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CONSERVATION, Les scolastiques rattachent à l'étude de la providence la question de la conservation. Ils désignent ainsi l’action divine qui maintient dans l’existence tous les êtres créés. -
I. Fait.
II. Nature.
III. Agent.
IV. Objections.

I. FAIT. 1° Le problème.

Certaines manières de concevoir la conservation font difficulté seulement dans quelques systèmes philosophiques que nous n’avons pas à discuter ici. Ainsi, à moins de nier la toute-puisi, il. imaine du créateur, on admettra que nulle créature ne peut persévérer dans l’être sans sa permission. De ce chef, il la conserve en tant qu’il lient de l’anéantir negativa per missiva. De même, & moins de nier toute providence, on concédera que Dieu, en réglant le cours des cl prévient l’absolue disparition des êtres dont il veut la survivance. Action p es) une providence ; mais

indirecte : Bans influer sur lu créature, elle seulement ce qui pourrait la détruire : conte) vatio positiva indirecta. s. Thomas, Sum. theol., P. q. civ, a. I. 2. A moins d’admettre l’occasionalisme et de rejeter le concours de Dieu, voir CONCOURS, on reconnaîtra que I)ieu conserve les cuuses secondes les unes pur les autres, en coopérant à leur action, par exemple la nutrition des vivants : conservalio direcla mediata. S. Thomas, ibid.

.Mais, avant d’agir, il faut exister ; qui conserve aux éléments leur existence.’Suffit-il que le créateur leur ait donné l’être une fois pour toutes, de telle sorte qu’ils se soutiennent ensuite par leur propre vertu, ou bien faut-il que la cause première, en quelque manière, les soutienne par une action continue ? conservalio positiva direcla et immediata. Tel est le point précis du problème.

Preuves scripturaires.


Les premiers âges auraient eu des préoccupations bien scolastiques, si les premiers livres de la Bible apportaient à ce problème une réponse directe et précise. Dieu acheva son œuvre le septième jour, dit la Genèse, u. i, et se reposa,

hasM mot à mot, il cessa de travailler. C’est en apparence la contradictoire de la thèse, et cela donnera précisément plus tard aux exégètes occasion de préciser et de distinguer.

Si les Psaumes insistent sur notre dépendance vis-àvis de Dieu, c’est sa toute-puissance qu’ils affirment, plutôt qu’une action incessante constitutive de notre être. Auferes spiritum eorwnx et déficient ; emittes spiritum tuum et creabuntur. Ps. ciii, 29, 30.

A une époque bien tardive, dans la Sagesse : L’esprit du Seigneur a rempli l’univers, et lui qui contient toutes choses, t’o otjve^ov ~k navra, sait tout ce qui se dit. Sap., i, 7. Et encore : puisque toutes les créatures ne doivent l’être qu’au bon plaisir du Seigneur, « quel être subsisterait, si vous ne le vouliez’.' ou comment serait-il conservé, si vous ne l’appeliez [à l’existence] ?

y, TÔ |Aï] x).J)8sv)1tb CO’J ô : £T/, pr, 0r, ; » Sap., Il, 2(5. Cꝟ. 1s.,

xi.i, 4 : Vocans generationes ab exordio. C’est bien, semble-t-il, une dépendance dans l’existence même.

Pour résumer ce discours, dit l’Ecclésiastique, Dieu est le tout, t’o rcâv èotiv kùt<5{, xi.iii, 29, c’est-à-dire, connue il n’y a pas trace de panthéisme dans ce livre, il est toute la raison d’être de tout ce qui est.

L’idée est plus précise dans saint Paul. Dieu n’est pas loin de nous, àv x-t-tô yàp Ç<o|iev xsù xivoJusOa xi ! liai-I. Act., xvii, 28. Nous sommes en lui, non seulement parce qu’il est partout, mais parce qu’il opère incessamment en nous, aC-rô ; 8180ùc tïai ï^t.v xaï itvot)v xaï -ra 7t « vta, Act., XVII, 20 ; si bien que nous sommes sa progéniture et sa race, roC - ; ’àp xai -Édptév. Act., xvii, -JS. Plus explicite encore : Quoniam ea ipso et per ipsuni et in ipso (gr. ; ’. ; aùvejv) sunt omnia, Rom., XI, 30, où les trois prépositions désignent

plus probablement, ! ’.. la

la cause de leur con* rvation n ultime,

i je nii.ini et nombi de Lalin :

tin voient dan m la triple dépend

d’une même cause, mais la relation des créatun

Plusignificatif, étant donné le but de 1 Lpltn tière, le teste, Col. i. Ii. 17. où le I ilest distii de tout éon ou démiurge créé lui-nu me ou imin - i monde omnia per i/.*<m, i et m i/.i reata tant… sal -.-i r.,

Même doctrine dans l’Epi tre aux ll>'-breux, ave< image souvent reprise par les Pères ei les scolastiq hrist, a qui est attribuée, i, lu rvation aucune, ce qui est dit au Ps. ci, 26, du créateur lui-même, soutient par >., parole l’uni qu’une parole a créi. : a t.j <-.%

3vv2t|iepe kûtoû, i, 3.

Enfin, danle quatrième Évangile. Notre-Seigneui pose la même pensée d’une manière toute conci’Pater usque modo operalui et rgo operor. Joa.. v. 17. Ce ne sont pas les miracles qui -< ; iit I ouvre incess du l’ère. Il s’agit d’une autre action, ordinaire et continuelle.

Le fait d’une action conservatrice incessante, quelle que soit sa nature intime, semble donc a--, z net dans l’Écriture.

A noter de plus ce qui est dit de l’Être propre « le Dieu : A.’; /" «  « ni gui sum. Fxod., ni, 1 i. Cf. Sap., xiii, 1 Is.. xl, 17 ; xi.l, i. Pieu seul est véritablement. I conduit à rechercher dans quelle mesure et [comment l’existence appartient aux créatures. La doctrine d conservation est encore impliquée dans celle de ludion divine dans et par les causes secondes. A moins d’èt : effet conçu comme une contrainte extérieure, le concours de Dieu présuppose la conservation : c’est parce qu. principe in essendo, que Dieu forme avec l’agent lini un seul principe adéquat in opérande Voir i

Doctrine des Pères.


1. /’— Il suffirait de relever chez b.s Pères, et notamment dai : chaînes bibliques les plus répandui précédents, pour suivre la tradition de cette doct : Les théories de Platon sur l’être fini, mêlé d i non-être, sur la matière qui n’est par elle-même qu’un pur déterminable. et celles du néoplatonisme alexandrin devaient favoriser plutôt qu’entraver son développement.

llermus écrit avec allusion assez probable à Hel 3 : « Le nom du Fils de Pieu est grand et immens il supporte, fJaT : a ; îi. l’univers entier.’Ei oùv -asa r, xti’di ; ctà ?&C uloû [toO] 0£oC ^aTT^sra :. r : coxe :  ; xexXpu, £vou ; dit’ocjtoO, xaï -o ovou.a çopoCvTa ; to., toC 0eoO. Sim., IX, xiv. 5. Funk, Patres a/ioit 2e édit., Tubingue, 1901, t. i. p. COI.

Le vieillard qui convertit saint Justin lui parle ain-i : « Autre chose est ce qu’on possède en participation, autre chose la réalite même à laquelle on participe. Or l’âme participe à la vie, puisque [Dieu veut qu’elle vive ; de même elle cessera d’v participer, quand Pieu ne voudra pas qu’elle vive. Car. à la différence de I l’âme n’a pas la vie en propre. » Dial. cum Tryph., 6, /’. (.’.. t. vi. col. 189. « Toutes choses, dit Athénaprore, ont élé ci données, conservées par le Verbe rïv xa’i Siax£XOO|rr ; Tai xa : T-- ; x->aT ;  ;.Tï :. Légat., 10, / t. vi, col. 908. Cf. S. Théophile..4c/ Autol., I. I. n 4. ibid., col. I

Saint Irénée écrit : i Tentes choses qui ont éU | duites ont eu un commencement de leur produclion.it elles demeurent, tant que Dieu veut qu’elles soient et qu’elles demeurent, » Cont. hier., I. 11. c. xxxiv. n. 3, P. G., t. vu. col. 836.

La providence, Clément d’Alexandrie 1