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CONI ESSION DU l kli XIII’SIECLE


c|inla c. llgatolre

i, Lyon, I668 1. vil, p. 848. I i » ur li Kirl de partir du « m’I urain, op <t,

0. Voir col. 800-901.

i I. ;., :, ,

de f< mmi >, la direction spirituelle appartenait naJan li .i i abbeaæ et la direction n’allait guère aani la

i Au ir siècle, aainl Donat de Besançon île, prescrit aux religieuses de Joussan de : plusieura fois par jour < leur mère ipirituelle » la confession de leurs fautes, al < t - ne rien lui cacher de leurs actes ni même de leurs pensées. Matri tpirittsali nihil occultetur, quia tlatutum ut hoc " temetiê /’« tribus, ut detur confetiio antê mentant, sive ante lectulorum introitum, aut quandocumque fuerit facile, quia confettio psenitentite de morte libérât. Ergo nec ipta parvaa confettione tunt negligenda cogitata, etc. Ilegulæ ad virgines, c. izill, /’. L., t. i.xxxwi. col. 282. Il est difficile de se prononcer sur le i lire de cette confession. M.iis l’auteur lui attribue au moins une vertu rémissive : quia confe$$io psenitentUe de morte libéral. Et « c’est un fait remarquable, ’lit un critique, que dans toutes ces règles si minutieuses données aux religieuses pour tous les détails de la vie de communauté, il n’y en a pas d’autre concernant l’aveu des péchés t. Laurain. op. cit., p. 7.

Ce que le biographe de sainte l’are raconte de son héroïne donne également l’impression que les religieuses devaient se confesser à leur mère. On nous signale des religieuses fugitives qui reconnaissent leurs fautes et s’en confessant à l’abbesse : confusæ ergu ulpas agnoscunt matrique reversa per confessionem tradunt. L’hagiographe parle ensuite de deux religieuses qui taisaient de mauvaises conlessions : « C’était la coutume, dit-il, que chacune des sœurs purifiât son âme trois tois par jour par la confession et qu’un aveu plein de piété purifiât l’âme de toute rouille que la fragilité lui avait fait contracter. Et c’est pourquoi le démon lit tomber l’âme de ces filles à ce degré- de chute qu’elles ne fissent aucune confession sincère, soit à l’égard des péchés qu’elles avaient commis étant dans le monde, soit pour ceux que cause la fragilité quotidienne en pensée, en parole ou en action, afin qu’aucune confession sincère ne les rendit de nouveau à leur pureté par la rémission de la pénitence. » L’abbesse les exhorte instamment à révéler leur crime par la confession à l’heure suprême. Leur cu-ur reste endurci. Des démons leur apparaissent et les remplissent d’effroi. L’abbesse saisit cette circonstance pour renouveler ses exhortations : ut per confessionempandant vitia et sacri corporis communione roborentur. Vains efforts : les religieuses meurent dans l’impénitence finale. Jonas, Vita S. Burgundofaræ, c. ix, De delinquentium correplione et damnatiotie fugitivarum, P. L., t. i.xxxvii, col. 1078. L’auteur ne marque pas expressément que dans tout cela l’abbesse remplissait le rôle de confesseur. Mais c’est bien le sens obvie que présente son récit. Et en tout cas, il ne dit pas un mot qui insinue que le prêtre dût intervenir dans la confession des religieuses coupables.

Que la direction des religieuses ait abouti parfois à des confessions abusives, c’est ce qu’atteste le pape Innocent III. En 1210, il adressait aux évêques de Valence et de Iîurgos et à l’abbé de Morimond une lettre fort sévère touchant la conduite des abbesses cisterciennes qui entendaient les confessions de leurs religieuses : i))sana>ique confessiones criminalium audiunt, et prêchaient publiquement. Le pontife s’étonne de ces audaces, de quibus niiramur non modicum ; il déclare que c’est là une pratique inouïe et absurde, absonum et absurdum, et donne des ordres pour en empêcher la continuation. « La sainte Vierge, ajouta-t-il, était bien supérieure aux apôtres, et cependant, ce

i elle, maia à eux, que le Seigneur

du royaume des deux. » Régala, I. Xlil,

epist. CLXZXVU, P. L., t. envi, col. 3ÔU. Voir t. I,

En laissant de côté les excès proprement diti lutions abusives, on peut se demander si la

i d< i dia< i la Iques et n

avait, dans l’esprit des auteurdu haut moyen âge qui en étaient partisans, un cara cramentel. En

général, ces écrivains reconnaissent qui le prêtres ont seuls proprement le | les péchés, et ils auraient eu quelque peine â définir le caractère de la confession faite à des laïques ou à .1 - clercs inférieurs. Il semble cependant que saint Thomas, qui les représente au xiue siècle, exprima

i bien leur sentiment quand il décide que confession est quodammodo %acranientalit.Sum.thj III’suppl., q. viii, a. 2, ad 1-’. Voir t. i. col. l v j Obligati m de n. — Nous avons vu que

bs ordres religieux étaient leapôtres de la confession. L disciples de saint Colomban, en particulier, recommandaient dans leurs prédications les medicameiita pamitentise. Le concile de Chalon de 647-649 se fiit leur écho en déclarant que la pénitence précédée de la confession faite aux prêtres est utile à tous les homn De ptenitentia vero peccatorum, qux est medela animx, utilem omnibus hominibuM esse censemus, et tu

tenlibut a tacerdotibut data conf. tur ptmitentia uuirersitat sacerdotum non tendre. Can. 8, Haassen, Concilia meroring., f

Sous Charlemagne, Alcuin se scandalise de la conduite des fidèles du midi qui refusent de se conl aux prêtres : dicitur vero neminem ex laicis velle fessionem tacerdotibut dore, Epist., cxii, P. L., t. c, col. 337, et il essaie d’établir par l’Ecriture la nécessité de la confession. Après avoir cité les textes de -Matthieu, où le Sauveur confère à saint Pierre, ainsi qu’aux autres apôtres, le pouvoir de lier et de délier, il fait l’observation suivante : « Qu’est-ce que le pouvoir sacerdotal pourra délier, s’il ne connaît pas les liens qui enchaînent le pécheur ? Les médecins ne pourront plus rien faire le jour où les malades refuseront de montrer leurs blessures. » Il rappelle ensuite la guérison du lépreux, la résurrection de Lazare, le texte de saint Jacques : Confitemini alterutrum peccala vestra. « Pourquoi, observe-t-il, le Christ, après avoir guéri le lépreux, lui a-t-il ordonné d’aller se montrer aux prêtres ? Pourquoi, après avoir ressuscité Lazare, a-t-il laissé à ses apôtres le soin de le délier ? Et le mot alterutrum de saint Jacques ne prouve-t-il pas que l’homme doit s’adresser à l’homme, le coupable au juge, le malade au médecin ? » Il fait même appel à une série d’autres textes d ? l’Ancien Testament, dont la force probante est plus ou moins contestable. Ibid., col. 337-340.

Le IIe concile de Chalon (813) résume la théorie d’Alcuin dans le canon suivant : * Il y en a qui disent que l’on doit confesser ses péchés seulement à Pieu. d’autres sont d’avis qu’on doit les conlesser aux pr Ces deux confessions se font avec fruit dans I 1 g Nous devons nous conlesser d’une part à Dieu, qui remet les péchés selon la parole de David : Delictum meum cognitut » tibi feci, etc. Mais nous devons aussi, conformément au précepte de l’apôtre, confesser nos péchés les uns aux autres afin d’être sauvés. Chacune de ces deux confessions a son utilité propre. Lune purifie, l’autre indique comment on obtient cette purification : confessio itaque quse Deo fit purgai p ecca t a, ea vero qust sacerdoti fit. docet qualiter ipsa pu tur peccala. » Can. 33, Mansi, ConciL, t. xiv, col. 100. Cf. Théodulphe d’Orléans, CapituL, 30, P. J… t. Cf, col. 201. Ce canon a passé dans les collections de liurchard et de Cratien, niais avec des variantes interprétatives plus ou moins justifiées. Du reste, l’oi