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DAMASE Ier — DAMEN

Hoche, d’Alexandrie et de Conatantinople. Il élait d’accoi’l avec le successeur d’Athanase, Pierre d’Ali drie, auquel il écrivit des lettres de consolation lorsqu’il lui exilé sous Valens en : 171. Il l’accueillit favorablement < Rome et se laissa trop influencer par lui dans ses rapporta avec —.>mt Basile’ ! saint Mélèce, il lui donna des lettres de communion lorsqu il B’en retourna. Jaffé, n. 56, 58. Il s’en fallut peu que Timothée, son successeur, ne lui créât une mauvaise aflaii protégeant Maxime ! < Cynique contre Grégoire de Naaianze. Enfin, pour ce qui regarde Antioche, il donna toujours —a faveur à Paulin et aux Biens, ce qui faillit le tromper sur Vitalis, le paralysa quelque temps envers Apollinaire, ne lui permit pas de goûler Mélèce et de s’entendre pleinement avec Basile.

On attribue maintenant à Damase le catalogue des saintes Écritures, si important dans l’histoire du canon, que l’on mettait jadis sous le nom de G-élase. Mansi, t. viii, col. 153 ; Thiel, p. 52-54. Ce catalogue fut composé sous l’influence de saint Jérôme, au concile de 37k C’est à lui que se réfère le concile dllippone, qui en .’193 donne une liste semblable.

Damase est un des premiers papes qui ait affirmé avec une grande force par ses paroles et ses actes la primauté universelle de l’Eglise romaine. Il répète fréquemment qu’elle a le droit déjuger de tout, dans la chrétienté, des personnes et des choses. Il fonde cette primauté sur saint Pierre, et c’est sur lui qu’il fonde aussi les droits subordonnés des patriarcats d’Antioche et d’Alexandrie que cet apôtre aurait institués. Il ne connaît d’ailleurs Constantinople que comme un siège ordinaire. Les Kglises d’Orient, comme nous l’avons vu par leurs appels, lui font écho, quoique quelquefois de mauvaise grâce. Les Pères du concilu de 381 n’osent lui soumettre leur canon sur la primauté d’honneur de Constantinople, bien qu’il reconnaisse indirectement la suprématie de Rome. Saint Jérôme, sollicité par les partis qui divisaient Antioche. se référe solennellement à Damase. Epist., xv. xvi. P. L., t. xxii, col. 355-359, Saint Ambroise fait de même à différentes reprises. Ubi Petrus, ibi Ecclesia. P. L., t. xiv, col. 1082. Théodose, dans ses lois de 380 et 381, ne pouvait manquer de le désigner pour le représentant officiel de l’orthodoxie en Occident. C’est à son sujet qu’Ammien Marcellin et le préfet Prétextât parlent du faste des évêques de Rome.

Il y aurait encore lieu de parler des rapports de Damase avec saint Jérôme, dont il fit son sécrétait e pour les alfaires d’Orient surtout, et son consulteur pour les questions d’Écriture sainte et de liturgie ; on sait qu’il chargea ce grand homme de reviser la Vu !

Il faudrait aussi parler du soin que Damase prit des catacombes, de l’honneur qu’il rendit aux martyrs, des inscriptions en vers qu’il fit graver admirablement sur leurs reliques par Furius Dionysius Philocalus pour en assurer l’authenticité, De Rossi, Inscript, christianæ, Rome, 1888, t. il. Mais ces aspects ne sont pas d’ordre purement théologique. Damase mourut le II décembre 384, presque octogénaire ; sa fête est le II décembre.

Les historiens n’ont pas encore fixé absolument la chronologie des conciles et des lettres de Damase, nous avons suivi I>uchesne de préférence : Liber pontificalis, t. i, p, — ! _*-j i : > : Histoire ancienne de l’Église, Paris, 1907, t. n. p. 898-416, 417-Wi et passim ; Grisar, Geschiehte Roms und der Pàpeteim Mittelalter, t. I, p. 2.Y7-283 ; Zeitschrifl fur kathoŒche Théologie, t. viii, p. 190-198 ; Rade, Damasus, Bieehofvon Hom. Frlbourg en-Brisgau, IMV2 ; Meicnda, De sancti Ihuiuisii papa npusculis

et geetie, P. /, ., t. xiii, col. m-348 ; Tillemont, Mémoire » pour servir à l’hiet. eccl., t. viii, p. 386-424 ; c.eillior. Histoto nérale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, t. vi, p. 4M JaftV, Régi Ua pontifleum romanorum, 1. 1, p. 37-40 ; Coustant, Epistolm romanorum pontifleum, t. i ; Mansi, Coitcil., t. m. col. 148, 150, 482, » 77, t86 ; Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1907, t. i. p. 980 ; 8. Damase, Opéra, V. /…

t. XIII II. /… I. II. r.. P. /… I. |.

I Damasvi i ichichte and Charakl valier, Répertoire. Biobibliographie, 2 édit., t n fin : .

A. Clerval.

2. DAMASE II, pape, 1047-1048. Clément II étant mort le 9 octobre 1047, les Romains envoyèrent une ambassade à l’empereur d’Allemagne, Henri III, pour le prier de désigner un pape. Après avoir pensé à l’archevêque de Lyon, Halinard, qui se déroba, il choisit le Bavarois Poppo, évêque de Brixen. dans le Tyrol. C’était le 25 décembre à Saint-Poëlten. Pour lui venir en aide, il lui lit une donation, et lui permit de garder son évêché. Parti pour Rome, au commencement de 1048, Poppo trouva le siège pontifical occupé par Benoît IX de Tusculum, qui s’était fait nommer, le 8 novembre 1047, grâce à ses largesses au peuple, et le margrave de Toscane. Boniface, refusa de le conduire. L’empereur, près de qui il dut revenir à Ratisbonne, le renvoya en Italie, avec une lettre menaçante pour Boniface. Benoît IX dut se retirer après avoir tenu Rome 8 mois et 9 jours, et Poppo, conduit par le margrave, bien accueilli par le peuple, fut sacré à Saint-Pierre, le 17 juillet 1048 : il prit le nom de Damase II. Malheureusement il mourut, à Palestrina. au bout de 23 jours, le 9 août 1048, on ne sait de quelle maladie. Il fut enseveli à Saint-Laurent hors les murs, et son sarcophage se voit encore dans le portique extérieur.

Jaffé, Regesta, t. i, p. 528 ; Duchesne, Liber pontificalis, t ii, p. 274 ; Les premiers temps de l’État pontifical, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses, 1897, t. ii, p. 211 ; Giesebrecht, Geschichte der deutschen Kaiserzeit, t. ii, p. 437 : Langen, Geschichte der röm. Kirche, p. 445 ; Delarc, Grégoire VII, t. i. p. 93-99 ; dans Pertz, Monumenta Germaniæ, Scriptores, voir Annales Romani, t. v, p. 469 ; Anselmi Gesta, t. vii, p. 2-28 ; Lamberti Hirsch, t. v, p. 154 ; Bonizo, t. ii, p. 803.

A. Clerval.

DAMBERGER Joseph Ferdinand, historien de l’Église, naquit à Passau Bavière] le l « * mars 1795 ; ordonné prêtre en 1818, il travailla quelques années dans le ministère pastoral ; il était prédicateur de la cour à Saint-Cajetan de Munich, quand il demanda à être reçu dans la Compagnie de Jésus, oii il entra, en 1837, à Brieg en Suisse ; il professa l’histoire au séminaire de Lucerne I81ô-lsl7 : expulsé avec ses confrères, en 1847, il fut obligé de se réfugier en Italie ; il passa les dernières années de sa vie à Schâftlarn près de Munich, comme confesseur des religieuses dites Dames anglaises ; il y mourut le 1 mai 1850. Il a publié : Synclironistisclic Gcscliichte der Kirche und W’clt ini Millclaltcr. 15 in-8° avec complément critique pour chaque volume [le xv vol., s’arrétant à l’année 1378, a été édité par les soins du P. D. Rattinger, S..1.. Ratisbonne, 1850-1863 : ouvrage dune immense érudition ; son plan le rend un peu pénible à lire. mais, par la richesse des informations et par la discussion approfondie des mensonges de l’histoire anticatholique, il a mérité d’être appelé un véritable arsenal pour la défense de la vérité historique et île l’Église.

DeBackeretSommen thequedela —.t.n.

col. 1786-1787 ; Hurler, Nomenclator, t. iii, eoL 1082 ; Ai, lexikon, t. m. cl. 19624863 : AUgemeine deutsche Biographie,

Leipzig, l. iv. p 716.

Jos. Broceer.

DAMEN Armand, théologien belge, né i Toiu

en 1658 ou 1657. Il lit ses humanités chez les chanoines réguliers de sa ville natale. Dès lors il annonçait les

plus heureuses dispositions, ni point d’éclipser tous

condisciples. En ir>7 : >. il vint à Louvain, où il

devait passer le reste de sa ie. Il y suivit les cours de

philosophie pendant deui ans. au Collège du Porc, et les cours de théologie, pendant quatre ans environ. m Grand Collège du Saint-Esprit. A peine ordonné