Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/17

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il

I) M

12

in quelque façon, notre désir inné de bonheur. Noua trouvons donc en elles présentement un dérivatif et une jouissance. Mais, apr< b la mort, le mode d’être et de connaître est profondément modiflé, //’fui alius est et essendi et cognotcendi modut, et cito cessante unione <"’cor ruptibile corpus, tant cito

il transuerteru saisum inconstantia concupi lue. Billot, Traclalut de novissimis, q. in. tbes. i. S I. p, 78. D’abord, tous les biens il’- la terre sont complètement enlevés aux damnés. En outre, ils constatent que seule la vision « i « . - Dieu peut les rendre heureux. Par toutes les puissance ! de leur être, ils sont, pour ainsi « lire, orientés vers la possession de ce bien que toutes leurs facultés, et l’essence même de leur nature

réclament. Bien plus quile poisson n’a besoin d’eau, ou que nos poumons n’ont actuellement besoin d’air, 1rs damnés mil un besoin pressant, impérieux, constant, ininterrompu, de Dieu. Ils ne peuvent, un seul instant, en détourner leur pensée. Les créatures qui les entourent, loin de leur apporter un adoucissement, ou même une simple distraction, ne servent qu’à augmenter leur torture en contribuant à leur supplice. Cf. S. Chrysostonie. In Joa., boinil. x.xiii ; /// Ueb., bomil. xi, XII, /’. C, ., t. i.ix, col. 137 sq. ; t. i.xin, col. 90-95 ; S. Augustin, EnchU’idion, c. cxii, P. L., t. xi., col. 281 ; Lessius. De perfectionibus moribusque divinis, 1. XIII. c. xxix, n. - 205, p. ")06 sq.

IV. Durée.

L’éternité de la peine du dam a été, sinon formellement niée, du moins mise en doute par Origéne, si toutefois ses écrits, tels qu’ils sont parvenus jusqu’à nous, n’ont pas été interpolés. Cf. Petau, Dognutta tlieologica, tr. De angelis, . 111, c. vi, n. 4-13 ; c. vii, n. 1-14, 8 in-4°, Paris, 1800. t. iv, p. 101-113 ; P. Prat, Origéne, p. 99-102. La fin de celle peine et des autres tourments qui l’accompagnent, était nommée par les Grecs àTroxiTàTTa ?’. :. ou restitution universelle. A ce moment, les damnés auraient, en tout, été égaux aux élus et réciproquement. Cf. Petau, op. cit.. p. 103. Cette erreur monstrueuse, car elle tendait à assimiler, après un certain temps, les vierges pures aux prostituées, Lucifer à l’archange saint Gabriel, les martyrs aux apostats, les apôtres aux démons, etc., cf. S.. Jérôme. //( Maltli., XXV, iti, P. L., t. XXVI, col. 197, fut embrassée et défendue par Théodore de Mopsueste, par les priscillianisles, et par ces anciens hérétiques que saint Augustin appelle « les miséricordieux » . Cf. S. Augustin, De civitate Dei, 1. XXI, c. XVIII, n. I : De ftœresibus ad Quodvultdeum, c. xi.ui. xi.v. /’. L., t. xi i, col. 732-730 sq. ; i. xi.ni. col. 33 sq. ; s. Jérôme, ht Joa., ni, (i. /’. /.., t. xxv, col. 1142. Afin de se prévaloir de son autorité, les origénistes l’intercalèrent ensuite dans les œuvres de saint Grégoire de Nysse qui, cependant, en plusieurs endroits, enseigne la perpétuité de la damnation. Petau, Dogmata tlieologica, De angelis, 1. 111, c. viii, t. iv, p. 116. Cf. S. Gri de Nysse, De catechelico, c. xxvi. xxxv ; De anima el resurrectione, I’. a., t. xcvni, col. 34 ; Photius, Bibliot /iec., cod.233 ; Nicéphore, II. /-’., I. XI. c. xix ; 1. XVII. c. xvii, xviii. /’. G., i. < iii, col. 1I<>0 ; t. cm vi. col. 627 sq. ; Salmanlicenses, Cursus t/teologicus, tr. XIII, De riiiix et peccatis, disp. XVII, dub. ni, § 1, n. 55-60, t. viii, p. 374-376 ; Bellarmin, De purgalorio, 1. U.c. i, Opéra ontnia, S in-4°, Naples, 187-2. t. « , p, 387 ; Lessius, De perfectionibus moribusque divinis, 1. XIII, c. x.w, n. I<)3. p, it).") sq. ; Atzberger, Geschichte der christlichen Eschatologie, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1898, p. 109 sq. ; Tunnel. Histoire de la théol : live, Paris, 1904, p. 187-192. Elle fut renouvelée par les anabaptistes du xvi 1 siècle, el par les déistes et rationalistes de nos i s.

L’Eglise a solennellement condamné relie erreur à diverses reprises. Cf. II « concile de Constantinople, V 1 œcuménique, tenu en 558, anathema ix. Mansi,

il, i. i. col. 995 ; Denzinf

voir OrIGÉNISME kl ve su i i i. II

Il œcuménique, tenu i n 7 K 7. Mansi, t. xii, col. Il IV concile œcuménique de Latran, en 1215 ; Décrétai., 1 I. lit. i. De tumma trinitate et fide catliolica,

I n miter, Denzingt r, n..

1250, Décrétai., I. III, lit. mu. h ejut

effectu, c. ni, Majores, Denzînger, n. 341 ; concile de Trenli I, c. iv. s. » UV. < an. "> ;

XVII. c. wvii-xwiii. Denzinger, n. I Cf. Ii é. Diekamp, Die origenist. Si Munster, 1897, |>. 07 sq.

Les textes de la sainte Écriture ne laissent pa moindre doute à ce sujet. Toute- |. - fois qu’il est fait mention du châtiment des damnés dans la trie fol il est dit que ce châtiment n’aura pas de lin. h dite a me, maledicti. Mallh., xw.

il. 10. Si le feu est éternel, la peine du dam doit l’être aussi, car la malédiction ou la réprobation, discedite a nie, maledicti, doit durer autant que le feu lui-même, qui n’est qu’une conséquence de cette malédiction. Tant que les damnés brûleront dan feu, ils seront retenus loin de Dieu. Donc la malédiction pi sera éternellement sur eux, et toujours ils auront à supporter la peine du dam. C’est d’ail dans celle-ci que consiste essentiellement l’enfer. Si les peines secondaires sont éternelles, comment la peine principale ne le serait-elle pas ? A la peine du dam. et en premier lieu à elle, s’appliquent donc tous les passages de l’Écriture qui présentent comme nels les châtiments des damnés, au même titre que sont éternelles les récompenses des élus. Qu tnt in

terrai pulvere evigilobunt, alii in vit- iatn, alii in opprobrium.et. comme portent le texte grec et le texte hébreu, in abominât ioneni et conteruptum xternum, !  ; oveiSi(j|xôv /.*. ot ! ff/*jvT, v a z~v "s..

Dan., xii, i. La peine éternelle du dam est clairement indiquée aussi par saint Paul ; Patna* dabunt tu interitu œternas, a facie Domini et a gloria virtutis ejus : SîxYjv Tisovr : ’/ oXeOpov siûviov i-. Kuptov xcti auto ?r ; ô’.Hr : tt :

/y’, i ixvtoC : ils subiront

des peines éternelles loin de la face du Seigneur.

II Thess.. i, 9. Cf. Apoc. xiv, 11 : xix. 3 ; xx. 10. Sans doute, le mot éternel, sïcôvto ; en r : T

en hébreu, a quelquefois dans l’Ancien Testament un sens moins rigoureux, el il di signe, alors, une période de longue durée, quoiqu’elle doive avoir cependant une lin. Mais, dans ces cas. la restriction s’impose par la considération du contexte, à tel point que ces cas peinent être précisément en mute

des exceptions. Si, dans certaines circonstances particulières, un mot est susceptible d’un sens impropre et limité, on aurait tort d’en conclure, en : raie,

qu’on doit toujours le prendre dans ce sens incomplet. On ne le peut que s’il a des raisons le le

faire, manifestant l’intention de l’auteur à ce sujet. Autrement il faudrait renoncer à toute i larté dans ], . langage humain, c ir il n’j s guère de mots, qui, outre

leur -eus propre et naturel, ne puissent aussi recevoir un sons métaphorique et figuré. Donc, pou un mot son sens propre, il n’est pas besoin de raisons spéciales ; il en faut, au contraire, pour le détourner du sens propre que l’usage et le consentement commua lui ont constamment donne. Cf. Passaglia, De mternitate pœnarum, in-8°, Home. 1855, p, 10 Or, dans les textes précités, il n’] a aucun motif de prendre le mot

rnel > dans un -enmétaphorique. I i PaSSSglia, Op. cit., p. Il <q. Il y en a plutôt pour lui b -eus propre, a moins de supposer que, dans la même phrase, le même mot soit pris une foidans 1,

propre, el une autre fois dans le sens métaphorique. Fous conviennent, en effet, que lorsqu’il s’agit de la