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DAMI.WI Dl I I III. M. I - - DAMIEN

, Ofen, 1762 ; i Justa * eligiùi us <<, adm, m s. ibid., I70.~>, où il Iraiti des divers moyens de faire rentrer lee dissidents dan atholique. Il a laiaaé

ci ii ouvrage manusOil intitulé Examen libri rj / « , </ « . h, i II" m i, i. Nouvelle biographie générale, t. xiii, p. B&7-858.

E. M.w.i.noï.

    1. DAMIANITESon DAMIANISTES##


DAMIANITESon DAMIANISTES, voir Damii.n I.

    1. DAMIEN##


1. DAMIEN, patriarche copie d’Alexandrie, 578-605, et fondateur de lu secte des damianitea ou tétradites. Depuis les controverses eu ire Sévère d’Antioche et Julien d’Halicarnasse sur la corruptibilité ou non du corps du Clirist, le parti monophysite comptait deux grandes fractions : les sévériens ou corrupticoles. les julianistes ou aplitartodocctes et phantasîastes, En Egypte, à la mort du patriarche Timothée IV, S février 596, chacun des deux partis lui donna un successeur, Tliéodose I er pour les sévériens, Gaïanus pour les pliantasiastes. Ni l’un ni l’autre ne put se maintenir en charge, par suite de l’opposition de la cour byzantine, qui exila les deux concurrents et imposa le candidat clialcédonien. Théodose l rr mourut en exil le 22 juin 567. La vacance du siège patriarcal dura jusqu’en 576, où des évoques syriens envoyés par Paul, le patriarche monophysite d’Antioche, élurent et sacrèrent un certain Théodore. Furieux de ce choix, auquel ils n’avaient eu aucune part, les théodosiens lui opposèrent, automne 576, Pierre IV, qui rompit la communion avec Paul d’Antioche. Ce dernier, du reste, était alors brouillé avec le fameux Jacques Baradaï, qui était en excellents rapports avec Pierre IV. Lorsque celui-ci mourut le 1 !) juin 578. on nomma pour son successeur un Syrien d’origine, Damien, qui adopta sa ligne*de conduite et donna son nom à ses partisans. On les appelait, en effet, alternativement sévériens ou théodosiens ou damianiles, ou angélites, à cause du lieu où ils se réunissaient à Alexandrie. Damien rejetait la doctrine chalcédonienne. l’hérésie phantasiaste de Julien, celle des trithéistes lancée par Jean Philopone, ainsi qu’on le voit par sa lettre synodique et sa lettre sur la mort de Jacques Baradaï. Michel le Syrien, Chronique, trad. Chabot, t. ii, p. 325-334, 339-342. Ln même temps, il anathématisait < l’insensé’Sabellius de Libye » , Michel le Syrien, t. ii, p. 331, col. 2, dont on l’accuse pourtant de reproduire la doctrine.

Le trithéiste Jean Philopone avait admis a la pluralité des essences et des natures dans la Trinité sainte, divisant et séparant avec les personnes l’unique essence indivisible » . Il semble qne, pour avoir voulu trop réfuter les tenants de cette doctrine : Jean Philopone, Probtis, Sergius l’Arménien, etc. Michel le Syrien, t. ii, p. 36-2 sq., Damien soit tombé’dans l’hérésie contraire, dans le sabellianisme. Timothée de Constantinople, De receptione heereticorum, P. G., t. lxxxvi, col. 60. l’accuse d’admettre, avec la distinction des trois personnes divines, un Dieu commun, une sorte de déilé inexistante, par la participation indivise de laquelle chacune des trois personnes est Dieu. » Dans ce système, toujours d’après Timothée, le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont nommés tiyposlases, et chaque personne, pi part, est Dieu ; quant au Dieu commun, il est nommé substance et nature. C’est pourquoi, on reprochait S Damien d’être tétradite, c’est-à-dire d’admettre quatre dieux. Saint Sopbrone, Epistola synodica adSergium, r < ;., i. ixxxvii. col. 3193, loue les réfutations que Damien avail faites du système trithéiste, mais il le

traite de nouveau Sabellius » , De raê le patriarche

monophysite Pierre d’Antioche, s, >u grand adversaire lui reproche de dire que i les propriétés constitutives des personnes de la Trinité sainte étaient les pen mêmes. Michel le Syrien, i. n. p. 365. De même encore Athanase d’Antioche, peu après l’accord fa.il en

Damien, avoue qu<

celui-ci, i l’innascibilité est la personne du filiation ta personne du I ils. la procession la personne du Saint-Esprit, i Michel le Syrien, t. ii, p : W7. col. 2. Kn somme, d’après l’ensemble de ces témoignages contemporains, qui contredisent celui de TimothéV

.intinople, Damien avait remis en circulation le Babellianisme. Cette doctrine fut vivement combattue par les monopbysites d’Antioche, surtout par le patriarche Pierre, qui écrivit trois Ira ijel On et de s’entendre à la conférence de dabita en Arabie,

en vain, par suite de la mauvaise voli qu’y apporta Damien Michel le Syrien, t. ii, p. 371. Plus tard, après la mort des deux ad dans une Série de conférences qui se tinrent particulièrement à Alexandrie en l’année 609, l’entente fut rétablie entre les deux Eglises monophy sites d’Antioche et d’Alexandrie, et les deux patriarches de ces Églises, Athanase et Anastase. publièrent, -ous leur signature commune et celle de plusieurs évéqnes, l’acte officiel d’union. C’était une exposition de la vraie doctrine sur le mystère de la Trinité, dans laquelle on ne blâma ni Damien d’Alexandrie, ni Pierre d’Antioche ; l’acte d’union ne voit dans leurs disputes théologiques qu’une t querelle de mots » . Michel le Syrien, t. ii, p. 391, col. 1. Mais nous savons par les lettres d’Atbanase que la doctrine de Damien fut formellement rejetée dans les conférences et que, si l’acte d’union n’en parle pas, c’est que les Alexandrins s’y étaient opposés. Il y eut encore des damianites, qui restèrent fidèles à la doctrine du maître. Voir les pièces officielles de cette réunion dans Michel le Syrien, t. il, p. 381-399.

S. V.ui.iif..

    1. DAMIEN (Saint Pierre)##


2. DAMIEN (Saint Pierre), cardinal-évêqued’Ostie. docteur de l’Eglise. — I. Vie. II. Action apostolique. III. Œuvres. IV. Doctrine.

I. Vie.

Sa jeunesse.

C’est à ses contemporains,

au disciple qui écrivit sa vie. aux documents pontificaux de l’époque, surtout à ses Lettres et à ses Opuscules. qu’il faut demander des renseignements précis sur les principaux événements de son existence, sur le rôle actif qu’il joua dans l’Église, sur sa doctrine.

Henschenius, Acta sanctorum, 2’édit.. t. m februarii, p. 112-433, le fait naître en 988. à cause des allusions fréquentes à sa grande vieillesse qu’on trouve dans ses écrits, à partir de l’an 1060. Mais Baronius, avec plus de raison, place la date de sa naissance en 11*07 ; car Pierre Damien. Opuscul., i.vu, 5, dit expres-ment qu’Otto était mort à peu près cinq ans avant qu’il ne vint lui-même au monde, et nous savons qu’Otto mourut le 28 janvier 1002. Il naquit à Ravenne, de parents pauvres, surchargés de famille ; sa mère l’abandonna tout d’abord, puis le reprit et mourut quand il n’était encore qu’enfant. Devenu orphelin, il fut employé par l’un de ses frères i des travaux grossiers, notamment à la garde des pourceaux. Mais telle était son intelligence qu’un autre de ses frères, nommé Damien, d’où son nom de Damiani ou Da » iianus. se chargea de son instruction et l’envoya étudier i Faënxa, puis, ï P. unie. Opuscul., xi. ii, 7. Ses progies tinrent du prodige, et bientôt il l’ut à même de professer à son tour, ce qu’il lit avec un grand succès. La fortune lui vint avec la renommée. Mais, suis se laisser séduire par l’une on par l’autre, et craignant de céder à la fougue di - - passions ou aux dangers <lu monde, il entra chez les religieux de Fonte Avellana, au diocèse de Gubbio, en Ombrie. (’.'et. ut vers 1035 et il avait ak

29 ans

9 Dans le cloître. — Devenu moine, il commence

par Se livrer à un ascétisme rigoureux. Aux ans ! de la règle bénédictine, il ajoute d’autres pratiques de pénitence volontaire, qui le privèrent pour longtemps de sommeil. Son ardeur au travail était sans égale Sou-