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CONCUBINAGE — I PISCENi

deUguori, Borne bj. tr, XVI, 16, De petnil,

itrn nlo, c. iii, ii. 38, déclare <|u<- cette dot trio ufflsammi m probable. J l « ^ t - pn aumer en effet qu’on catholique, pour peu qu’il garde quelque lucidité prit, veut éviter < toul i<ri la damnation. En outre, 1m

ni faits pour les hommi s, el « luis li de nécessité extrême, on i" ut, s, ion l enseignement commun, agir en appuyant sur des présomptions a minimes ; l’honneur dû au sacrement est sauvegardé par la condition apposée & la formule d’absolution, et in même temps on pourvoit au salut du prochain.

8. Alphonse de Llguorl, Théologie morali », . m. De sexto et nono prmeepto, Rome apostolicuê, tr. ult., p, i, a. 1-7, i 1832 ; Noël Alexandre, ]> peceaUs, e. vi, Dr luxuria ; Diiluait, MoraHe, dlss. vi, a. !. Appendlx il ; Ptsrraris, Prompta bibttotheca, v Absolutlo, a.’2, n. il ; Luxuria, d. 7 ; Cours alphabétique de droit canon, v Concubinage ihehmkulii, Theol. morali » , tr. DI, c. iii, 5° édlt., p. -M’1 ; Daj Tractatus <i<- cætitate et luxuria, Ih’.ik, [I. " : Kirchenlea Ucon, 2- édit., t. iii, col. B42-84B

B. DOl HAGARAY.

    1. CONCUPISCENCE##


CONCUPISCENCE. - I. Fondements psychologiques. II. Ce qu’est 1° concupiscence. III. État de la question. IV. La concupiscence et le péché originel. V. La concupiscence et le péché actuel, VI. La concupiscence est naturelle à l’homme. VII. La concupiscence et le Christ et Marie.

I. Fondements psychologiques.

L’homme est un être complexe, composé de multiples éléments de l’ordre corporel ou spirituel et doué de nombreux pouvoirs ou facultés. Il doit régner une convenable harmonie parmi ces éléments et facultés. In des obstacles à l’harmonie intime humaine est la concupiscence. Les facultés supérieures de l’homme peuvent être réparties en deux classes : les unes sont perceptives ou de représentation : par elles l’homme connaît ; les autres sont affectives ou d’appétition : par elles l’homme aime ou hait. Par les premières, nous attirons les objets à nous, nous les appréhendons, nous nous assimilons à eux ; par les secondes, nous nous portons vers les objets aimés ou nous nous éloignons des objets haïs. Il nait donc, par le fait de notre activité, une foule de mouvements dont nous sommes les termes ou les points de départ, les buts ou les agents : mouvements qui s’engendrent les uns les autres et doivent être coordonnés et subordonnés les uns aux autres, solidaires entre eux.

1° Coordonnés sont les mouvements de perception et d’appétition. Il faut connaître pour aimer ou haïr. Sans doute, c’est la chose extérieure que l’on connaît, mais c’est dans son image produite par la perception qu’elle apparaît et qu’elle attire ou repousse. L’image représentative est la condition indispensable, le moyen dans lequel et par lequel la chose bonne ou la chose mauvaise attire ou repousse l’homme. Elle n’est pas seulement une condition, elle est un agent et un excitant spontané : dés qu’une chose apparaît dans la perception, elle éveille l’activité appétitive. Celui qui perçoit ne reste pas indifférent à ce qu’il a perçu : il y voit du bien ou du mal et, par suite, éprouve de l’attirance ou de la répulsion. Les deux claviers de la perception et de l’appétition sont accouplés : qui touche le premier fait vibrer le second. De cette coordination il suit que, dès qu’un objet sensible est perçu par les sens de l’homme, immédiatement l’impression continue son ondulation originelle et se prolonge jusque dans l’appétit sensible ; celui-ci est aussitôt excité, un mouvement fatal naît en lui qui porte vers l’objet perçu ou en écarte.

2° Nous avons parlé d’appétit et de perception sensibles : c’est qu’il existe aussi dans l’homme une perception et un appétit spirituels, intelligence et volonté, facultés supérieures auxquelles les autres doivent être subordonnées. En effet, l’intelligence et la volonté dépassent les sens et l’appétit sensible ; elles doivent prévaloir sur ceux-ci, et les sens bien ordonnés ne servent

qu’a alimenter l’esprit ; l’appétit sensible rom-ct ne

art qu’a seconder la volonté dani

morales ; mail Inversement la ; < i I l’appétit

blet précédent la perception et l’appétit immaté-NihU est "i intelleetu. fuerit m

i Enfermée au fond de l’être, derrière la matière comme derrière l< murs <l une prison, l’intell peut rien percevoir d’abord qui ne lui ail et enseigné par les iens, el comme la volonté, appétit rationnel. est conditionnée par l’intelligence, il s’ensuit que la voie né© taire aux obji urs pour atteindre

l’intelligence et émouvoir la volonté, est la perception externe. Celle-ci est donc une sorte de carrefour d’où partent deux grandi

du dehors. la premb re route mène a l’appétit ible. lies qu’an objet a intéressé la connaissance sensible, il est présenté par celle-ci à l’appétit qui aussitôt s’émeut en sa présence et nourrit à son endroit des élans d’amour ou des désirs de conquête, ou bien éprouve des ressauts <l<- haine ou des d> sseins de fuite ou de combat. C’est la passion bonne ou mauvaise (concupiscence ; provoqué-, - naturellement par la présence de l’objet. Mais concurremment, par I autre voie, la ception sensible va. suivant les étapes connues de-, chologues et qui s’appellent le tensorium commune, l’imagination, la mémoire, l’estimative ou l’instinct, renseigner l’intelligence et par elle la volonti.En nu temps que la chaleur monte au fover de l’appétit sensible, la lumière irradie l’intelligence. La volonté i atteinte qu’ensuite. On voit par là que, si lea deux r. qui mènent de la perception sensible à l’appétit sensible et à l’appétit intellectuel sont elles ne sont pas également courtes ; le premier appétit est ému avant le second, l’inférieur est touché avant le supérieur : fait grave et duquel découlent la possibilité de la concupiscence et la plupart c : lies.

3° Un troisième fait s’ajoute à la coordination et à la subordination des facultés pour expliquer la concupiscence : c’est leur solidarité. Les facultés sont distinctes entre elles, mais soudées à une même substance, alimentées par une même âme. Elles sont des pouvoirs différents d’une même activité essentielle. Comme inlluent les unes sur les autres les diverses sources jaillies d’une même nappe souterraine, comme la matière colorante versée dans l’une va souvent par les entrailles de la terre porter sa teinte aux autres, comme l’épuisement de l’une fait baisser ou même disparaître l’eau des autres, ainsi les événements qui se passent dans une faculté de l’âme retentissent dans la vie des autres ; les vibrations de l’une font vibrer l’autre ; quand l’une s’hyperesthésie et absorbe une quantité excessive de sève, l’âme appauvrie refuse la sève nécessaire aux autres qui. tant que dure la crise, s’anémient, s’anesthésient ou sont paralysées. Cette solidarité relie l’appétit sensible à l’appétit rationnel et fait retentir dans l’un les émotions, les décisions, les passions de l’autre.

II. Ce qu’est la concupiscence. — Il est temps de délinir la concupiscence. Cette expression, comme presque tous les mots humains, a plusieurs sens. — 1° Il y a le sens étymologique. Venant de concupiteere, la concupiscence est tout mouvement de désir, toute aspiration, bonne ou mauvaise, charnelle ou spirituelle. Ainsi saint Paul attribue la concupiscence à l’esprit contre la chair et à la chair contre l’esprit : l’un bonne et l’autre immorale, l’une est immatérielle et l’autre charnelle. Caro cnim concupiscit advenu » sjiiritum, tpiritu » autem advenue cornent. Cal… 17. L’Écriture sainte fournit des textes nombreux qui montrent qu’elle prend souvent la concupiscence pour tout désir, toute appétition. Tantôt, il s’agit d’un désir corporel et de la partie sensitive, comme celui de la nourriture, Sap., xvi. 3 ; I Pet., ii, 2, désir honnête ; tantôt la concupiscence est un désir corporel immodéré