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CONSTANÏINOPLE (IIP CONCILE DE !


sit enfin. Des négociations s’engagèrent pour la solution du con Hit depuis si longtemps pendant ; d’abord avec le pape Donus, puis avec son successeur Agathoïi (678). Acla, Mansi, t. xi, col. 195. L’empereur proposait au pape d’envoyer à Constantinople quelques clercs de l’Église romaine, une douzaine d’archevêques et évoques du patriarcat d’Occident, avec quatre représentants de chacun des quatre couvents grecs de Rome, pour examiner la question de concert avec les patriarches de Constantinople et d’Antioche. Le pape agréa le projet, mais il dut retarder le départ de ses envoyés. Il tenait à ce que les évoques de l’Occident se fussent auparavant prononcés sur le point débattu. Il provoqua donc dans ce but la tenue de synodes provinciaux : lui-même, il convoqua, vers Pâques de 680, le synode romain. Les instructions qu’emportèrent avec eux les envoyés pontificaux n’étaient qu’un écho des délibérations de cette assemblée. Ilefele, Conçu., t. iii, p. 232. La lettre d’Agathon à l’empereur et à ses deux fils expose, sous forme de symbole, la foi de l’Église romaine : la doctrine des deux volontés et des deux opérations naturelles, déjà formulée par le synode de Latran, s’y trouve à nouveau affirmée et corroborée de nombreux témoignages empruntés à la Bible, aux IVe et Ve conciles et aux Pères. L’histoire des récentes discussions, est-il ajouté, montre assez qu’à ces témoignages les novateurs n’ont à opposer que des affirmations hésitantes et contradictoires. Mansi, t. xi, col. 234-286, A cette lettre personnelle d’Agathon était jointe une lettre synodale du concile romain signée par le pape et par cent vingt-cinq cvêques. lbid., col. 286-315.

Un rescrit impérial parut immédiatement après l’arrivée des députés romains, convoquant les évèqucs des patriarcats de Constantinople et d’Antioche. lbid., col. 202. Deux mois plus tard, le 7 novembre 680, eut lieu l’ouverture du concile dans la grande salle à coupole du palais sacré ; il devait prolonger ses sessions, dont le chiffre atteignit dix-huit, jusqu’au 16 septembre C81.

Dans la pensée de l’empereur, et sans doute aussi du pape, le synode qui s’ouvrait ne devait pas être œcuménique. N’y avaient été primitivement convoqués que les représentants des patriarcats de Constantinople et d’Antioehe, avec ceux du pape. Mais les patriarches d’Alexandrie et de Jérusalem s’y étant fait représenter eux aussi, il devenait œcuménique de fait. Il prit d’ailleurs ce titre dès sa I re session ; et ses décisions dogmatiques approuvées par le pape et acceptées par l’empereur eurent force de loi dès l’origine, dans l’Église tout entière.

Les actes en ont été conservés dans le texte original grec et dans deux anciennes versions latines. Mansi, t. xi, col. 195-922. Sont-ils de tout point authentiques ? Ce problème se rattache étroitement à la question de la condamnation portée contre Ilonorius. Le nom d’Honorius y est mentionné, avec ceux des monothélites au cours de la XIIIe, puis de la XVIe session. lbid., col. 553, 621. Il se retrouve dans le décret dogmatique promulgué au cours de la XVIIIe session, ibid., col. 636, dans l’adresse à l’empereur, ibid., col. 665, dans la lettre du synode au pape Agalhon, ibid., col. 681, enfin dans le rescrit impérial, ibid., col. 700, et dans la lettre papale, ibul., col. 732, qui confirment les décisions du VIe concile. L’anathème porté contre un pape, à titre d’hérétique ou de fauteur d’hérésie, par un concile œcuménique n’est pas sans soulever quelques difficultés. Certains historiens, après Pighi et Baronius, ont cru les résoudre en mettant en doute l’authenticité des passages

relatifs à Ilonorius. Le m l’IIonorius aurait été dans

les actes substitué à celui de Théodore, l’ancien patriarche de Constantinople. déposé à cause de ses attaches monothélites. L’auteur de la fraude ne serait autre que ce personnage lui-même rétabli sur son siège peu

de temps après la clôture du concile. Baronius, Annal., an. 680, n. 34 ; 681, n. 19-34 ; 682, n. 3-9 ; 683, n. 2-22. Mais l’hypothèse, pour séduisante qu’elle paraisse, ne tient pas devant le témoignage des manuscrits et la multiplicité des allusions à ce fait contenues dans les documents les plus anciens. Cf. Ilefele, Concil., t. ni. p. 264-281. Nous pouvons donc tenir pour authentiques les actes du VIe concile dans la forme où ils nous sont parvenus. Cf. Tunnel, Histoire de la théologie positive dit concile de Trente au concile du Vatican, Paris, 1906, p. 313-316.

Le nombre des membres qui y prirent part semble avoir varié beaucoup. Le procès-verbal de la I re session ne renferme qu’une cinquantaine de signatures, Mansi, t. ix, col. 209 ; celui de la XVIIIe et dernière en compte 174. Ibid., col. 668 sq. Théophane mentionne 289 évêques présents. Chronog., an. 6171, P. G., t. cvill, col. 732. Comme à Chalcédoine, la présidence d’honneur du concile fut exercée par l’empereur en personne ou par ses représentants ; mais la discussion et la solution des questions soulevées restèrent réservées uniquement aux membres de l’assemblée, et en premier lieu, aux légats du pape, les prêtres romains Théodore et Georges et le diacre Jean, qui dirigèrent en réalité les débats.

Les 18 sessions furent exclusivement consacrées au monothélisme : c’est dire que la question put être examinée à fond. Dès le début, les rôles se dessinèrent clairement. Les légats du pape se posèrent en juges, presque en accusateurs ; le patriarche de Constantinople, Georges, et celui d’Antioche, Macaire, prirent plutôt l’attitude d’accusés qui se défendent. On relut, au cours des trois premières sessions, les actes des IIIe, IVe et Ve conciles ; dans la IVe, la lettre d’Agathon et celle de son synode. La lecture des témoignages tirés des Pères occupa les Ve, VIe et VIP sessions en entier ; au cours de la VIIIe, le patriarche de Constantinople, s’étant reconnu suffisamment éclairé sur le point en litige, déclara adhérer au dyophysisme tel qu’il était exposé dans la lettre d’Agathon. Macaire d’Antioche, lui, restait plus attaché que jamais au monothélisme : il tenta, par l’intermédiaire de Théodore de Mélitène, de faire prévaloir, du moins sur la question des opérations et des volontés dans le Christ, le système du silence. Puis il exposa sa profession de foi, dans laquelle, de principes justes en soi, il tire contre toute logique des conséquences erronées dans le sens du monoénergisme et du monothélisme. Tout revient à une confusion entre des volontés distinctes et des volontés opposées et contradictoires. La discusion sur cette profession de foi et sur d’autres documents de la controverse monothélite, comme la lettre de Sophrone, occupa jusqu’à la XIIe session inclusivement. Macaire fut finalement déposé. Au cours de la XIIIe, furent portés les anathèmes contre les principaux fauteurs de l’hérésie, Ilonorius y compris, et leurs écrits. Dans les sessions XIV-XVI, on s’occupa spécialement de la question de l’authenticité des actes du Ve concile. Puis vint la rédaction du décret dogmatique dont une première lecture fut donnée au cours de la XVIIe session, et une seconde, suivie de l’apposition des souscriptions, au cours de la XVIII e.

II. Texte du décret.

Denziiiger, Enchiridion, n. 236-239.

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très pieux et très f’ulèlo basileus mtin, laquelle rejette no minativement ceux qui ont

prêché et enseigné, comme il a