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DIMITRI


probation du patriarche de Moscou, Joacliirn. Le patriarche en fut mécontent, et dans une lettre à Barlaam lasynski se plaignit de ce que les erreurs latines se fussent infiltrées dans l'œuvre de Dimitri. Celui-ci, en effet, s’y était prononcé en faveur de l’immaculée conception de Marie, et au sujet de l'épiclèse, il admettait les conclusions des théologiens latins. DimiIri essaya de se défendre contre les reproches du patriarche. Il se rendit à Moscou, où il eut plusieurs entretiens avec Joachim, et lui lit acte de soumission, mais sans renoncer aux doctrines incriminées. Le patriarche Adrien, successeur de Joachim, se montra plus bienveillant à son égard. Le second trimestre des Tchéti Minci parut à Kiev en 1695, le troisième en 1700 et le quatrième, achevé à Rostov, en 1705. Une seconde édition parut après la mort de l’auteur, Kiev, 1711-1718. Le saint-synode voulut l'éditer à Moscou, et en chargea l’archimandrite Timothée Chtcherbat/.ky de Kiev en 1745. Celui-ci déclina cet honneur en 1754, et le saint-synode le remplaça par le recteur du séminaire de Novgorod, Joasaph Mitkévitch, et le hiérodiacre Nicodème. L'édition synodale parut en 1759. Les Tchéti Minéi trouvèrent en Russie un accueil si favorable qu’il fut nécessaire de les rééditer plusieurs fois à Kiev et à Moscou. Sopikov, Opyt rossiiskoi bibliographie Saint-Pétersbourg, 1813, p. 97-99. Au xviiie siècle il y en eut dix.

" 2° Eozysk o raskolnitcheskoi brynskoi vierie, o uichenii ikh, o dielakh ikh i zaiavlenie, iako viera ikh ne prava, utehenie ikh du chevredno i diela ikh nebogoougoilny, Moscou, 1745, réédité plusieurs fois dans cette même ville et à Kiev. C’est un des meilleurs ouvrages de polémique orthodoxe contre les schismatiques russes (raskol). Il est dirigé contre les raskolniks de l’ermitage de Brynska, gouvernement de Kalouga, qui par le fanatisme de leurs prédications avaient gagné beaucoup d’adhérents à leurs doctrines dans les éparchies de Jaroslav et de Rostov. Dans la I re partie, l’auteur démontre que la doctrine des raskolniks est erronée, et renouvelle les erreurs des acéphales de l’ancienne Kiilise. Il réfute en particulier les opinions théologiques du protopope Abbakoum, le premier martyr du raskol, et reproche aux schismatiques russes de confondre l’essence de la foi avec des pratiques secondaires, telles que le culte des icônes, la manière dont on doit faire le signe de la croix, etc. La IIe partie a pour but d’exposer les dangers spirituels qu’offre le raskol. La IIIe partie condamne la propagande des raskolniks et l’invalidité des sacrements conférés par leurs prêtres. Dimitri y a recueilli beaucoup de renseignements sur le raskol, dont il avait compulsé et étudié la riche littérature manuscrite. Sa discussion vise à démontrer que l’esprit du raskol est contraire à l’esprit de l'Évangile. Les raskolniks le réfutèrent à plusieurs reprises, et lui reprochèrent le ton acerbe de sa polémique. Ils ne reconnaissent pas sa canonisation par le saint-synode. 3° Zertzalo pravoslavnayo ipsoviedaniia (Miroir de la confession orthodoxe), Saint-Pétersbourg, 1805 ; c’est un résumé de la confession orthodoxe de Pierre Moghilas ; 4° Voprosy i otviely kratkie o vierie i o protchikko znaniiu khristianinu nujnieichikh (Questions ei réponses sur la foi et sur les choses qu’il est utile aux chrétiens de connaître), dans Œuvres, Moscou, 1895, part. I, p. 13-85 ; c’est un premier essai, embrouillé et confus, de catéchisme théologique ; 5° Vratchestvo dukhovnoe (La médecine spirituelle), dans Œuvres, p. 86-106 ; il s’agit des mauvaises pensées et des moyens de s’en défaire. 6° Vnutrennyi Tcheloviek (L’honimeinlérienf), dans Œuvres, p. 107-1 14, petit traité sur l’efficacité de la prière ; l’Apologia vo utolenie petchiali tchelovieka (Apologie pour miliger les tristesses humaines), dans Œuvres, p. 122-142 ; dialogue sur les

desseins secrets de la providence dans les épreuves et sur les moyens de les supporter avec courage ; 8° AIpliavit dukhovnyi (Alphabet spirituel), dans Œuvres, part. 1, p. 205-312 ; cet ouvrage n’est peut-être pas de sa main ; plusieurs manuscrits l’attribuent à Isaac Kopinsky, métropolite de Kiev ; 9° Sobranie raznykh pooutchitelnykh slov (Recueils de sermons instructifs sur plusieurs sujets), Moscou, 1786 ; 3e édit., Kiev, 1825 ; 10" Lietopis (Chronique), éditée en 1748 et par Sopikov à Saint-Pétersbourg en 1796 : abrégé d’histoire biblique depuis la création jusqu'à la naissance de Jésus-Christ. Il suffira de mentionner le Hunoorochennoe ou l’histoire de l’image miraculeuse de NotreDame de Tchernigov, Tchernigov, 1680 ; les méditations sur la passion, la communion, la sainte eucharistie, la mort, les douze articles (Dvienadtzat statei), sur la présence réelle, les lettres pastorales, les chants religieux, la chronique de la Petite Russie, éditée en 1847 dans les Lectures (Tchteniia) de la Société d’histoire et d’antiquités russes attachée à l’université de Moscou, etc. La liste de ces écrits et de leurs multiples éditions dans Ghennadi, Spravotchnyi slovar o russkikh pisateliakli i utchenykh, Berlin, 1876, t. i, p. 303 305, et dans la Bibliographie russe de Sopikov. Les œuvres complètes de Dimitri ont eu plusieurs éditions à Moscou, 1786, 1838, 1842, 1849. L'édition de Kiev compte 5 volumes. La dernière est celle de Moscou (seulement la I" partie), 1895.

La principale source biographique de Dimitri de Rostov est son Diariurn (1668-1703), écrit en malorusse, traduit en russe par Bantychlch-Kamensky dans son Catalogue des métropolites de Kiev. La seconde édition russe de cette autobiographie (Dnevnyia Zapiski) date de 1781. Elle a été reproduite dans les Œuvres, 1895, t. i, p. 330-370. Les travaux biographiques et littéraires les plus sérieux sur Dimitri de Rostov sont : 1° Un recueil anonyme : Sv. Dimitrii, mitropollt Rostovskii, Moscou, 1849, p. 11, 203 : il est l'œuvre de B. Nétchæv ; 2° Cliliapkine. Sv. Dimitrii Rostovskii i ego vremiia (Saint Dimitri de Rostov et son temps), Saint-Pétersbourg, 1891, p. xiv, 460, 102, dans les Zapiski de la faculté d’histoire et de philologie de l’université de Saint-IVIersbourg, t. xxiv ; la doctrine de Dimitri sur l’immaculée conception et l'épiclèse est exposée, p. 190193, 223-228. Les documents relatifs à la canonisationde Dimitri sont dans Goloubinsky, fstoriia kanonizatzii sviatykh v russkoi tzerkvi, Moscou, 1903, p. 170-172, 475-484 ; Eugène (métropolite). Slovar istoritcheskyi o byvehikh v Rossii pisateliakh dukhovnago tichna greko-rossiiskoi tzerkvi, Saint-Pétersbourg, 1827, t. I, p. 110-137 ; Neizdunnuia pisma (Lettres inédites) sv. Dimitriia Rostuvskago, Troudy de l’Académie ecclésiastique de Kiev, 1860, t. il, p. 282-285 ; Khr. Tchtenie, Saint-Pétersbourg, 1871, t. i, p. 541-542 ; Smirnov, Joakini, patriarkh Moskovskyi, Moscou, 1881, p. 108-154 ; Philarète, Obzur russkoi dukhovnoi literatury, Saint-Pétersbourg, 1884, p. 263-265 ; Jizn sviatego otza nachego Dimitriia Rostovskago, Moscou, 1861 ; Marochkin, Arsenii Matzievitch i ego dielo, Strannik, Saint-Pétersbourg, 1885, n. 3, p. 446-447 ; n. 12, p. 663-672 (reconnaissance des reliques) ; Cliliapkine, K istorii polemiki mejdu moskovskimi i mulorusskimi utchenymi » kontzie xvri vieka, dans le Journal du ministère de V instruction publique, Saiut-Pétersbourg, 1885, t. ccxi.i, p. 210-252 ; Entziklopéditcheaky Slovar, Saint-Pétersbourg, 1893, t. x, p. 608-609 ; P. Mirkoviteb, O vremeni presuchtchestvleniia sv. darov : spor byvchii v Moskvie, vo vtoroi polovinie xvii vieka, Vilna, 1886, p. 23 ; Bratskoe Slovo, 1895, t. ii, p. 495-580, 724, - Russkii biographitcheskyi Slovar, Ut. D, Saint-Pétersbourg, 1905, p. 389-394 ; Pravoslavnaia bogoslovskaia Entziklopediia, Saint-Pétersbourg, 1903, t.iv.col. 1038-1050 ; Bogoslovski, Sviatitel Dimitrii, mitropolit Rostovskii (Le saint évêque Dimitri. métropolite de Rostov), da-ns Tzerkovmjiu Viedomosti, 1909, p. 2009-2014 ; Lakhotsky, Litchnost sviatiteliia Dimitriia, mitropolita Rostovskago, po ego jiliiu i poutcheiimiiii (Le caractère du suint évêque Dimitri, d’après sa vie et ses instructions pastorales), p. 2111-2117 ; Anikiev, sviatitet Dimitrii Rostovskii, kak bogoslOV i l’isatel (Le saint évêque Dimitri de Rostov, considéré comme théologien et éct Ivain >. p. 2117-2120 ; Ponomarev, Sviatitel Dimitrii Rostovskii, kak pastyr-utchitel narodnyi (Le suint évêque Dimitri de Rostov, considéré comme pasteur et éducateur de son peuple), dans Tzerkovny Viestnik, 1909, col. 1363-1367 ; Ponàmarev, Sviatitel