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DESCARTES

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cissements sur la troisième méditation, Œuvres, t. i, p. 261.

3. Tout cela est confirmé par Descartes de la manière suivante où l’existence de Dieu est prouvée par l’existence imparfaite d’un être qui a l’idée du parfait : a Lorsque je relâche quelque chose de mon attention. mon esprit, se trouvant obscurci et comme aveuglé par les images des choses sensihles, ne se ressouvient pas facilement de la raison pourquoi l’idée que j’ai d’un être plus parfait que le mien doit nécessairement avoir été mise en moi par un être qui soit en ell’et plus parfait. C’est pourquoi je veux ici passer outre et considérer si moi-même, qui ai cette idée de Dieu, je pourrais être, en cas qu’il n’y eût point de Dieu, n Troisième talion, p. 130..le tiens mon existence de moi-même ou d’un autre, lequel est imparfait ou parfait. Je ne puis la tenir de moi-même. Ce qui est par soi et qui pense ne peut pas ne pas être parfait : car se donnant l’être, il se donne nécessairement toutes les qualités dont il a l’idée ; or je pense, j’ai l’idée d’une foule de perfections que je ne possède pas. Je ne me suis donc pas donné l’être. Je l’ai reçu d’un autre. Il faut que celui-ci, pour faire de moi une àme qui pense et qui a l’idée du parfait, pense lui aussi et ait l’idée du parfait. S’il est imparfait, il vient comme moi d’un autre au sujet duquel la même question se posera. Il faut s’arrêter quelque part et aboutira un être qui pense, qui a l’idée du parfait et qui est parfait, et ainsi est par soi. Dieu. Ainsi « de cela seul que j’existe et que l’idée d’un être souverainement parfait, c’est-à-dire de Dieu, est en moi, l’existence de Dieu est très évideraiiicn i démontrée. » Ibid., p. 134.

i. Il y a un certain nombre de confusions et d’illusions dansées divers aspects de l’argument de DescarteCelui-ci se trompe sur la nature et la valeur de l’idée qui’nous avons du parfait et de Dieu ; il se trompe sur l’origine de cette idée ; et cette double erreur enlève toute valeur objective à sou argument. — m (l’est, en effet, une illusion grave de penser qu’il a une < véritable idée, » , p. D27. c’est-à-dire une idée formelle, adéquate, claire i distincte de l’infini. Nos agnostiques modernes

61 demi tes ont de toutes Liions battu en lu

cette prétention. La vérité, c’est qu’il faut proie sur le terrain de l’idéede Dieu, un certain agnosticisme, n latif et modéré sans doute et fort éloigné de celui di modernistes, mais réi l Qu’elle vienne de la raison, ou qu’elle nous soit su ir la loi. l’idée que nous

Dieu ne saurait être compréhensive, ni surtout exhaustive, Les comprehensores, voir Compréhenippartiennenl à I autre monde. Ici-bas. il n.i que des apprefiensorei, c’est-à-dire desesprits

eulement quelque chose, quelque a de la divinité, celui qui la rattache au monde p li< n de la causalité. I 1 - ne se > eprésentent cel que, Voir Analogie, 1. 1, col. 1142. Nous

i la connaissance di heu par le triple pi aflirmatifs, des concepts négatifs et n étninenls et quand l’asi I ler iniie ition humaine es di imais s’accomplir en cette le, l’idée qui n Bti et qui s’approche le plus de l’objet éterni

n infiniment imparfaite.) est linsi que l’Aréopai en cela par toute la tradition, > pu parler di Dieu tellement brillantes qVelli par notre regard et sont pool

ne munuit par leur excès mém Cf. L

m. col. 586, 590 ; Chollet, I

linsi

qu< la I - on anthropomorphisme

i la coiin li Dieu el

qui i l’aveu de i imperfi ction de notre

lu p.irf.iii inthropomorphisme

— tre pai fait

ou d’être inlini n’est encore qu’un cadre vide, on cherche à lui donner un contenu ; et l’on croit y réussir en puisant à pleines mains au trésor de l’âme humaine. On prend dans son esprit, dans sa volonté et dans son cu-ur, tout ce qu’ils recèlent de plus noble et de plus exquis ; on le purifie, on le brûle sur l’autel de l’adoration pour en dégager la quintessence ; on y supprime toute trace de finitude. Puis, on jette dans le gouffre ce précieux holocauste convaincu qu’il est digne, non seulement d’être offert à l’Kternel. mais d’être comme élément dans la constitution de sa très auguste et très sainte nature. » Clodius Piat, De la croyance en Dieu, 1. I. c. iii, Paris, 1907, p. 128.

b) La théorie de l’analogie et celle de l’anthropomorphisme ne montrent pas seulement l’erreur de Descartes sur la valeur de notre idée de Dieu, elles nous découvrent aussi l’origine de cette idée. L’idée du parfait n’est pasprimitive, ainsi que le voulait Descartes, et elle n’est pas une condition de la connaissance de l’imparfait. L’esprit humain est tout entier dépendant, pour ses représentations, de l’expérience sensible. Il n’y a rien en lui qui n’ait au préalable passé par le sens et son objet propre, c’est la nature, l’essence, disaient les scolastiques, (.les choses corporelles. C’est pour cela qu’il est abstraclif et que ses premiers concepts naissent d’une abstraction opérée sur les perceptions des sens et les données de la mémoire sensible ou de l’imagination. Ce n’est que plus tard, grâce au principe de causalité, que l’esprit s’élève à la découverte d’êtres ou de notions supérieures et que l’analogie suivant les trois voies, explorées et décrites par le pseudo-Denys l’Aréopagite et saint Thomas, réalise la représentation des choses ou des notions de cette région plus haute. Finalement, elle monte jusqu’à Dieu, et loin de connaître l’imparfait par le parfait, l’âme humaine ne connaît le parfait que par l’imparfait, c’est-à-dire en attribuant à celui-là les qualités de celui-ci, mais sans leurs limites et avec un degré meilleur. Que si parfois nous mêlons à l’idée d’imparfait celle du parfait et si même nous ne nommons le premier que par la négation du second, le parfait dont il est question est le parfait créé, le parfait dont nous avons fait l’expérience, dont nous ne trouvons plus toute la richesse dans des êtres inférieurs. Ainsi l’animal me paraît irrationnel, el donc imparfait. parce qu’il manque d’une perfection que j’ai cons en moi, la raison, l’oint n’est besoin de remonter au parfait absolu pour avoir ce concept de l’imperfection relative animale. Du reste. Descartes lui-même, quoiqu’il ait professé’le contraire, a reconnu implicitement et inconscii m ment celle source de l’Idée de partait dans l’imparfait. « Il établit d’abord que Dieu est l’infini dans tou> les sens, [’infiniment infini : el que

par là mê, il enveloppe toutes les perfections. Mais

.n quoi consistent-elles, ces perfections ? Là, le philosophe descend de son hyperciel et ne trouve d’autre

iree que celle d n Dieu, à l’étal éminent,

l.i pensée, la liberté el la force : autan) de projections des propriétés du fini dans l’absolu, d Cf. Piat, ibid., p. 129.

L’idée de l’infini et du parfait n’étant pas parfaite

i origine s’expliquanl par les différents traitements que l’abstraction Intellectuelle lait subir à

hoses finies et imparfaites, l’arg ni l’on. le sur la

présence en nonde l’idée innée ou infuse d’un Dit u infini et parfait ne prouve plus l’existence de celui i i, puisque I idée n’est ni innée ni infuse, mais acquise ; du

ins, H ne la prouve plus a la fai on décrite pai

el p donner quelque, aleur à la démon

lion, il faudrait la reprendre à la façon de Bossue* !  : i Pourquoi l’imparfait serait il, el le parfait ne serai) il

dire. | rquol ce qui tien ! plus « lu néant

lerail IL et que ce qui n en lient i Ien du tout ne

i » i appelli -t on parfait ! i n être i qui i ii