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de celui-ci le ctjvoôoç lv8r, jj.oj(ra. C’est dans un <tjvoîoç tySTHioûffct que l’archevêque Nectaire trancha le débat entre Agapius et Gabadius au sujet de l'épiscopat de Bostra en Arabie ; que saint Jean Chrysostome déposa Gérontius, évêque de Nicomédie de Bythinie, et qu’il examina les plaintes et accusations formulées par plusieurs collègues contre Antoine, évêque d'Épliè3e. Ces assemblées se composaient d'évéques à l’exclusion des laïques, ainsi qu’il résulte du tableau détaillé qu’en trace Palladius, Dialog. de vita Chrysos., c. xiii, xiv, P. G., t. xlvii, col. 47 sq. ; en outre, elles ne s’occupaient que de choses ressortissant au for ecclésiastique ; elles étaient donc des conciles au sens propre du nom, et l’on aurait tort de les confondre avec les conciles royaux ou mixtes au sens premier, dont il a été parlé plus haut. Cf. Benoit XIV, 1. I, c. i, n. 3 ; Funk, op. cit., t. r, p. 275 :.1. Pargoire, L'Église byzantine de 527 à S’il, Paris, 1905, p. 55.

IV. Conciles œcuméniques, notion. — Un concile œcuménique ou universel est l’assemblée solennelle des évêques de tout l’univers, réunis à l’appel et sous l’autorité et la présidence du pontife romain pour délibérer et légiférer en commun sur les choses qui intéressent la chrétienté entière. On l’appelle aussi parfois général ou plrnier ; mais les deux premiers qualificatifs sont préférables, comme plus clairs et d’une application plus exclusive. Et il n’y a pas lieu de distinguer ici entre œcuménicité et universalité. Quelques-uns l’ont essayé : insistant plus que de raison sur le sens étymologique du premier mot, ils oudraient réserver le nom d'œcuméniques et l’appliquer toujours aux conciles auxquels toutes les provinces ecclésiastiques participent effectivement, et cela abstraction faite de la présence et de la coopération du pape. C’est sacrifier l'élément formel du concile œcuménique à son côté extérieur et matériel, c’est oublier la puissance souveraine dont il doit être investi, pour ne penser qu’au nombre et à la variété de ses membres. Il est vrai que, pour être œcuménique sans restriction aucune, il doit l'être à la fois par sa convocation, sa célébration et la plénitude du pouvoir ; mais en tout cas, selon l’appréciation et la terminologie traditionnelles, un concile n’est œcuménique, comme il n’est universel, que s’il est la représentation juridique, l’organe autorisé de toute l'Église ; or, il ne saurait être tel qu’avec le pape, puisque sans lui il ne sera jamais qu’un corps acéphale ; et par contre, l’intervention du chef suprême su (lira souvent pour suppléer ce qui pourrait manquer d’ailleurs à l'œcuménicité, parce qu’elle garantira l’autorité absolue et universelle des décisions. Lie là vient que certains conciles sont considérés comme œcuménique » pour une partie seulement de leurs décrets, le concours ou l’approbation du saint-siège ayant manqué pour le reste. Nous avons un exemple célèbre dans le concile de Clialcédoine, dont le 28e canon est i - uliic, parce qu’il fut voté contre le gré des légats il uni Léon et que celui-ci refusa de le ratifier, lit parmi ceux que tout le monde, théologiens etcanonistes, s’accorde à regarder comme œcuméniques, il en est deux, le II et le Ve de la série, qui ne l'étaient point en eux-mêmes, du fait de leur convocation et de leur célébration, et qui ne le sont donc devenus que grâce à la ratification subséquente et supplétive du pape : au I" concile de Constantinople il n’y eut d’invités et de présents que les évoques orientaux ; quant au IIe, le pontife romain, bien que prié de s’y trouver, préféra 'abstenir complètement. Mais postérieurement Rome se i a la formule du symbole complétée contre les pneumatomaques en 381, et à la condamnation des . prononcée en 553. Depuis lors ces décisions conciliaires ont été tenues et sont en réalité dé- I Cillions de II. y lise universelle ; les conciles dont elles ni pi imitivement sont, de ce chef et dans ce sens, mis au r.n unies œcuméniques. Encore faul-ll |

DI< l. DE TIIÉOL. CATIIOL.

observer que l'œcuménicité du concile de 381 est, comme la ratification papale, restreinte au décret dogmatique, à l’exclusion de la disposition attribuant au siège patriarcal de Constantinople le premier rang après celui de Borne. Cf. Mazzella, De religione et Ecclesia, p. 796 sq. ; Wernz, loc. cit., p. 1061.

Un concile est œcuménique du chef de sa convocation quand tous les évêques du monde catholique y ont été officiellement appelés. Pour qu’il le soit aussi du chef de sa célébration, il faut, tout d’abord et sans parler de la liberté et de la régularité des débats, que cet appel ait été entendu et qu’on s’y soit rendu de partout. Mais comme il est manifestement impossible que beaucoup d’evêques ne soient pas empêchés, il est clair que l'œcuménicité ne saurait être subordonnée à la participation effective de tous ou de presque tous. 11 n’est pas même requis que le chiffre des présents l’emporte sur celui des absents ; l’histoire de plusieurs conciles incontestablement œcuméniques, celle, par exemple, du concile de Trente, est là pour le prouver. Quel nombre de présences sera donc nécessaire et suffira ? Ni la raison théologique ni les textes du droit ne fournissent sur ce point une réponse catégorique et uniformément applicable. Voici du moins une indication générale : après la convocation universelle, il faudra à la réunion des évêques ou des prélats de divers pays en telle quantité et telle variété qu’on puisse, eu égard aux circonstances, dire avec vérité et moralement parlant que l’ensemble constitue bien une représentation de l'Église entière. En cas de doute sérieux sur l'œcuménicité de tel ou tel concile, il appartient à l'Église elle-même de trancher péremptoirement cette question de fait dogmatique. Sa déclaration ne vise évidemment pas à créer l'œcuménicité de convocation ou de célébration là où elle aurait fait défaut ; mais elle la constate authentiquement et infailliblement, si elle existe ; elle peut, en outre, s’il en est besoin, produire l'œcuménicité d’autorité, l’universalité de force obligatoire.

V. Composition des conciles œcuméniques.

1° De droit divin et ordinaire, doivent être convoqués tous les évêques (archevêques, primats, patriarches) ayant juridiction actuelle sur un diocèse déterminé ; la raison en est que ce sont surtout ces évêques qui, comme successeurs des apôtres, constituent avec le souverain pontife l’Eglise enseignante et dirigeante, dépositaire à la fois de l’autorité suprême et de l’infaillibilité doctrinale. Il est naturel et convenable, mais nullement obligatoire, de convoquer les évêques titulaires, vicaires apostoliques ou non ; une fois convoqués et admis, ils ont voix délibérative aussi bien que les autres. On a vu plus haut jusqu'à quel point leur concours effectif est indispensable au caractère œcuménique de l’assemblée. L’histoire des conciles des neuf premiers siècles nous apprend qu’alors les métropolitains seuls étaient directement convoqués, avec charge pour eux d’amener un certain nombre de leurs sullragants. Par-dessus tout on regardait la présence des patriarches ou du moins une représentation de chaque patriarcat comme nécessaire. De fait, durant cette période, à cause de la longueur et des difficultés du voyage à accomplir, le patriarcat d’Occident ne fut généralement représenté que par les légats du pape. — 2° Aujourd’hui, par privilège et en vertu de la coutume, sont également convoqués et ont droit de vote : 1. les cardinaux, ne fussentils que prêtres ou diacres ; 2. les abbés et aulres prélats réguliers ayant juridiction quasi-épiscopale avec territoire séparé ; 3. les abbés g néraux de monastères groupés en congrégations et les supérieurs généraux d’ordres. Telles sont les diverses catégories de membres qu'à notre époque encore on a vu siéger comme autorités au concile du Vatican. Sont exclus les simples abbés de monastères isolés et les supérieurs généraux

III. - SI