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DONS DU SAINT-ESPRIT — DORLAND


y ait des dons pour parvenir à ce terme le salut, non pour chacun des pas à faire en particulier. Que ce soit là le sens de l’insuffisance en question, c’est ce qu’établissent les textes (Rom., vin ; Ps. CXLIl) par lesquels saint Thomas la prouve et la glose par laquelle il les accompagne : quia scilicet in hereditatem illius terrée beatorum nullus potest pervenire, nisi moveatur et deducatur a Spiritu Sancto. Nous n’irons pas au ciel sans l’intervention des dons, c’est entendu, mais il n’est pas dit que les dons interviennent dans chaque acte de vertu. — c) Et c’est cette nécessité, absolue vis-à-vis du but final, mais relative vis-à-vis de quelques-uns des actes par lesquels on s’y achemine, que met en scène la réponse ad 3° nl du même article. Rationi humanee non surit omnia cognita, neque omnia possibilia… etiam ut perfecta theologicis virtutibus. Unde non potest quantum ad omnia repellere stultitiam et hujusmodi… Et ideo dona… dicuntur contra hujusmodi defectus dari. On peut dire sans doute, parlant d’expérience, cf. II a II’, q. viii, a. 4, ad 3 l, ni, que ces défaillances sont incessantes, et par suite, en fait, demandent de continuelles interventions directes. Soit, mais de cette nécessité a posteriori à une nécessité a priori et de droit il y a une différence. — d) Enfin, il est bien certain que les vertus théologales nous ordonnent suffisamment au point de vue de l’intention au salut éternel, et qu’avec les vertus morales infuses elles peuvent produire dans l’ordre d’exécution, malgré l’imperfection de la raison informée par elles, quelques actes méritoires de la vie éternelle, en présupposant bien entendu la motion opérante et coopérante du Saint-Esprit, agissant par ces vertus comme par des causes secondes. Nier cela, serait nier l’efficacité, et, dans une certaine mesure, la raison d’èlre des vertus infuses.

.le conclus que si le Saint-Esprit est le seul principe proportionné à la sanctification surnaturelle, le maître du but et de la route qui y mène, qu’il est aussi le maître de l’heure, il peut agir parfois et efficacement parles causes secondes que sont les vertus théologales et morales infuses, sans plus, d’autres fois aider et stimuler celles-ci en regard des actes ordinaires de la vie chrétienne par les dons, soit que les défaillances de la nature le requièrent, ou qu’il s’agisse de leur faire produire des actes plus parfaits, e.rpedi lius ; enfin, qu’il peut agir par les dons, sans les vertus, réglant directement notre agir, et cela pour des œuvres ordinaires aussi bien que pour des actes héroïques.

A. Gardeii..


DORISY Jean, né à Mouzon (Ardennes), le 26 mars 1586, entra dans la Compagnie de Jésus en 1606, enseigna plusieurs années la philosophie et la théologie morale, et mourut à Paris, le 12 mars 1657. Il écrivit -contre le Catéchisme de la grâce du fameux janséniste Matthieu Feydeau, d’abord sous le voile de l’anonyme : Responses catholiques aux questions proposées dans le prétendu Catéchisme de la grâce, in-12, Paris, 1650 ; puis, en y mettant son nom : Réfutation du prétendu Catéchisme de la grâce, par la seule doctrine de S. Augustin, in-12, Paris, 1651. Le catéchisme de Feydeau a été condamné par le Saint-Office, le 6 octobre 1650. Le P. Dorisy publia encore : Défense de S. Augustin contre le faux Augustin de Jansénius, in-4 », Paris, 1651, et en latin, Vindiciæ S. Augustini adversus pseudo-Auguslinum Cornelii Janscnii episcopi Iprensis. Traclalus in singulos libros et singula librorum capita tomi primi de hecresi pelagiana, in-4o, Paris, 1656 ; enfin, Pratique de la confession sacramentelle, tirée de S. Augustin, in-12, Paris, 1652.

De Backer-Sommervogel, Bibliothèque de la Cde Jésus, t. iii, col. 145-146 ; Reusch, Der Index, t. ii, p. 471 ; [Gei’beron, ] .Histoire générale du jansénisme, t. ii, p. 83-85, 202.

J. Brucker.


DORLAND Pierre, Belge, écrivain ascétique, était vicaire de la chartreuse de Zeelhem, près de Diest, dans le Brabant, où il mourut le 25 du mois d’août 1507, à l’âge de 53 ans. Cf. Le Mire, Origines cartus. monasterior., Cologne, 1609, p. 24. C’est avec beaucoup de raison, que l’on a surnommé ce chartreux « un inconnu célèbre ! *> puisqu’en dehors de sa profession et de sa mort, on sait à peine qu’il était très pieux et humble, et avait supporté une longue maladie a’ec une grande patience. Mais plusieurs de ses ouvrages livrés à la publicité lui ont procuré une estime méritée. Dans sa Ribliullieca cartusiana, dom Théodore Petrejus énumère jusqu’à soixante titres de livres laissés par Borland. Voici d’abord ceux qui ont été imprimés : 1° Viola animée per modum Dyalogi inter Raymun ! dum Sebundium, artium, medicine, atque sacre [ théologie professorem eximium, et dominum Dominicum seminiverbium. De liominis natura (propter quem omnia facta sunt) tractans. Ad cognoscendum I se, Deum et hominem. Au premier feuillet on a imprimé des distiques latins, dont le dernier fait connaître que Borland est le véritable auteur de cet abrégé de la Théologie naturelle de Raymond Sébonde. Voici le distique :

(i quotiens dices : Valeas bene candide Doi’lant Qui primus doctis tradidit Auctor opus.

A la fin du livre il y a cette souscription : Finit dyalogus de mysleriis sacre passionis christi : et per conséquent talus liber iste [qui viola anime inscribitur) in septem distinetns dyalogos. Colonie impensis honesti viri llenrici Quentell fauslissime jam prima Impressus. Anno natalicij saluatoris noslri M. ceci. XCIX. Die. niensis Maij, in-i° (du temps). Cf. Bain. Repertorium, n. 11070 ; Panzer, Annales typogr., t. I, p. 319, n. 321. Une autre édition, sans aucune marque, in-4o (cf. Bain, n. 11071) ; in-4o, Cologne, 1500 (cf. Panzer, t. I, p. 324, n. 367) ; Tolède. 1500 ; Cologne, 1501 ; Milan, 1517 ; in-12, Anvers, 1533 et 1531 ; in-8o, Lyon, 1511 ; in-6°, 1550, avec deux autres dialogues « de cognitione sui ipsius », qui ne sont pas de Dorland ; Lyon, 1568 ; in-12, Cologne, 1700 ; l" trad. franc, faite par Jean Martin, secrétaire du cardinal de Lenoncourt, in-8", Paris, 1551 ; in-4o, 1566. La ressemblance du titre de cette traduction : Théologie naturelle de P. Raymond de Sébonde, avec le titre de la traduction du grand ouvrage du même auteur faite par Montaigne, a fait souvent confondre ces deux livres. La 2e trad. franc, faite par dom Charles Blendecq, religieux de l’abbaxe de Marchiennes, en Flandre : La violette de l’âme par Raymond Sébonde, in-12, Arras, 1600 et 1617 ; trad. espagnole par le franciscain Antoine Ares : Los Dialogos de la naturaleza del H ombre del mæstro Raymundo Sebunde, in-4o, Madrid, 1616. La Viola animée comprend sept dialogues, dont le dernier, De mysteriis passionis Christi, est de Borland. Les six premiers sont l’abrégé de l’ouvrage de Raymond de Sébonde. Une étude sur la Viola animée par M. le chanoine Reulet, parue d’abord dans la Revue du monde catholique, avril, août et septembre 1885, fut ensuile tirée à part sous le titre : Vu inconnu célèbre. Recherches historiques et critiques sur Raymond de Sébonde, in-12, Paris, 1875. — 2° Une Passio ?i de Notre-Seigneur n l’aurore de la Renaissance. Dorland le Chartreux. Les Mystères de la Passion. Dialogue entre la Vierge Marie et Dominique, traduit du latin par l’abbé D. Reulet, in-8o, Paris, 1876 et 1878. — 3° Explicatio mystica habitus carthusiensis, in-8o, Louvain, 1513 (cf. Migne, Dictionnaire de bibliog. catholique, t. iii, col. 822) ; Tractatus… de mysterio seu spiritual ! habitus carthusiensis significatia (sic) cum remedio circa carualem delectalionem, in-4o, Louvain, 1511 (selon Panzer), in-8° (selon Petrejus et