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CLÉMENT VI CLÉMENT vil

céda li ville d’Avignon au pape pour une aomroe il. 80000 florini d’oi 19 juin L34t !. toutefoii lea habitante de la ville mécontente ne reconnurent la louveraineté du pape que bous le régne d Innocent VI.

Le pape Clément VI avait lea raœurt 1 1 lei défauts d’un grand » igni ur. Il était bon, lilx rai, généreux ; il montra l’exemple du courage pendant la grande peste des années 1348 et 1349 ; il tint bon dans la ville d’Avignon au moment où le fléau décimait la population, portant partout des aumi consolations ; plue tard, quand le peuple, un peu partout, s’en [.rit aux juifs de la peste, qu il lea massacrait ou les brûlait Bans pitié, le pape écrivit aux évoques d’excommunier ceux qui les molesteraient. Nulle p irt lea juifs ne furent mieux protégés que dans les terres d’Église. Mais à d’autres égards, le pontificat de Clément VI fut dommageable à l’Église. Meilleur politique et meilleur prince que pontife, il eut bientôt dépensé en constructions, en fêtes luxueuses, le trésor amass par le pape Lienoit XII : il agrandit et lit décorer de peintures le palais di papes ; mie table richement servie, îles réceptions brillantes où 1rs dames étaient admises, une libéralité dégénérant en prodigalité, contrastaient avec les efforts de son prédécesseur pour introduire une certaine réforme. Les besoins d’argent du pape, sa légèreté dans la distribution des grâces l’amenèrent à se réserver un nombre de plus en plus considérable de bénéfices, d’évéchés, d’abbayes. Les plaintes les plus vives se produisirent. En défendant leur clergé et leur peuple contre ces abus, les rois se donnaient pour les protecteurs des vrais intérêts de l’Église. Le roi Pierre d’Aragon demanda à Clément VI de renvoyer les prélats de son royaume qui séjournaient à Avignon et de ne plus conférer de bénéfices dans ses États à des clercs étrangers (1351). En Angleterre, Edouard III avait fait arrêter et chasser du royaume les procureurs venant prendre possession de bénéfices au nom des cardinaux nommés. C’est à l’occasion de ses démêlés avec le roi d’Angleterre sur ce sujet, que Clément VI émit la prétention qui était depuis longtemps à la base de toutes les pratiques de la papauté absolutiste ; c’est qu’il appartient au pape de disposer des prélatures et des bénéfices de toute la chrétienté. Ad romanum pontïficem omnium ecclesiarum, dignitatum, personatum, officiorum cl beneficiorum ecclesiaslicorum plenaria dispositio noscitur pertinere (Il juillet 1344). Vers le milieu du xive siècle, il se produisit une recrudescence d’écrits polémiques contre la papauté’et contre les mœurs de la cour d’Avignon. Clément VI, trop indulgent par caractère pour réprimer les désordres autour de lui, avait du moins la franchise de les reconnaître, et il prit contre les prélats de son entourage la défense des religieux mendiants dont la conduite pendant la peste avait été admirable et qui avaient recueilli de grands biens, objet de jalousie et d’envie.

Don théologien, esprit ouvert et cultivé. Clément VI ne perdait pas de vue les questions théologiques : après la mort de Louis de Bavière, il reçut la soumission de Guillaume Occam et des franciscains fanatiques qui acceptèrent enfin la constitution de Jean XXII : parmi eux l’on mentionne François d’Ercolo. Clément VI condamna les flagellants dont les excès désolaient la chrétienté.

Les grands voyages de découvertes du xive siècle, avaient amené une extension de l’Église à des contrées nouvelles. Le pape Clément VI. à la requête du prince Louis de la Cerda, lui accorda l’investiture de la souveraineté sur les iles des Canaries, avec le titre de prince de Fortunia (vers 1344) ; le prince ne pat se maintenir ; en 1351, Clément donna un évoque aux Canaries en la personne d’un religieux carme, le P. Bernard. Clément VI mourut le’i décembre I Son successeur fut le pape Innocent VI.

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1800, l. vi. p. 688 Dii ai iꝟ. 1871 ;


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-..Die pàpstliehenKollektorien in Deutêchland uàhrend des xirJahrhunært » , Paiierborn. IS’J’i ; ld.. Die papslliclienvnnaten in Deutêchland wàhrend des xiiJainhunderts, l’adertinrn, 11**4 (collection des QueUen und Forschuni/en au » dem Gebiete der GeechiclUe) ; ld.. Die Verwallung der Annaten unter Klemens VI, dan Quartaltchrift, 1902, p. tfi 151 ; J. de Love, Les archives de la Chamhre apostolique au xir" siècl", I" partie, Inventaires. ] Klicrnan. Monu menta Vaticana re » geetat ISohemicas UlustranUa, t. i, Acla Clemenlis VI (ii

H. Hemmf.r.


7. CLÉMENT VII, premier pape d’Avignon pendant le grand schisme, voir Robert de Genève.


8. CLÉMENT VII, pape, successeur d’Adrien VI. élu le 18 novembre 1523, décédé le 25 septembre 1534.

Jules de Médicis était né à Florence en K78, quelques mois après l’assassinat de son père Julien, tué le 26 avril dans l’échauffourée provoquée par la conjuration des Pazzi. La légitimité de sa naissance est douteuse. Quand il dut entrer dans l’Église, son parent Léon X rendit deux décrets contradictoires, l’un pour iui octroyer la dispense nécessaire aux enfants naturels qui veulent recevoir les ordres. Registre de Léon X. n. 2545, l’autre pour déclarer que la dispense n’était pas nécessaire, les parents ayant été unis par un mariage secret. Registre, n. 4998. Son oncle Laurent le Magnifique le lit élever avec ses propres lils. Il devint l’ami, le compagnon de voyage de son cousin le cardinal Jean de Médicis qui fut le pape Léon X et qui lui lit faire une rapide carrière : archevêque de Florence en 1513, cardinal diacre du titre de Sainte-Marie in Dotnnica, plus tard vice-chancelier de l’Église romaine avec le titre cardinalice de Saint-Laurent in Dantaso, gouverneur des légations de Toscane, Cologne et Ha enne. conseiller très écouté de Léon X et d’Adrien VI.il jouissait d’une grande réputation d’homme de gouvernement qu’il devait bientôt perdre, une fois élevé sur le Biège pontifical.

La situation de l’Église romaine était alors particulièrement difficile ; la révolution religieuse bouleversait l’Allemagne et y engendrait le protestantisme, sans que la cour romaine fût préparée à comprendre les causes et les conditions d’une situation si nouvelle ; l’Italie cherchait à maintenir son indépendance que menaçait la prépondérance des Espagnols ; bientôt des causes de révolution religieuse allaient troubler la France et détacher effectivement l’Angleterre de l’obédience romaine. Toutes ces catastrophes ont jeté sur le pontificat de Clément VII une défaveur qui a rejailli sur le jugement des historiens i son égard.

S il y avait chance pour l’Église romaine d’obtenir quelque avantage en Allemagne contre les hérétiques qui allaient bientôt s’appeler les protestants, ce ne pensait être que par une politique d’entente et d’étroite