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391 DÉMON D’APRÈS LES SCOLASTIQUES ET LES THÉOLOG. POSTÉRIE1

ipsum Dei Filtuni imitari voluisse. Unde fuit ausus non subesse creatori ? Ipsum prseesse tanta libidine ci placuit ut subesse von curaverit, adhærens ipsi prœesse amore. Comment en esi-il arrivé là? Inflammalus falsa pulchriludine et illusoria delectatione fuisse denominationis, c. i.vni, p. 849, 850. Aussi a-t-il été profondément perverti par l’orgueil. Apres cela, il a envié le Fils de Dieu, ayani vu que son règne devait se répandre parmi les hommes. Toutefois, il n’a pas été jaloux de sa gloire ni de sa divinité. Ambitieux adversus creatorem, il n’est pas loin de la probabilité qu’il a voulu être honoré comme Dieu, c. lix, p. 852854. Quant à la multitude des anges déchus, nonintendebal aliquid in creatoris injuriam altentare, cum sciret se contra eum penitus non jiosse. Bien que le premier ange ait eu la présomption d'être ohéi par beaucoup et de commander, il ne suggéra pas aux autres anges et il ne leur persuada pas non plus de l’adorer comme le Très-Haut. Son ambition ne fut que l’occasion de leur péché. Leur sédition s’est faite sans contrat. Chacun a péché par sa volonté, l’appliquant au faux bien, c. lx, p. 851, 830. Us ont admiré la sagesse prééminente naturelle du premier ange et se sont enorgueillis, c. i.xi, p. 857. Dieu ne leur permet pas de faire tout le mal qu’ils voudraient, et leurs pouvoirs sont limités. Surit in aère usque in dieni judicii, c. lxii, p. 859, 871. Ils sont dans la région inférieure et ténébreuse de l’air, a qua in cselitm ut expulsi transcendere non valent. Leur exil est perpétuel. Guillaume explique longuement la présence de Satan au conseil des anges et l’envoi d’un esprit de mensonge par Dieu aux prophètes d’Achab, ainsi que les apparitions des démons, qui n’empêchent pas qu’ils habitent dans la partie inférieure de l’air, c. xciii, xciv, p. 892, 893. Ils y sont légion et ils y tentent les hommes par permission divine, c. xcv, p. 893. Dieu leur maintient leurs pouvoirs, qui, cependant, sont incomparablement diminués, détériorés, liés et soumis aux bons anges, c. cxvii, cxviii, p. 910-911. Dieu permet à ces bêtes d’attaquer les hommes pour dévorer les impies (œuvre de justice) et pour nous inspirer une crainte salutaire (œuvre de piété), c. clxiii, p. 955. Dans la 11* lll a, c. i-iv, p. 957-961, Guillaume montre comment chacune des facultés naturelles des démons est diminuée et détériorée. Il explique par l’obscurcissement de l’intelligence, l’infatuation du chef des démons. Maximis bonis prseditus fuit et in donis creatoris præstantissinius. Par suite, son péché d’orgueil fut plus grand que celui des autres anges, qui n’ont fait que participer à sa faute en y consentant : Tanla quippe malignitate sitecensi sunt adversus creatorem et homines, ut libertatem arbilrii qnodammodo amiscrint. Ds se réjouissent de tout le mal qu’ils font, p. 961, 962.11s n’ont pas toutefois de pouvoir sur les bons. Ils sont nombreux et se trouvent partout. Us ne tombent pas tous les jours du ciel, ni de nouveaux ne sont pas créés tous les jours, comme d’aucuns le disent. Ils ne sont pas divisés en douze ordres, comme un écrivain l’a prétendu ; ils ne forment pas non plus des ordres contraires à ceux des bons anges : il n’y a pas d’anliséraphins, etc., c. VI-X, p. 965-976. Comme ils sont orgueilleux, ils sont toujours en querelle entre eux ; cependant, leur malignité les empêche de se révolter contre leur prince, quoiqu’ils lui soient soumis comme à un tyran. Les démons supérieurs punissent les inférieurs, c. xiv-xvi, p. 981-985. Ils souffrent des peines corporelles, c. xvii, p. 987. A propos de démons incubes et succubes, Guillaume signale la leçon « anges de Dieu d de (It’ii., vi. Bien qu’il admette l’existence des incubes et des succubes (voir c. ii, p. 958-959. l’explication du fait, produit non par convoitise, dont les démons ne sont pas capables, mais plutôt par malice pour souiller leurs victimes), il déclare impossible la

génération des géants par le commerce des anges avec des femmes, c. xxv, p. 1006.

.'S" Alexandre de Hoirs. ~ Le célèbre franciscain est plus sobre et plus didactique. Il parle des (binons en passant, lorsqu’il traite des anges. A propos de la prévoyance des anges, il déclare que les mauvais n’ont pas prévu leur chute ; tout au plus auraient-ils pu le faire, ea sallem raiione quod judicia Dei abyssus mulla et investigabiles vise ejus. Il explique la raison qu’en a donnée saint Augustin, à savoir qu’ils n’avaient pas scientiam deiformem. Dieu aurait pu la leur r 1er, mais cela n'était pas expédient. Summa theologix, part. 11, q. xxv, m ii, ni, Venise, 1575, p. 16. Ils peuvent connaître l’avenir conjecturaliter semper et subobscure, nique aul ex diulurna experientia aul ex acumine intelligentice aul ex revelatione supi spirituum, q. xxvi, m. iv. Ils ne sont pas devenus mauvais au moment même de leur création ; les deux instants sont distincts. D’où on suppose qu’il y a eu niorula quædam intermedia, in qua moverent nr motu naturali tantum, tuni secundum afjectum, tum secundum intellectum, nec tamen mererentur nec demererentur. Les instants ont pu être contigus. Néanmoins, on dit : Non statim fùerunt mali, ce qu’il faut expliquer : repente ou statim post. Il suffit d’un temps imperceptible, q. xxix, m. i, a. 7, p. 54. Dœmones naturali dilectione, etsi mm aclualiter, liabilualiter tamen Deum diligunt, se vero eliam actualité)-, q. xxx, m. ni, p. 58. Eliam malos Deus miltit, nec ideo perdit, sicut illi profecto perderunl. Quand leur action est nuisible, il dirige leur mauvaise volonté vers le bien, en permettant l'épreuve des bons, q. xxxvi, m. ii, p. 65. Præsunt ruait sibi invieem anle diem judicii ; mais après ce jour, il n’y aura plus entre eux de préséance, q. xxxvii, m. ni. p. 66.

Saint Bonavenlurc.

Le docteur séraphique développe davantage la doctrine sur les démons dans son Commentaire des Sentences, Opéra. Lyon. 1668, t. iv, p. 29-115. Il déclare impossible que Dieu ait créé l’ange mauvais. Celui-ci n’a donc pas péché statim a primo inslanli, et saint Conaventure admet aussi qu’il y ait eu quædam parvula monda. In IV Seul., l. II, dist. III, part. II, a. 1, q. i, n. Pas plus que les autres anges, il n’avait été créé in statu beatiludinis, ni en l'état de grâce sanctiliante, dist. IV, a. 1, q. I, n. Il n’a pas pu avoir une prescience certaine de sa chute, a. 2. q. n. Le péché des anges a commencé par là présomption, a été complété par l’ambition et confirmé dans l’envie et l’aversion de haine. Le premier péché a donc été un péché d’orgueil. Lucifer, rendu présomptueux à cause de sa beauté, appeliit quod supra se fuit et ad quod pervenire mut polerat. L’ambition l’a rendu envieux, lui quoi consista au juste son désir ? Il a désiré égaler Dieu quodam modo sequiparantise et quodam modo imita tionis. Quelle était la ressemblance avec Dieu qu’il désirait ? Celle-ci : eum sua auctorilate (de Dieu) aliis præesse, et ce ; , , itis

et datore, donc propria auctorilate, nullique subesse, dist. V. a. 1. q. i. ii. Les anges inférieurs ont aussi péché par orgueil, non tantum consentiendo au péché de Lucifer, sed sibi quoque e.rcellenliam appetendo, ad quam non passe sine ïpsius Luciferi sublimitate pervenire putaverunl. Les relations de leur péché avec celui de Lucifer furent, (uni quoad gravilatem

! t (le premier fui plus grave), tant quoad occasiom’tit (il servit d’exemple aux autres), tum quoad tht(il a précédé le leur. a. 2. q. l, il. Quant à

leur condition antérieure. Lucifer, quantum ad capacitatem vatunv, futurus crat de primo beutarum mentium ordine : qui, sistetisset, merito gratta inter printos annumerattts fuisset, dist. VI. a. 1, q. i. Les autres anges déchus étaient de tous les ordres. comme l’a dit Hugues de SaintVictor (en réalité, son