Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.2.djvu/145

Cette page n’a pas encore été corrigée
1557
1558
DOGMATIQUE


liberaretur ? Cur Deus homo, . I, c. iv, col. 365. Convenance qui, loin d’enchaîner la volonté divine d’une manière antécédente, op. cit., l. I, c. xviii, col. 421 sq., la suppose déjà connue par la foi et la rend manifeste à la raison.

D’ailleurs, comment accorder une valeur nécessaire à des preuves rationnelles ainsi qualifiées par l’auteur : videlicet ut si quid dixero quod major non con/irmet auctoritas, quamvis illud ratione probare videar, non alia certiludine accipiatur nisi quia intérim mihi ita videtur, donec mihi Deus melius aliquo modo revelet. Quod si aliquatenus quæstioni lux salisfacere potero, cerlitm esse debebit quia et sapientior me plenius hoc facere poteril : imo sciendum est quidquid Itomo incDe dicere vel scire possit, ahiores tanlse rei adlnæ latere fines. Op. cit., l. I, c. ii, col. 363 sq. Reconnaissons toutefois que les expressions du saint docteur en cette matière n’ontpoint la lucide exactitude de l’enseignement si nettement formulé par saint Thomas un siècle et demi plus tard, Cont. genl., I. 1, c. vii, ix, et que nous avons rapporté précédemment en exposant le rôle de la raison en matière dogmatique. En même temps saint Thomas exprime aussi, avec plus de netteté que le docteur bénédictin, ce principe toujours proclamé et appliqué par les théologiens scolastiques, que l’autorité de la révélation est le fondement nécessaire de toute vraie démonstration théologique. Suni. theol., 1*, ([. i, a. 8.

2. Il est bien vrai qu’à cette époque, en dehors de traités spéciaux contre le schisme grec, comme le Contra errores Græcorum de saint Thomas, on cite peu les documents positifs, scripturaires ou patristiques et que, quand on les cite, on le fait d’une manière brève qui est loin de satisfaire les exigences actuelles de la critique. Mais cette pauvreté dans la documentation s’explique assez, facilement par l’état assez rudimentaire des sciences critiques pendant toute cette période, par l’absence à peu complète d’hérétiques que l’on dut nécessairement combattre par des arguments positifs, enlin par la préoccupation alors dominantedans tous les esprits de lutter énergiquement contre les faux systèmes philosophiques qui, comme l’averroïsme, attaquaient alors les vérités de la foi surtout par le côté rationnel ou cherchaient à faire admettre que les vérités rationnelles étaient entièrement indépendantes de la révélation.

3. Quant au reproche d’arlstotélisme exagéré, souvent lancé contre les théologiens scolastiques, nous ne croyons point nécessaire de le réfuter ici. Cette réfutation se dégage suffisamment de la lutte prolongée que l’école albertino-thomiste dut soutenir contre l’aristotélisme outrancier des averroïstes latins. En se séparant ouvertement des averroïstes et en relevant dans Aristote un certain nombre d’erreurs positives, l’ensemble des scolastiques montrait clairement qu’il n’était point inféodé au Maître. Voir Aristotéi.isme, t. i, col. 1877.

4. On doit observer que saint Anselme, en donnant l’élan au mouvement scolastique du moyen âge. ne réalisa point lui-même la synthèse théologique intégrale à laquelle ce mouvement devait conduire. En fait, il se contenta de montrer l’accord de la raison avec la foi sur les points plus particulièrement menacés à son époque et surtout sur ceux qu’avaient attaqués des rationalistes tels que Abélard et Roscelin. D’où le grand nombre d’opuscules détachés qui, malgré l’importance des sujets traités et les larges vues de l’auteur, ne pouvaient par eux-mêmes constituer la synthèse désirée. Ce que saint Anselme n’avait point réalisé, fut tenté par les continuateurs de son a’uvre. Nous avons indiqué précédemment ce que firent sous ce rapport Pierre Lombard, Alexandre de Halés et saint Thomas, et comment la classification du Maître des

Sentences prévalut dans les écoles du moyen âge jusqu’au xvie siècle, par le fait que son ouvrage était le texte habituellement suivi et commenté. Voir col. 1541-1543. 5. Parmi les ouvrages de cette époque où le dogme occupe une place prépondérante, nous nous bornerons à mentionner, dans ce coup d’oeil d’ensemble, ceux qui ont quelque notoriété : S. Anselme, Monologion, P. L., t. clviii, col. 141 sq. ; Proslogion, col. 223 sq. ; De /ide Trinitatis et de incarnalione Verbi, col. 259 sq. ; De processione Spiritus Sancli contra Grœcos, col. 280 sq. ; De veritate, coi. 467sq. ; Z)e liber o arbitrio, col. 489 sq. ; De casu diaboli, col. 325 sq. ; Cur Deus homo, col. 359 sq. ; De conceptu virginaliel de originalipeccato, col. 431 sq. ; De concordia præscientiæ et prwdestinationis neenon gratis ? Dei cum libéra arbilrio, col. 507 sq. ; Alger (f vers 1131), chanoine de Liège, puis moine de Cluny, De sacramentis corporis et sanguinis Doniini libri III, P. L., t. ci.xxx, col. 439 sq. ; Tractatus de gratta et libero arbitrio, col. 969 sq. ; Gruibert de Nogent († 1124), Tractatus de incarnalione contre les juifs, P. L., t. CLVI, col. 489 sq. ; De pignoribus sanctorum, col. 607 sq., où l’auteur traite spécialement de la présence réelle de Jésus-Christ dans la sainte eucharistie. Abélard (-j-1142) contribua puissamment au développement de la méthode scolastique, particulièrement par son lnlroductio ad theologiam, qui fut la première somme entreprise avec le but de coordonner en un seul ouvrage tout l’enseignement de la foi. P. L., t. lxxviii, col. 979 sq.Les autres ouvrages dogmatiques d’Abélard sont : Tractatus de unitate et trinilale divina, condamné par le concile de Soissons en 1121, découvert et publié en 1891, Eribourg-en-Brisgau ; Theologiachristiana, qui n’est qu’une seconde édition un peu modifiée du Tractatus de unitate et trinitate, col. 1123 sq. ; Epitome théologies christianee, col. 1695 sq. Hugues de Saint-Victor († 1142), De sacramentis legis naturaiis et scriptæ, P. L., t. clxxvi, col. 17 sq. ; De sacramentis christianse fidei, col. 173 sq., et plusieurs courts opuscules. De potestate et voluntate Dei utra major sit, col. 839 sq. ; De quatuor voluntulibus m C/tristo, col. 841 sq. ; De sapientia animai Christi an eequatis cum divina fuerit, col. 845 sq. ; De beatæ Marin 1 virginitate libellus epistolaris, col. 857 sq. ; Robert Pulleyn iy 1146, Sententiarum libri VI II, P. L., t. CLXXXVI, col. 639 sq. ; Roland Bandinelli, qui devint pape sous le nom d’Alexandre III († 1181), Sententise Rodlandi Bononiensis magistri auctoritatibus rationibusque fortes, ouvrage vraisemblablement composé entre 1142 et 1150, édité par le P. Gietl en 1891 sous le titre de Die Sentenzen Roland s nachmals Papstes Ale.cander III, in-8°, Fribourg-en-Brisgau ; S. Bernard (-j-1153), De gratia et libero arbitrio, P. L., t. clxxxii, col. 1001 sq. ; Tractatus île baptismo seu epistola ad llugonem de Sancto Viclore de baptismo aliisque quæstionibus ab ijixii proposais, col. 1031 si. ; Capitula hæresum Pelri Abselardi, col. 1049 sq. ; Guillaume de Saint-Thierry (-J-1150), Disputatio adversus Pelruni Abxlardum, P. L., t. clxxx, col. 249 sq. ; Disputatio catholicorinn Patrum adversus dogmala Pétri Abselardi, col. 283 sq. ; De sacramento allaris liber seu epistola ail quenidam monachum qui de corpore et sanguine Domini scripserat, col. 341 sq. ; Spéculum fidei, col. 365 sq. ; .l’.nigma fidei, col. 397 sq. ; Gilbert de la Porrée (fT154), Commentaria in opéra theologica Boetii, P. L., t. lxiv, col. 1255 sq., 1301 sq., 1355 sq. ; Pierre le Vénérable, abbé de Cluny (-j-1156), Tractatus adversus judmorum inveleratam duriliem, col. 507 sq. ; Adversus nefandam sectam saracenorum, col. 661 sq. ; Tractatus ad versu s petrobu sianos hæreticos.co. 719 sq. ; Pierre Lombard († 1164), Sententiarum libri IV, P. L., t. exen, col. 519 sq. ; Hugues, archevêque de Rouen (vll61), Dialogorum seu quæslionum theologicarum