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CONFESSION CHEZ LES SYRIENS ET CHEZ LES ANGLICANS


rant les oraisons, le pénitent fait trois prostrations devant l’autel, et une devant le confesseur, dont il baise les pieds en implorant ses prières. La confession suit immédiatement après ; elle doit être intègre ; le pénitent rend compte de toutes ses actions et de toutes ses pensées. Après que le pénitent a accompli tout ce qui lui avait été enjoint, le prêtre récite sur lui une seconde prière d’absolution, avant qu’il puisse être admis à la communion. Il paraît que dans l’Église abyssine la coutume est de toucher le pénitent avec une brindille d’olivier.

Extraordinaire.

Lorsqu’un apostat ou un pécheur

notoire est de nouveau admis à la communion de l’Église, le prêtre prononce la bénédiction au nom de la Trinité sur un vase rempli d’eau et y verse trois fois du chrême en forme de croix. On lit alors les leçons de l’Écriture. Le prêtre prononce la prière de l’absolution sur le pénitent, bénit de nouveau l’eau et fait sur elle le signe de la croix. Le pénitent est alors déshabillé ; le prêtre l’asperge trois fois en prononçant ces paroles : « Je te lave au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. » Après que le pénitent a repris ses vêtements, le prêtre récite d’autres prières et la formule d’absolution, puis il le renvoie avec ces paroles : « Tu es guéri, suis ton chemin et ne pèche plus. »

IV. Nécessité.

La confession et l’absolution sont spécialement nécessaires à l’article de la mort.

Vansleb, Histoire de l’Église d’Alexandrie, in42, Paris, 1677 ; A. Butler, The ancient coptic Churches, 2 in-8°, Oxford, 1884, t. il, p. 298-300 ; A. de Vlieger, The origin and earty History 0/ the coptic Church, in-12, Lausanne, 1900, p. 58.

V. Ermoni.

VI. CONFESSION CHEZ LES SYRIENS. Le nom syriaque de la confession est : maoûdyonoutho’. J.-S. Assemani, Biblioth. Orient., t. m a, p. 580 ; t. m b, p. 288, 308 ; J.-S. et E.-E. Assemani, Biblioth. apost. vatic. cod. mss. calalogus, Rome, 1757-1759, t. ii, p. 324 ; R. Payne Smith, Thésaurus syriacus, infol., Oxford, 1879, t. i, col. 1551 ; C. Brockelmann, Lericon syriacum, in-8°, Berlin, 1894-1895, p. lii. On ne trouve pas beaucoup de documents sur la confession dans la littérature syriaque primitive. Nous ne pouvons que recueillir les quelques indications qu’elle nous présente.

Aphraate s’étend assez longuement sur la confession.

— 1° Nécessité. — « Celui, dit-il, qui a été frappé par Satan ne doit pas avoir honte de confesser son délit, /, . volé’d-nêbhdt… d-nàoudè’sâkloûthê-h, et de l’abandonner, et de demander la pénitence comme remède. Celui qui rougit de montrer sa plaie, dâ-nhdvêh Soûhnê-h, sera envahi par la gangrène, et tout son corps en souffrira. Celui qui, au contraire, n’a pas honte de montrer sa plaie, sera guéri… Celui qui a été vaincu dans la lutte, n’a qu’un moyen de recouvrer la santé, c’est de dire : « .l’ai péché, » el de demander pénitence. Celui qui rougit, ne peut pas être guéri, parce qu’il ne veut pas montrer ses plaies au médecin, mêtoull d-lo’salie’d-naouda mâhvotê-h l-’osio’, qui a reçu les deux deniers pour guérir tous ceux qui ont été blessés. Vous donc, médecins, qui êtes les disciples de notre grand Médecin, vous ne devez pas refuser le remède à ceux qui ont besoin desoins. Donnez le remède de la pénitence à quiconque vous aura dévoilé sa plaie, mari darnhavêh l-koûn $oûltnê-h ; quant à celui qui rougit de vous faire connaître son infirmité, exhortez-le à ne pas vous la cacher….le vous exhorte de nouveau, ô vous qui avez été blessés ; ne rougissez pas de dire : « Nous « sommes tombés dans la bataille. » Recevez le remède - aucune dépense ; convertissez-vous et vivez, et ne succombe/ pas à la morl.. Vois, mon bien-aimé, combien t excellent que l’homme confesse et abandonne son iniquité… Je m’adrese a vous, ô pénitents ; ne refusez pas de recourir à cet art. qui a été donné pour la santé ; car il est dit dans l’Écriture : Celui qui aura

DICT. DE TIIÉOL. CATIIOL.

confessé el abandonné ses péchés, recevra miséricorde de Dieu. Prov., xxviii, 13. » Graffin et Parisot, Patrologia syriaca, in-4°, Demonst., vii, n. 3, 4, 8, 9. 12, t. i, Paris, 1894, col. 317, 320, 321, 324, 332. - 2° Effet. -Elle a pour effet la rémission des péchés : « Dieu pardonne à celui qui a confessé son délit, man d-maoudêh b-sal ; loûlhê-h sobêql-êh alloho’. » Ibid., n. 14, col. 333. Aphraate cite l’épisode de David et de Nathan, ainsi que II Reg., XII, 13 ; Ps. L, 6 ; Prov., xx, 9 ; Exod., xxxiv, 7 (Num., xiv, 18) ; Num., xiv, 19-20. — 3° Le secret de la confession. — « Lorsqu’il [le pécheur] vous aura dévoilé son iniquité, ne la divulguez pas, [médecins, ] lo’tpharsounê-h, de peur que, à cause de lui, même les innocents soient regardés comme coupables par nos ennemis et ceux qui nous haïssent. » Ibid., n. 4, col. 320. — 4° Le confesseur. — La conduite que doit tenir le confesseur est décrite dans le passage suivant : « Écoutez, 6 vous qui avez les clefs des portes du ciel et qui les ouvrez aux pénitents ; écoutez ce que dit le bienheureux apôtre : Si quelqu’un de vous est coupable d’une faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un espril de douceur, et prenez garde, do peur que l’ous ne soyez aussi tentés. Gal., vi, 1. En effet l’apôtre était saisi de crainte, lorsqu’il les avertissait ; car il dit de lui-même : De peur d’être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres. I Cor., IX, 27. Celui donc d’entre nous qui est coupable de quelque faute, ne le regardez pas comme un ennemi, mais exhortez-le et avertissez-le comme un frère ; car si vous le séparez de vous, il sera frappé par Satan. Il [l’apôtre] dit de nouveau : Nous qui sommes forts, nous devons supporter les faiblesses de ceux qui no le sont pas, Rom., xv, 1 ; et encore : Que le boiteux ne soit pas rejeté, mais plutôt qu’il soit guéri, lleb., XII, 13. » Ibid., n. 11, col. 329, 332.

Dans les œuvres de saint Ephrem je n’ai trouvé qu’un passage qui peut s’appliquer à la confession. Le saint docteur s’exprime ainsi : « Venez donc, pécheurs, prenez les remèdes de la bonté et appliquez-les sur les ulcères des blessures des péchés, manifestez et montrez vos douleurs à notre Médecin bon et sage, qui connaît la manière de guérir les blessures du péché. » Serm., i, n. 9, T.-J. Lamy, Sancti Ephrœmi liymni cl sermones, 3 in-4°, Malines, 1882-1889, t. iii, coi. 17. Le médecin, dont il s’agit ici, est Dieu lui-même.

Sur la pratique de la confession chez les Syrien ?, voir t. i, col. 208-211.

V. Ermoni.

VII. CONFESSION CHEZ LES ANGLICANS. Il y a lieu de distinguer entre la confession générale de tous les péchés, faite en public, et la confession particulière et détaillée faite au prêtre seul.

I. Confession générale.

La litur-ie anglicane prescrit ofliciellement la confession générale aux offices du matin et du soir, et à l’office de la communion. Je citerai le Livre de la prière commune (Prayer book) d’après la traduction française publiée à Londres par la Society for promoting Christian knowledge. Voici la Confession générale que toute l’assemblée doit répéter avec le ministre, tous étant èi genoux, à l’office du matin (morning prayer) et à l’office du soir (evening prayer) : « Père tout-puissant et très miséricordieux, nous nous sommes égarés et éloignés de les sentiers comme des brebis perdues. Nous avons trop suivi les pensées et les désirs de nos propres cieurs. Nous avons transgressé tes saints commandements. Nous n’avons pas fait les choses que nous aurions du faire, el nous avons fait celles que nous n’aurions pas dû faire, et il n’y a rien de sain en nous. Mais toi, ô S. igneUr, aie pitié de nous, misérables pécheurs. Pardonne-, ô Dieu, à ceux qui confessent lem b fautes. Rétablis ceux qui se repentent, selon les promesses proclamées au genre humain en Jésus-Christ Noire-Seigneur. Et pour l’amour de lui,

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