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DAMASE I er


ecclésiastiques, d’autre part, de pousser le pape, les évoques et les conciles à solliciter le secours du bras séculier. Valentinien, qui aurait voulu d’abord garder la neutralité entre les divers partis religieux, et se contenter de sauvegarder l’ordre public, dut bientôt se convaincre, en présence des troubles suscités par eux, qu’il lui fallait prendre position, et discerner, pour le défendre, celui qui avait le droit pour lui, de Dainase ou d’Ursinus. Aussi, Viventius, préfet de Rome, après avoir laissé pendant trois jours les ursinienset les damasiens s’entr'égorger, reconnut la régularité de l’ordination de Damase, et décida qu’Ursinus serait éloigné de Rome avec les deux diacres, Amanlius et Lupus. Et comme les sept prêtres, que ses partisans avaient encore à leur tête, continuaient leurs assemblées schismaliques, Damase lui-même s’adressa à l’autorité qui les arrêta et les conduisit bors de Rome. La suite montra bien la nécessité de ce recours et de cette intervention. Les sept prêtres, vivant été délivrés en cours de route, par leurs fidèles, s’installèrent dans la basilique de Libère. .Mais, le 26 octobre 366, les damasiens vinrent les y assiéger et leur tuèrent 137 personnes, dit Ammien Marcellin, 160, disent les Gesta inter Liberium et Fem, sans toutefois parvenir à les en déloger. De nouveaux troubles eurent lieu, quand, au bout d’un an, Valentinien, sous prétexte de neutralité, permit à Ursinus et aux autres exilés de rentrer à Rome. Le 16 novembre 367, l’empereur dut ebarger le préfet Prétextai de les expulser une seconde fois.

Il lit reinetlre à Damase, qui l’avait réclamée, par l’organe du défenseur de l'Église romaine, la basilique libérienne, qu’ils avaient conservée (fin 367) ; il chassa ensuite (12 janvier 368) les prêtres qui présidaient leurs mblées, et comme ils continuaient de se réunir dans la banlieue, spécialement à Sainte-Agnès, et qu’ils y étaient poursuivis par les damasiens, il finit par leur interdire non seulement la ville, mais la banlieue ellemême dans un rayon de vingt milles. Ursinus fut expédié en Gaule (lin 368) et ce n’est que plus tard (370-372) qu’il fut permis à lui et aux siens de séjourner dans l’Italie du Nord.

Ainsi tenus à distance, les ursiniens eberebèrent à discréditer Damase par des libelles et par des accusalions devant le magistrat. Ils lui intentèrent un premier procès, connu seulement par une allusion, vers 370. A Mil. m. ils troublèrent les oflices de saint Ambroise, ce qui amena une nouvelle intervention de l’empereur. Enfin ils chargèrent un certain Isaac, juif converti, d’intenter au pape nu 91 cond procès devanl le préfet de

lin pour un crime nul défini, mais capital, que

certains conjecturent avoir été le crime d’adultère : accusation bien invraisemblable contre un vieillard de 7°> ans. Il puait cependant que le préfet de Home menai pu tir à une condamnation, quand l 'empe reur Gratien, informé, évoqua l’affaire, renvoya le ieux pontife absous, exila Isaac en 1 spagne et interna Ursinus.1 Cologne,

Damase ue se contenta pas de cette justification : il convoqua < I ; en 378, un concile des évéques d’Italie, pour y examiner son ail, lire. D’après le libell prêtres l’austin et Marcellin, partisans d’Ursinus, un concile antérieur, tenu en :  ; 117 un 368, aurait refusé de condamner Ursinus sans l’entendre. Cette foi que* furent plucatégoriques, el demandèrent a l’emI" reui 'i técutei les sentenc 1 iastiques conti e

ei

ennemis.

racore la lettre du concile et la réponse

di Gratien. I nt, dit Duchesne, Histoire

t. 11, p, 168, que danune phase

antérieun de l’affaire d'1 rsinus, le souverain avait

décidé, que, i. ! p «, li, , l’auteur

appartii ndr.ni au pape d in trumenter

contre les évêques qui avaient pris son parti… Cependant, il pouvait se présenter des cas où l’efficacité des sentences ecclésiastiques et les services qu’elles étaient appelées à rendre au point de vue du bon ordre, auraient été compromis par une abstention trop absolue de la part de l'État. Les évêques demandaient qu’on leur prête main forte d’abord pour faire comparaître les prélats récalcitrants, ensuite pour empêcher les évêques déposés de porter le trouble dans les églises que le juge ecclésiastique aurait soustraites à leur obéissance. On spécifiait le cas des évêques de Pannes et de Pouzzoles, qui refusaient de se soumettre aux senlences de déposition rendues contre eux : celui de l'évêque africain Restitutus et de l'évêque donatiste de Rome, Claudien. Constant, Epist. roni. pont., p. 523. Le concile voulut aussi et surtout mettre le pape à l’abri des accusations de ses ennemis. « L’empereur, dit-il, a examiné la conduite de Damase : il doit être interdit désormais aux calomniateurs de le traîner devant le magistrat. S’il y a lieu à procès, et que la cause ne soit pas de la compétence du concile, au moins qu’elle soit portée devant l’empereur en personne. » En dehors du cas récent, il y a un autre précédent : le pape Silvestre, accusé par des sacrilèges, fut jugé par l’empereur Constantin.

Gratien, dans son rescrit au vicaire Aquilinus (lin 378), entra sur lous les points dans les vues du concile. Toutefois, pour ce qui était du pape, il le laissa en principe sous la juridiction du préfet de Rome, se contentant de prescrire de ne point admettre facilement l’accusation ou le témoignage de gens de mœurs suspectes ou connus comme calomniateurs. Collectif) Avellana, n. 13, dans Corpus scriptorum ecclesiasticorum lalinorum, t. xxxva, p. 54 sq.

Malgré tout cela, Ursinus continua de s’acharner contre Damase par ses agents et spécialement par un eunuque appelé Paschase. En 381, le préfet envoya à la cour un rapport où tout semblait remis en question. Mais le concile d’Aquilée, sur la demande de saint Ambroise, fit une démarche très pressante près de Gratien et depuis l’on n’entendit plus parler d’Ursinus. qui dut mourir vers cette époque.

Autres schismes.

Damase avait encore d’autres schismes à éteindre : il invoqua contre eux le bras séculier, comme il l’avait fait contre Ursinus. A Home, les donatistes formaient une église gouvernée par des évéques de leur pays, et alors par Claudien. Le concile de Rome en 378 demanda à Gratien son expulsion. — Il y avait aussi celui des lucifériens, composé de ceux qui avaient pris, contre les faillis de liimini, l’attitude intransigeante de Lucifer de Cagliari et de Grégoire d’IUiberris, el regardaient l’indulgence, en laveur des repentants, de Libère, d’Ililaire, d’Athanase, comme une prévarication. Ils avaient eux aussi un évéque nommé Aurélius, et un prêtre, fameux ascète, nommé Macaire. Ils tenaient des réunions privées, faule d'églises, dans des maisons particulières. Damase les lit poursuivre

par le magistrat. Macaire, appréhendé el bouscule pai le peuple, fut jugé, condamné, i l’exil et mourut à Ostie des suites d une blessure. L'évêque d’Ostie le lii inhumer dans la basilique d'Àsterius. Damase s’efforça aussi de faire condamner Ephesius qui avait succédi

coi évêque à Aurélius. Il les fit combattre avec force

par saint Jérôme dans un dialogue, 378-380, Contra

ianos, leur reprocha de croire leur petite 1 la eule vraie Ecclesiæ talus in summa sacerdotii lit, etc., c. ix. L’histoire de ces év< ne ments a été racontée tout au long par les pr< 1res lucifériens, Faustin et Marcellin, dans leur Libellus /'>v

P /, .. 1. mu. col. 81-107. 'outre les évêques ariens d’Occident. En même

1 matiques, Damase poursuivi ! les derniers tenant d' l’arianisme, en Occident et en