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DÉCRÉTALES LES FAI SSES


des éditione bftloises du Corpus juria donnèrent parles decitm, mais en les renvoyant à la Bn de chaque chapitre ; toutefois ce ne fut que dans l'édition de

, 1. II. Bôh i'17'iTi que l’on vil se faire jour la pensée

il.- remonter aui sources afin il' 1 restituer leur texte authentique ; l'édition de Richter (1839) apporta de nouvelles améliorations ; l'édition de Friedberg 1 1881 1 semble seule donner enfin satisfaction aus exigences de la critique.

'A. Les collections postérieures à Grégoire IX- — Après la bulle Rex pacifiais, le rôle de la papauté continua de grandir et son inlluence de s'étendre ; les nombreuses décrétâtes, données en réponse aux questions posées de toute part, furent recueillies encore [il us fidèlement. On peut lire dans Schulte la liste de ces collections ; plusieurs d’entre elles eurent un caractère officiel, comme celle d’Innocent IV dont les textes étaient destinés à être insérés dans la compilation de Grégoire IX : elle fut envoyée, elle aussi, aux universités de Paris et de Bologne avec l’ordre de s’en servir à l’exclusion de toute autre ; ainsi encore celle de Grégoire X, envoyée avec les mêmes prescriptions aux universités de Paris. Bologne et Padoue ; celle de Nicolas III, adressée à l’université de Paris.

Les mêmes difficultés, qui avaient rendu nécessaire la compilation de Raymond de Pennafort après les collections officielles d’Innocent III et d’Honorius III, inspirèrent à Boniface VIII de publier un nouveau recueil qui dispensât des précédents. Il en confia la préparation à trois canonisles, un Italien, Richard de Sienne, et deux Français, Guillaume de Mandagout et Rérenger Frédoul ; l'œuvre nouvelle reçut le nom de Sexte. Voir ce mot.

A son tour, Clément V estima utile de continuer l'œuvre de son prédécesseur. Il fit réunir ses décrétâtes et les décisions du concile de Vienne. La collection ne parut toutefois qu’après sa mort, par les soins de Jean XXII son successeur. Voir Clément V, t. iii, col. 08.

Pour les Extravagantes communes et celles de Jean XXII, voir EXTRAVAGANTES.

.Nous terminerons par quelques indications sur deux collections sans valeur officielle et néanmoins intéressantes, qui portent toutes deux le même titre : Liber septimus Decretalium. La première fut une œuvre privée : c’est le Liber septimus du canoniste lyonnais Pierre Matthieu, qui y réunit les décrétâtes des papes, à partir de Sixte IV. auquel s’arrêtaient les Extravagantes communes, jusqu'à Sixte-Quint. Elle parut à Lyon en 1590. Divisée comme les précédentes en livres, titres et chapitres, elle est annexée à la suite îles autredans presque toutes les éditions du Corpus juris depuis 1590. Voir t. il, col. 1345-1346. La deuxième collection, entreprise sur l’ordre de Grégoire XIII et confiée par Sixte V au cardinal Pinelli, était destinée a devenir officielle. Clément VIII. qui y avait travaillé étant cardinal, voulait en faire un recueil semblable à ceux de Grégoire IN. Boniface VIII, etc. Mais diverses considérations empêchèrent de lui donner la promulgation nécessaire, celle-ci en particulier, que la nouvelle collection serait sans doute l’objet de gloses et de commentaires comme les précédentes ; or, connue elle contenait les décrets du concile de Trente, la publication de ces gloses serait en contradiction avec la bulle Benedictus Deus, qui interdit aux particuliers m décréta concilii commentarios ri interpretationes suas Aussi le volume imprimé en 1598 ne reçut ancune publicité, et il était à peu près inconnu, lorsque Fram Sentis l'édita de nouveau en 1870 sous ce titre : '.'/<mentis papa lll Décrétâtes quss vulgo nuncupantur liber septimus Decretalium.

III. Ces collections, soi mis raËOLOGiQi es. Bien qu’elles soient île leur nature collections canoniques, li s décrétâtes intéressent les théologiens, soit parce qu’elles

contiennent plusieurs textes dogmatiques des coni en particulier dans le titre /' a Trinitate et

fide catholica, qai ouïe ]., jérii des testes, ~"it pu suite de l’union qui existe naturellement entre les applications de la loi canonique et les principes dof tiques qui l’inspirent

La bibliographie des I' breuse ; on

ra i' i seulement les ouvragi plus utiles :

a. Tbelner, Disquisitiones critica", Rome, 1K*j : Phillips, A’irchenreclit, t. iv ; Maassen, Geêchichle n und der

Literatur des kanonischen Bechle, '.rat/, ihto. t. i ; i Bemardi Papiensis^Faventini ep Décret

Ratisbonne, 1860 ; Aem. P"i

D du Corpus juris, tu : I antiquai neenon coUectx

Ir. Schulte, Die Geschichte der Q i Literatur des

canonischen Bechta, Stuttgart, 1875. t. i et n ; Fr. Laurin, Introductio m Corpus juris canonici, Fn !

. Tardif, Histoire des n P. Schneider, Die Lettre von den Kirchenrechisifnellen. 1- édit., Ratisbonne, 1 A. Vulliek. 2. DÉCRÉTALES (LES FAUSSES). - 1 Nom. II. Division. III. Date de la collection. IV. But V. Patrie.

VI. Inlluence sur la discipline ecclésiastique.

I. Nom.

On donne le nom de Fausses Décrétâtes à une collection canonique, divisée en trois partie-, contenant des décrétâtes des papes et des canons des conciles, qui parut vers le milieu du IXe siècle.

On la qualifieaussi de pseudo-Isidorienne, parce que le compilateur s’attribue le nom d’Isidore. Sa pn : en effet, commence par ces mots : Isidorus Mercator serras Christi, et le titre qui la précède est ordin ment : Incipii prmfatio SANCTt istDORt libri I, Le nom d’Isidore a été pris en souvenir de saint Isidore de Séville, la nouvelle collection se présentant comme une édition améliorée et augmentée d’une collection plus ancienne de décrétâtes et de conciles, dite fftsj ana, mise naturellement sous le patronage du plus célèbre des évéques d’Espagne dans lesocles pas saint Isidore de Séville. Quant au nom de Mercator — on trouve parfois Peccalor, ou même Mercatus — viendrait, dit M, Paul Fournier, après Hinschius, l’utilisation faite par Isidore de deux pa-s., _, - de Marins Mercator. » Etude sur les Fausses Décrétâtes, dans la Reçue d’histoire ecclésiastique, 1ÏHX5. p. 34, note.

II. Division.

La collection se divise, comme nous l’avons dit, en trois parties.

La l re contient : I" la préface du pseudo-Isidore. linée à recommander son livre ;  ! deux lettres apocryphes, l’une de l'évéque Aurelius de Carthage au pape Damase pour lui demander le recueil des décides papes qui l’ont précède, l’autre, la prétendue réponse de Damase ; 3° VOrdo de celebrando concilia, édition d’une pièce authentique, le canon 4 du IV » concile de Tolède augmentée de prières ; 1° une table decanons des apôtres, des décrétâtes des papes jusqu'à Melchiade et l’indication des conciles : Breviarium iium apostolorum etprimoruma sanctà Clémente usquead sanctum Silvestrum alque diversorum. Iioriim… ; 5* une lettre (fabriquée aussi de saint Jérôme au pape Damase, pour demander le récit des faits et -estes depremiers papes ; ti les canons d au nombre de cinquante ; 7 soixante lettres ou d taies apocryphes des pape-, de saint Clément à saint Melchiade, toutes fabriquées par le pseudo-Isidoi l’exception des deux lettres de Clément ad Jact fratrem Oonitni Ma première vient dune source qne et fut traduite en latin par Rufin. le compilateur n i pu s’empêcher d’j joindre un complément ; la deuxième se trouve également dans les collections antérieures, le pseudo-Isidore l’a complétée aussi

fantaisie.

La 11' partie contient les textes d’un certain lue