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DOGME


col. 420 sq. Saint Cyprien est encore plus explicite. Il mentionne formellement le baptême par infusion comme permis en cas de maladie, Epist., lxxvi, 12, P. L., t. iii, col. 1147 sq., ainsi que le baptême des enfants aussitôt après leur naissance, Epist., LIX, n. 3 sq., col. 1015 sq. ; en même temps il donne une plus complète description de l’administration de ce sacrement. Epist., i-xx, 2 ; lxxvi, 7, P. L., t. iii, col. 1040 sq., 1143 sq. Quelque progrès se manifeste aussi relativement à renonciation du dogme de l’eucharistie. Saint Justin avait mentionné explicitement la présence réelle de Jésus-Christ dans l’eucharistie en même temps que le sacrifice eucharistique et la communion. Apol., , n. 65 sq., P. G., t. vi, col. 428 sq. ; Bialog. cura Tryph., n. 41, 117, col. 564, 745 sq. Saint Cyprien est encore plus formel sur la présence réelle, Epist., x, 1 ; lvi, 9, P. L., t. iv, col. 254, 357 ; Epist., lxxvi, 6, P. L., t. iii, col. 1142 ; De lapsis, 16, P. L., t. IV, col. 479 ; De oratione dominica, xviii, col. 531 sq., et sur le sacrifice eucharistique, Epist., lxiii, 4, P. L., t. iv, col. 372 sq., qui est offert pour les vivants et pour les défunts. Epist., lx, 4 ; lxvi, 2, P. L., t. iv, col. 362, 399. Un progrès se manifeste aussi dans l’exposition du dogme de la pénitence. Tertullien, avant son adhésion au montanisme, avait, en décrivant la pénitence publique, indiqué assez clairement son caractère sacramentel et le pouvoir d’absoudre conféré aux prêtres. De pxiiit., iv sq. ; ix sq., P. L., t. i, col. 1233 sq. ; A. d’Alès, La théologie de Tertullien, p. 344 sq. Saint Cyprien mentionne explicitement le pouvoir d’absoudre et la confession faite aux prêtres non seulement pour les péchés passibles de la pénitence publique, mais encore pour les fautes moins graves. Epist., xi, 2 ; xii, 1 ; De lapsis, xvi, xxviii, xxix, P. L., t. iv, col. 257, 259, 479, 488 sq.

2e période, depuis le commencement du ie jusqu’au XIIe siècle. — Celte période est surtout caractérisée par de nombreuses définitions nouvelles, où se manifestent plus complètement ou plus clairement plusieurs vérités jusqu’alors implicitement contenues dans quelque autre vérité expressément enseignée comme révélée. Nous signalerons particulièrement les définitions sur la grâce et sur le péché originel, portées par le IIe concile de Milève en 402, et par le concile de Carthage en 418 et spécialement approuvées par les papes saint Innocent I" et saint Zosime, DenzingerBannwart, Encliiridion, n. 101 sq. ; les enseignements sur la grâce ultérieurement donnés par saint Célestin I er dans sa célèbre lettre aux évêques de Gaule contre les erreurs des semipélagiens, n. 129 sq., voir Célestin I er, t. ii, col. 2052 sq., et par le IIe concile d’Orange en 529, n. 174 sq. ; les déclarations positives sur la primauté effective et le magistère infaillible du pontife romain, contenues dans le formulaire de foi prescrit par le pape saint Hormisdas aux évêques orientaux, n. 171 sq., dans les décrets ou lettres dogmatiques du pape saint Nicolas I er, n. 326, 332, et dans la lettre de saint Léon IX à Michel Cérulaire, n. 351 sq. ; l’enseignement formel du VIIIe concile œcuménique sur l’unité de l'âme humaine, n. 338, et celui du symbole de foi de saint Léon IX sur le fait de la création de l'âme humaine par Dieu, n. 348 ; enfin les définitions portées contre Origène, n. 203 sq., contre les priscillianistes, n. 531 sq., contre les monothélites, n. 289 sq., contre les iconoclastes, n. 302 sq., et contre les adoptianistes, n. 309 sq.

3e période, du XIIe au XVIe siècle, troublée par un nombre très restreint d’erreurs et cependant marquée par plusieurs définitions nouvelles, donnant un exposé plus complet du dogme catholique. Nous mentionnerons particulièrement la définition du deuxième concile de Lyon en 1270 sur la procession du Saint-Esprit ex Paire et Filio, Denzinger-Bannwart, Enchiridion, n. 460, la déclaration de Benoit XII sur le moment

auquel les âmes entièrement pures ou purifiées commencent à jouir de la vision béatifique, n. 530, voir Benoît XII, t. ii, col. 669 sq. ; la définition du IVe concile de Latran sur la présence réelle et la transsubstantiation, n. 430 ; l’enseignement du concile de Florence sur la primauté effective du pontife romain, n. 694, et sur la nécessité d’appartenir à l’Eglise catholique pour obtenir le salut, n. 714 ; la définition du concile de Vienne sur l'âme, forme substantielle du corps humain, n. 481 ; et plusieurs déclarations de l'Église sur les sacrements, notamment sur le baptême au IVe concile de Latran, n. 430, et au concile de Vienne, n. 482 sq., et dans le célèbre décret d’Eugène IV Ad Armenos, n. 696 ; sur la transsubstantiation et les accidents eucharistiques au IV" concile de Latran, n. 430, et au concile de Constance, n. 581 sq., sur les sacrements de pénitence, d’extrême-onction, d’ordre et de mariage, dans l’instruction Ad Armenos, n. 699 sq.

4e période, du XVIe siècle à l'époque actuelle, période dans laquelle l'Église oppose à de nouvelles et plus fondamentales erreurs de nombreuses et importantes définitions, proposant d’une manière plus explicite des vérités moins clairement proposées jusqu’alors. Nous signalerons particulièrement les définitions plus complètes portées par le concile de Trente sur l’autorité de l'Écriture et de la tradition, sess. IV ; sur la constitution de l’homme dans l'élut surnaturel et sur le péché originel, sess. V ; sur la liberté humaine, la justification, la grâce sanctifiante, les vertus surnaturelles et le mérite surnaturel, sess. VI ; sur les sacrements en général et sur chacun d’eux en particulier, sess. VU sq., et beaucoup d’enseignements plus explicites du Saint-Siège résultant de condamnations formelles portées parles souverains pontifes contre les erreurs de Baius, Denzinger-Bannwart, Enchiridion, n. 1001 sq., contre 101 propositions extraites de Quesnel, n. 1351 sq., et contre les assertions erronées des jansénistes de l’istoie, n. 1501 sq.

Au xixe siècle, mention particulière doit être faite des enseignements très explicites du saint-siège sur les relations entre la raison et la foi, particulièrement contre les erreurs de Hermès et de Giinther, dans plusieurs lettres ou encycliques de Grégoire XVI et de Pie IX, n. 1618 sq., 1634 sq., 1655 sq., 1666 sq., 1679 sq., dans le Syllabus, n. 1708 sq., et dans le concile du Vatican, n. 1795 sq. ; de la définition dogmatique de l’immaculée conception de la très sainte Vierge Marie par Pie IX dans la bulle lneffabilis Deus du 8 décembre 1854 ; des définitions portées par le concile du Vatican sur l’inspiration des Ecritures, sur la foi, sur l'Église, sur la primauté ellective du pape et sur son magistère infaillible, et plusieurs enseignements dogmatiques proposés par Léon XIII à tous les fidèles, par exemple sur le mariage chrétien, sur l’origine du pouvoir civil, sur l'Église et sur ses relations avec la société civile.

Dans cette courte esquisse contenant d’ailleurs, avec beaucoup de définitions dogmatiques nouvelles, de simples déclarations doctrinales sur des matières appartenant indirectement au dépôt de la foi, il n’est point nécessaire que nous distinguions, avec une minutieuse exactitude de détail, entre ce qui est simple progrès dans l’expression ou dans la formule dogmatique, et ce qui est un véritable développement dogmatique d’une vérité jusque-là crue ou enseignée d’une manière simplement implicite. Ce travail sera accompli, autant qu’il est possible de le faire, dans l'étude particulière de chacun des dogmes révélés.

Il nous suffit présentement de retenir, comme solidement prouvée par plusieurs des faits précités, cette conclusion très certaine que, dans toute l’histoire de l'Église, se rencontrent des exemples bien caractérisés