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DIMANCHE

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est toujours grave ; ses parties elles-mêmes peuvent facilement constituer une matière grave à raison de leur souveraine importance. Suarez, loc. cit., n. 6 ; De Lugo, loc. cit., n. 4 ; les théologiens de Salamanque, loc. cit., n. 3 ; Lacroix, op. cit., n. 667 ; S. Alphonse, loc. cit., n. 310.

2. Réparation des omissions graves.

Tandis que Suarez n’admet point l’obligation de réparer une omission, volontaire ou involontaire, ne constituant point une matière grave, loc. cit., n. 7, les théologiens de Salamanque, loc. cit., n. 15, et saint Alphonse, loc. cit., n. 310, soutiennent l’opinion contraire. Toutefois, il y a obligation certaine de réparer une omission grave volontaire ou involontaire, dès lors que l’on n’est point légitimement empêché d’assister à une autre messe. C’est une conséquence rigoureuse du précepte lui-même. Suarez, loc. cit., n.8. Cependant, selon la stricte teneur du précepte, il suffit, au jugement à peu près unanime des théologiens, d’entendre la partie correspondante d’une autre messe, du moins quand les deux consécrations et la communion se rencontrent dans la même messe. Dans l’hypothèse contraire, il est bien probable que l’on nesatisferait point au précepte, selon saint Alphonse, parce que l’unité de sacrifice, exigée par le précepte dominical, ne serait pas suffisamment sauvegardée. Op. cit., l. III, n. 311.

3. Qualité de la messe du précepte.

Il est désormais admis sans conteste que l’on satisfait au précepte en assistant à une messe autre que la messe du jour, bien que le prêtre célébrant puisse se rendre coupable de quelque faute en n’observant point les directions de l’Eglise. Sylvestre de Prierio, op. cit., t. ii, p. 241 ; Cajetan, Sumraula, loc. cit., p. 227 ; Dominique Soto, In IV Sent., l. IV, dist. XIII, q. ii, a. 1 ; Azpicuelta, op. cit., c. xxi, n. 7 ; Suarez, loc. cit., n. 13 ; Lugo, loc. cit., n. 2 ; Sporer, op. cit., t. i, p. 273.

4. Présence effective.

On répète la conclusion de saint Antonin et d’Angelo de Clavasio, qu’il n’est point nécessaire d’entendre la parole du prêtre célébrant. Il suffit donc de s’associeraux mouvements des assistants qui voient ou qui entendent ; ce qui peut s’accomplir même en dehors de l’église, pourvu qu’il n’y ait point discontinuité morale avec la foule des fidèles, ou que l’on puisse être réputé suivre le célébrant ou se rendre compte des diverses parties de la messe. Sylvestre de Prierio, op. cit., t. il, p. 241 ; Suarez, loc. cit., disp. LXXXVIII, sect. iii, n. 2 ; Laymann, op. cit., p. 695 ; Lugo, Deeucliaristia, disp. XXII, n. 20 ; les théologiens’de Salamanque, loc. cit., n. 17 sq. ; Sporer, op. cit., t. i, p. 271 ; Lacroix, op. cit., l. III, n. 643 ; Hilluart, loc. cit., diss. VI, a. 5 ; S. Alphonse, op. cit., l. III, n. 312.

5. Attention etinlention requises pour l’accomplissement du précepte. — Sylvestre de Prierio († 1523) soutient que la dévotion intérieure, consistant dans l’attention, ne tombe point sous le précepte ecclésiastique, soit pour l’assistance à la messe soit pour la récitation du bréviaire ; mais l’attention extérieure est requise dans la mesure nécessaire pour qu’il y ait assistance à la messe, résultat certainement irréalisable si, par exemple, l’on causait pendant un temps notable. Sylvestre estime aussi que l’attention extérieure déjà exigée pour l’assistance à la messe ne peut en même temps suflire pour une récitation simultanée des heures canoniques, parce qu’une attention exclut l’autre. Summa sylvestrina, art. Missa, Rome, 1594, t. II, p. 241. Selon Cajetan, qui suit ici la même doctrine que pour la récitation des heures canoniques, l’on ne satisfait point au précepte, si l’on porte sciemment son attention sur des objets étrangers ; mais dès lors qu’on ne détourne point ainsi son attention et que l’on ne révoque point son intention première d’accomplir l’acte religieux demandé, l’onaccomplit suffisamment le précepte.

Summula, art. Festorum violatio, Venise, 1581, p. 227 ; art. Horse canonicæ, p. 250. D’où Cajetan conclut encore que l’on peut simultanément satisfaire au précepte de la messe et à celui des heures canoniales, dès lors que l’on n’apporte aucun obstacle à l’attention requise, p. 227.

Dominique Soto, en adoptant la doctrine de Cajetan, ajoute à bon droit que l’attention requise pour l’assistance à la messe ne doit point nécessairement être aussi grande que pour l’office canonial, parce qu’il suffit que ce soit un acte humain. C’est pourquoi les conversations, tout indécentes qu’elles sont, ne sont point nécessairement une violation du précepte. Comme Cajetan, il admet que l’on peut à la fois satisfaire au précepte de la messe et à celui des heures canoniales. In IV Sent., l. IV, dist. XIII, q. ii, a. 1, Douai, 1613, p. 326. Azpicuelta rejette expressément les opinions qui exigent, pour l’accomplissement du précepte, quelque prière au moins mentale formellement adressée à Dieu ou quelque acte positif de contrition ou d’amour de Dieu. Pour qu’il y ait transgression réelle du précepte dominical, il est nécessaire que l’on se livre positivement et d’une manière notable à quelque occupation inconciliable avec l’attention requise. Azpicuelta observe encore contre saint Antonin que le fait de venir à la messe pour quelque autre intention principale, même coupable, n’est point toujours de soi un obstacle à l’accomplissement du précepte. Manule confessarioruni, c. xxi, n. 6 sq., Opéra, Rome, 1590, t. i, p. 292. Azpicuelta admet aussi que l’on peut en toute sécurité satisfaire au précepte de la messe dominicale et à l’obligation des heures canoniales, ou à quelque autre obligation, p. 292. Suarez insiste, plus que ne l’avaient l’ait ses devanciers, sur la nécessité d’avoir l’intention d’accomplir, par cette assistance à la messe, un acte religieux et d’y vouloir prêter une attention positive. Cette intention est exigée par l’accomplissement du précepte, puisque l’acte religieux demandé doit nécessairement être accompli comme acte humain. L’attention est non moins nécessaire pour que l’acte considéré dans son ensemble soit, comme le précepte l’exige, un acte religieux. Mais il n’est point nécessaire, pour l’accomplissement du précepte, que l’attention ad sensum, ad verba ou ad Deum, soit constamment actuelle, ce qui est d’ailleurs moralement impossible à notre nature. Il suflit qu’elle persévère virtuellement, par le fait que la volonté initiale n’est point rétractée. D’ailleurs, pour que cette rétractation ait lieu, il ne suffit point que l’on accepte volontairement une distraction, il faut qu’on prête advertance à son opposition avec le précepte de l’assistance à la messe. De eucharistia, disp. LXXXVIII, sect. iii, n. 7 sq. Sylvius se borne à reproduire sommairement la pensée de Cajetan, de Dominique Soto et de Suarez. In 77 am II*, q. cxxii, a. 4. Laymann, tout en reconnaissant l’opinion de Suarez comme plus probable, juge probablement valide l’acte de celui qui, sans prêter l’attention interne, assiste convenablement à la messe. Op. cit., t. i, p. 695.

Le cardinal De Lugo, De eucharislia, disp. XXII, n. 27 sq., défend longuement la suffisance de l’attention simplement externe, consistant dans l’absence de toute occupation ou distraction extérieure contraire à l’acte demandé. Il s’appuie sur les raisons indiquées à l’art. Attention, t. i, col. 2220.

Désormais, les théologiens, selon les conclusions qu’ils adoptent relativement à l’attention dans la récitation du bréviaire, se partagent entre les deux opinions soutenues par Suarez et de Lugo, avec cette caractéristique spéciale que ceuxqui suivent Suarez reconnaissent l’autre opinion comme suffisamment probable ; c’est ce que fait particulièrement saint Alphonse, op. cit., l. III, n. 313, qui ajoute d’ailleurs que cette conclusion, assez probable pour la récitation du bréviaire, l’est à plus