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CLÉMENT D’ALEXANDRIE

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pelit nombre, col. 348, 349. Explication mystique du décalogue, col. 357-380. — Et pourtant la philosophie est un don de Dieu, une préparation providentielle à la venue du Christ, col. 380-389 ; il faut philosopher avec discernement, col. 393-396. — Et ainsi les Grecs reconnaîtront quel est le véritable culte, par où l’on arrive à la gnose, à l’héritage éternel, col. 397. — Impuissance de la raison païenne, merveilleuse propagation du christianisme en dépit des persécutions : signe de sa divinité, col. 400.

VIIe Stromate. — a) Préambule. — Clément rappelle son dessein : montrer aux Grecs la piété et la religion du chrétien parfait, et par suite l’intimité d’affection entre Dieu et lui. Il le fera voir par des considérations rationnelles, non par autorité scripturaire, bien qu’il se conforme aux doctrines de l’Écriture, col. 404.

b) Religion du gnostique. — Le gnoslique exerce le véritable culte, celui qui perfectionne l’âme en même temps qu’il sert Dieu et l’humanité, col. 400 ; il connaît la vraie nature de Dieu, il suit docilement les inspirations du Aôyoç ; pour l’interprétation des mystères cachés, il suit une tradition conforme à la majesté divine. Comment l’appellerait-on un alliée ? col. 408. — Excellence du Fils de Dieu ; il est le principe du gouvernement providentiel ; intimement uni au Père, il accomplit sa volonté, il est sa sagesse, il est le sauveur et le seigneur de tous, la vertu toute-puissante d’où dépend toute activité ; il dispose toutes choses en vue du salut de tous, opéré librement dans un ordre providentiel, col. 408-416. — Le gnostique travaille à se rendre parfaitement semblable à Dieu et à son Fils, en devenant un homme nouveau, c’est là le véritable sacrifice. Il est ainsi maître de soi, juste envers tous, il acquiert la science des choses divines et humaines, col. 416-428. L’anthropomorphisme grec est ridicule et immoral : tellescroyances, telscultes, col. 428-436. — Notre culte est digne d’un Dieu infini : pour temple, l’âme de l’homme et l’Église ; pour sacrifice, la prière, col. 437-449.

c) Prière du gnostique. — Elle est fondée sur la croyance à un Dieu omniprésent et omniscient ; donc continuelle, col. 419-457. Elle est une incessante correspondance entre la providence et l’âme : libre don de Dieu, libre coopération de l’âme, col. 457-460. — La prière mentale suffit, col. 460-461. Le gnostique prie pour la stabilité de ses biens surnaturels, et fait effort dans ce but ; il demande et obtient l’éternelle récompense, col. 464-470. — Digression : de la véracité, du jurement, de la fonction d’enseigner, col. 472-477.

d) Portrait du gnostique, sa perfection morale surnaturelle. — La gnose est bâtie sur la foi et se développe en charité ; sa plénitude est obtenue dans la vision béatifique, col. 477-481. — Lesactionsdes nongnosliques sont simplement droites, àpStôç ; supériorité de l’action gnostique xatà Xôyov, par motit de charité, par l’efficacité de la gnose ; donc, deux ordres de vertu, col. 483. — La bonne volonté du gnostique, les réalités supérieures qu’il envisage, col. 485 ; sa force d’âme, il est le temple de l’Esprit-Saint ; son courage et sa tempérance supérieurs, en tant que fondés sur la charité, col. 495-496.

— Comment il use des biens de ce monde et pardonne les injures, col. 497-512. — Le gnostique d’après I Cor.,

VI.

Sur le Protreptique en particulier, voir Aj « -, "> : « j ; îo ; Ainiirtfdmoc,

K/^aivti ; ’AXc£avSptb) ; ’/ irpoTp11CTtx%ç r’/, ; ’V.Wt.r^a.^ »>7’j ; (thèse (le

Leipzig), Bucharest, 1890 ; pour la critique du texte, .1.-13. Mayor, Notulm cr’uicx in Clementis Alexandrini Protrepticum, dans Philologus, t. LVIH(1899), p. 200-280.

Sur le Pédagogue, voir R. Tavcrni, Sopra il neiSay, ., ; - ;  ; ili Tito Flavio Clémente Alessandrino, Disrorso, Rome, 1885.

Sur les Stromates, voir 1-’.. de Faye, Les t Stromates » de Clément d’Alexandrie, Paris, I8’.X avant l’apparition de son livre, dans la Itcvue de l’hist. des religions, t. xxxvi (1897), p. 809-320. Pour la critique du texte, J.-B. Mayor, d’abord une étude sur le passage Strom., IV, viii, 02, dans The Journal of

Philology, t. xv (1887), p. 180-185, et ensuite sous divers titres des notes critiques, sur les sept livres des Stromates, dans The Classical Reuiew, t. VIII (1894), p. 233-239, 281-288, 385-391 (sur Strom., I-III) ; t. IX (1895), p. 97-105, 202-206, 297-302, 327-342, 384-390, 433-439 (sur Strom., IV-VII) ; cf. P. Tannery, Miscellanées, i. Clem. Alex. Strom., I, 104, dans la Revue de philologie, nouv. série, t. xiii (1889), p. 66-69 ; H. Jackson, Notes on Clément of Alexandria, dans The Journal of Philology, t. xxviii (1901), p. 131-135. Sur les chronologies de Strom., I, c. xxi, cf. P. de Lagarde, Septuagintastudien, dans les Abhandlungen der K. Gesellschaft der Wiss., Gcettingue, 1891, t. xxxvii, p. 73 sq. ; V. Hozakowski, De chronologia Clementis Alex.. I, De chronologia Novi Testamenti a Clémente Alex, proposita, Dissert, inaug., Munster, 1896.

V. Dogmatique.

I. dieu et ses rapports avec LE monde. — 1° Existence de Dieu. — Dans toutes les intelligences humaines, surtout chez les lettrés, agit une influence divine, ÊvÉsTaxTou ànoppoïix -ri ; 6sixr|, par où ils sont contraints d’avouer qu’il existe un Dieu unique, inengendré, immortel. Prot., c. VI, P. G., t. viii, col. 173. Voir tout le c. vi, que les philosophes, avec le secours de Dieu, ont parfois en cette question entrevu la véritable doctrine. Cf. Strom., V, c. XIII, P. G., t. ix, col. 128, 129. La connaissance, k’u.cparji ;, d’un Dieu puissant était naturelle chez toutes les intelligences droites. Prot., c. xiv, P. G., t. VIII, col. 197. Tous les peuples ont une seule et même intuition, TrpdXvyjnç, ou anticipation, au sujet de celui qui est le fondateur de ce vaste royaume ; en tous lieux se fait sentir son action. Toutefois cette connaissance de la sagesse païenne est incomplète, approximative, xarà TCpicpa<jtv. Voir la note 31, loc. cit. Cf. ibid., col. 193, 196. Cette connaissance est donc a posteriori ; Dieu ne peut être connu démonstrativement a priori, âx TrpoTÉpuw koù y^iopiu-coTÉptov. Ibid., c. xii, col. 124.

Nature et attributs de Dieu.

Dieu est inexprimable,

au-dessus de tout nom et de toute conception. Clément a fortement insisté sur cette thèse de théologie négative. Voir sommaire du 1. V, comment après avoir cherché à justifier la méthode analogique et symbolique, il en donne la raison foncière : le caractère absolument transcendant de la divinité, c. xi-xiii. Voir surtout c. xi, col. 108, 109, la description de la méthode d’analyse conduisant à l’èiroTrreta. De l’essence divine, il faut nier les propriétés corporelles, puis les propriétés spirituelles, on parvient ainsi à l’être absolument simple ; l’imagination peut seule le représenter en le comparant au point géométrique, auquel on parvient par abstraction des dimensions spatiales. Ainsi nous connaissons non point ce qu’il est, mais ce qu’il n’est pas. Celte doctrine de l’indétermination logique revient en bon nombre de passages sous des formes diverses. Tantôt l’essence divine nous est décrite comme chose transcendante : Dieu est un ; il est au-dessus de l’un, au-dessus de l’unité elle-même, â’v 8k ô 0êo ;, -/.où àTrexetva to-j Ivdî, xa ÙTi’zp aCtïiV u.ovâ8a, Psed., 1. I, c. VIII, P. G., t. viii, col. 336 ; tantôt Clément fait ressortir l’absence de toute catégorie logique : ni genre, ni différence, ni espèce, Strom., V, c. xii, P, G., t. ix, col. 122 ; tantôt les notions que nous pouvons avoir de lui sont déclarées informes, àeiSsï ; èwota ;. Strom., II, c. ii, P. G., t. viii, col. 936-937. Voir loc. cil., à la note 23, le rapprochement avec un passage de Philon. Cf. Strom., V, c. x, P. G., t. ix, col. 100, 116.

Nombre de critiques ont reproché à Clément non seulement l’abus, mais l’usage même de la théologie négative. Il est aisé de leur répondre au triple point de vue de l’orthodoxie de la théologie négative, de son actualité, du correctil apporte par Clément lui-même. Voir Alexandrie (École chrétienne d’), la transcendance divine, t. i, cul. 812.

Le correctif apporté’par Clément et par tous les théologiens n’est autre m 11 la théologie positive, c’est-à-dire l’affirmation d’attributs divins, eonnaissables en partant