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CLÉMENT III — CLÉMENT IV


du pape Alexandre III, Clément m pril les Juifs sous u protection. Jaffé, n. 1<>Ô77.

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s. ur la papauté, Paris, MM, p. 42.

II. Ili mmiii.


4. CLÉMENT IV, pape, successeur d’Urbain IV. élu le."> février 1265, décédé le 29 novembre 1268.

Gui Le Gros était né à Saint-Gilles su.’le Rhône. Pottliast, n. 19750. Il lit carrière d’abord à l’.iris, où il devint avocat et conseiller du roi Louis IX. S’étant marié, il eut deui filles. Mabille et Cécile, dont l’une entra plus tard dans le cloître et l’autre lit un modeste mariage. Après la raorl de sa femme, Gui Le Gros entra dans le clergé (vers 1247) ; ses connaissances juridiques, son aptitude aux affaires et ses vertus lui firent parcourir rapidement les degrés de la carrière ecclésiastique ; évéque du Puj en 1250 ou 1257, archevêque de Narbonne en 1259, il fut créé cardinal-évêque de Sabine en 1202 par Urbain IV. C’est en cette qualité qu’il remplit diverses missions et notamment celle de légat pontifical en Angleterre, où îles troubles étaient nés du conllit entre le roi Henri et le comte Simon de Montfort. Il revenait d’Angleterre lorsqu’il apprit qu’après la mort d’Urbain IV, 2 octobre 1261, le conclave réuni à Pérouse lavait élu à l’unanimité. Son assentiment à l’élection étant du ï> février 1265, c’est de ce jour que l’on date son élévation au souverain pontilicat.

Clément IV héritait de ses prédécesseurs une politique dont les grandes lignes avaient été tracées ne varietur par Innocent IV et qui comportait une lutte sans trêve contre la descendance de l’empereur d’Allemagne, Frédéric II. Celle-ci était représentée par Manliecl. lils naturel de Frédéric II. qui avait pris pour lui la couronne de Sicile, promettant de la transmettre à Conradin, petit-fils légitime de Frédéric, mais à qui son jeune âge ne permettait pas de prendre en main la lutte contre le pape et les soins du gouvernement. Du fait de ce conllit déchaîné parla politique d’Innocent IV, il existait une terrible anarchie en Allemagne, où se déroulaient les scènes du grand interrègne, et en Italie où aucun des partis, guelfe ou gibelin, ne parvenait à l’emporter. C’est avec peine que Clément IV put traverser le nord de l’Italie et venir à l’érouse rejoindre le sacré-collège après son élection. Il maintint l’offre que son prédécesseur avait faite de la couronne de Sicile à Charles d’Anjou, le plus jeune frère du roi Louis IX. Dès l’arrivée de Charles à Rome, où le pape l’avait désigné pour remplir quelque temps la dignité sénatoriale, Clément IV put comprendre que ce prince, capable, mais autoritaire, ambitieux, violent et avide, serait un voisin plus dangereux que Manfred. Il paraît avoir soupçonné l’intérêt qu’il y aurait à s’entendre avec ce prince dont la présence sur le trône de Sicile suffisait à garantir le saint-siège contre la prédominance de l’Allemagne en Italie, Potthast, n. 19552 sq. ; Jordan, Registres de Clément IV, p. 371, n. 1015, note 2. Mus le prompt succès de Charles d’Anjou, qui délit et tua Manfred à la bataille de Bénévent (27 février 1266. coupa court à ces velléités.

Charles, qui venait de se conquérir un royaume, se garda bien île rouvrir au pape le chemin de la ville de Home : il se contenta d’exécuter ses engagements en se démettant de la dignité sénatoriale. Mais Clément, accouru de Pérouse à Vitcrbe, ne put recouvrer la seigneurie temporelle de Rome dont la présence d’un iteur hostile au clergé, Henri de Caslille, ferma toujours les portes au pape Clément IV.

I m. ne nt despotique de Charles d’Anjou’lils m jeune Conradin '>

Agi di n i/.- ans, il passa d Allemagne en Italie sans se ! iyer par l’anathème de Clément IV < 1 H novembn 121 Vérone, Pavie, >t -oui. -nu par les

Pisans, les Siennois, marcha tur Rome ou il fut reçu en triomphe. Une partie de la Sicili sa faveur. Mus tout lei méconti ni autour de

lui ne formaient p.is un tolide. Vaincu par

esd Anjou a Tagliai i - i fut pour suivi, arrêté, livré < Charles qui le lit transporter à Naples, juger sommairement et exécuter sur une place de la ville (29 octobre 1268). Clément IV. qui a-.

.souvent exhorte Charles d’Anjou a la sagesse, a la clé—

menée et i la justice, Potthast, n. 19602 20000, n’eut certainement aucune part à la tragédie qui terminait la destinée des Rohenstaufen. Il n’eut probablement même pas connaissance préalable de l’ei tion, loin de l’approuver, el déplora sm èremenl

— de la répressio i sauvage qui sévit dans tout le royaume.

Ln Allemagne, deux candidats au trône impérial étaient en présence : Alphonse de Castille et Richard de i nouailles.qui Drent plaider leui al IV.

Malgré la désolation de l’empire durant un si long interrègne, le pape, en trois années de pontifical put rien décider ; mais il revendiqua pour le saint* le droit de décider du choix de l’empereur. L’affaiblissement de l’empire était une garantie de la prépondérance du Paint-Siège dans les ail. lices de l’Lurope.

Sur plusieurs points Clément IV esquissa les traits d’une réforme désirable. Sa conduite n’ollre pas une trace de népotisme : il écrit à son neveu Pierre Le Gros de Saint-Gilles pour lui faire défi use, ainsi qu’à ses autres parents, de venir le trouver en Italie et il promet à sa nièce une modeste somme de trois cents livres tournois au cas où elle ferait un mariage proportionné à sa condition, sans chercher dans la dignité de son oncle un moyen de s’élever. Potthast. n. 19051. Il met fin à un scandale qu’avaient toléré quatre pontifes, en sommant le comte Philippe de Savoie. élu depuis vingt-six ans à l’archevêché de Lyon, et qui n’avait point encore reçu les ordres sacrés, de quitter enfin « la bifurcation des chemins » où il s’arrête depuis si longtemps et de « remplir sa charge de prélat ou de cesser de se jouer de l’Église de Lyon i. Potthast, n. 11*998. Il révoque des privilèges exorbitants, arrachés à ses prédécesseurs à la faveur de leur i surebage d’occupation » , ou d’.iuthenticité douteuse : tel le privilège accorde par Urbain IV au comte de Bar de ne pouvoir en aucxii cas être frappé de peines ecclésiastiques par l’évêque de Verdun son suzerain. Jordan. Registres de Clément IV, p. 79.

Mais par ailleurs Clément IV suit le courant qui entraîne les papes depuis longtemps dans la voie de la centralisation à outrance et du développement sans contrepoids de la puissance pontificale. C’est ainsi qu’il I par là étend l’usage déjà introduit par ses prédécesseurs de réserver au pape la nomination à tous les bénéfices « vacants en cour de Rome » . c’est-à-dire les bénélices dont les titulaires mouraient dans le lieu de résidence de la cour romaine. Registres, n. 212 ; Potthast. n. 19 1 Roger Hacon se plaint à Clément que dans une pareille Église le droit canon prenne la place de la Idéologie et que sa connaissance soit plus né© ssaire aux clercs que l’étude des Livres saints. Les levées d argent dans les Églises particulières provoquent des scènes pénibles. Clément se plaint des injures « vomii sence par les députes de l’Église de Reims qui étaient venus lui apporter les représentations de la province. Potthast, n. 20133.

Clément IV mourut un mois après Conradin, le