cile du Vatican.
IV. Le protestantisme.
V. Le nominalisme.
VI. Le pseudo-mysticisme.
VII. Le jansénisme.
VIII. Le traditionalisme.
IX. Le modernisme et l’encyclique
Pascendi.
X. Erreurs visées par le concile.
XI. Sens précis de la définition conciliaire.
XII. Justification
et sources de la doctrine.
l. Délimitation du sujet.
Le problème de la connaissance de Dieu, comme il est de tous les problèmes le plus important, est aussi des plus complexes. Essayer d’en écrire ici l’histoire complète serait tenter l’impossible : la seule bibliographie du sujet composerait plusieurs gros volumes. C’est qu’au fond l’histoire de l’idée de Dieu dans l’humanité serait l’histoire de toutes les religions, de toutes les civilisations, de toutes les philosophies. Il faut donc se borner à l’essentiel. D’ailleurs, pour les détails, l’ensemble de ce dictionnaire constitue déjà une mine féconde de renseignements, et il n’est pas douteux que nos collaborateurs continueront à nous donner sur ce point la pensée des auteurs qu’ils étudient.
Pour orienter le lecteur et lui donner la clef du choix auquel nous nous sommes arrêté, rappelons quelques distinctions classiques dont la suite de ce travail donnera tout le sens et fera sentir la valeur.
1° Suivant la nature et le mode d’action des moyens internes et externes qui interviennent dans la connaissance que nous pouvons ici-bas avoir de Dieu, les théologiens distinguent la connaissance naturelle, la connaissance surnaturelle et la connaissance mystique de Dieu. Ils appellent connaissance naturelle de Dieu, celle qui se produit par le moyen objectif des créatures et par les seules lumières de la raison ; la connaissance surnaturelle s’obtient par la révélation proprement dite, à l’aide de la grâce intérieure de la foi ; enfin la connaissance mystique de Dieu est donnée par l’expérience intérieure du divin. Nous ne traiterons ici directement que de la connaissance naturelle de Dieu. Voir, pour la connaissance surnaturelle et mystique, les articles Révélation, Mystère, Trinité, Foi, Vision intuitive, Mystique, Contemplation.
2° On peut poser le problème de la connaissance de Dieu soit par rapport à l’existence, soit par rapport à la nature de la divinité. De là deux questions : que savons-nous de l’existence de Dieu ; que connaissons-nous de la nature divine ? Et chacune de ces questions reçoit une solution différente suivant qu’il s’agit de la connaissance naturelle, de la connaissance surnaturelle ou de la connaissance mystique de Dieu. Nous n’avons ici en vue directement que la connaissance naturelle de l’existence de Dieu. Cependant, comme, d’une part, il est impossible d’affirmer l’existence objective d’un être, si l’on ne saisit intellectuellement rien de sa nature ; comme, d’autre part, la connaissance que nous pouvons naturellement avoir de Dieu est celle d’un Dieu personnel, les deux questions proposées sont pas adéquatement distinctes; et pour traiter de la première comme il convient, nous devrons nécessairement toucher à la seconde, sur laquelle on peut d’ailleurs consulter les articles Agnosticisme, analogie. Attributs divins, Nature de Dieu.
3° On peut étudier
la connaissance naturelle que nous avons de l’existence de Dieu, soit à un point de vue purement philosophique, soit à un point de vue purement domatique. Dam ce problème, pour le philosophe, tout se
réduit en dernière analyse à la critique des preuves de
l’exsistence de Dieu ou à la critique de notre faculté de
connaître ; pour le chrétien, tout se ramène a constater,
pour y adhérer fermement, ce que la révélation nous
enseigne soit sur le fait soit sur la possibilité de la
connaissance naturelle de Dieu. Entre l’attitude du
philosophe et celle du simple croyant s’intercalent les démarches de l’apologiste et celles du théologien.
Le premier prend pour point de départs les données de la raison, ou tous au moins ce que son interlocuteur veut
bien admettre pour données, S. Thomas, Sum. theol., Ia,
q. i, a. 8, et il s’achemine vers la connaissance naturelle,
puis vers la connaissance surnaturelle de Dieu par la
foi. Le second s’appuie sur les données intégrales de
la révélation et de la doctrine catholique, qui lui servent
de principes ; et partant, sinon de la pleine lumière,
du moins de la pleine certitude, il tend la main à la
spéculation philosophique. Dans le présent article nous
envisagerons surtout la face dogmatique du sujet. Dans
l’article suivant, Existence de Dieu, nous essaierons de
satisfaire moins indirectement aux exigences de la pensée
philosophique. Cette distribution a paru nécessaire
pour que ces pages fournissent au fidèle, au théologien,
au philosophe et à l’apologiste la réponse aux trois
questions :
1. Quel est l’objet de ma foi sur la connaissance
naturelle de Dieu ?
2. Quelle est la doctrine commune
de l’Église sur la connaissance de l’Absolu ?
3. Quelles sont les limites entre lesquelles peut et doit
se mouvoir un apologiste catholique et hors desquelles
les constructions ou concessions apologétiques cesseraient
d’être conciliaires soit avec le dogme, soit avec
l’enseignement autorisé dans l’Église ?
II. En quel sens est théologique le problème de la possibilité de la connaissance naturelle de Dieu ?
Un peut très bien concevoir comme possible dans
l’abstrait, bien plus, étant donnée la condamnation de
la proposition 55e de Baius, la masse des théologiens
catholiques considère comme possible au concret, un
état de l’humanité ou un ordre de providence dans
lequel aucune révélation proprement dite ne serait faite à
l’homme. Dans cet état, que nous pouvons désigner par
le nom classique d’état de nature pure, l’homme, sans
aucun secours strictement surnaturel, tant d’ordre subjectif
que d’ordre objectif, connaîtrait Dieu à l’aide de ses
facultés naturelles par le seul témoignage des créatures.
Supposons cet état réalisé :
1° L’homme pourrait avoir
la connaissance certaine de Dieu ;
2° il pourrait réfléchir
sur cette connaissance, parce que la faculté de
réfléchir sur les opérations de notre esprit est une propriété
essentielle de notre nature ;
3° comme, d’ailleurs,
créé dans un tel état, l’homme serait exposé, ainsi qu’il
est aujourd’hui, au doute et à l’erreur, il devra il avoir
et par conséquent — c’est l’hypothèse — aurait le
moyen naturel (debitum, exigé) de résoudre les difficultés
philosophiques que soulève le problème de la
possibilité de connaître Dieu parles lumières naturelles.
Ces difficultés peuvent se ramener à trois chefs, suivant
qu’elles sont prises :
1. de l’objet de noire connaissance ;
2. de nos facultés de connaître ;
3. de la méthode à tenir pour parvenir à la vérité.
L’ensemble des difficultés constitue ce qu’on appelle depuis
Kant le problème critique, où tout se réduit en dernière
analyse à l’examen des facultés de la connaissance.
Cf. J. F. Buddeus, Traité de l’athéisme et de la superstition,
c. vi, Amsterdam. 1740. p. 218. D’où l’on conclut,
par définition, que dans l’état de nature pure,
l’homme aurait le moyen de résoudre le problème critique
et que ce moyen sérait rigoureusement naturel,
cet état, la possibilité de la connaissance naturelle
de Dieu sérait donc une question d’ordre exclusivement philosophique.
Mais nous ne vivons pas dans l’état de nature pur ;
la révélation proprement dite nous a été donnée. On
peut se demander si le fait de la révélation a changé
notre situation par rapport au problème critique qui
nous occupe. Spéculativement, deux hypothèses sont
possibles
1° la relation positive est muette sur le pouvoir de connaître Dieu par les forces naturelles de notre esprit ;
2° la révélation renferme des affirmations sue ce sujet. Les deux hypothèses sont possibles, Dieu étant le maître de la mesure de ses dons surnaturels.
Si la première était vérifiées, en d’autres termes, si le dépôt de la révélation qui nous a été transmis ne con-