I, et The Catholic Encyclopsedia, New-York, 1907, t. i. Il nous suffit de montrer que le concile entend parler, non seulement de la connaissance de Vexislence de Dieu, mais aussi d’une connaissance de l’essence divine, telle que nous puissions former des jugements de valeur objective sur sa nature intrinsèque, en particulier sur la personnalité et sur la providence divines. Si l’on pèse bien tous les termes du chapitre et du canon que nous étudions, on y trouve joints au nom de Dieu, les mots « principe et fin de toutes choses, un, vrai, notre créateur et notre maître. » Dans le cours des discussions du concile, divers amendements furent proposés demandant la suppression de toutes ces appositions. Acla, col. 221, 228, 229, 1629, 1631, 1652, 1655. La principale raison, apportée à l’appui de tous ces amendements, était qu’en employant ces termes le concile avait l’air de trancher des questions controversées dans l'École, par exemple celle-ci : « La création proprement dite, e.r nihilo, peut-elle être connue parla seule raison naturelle ? » Le rapporteur répondit qu’en employant ce terme, on ne faisait que suivre et adopter l’exemple et l’usage de l'Écriture. Sap., xiii, 5. Or, tout le monde dans l’Kcole convient que ce texte ne démontre pas à lui seul la création ex nihilo et ne décide pas qu’elle soit démontrable par la seule raison ; il en serait de même du texte conciliaire, si le concile adoptait la rédaction proposée. Acla, col. 79, I i'. ». 243. Ii’où il suit que la formule adoptée par le concile signifie que la raison naturelle peut connaître avec certitude le Dit u qii, dans l'Écriture, se dit unique et wai, notre créateur et notre maître. En d’autres termes, il est défini que la raison peut connaître le Dieu, qui est créateur au sens large du mot, mais il n’est pas défini qu’on puisse par la seule raison, indépendamment de toute révélation, le connaît i rtitude, comme

créateur, au sens strict, que tous les chrétiens entendent dan i. Voir t. iii, col. 2192-2195.

Lei déclarations très nettes du rapporteur sur le mot

indiquent aussi comment il faut entendre ces principe et fin de toutes choses, comme le fait justement remarquer Granderath, p. 16. Si, eu

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notre pouvoir physique naturel de connaître Dieu va, sans l’aide de la révélation, jusqu'à saisir avec certitude que non seulement il est notre principe et notre fin, mais encore qu’il est en fait et en droit l’unique éternel principe de tout ce qui n’est pas lui. Acla, col. 236. Tout le monde conviendra que si le concile eut défini ce dernier point, l’agnosticisme dogmatique eût été par cette décision nettement rejeté. Mais bien que la définition du concile n’ait pas toute cette ampleur, ce qu’elle contient exclut sans aucun doute non seulement l’agnosticisme pur, qui nie que nous puissions connaître l’existence de Dieu, mais encore l’agnosticisme dogmatique qui nie que nous puissions jamais porter de jugement valable sur la nature intrinsèque de Dieu, spécialement sur la personnalité et sur la providence divines. En effet, connaître Dieu, notre principe et notre fin, notre créateur et notre maître, ne va pas sans quelques jugements sur sa nature intrinsèque. Certains agnostiques concéderont avec Kant et même avec Spencer la présence dans notre esprit de ces jugements, mais ils en contesteront la valeur objective. Or, il est certain que c’est précisément cette valeur objective que le concile a eu en vue d’affirmer. En effet, comme nous l’avons rapporté, col. 824, les théories kantiste et positiviste sur la connaissance furent visées nommément par le concile, aussi bien que le traditionalisme, qui lui du moins, s’il était agnostique ou sceptique avant la foi, ne l'était pas avec elle. Un amendement fut d’ailleurs proposé qui demandait la condamnation expresse de ceux qui « sans précisément nier l’existence de Dieu » errent de diverses manières sur sa nature et tombent dans le panthéisme. L’amendement fut rejeté, non pas comme hors de la pensée du concile, mais comme inutile, étant donnée la portée du texte préparé par la commission. Acla, col. 98, 103. Non seulement le concile se sépara des agnostiques croyants, mais il voulut affirmer plus que ne faisaient les déistes. On sait que les déistes — ces dogmatiques dont parle Kant — admettaient que nous avons la connaissance des attributs métaphysiques de Dieu, mais, non pas une connaissance qui puisse servir de base à la vie morale et religieuse. Or, nous l’avons déjà dit, col. 82 i, le concile en parlant de Dieu, principe et fin de toutes choses, entendit expressément affirmer, non seulement avec les déistes que nous pouvons avoir de Dieu une connaissance spéculative et purement théorique objectivement valable, mais encore contre les déistes que cette connaissance est telle qu’elle rend possible le commencement de la vie morale et religieuse : ce qui, a n’en pas douter, inclut la personnalité et la providence divines. Les modernistes auront beau épiloguer ; ils ne réussiront pas à faire que telle n’ait pas été la pensée du concile, car ad prwlerilum non datur poI a : lui ; el il n’est pas de théorie de l'évolution qui fuie ipnle sens historiquement déterminé d’un texte diffère demain de ce qu’il est aujourd’hui et de ce qu’il était au jour où il a été écrit. Or, il est certain « pie le concile a oiilu affirmer que, parles seules lumières de la raison, nous BOmmeS capables de porter

sur Dieu des jugements de valeur objective, tels qu’ils

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