Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.djvu/246

Cette page n’a pas encore été corrigée

469 COMMUNION DES SAINTS (MONUM. DE L’ANTIQUITÉ CHRÉT.

470

scription de 363 dit : (Tw)us spiritus a carne recedens (est sociatujs sanctis pro meritis et opéra tanta (ope ribus tantis))£, et parce que deum timuisti. semper

quiescis secura. Jbid., t. i, p. 88, n. 159. Un autre texte de 382 porte : semper celestia qu^rens optima

SERVATRIX LEGIS FIDEIQUE [ MAGISTRA ET DEDIT EGREGIAM SANCTIS PER S/ECULA MENTEM INDE PER EX1MIOS PARADISI [ REGNAT ODORES TEMPORE CONTINUO… Ibid., t. I, p. 141,

n. 317. L’absence de tout péché personnel fait que les enfants qui meurent, montent aussitôt au ciel, ainsi que l’attestent l’inscription d’Eusebius, voir col. 468, et la suivante : Artemia…iNF(ans).. | innocens sur[ito ad C/ELEST(ia|regr)NA transiv(î<). Kraus, Christl. Inschriften, t. i, p. 140, n. 287. Saint Damase est convaincu que sa sœur Irène est reçue sans retard au ciel à cause de la vie sainte et juste qu’elle a menée sur la terre : quam sibi cwni raperet melior tune regia cseli, non timui mortem, cœlos quod libéra adiret. Ihm, op. cit., p. 15, n. 10. Quant aux martyrs, on était persuadé dès la plus haute antiquité que la qualité de martyr suffisait pour participer tout de suite à la bienheureuse éternité. Ce que disent à ce sujet saint Clément de Rome, saint Polycarpe, saint Irénée, Clément d’Alexandrie et saint Cyprien, voir Wilpert, Die Malereien, p. 481, est répété très clairement sur les monuments, par exemple, dans l’inscription de la martyre Zosima (f275) dont on assure : …exaudita cito fruitu(>* modo lumine cœli), zosime sancta soror…, Bullett., 1866, p. 47, 48 ; Marucchi, Eléments, t. ii, p. 424 ; dans différentes inscriptions composées par saint Damase en l’honneur des martyrs Félix et Adaucus, Ihm, op. cit., p. 11, n. 7, Felicissime et Agapit, ibid., p. 29, n. 23, du diacre Redemptus, ibid., p. 28, n. 21 ; plus tard encore dans l’éloge funèbre de saint Hilaire d’Arles : …rapu(/)t

C.(xlesti) REGNA…GARNIS SPOLIUM LIQUIT A(d) ASTRA VO-LANS |…NECMIUUM SI POST H.EC MERU1T TUA LIMINA CURE

(Christe) angelicasque domos intravitetaurea régna. Le Blant, Inscript, chrétiennes, t. ii, p. 253, n. 516. La mort pour la foi obtenait en récompense « aux martyrs vainqueurs la couronne du Christ, parce qu’ils ont triomphé des armes du malin » . Corpus inscript, la t., t. viii, n. 8631. Aussi ceux qui leur dédient des monuments « prennent-ils soin de mentionner le martyre et aiment-ils à parler de la gloire et du bonheur dont jouit auprès de Dieu leur intercesseur, cher au Christ, honoré par le Maître de la lumière et de la justice » . Corpus inscript. lat., t. viii, n. 12130 ; Rabeau, op. cit., p. 17.

4° Nous apprenons aussi comment les saints sont reçus en ce séjour. Après avoir triomphé sur la terre, contempto, superato principe mundi, Ihm, op. cit., p. 47, 50, ils montent au ciel. Une peinture très curieuse du iv c siècle, récemment découverte par Wilpert, Die Malereien, p. 484 sq., et pl. 153, nous lait voir les deux martyrs Marc et Marcellien montant l’échelle qui aboutit au Christ et au ciel. En quittant la terre, ils écrasent la tête du serpent : image de la victoire remportée dans leur martyre sur l’ennemi du genre humain. Cf. Passio sancta Perpeluæ, édit. Franchi de’Cavalieri, p. 110 sq. A leur arrivée ils sont reçus avec joie par les autres bienheureux et admis dans l’Église du ciel. L’inscription déjà citée de la martyre Zosima décrit en paroles affectueuses l’accueil qu’ils reçoivent : Iam|qle vihet i.t socios sanc((i certaminis omnes) laktatirqik vidions i

(ntes sintere circum)

M1RAHTURQUE PATRES TAN(7 « rirtitte pui’llam) QUAM SUO

DE numéro cvPiE(ntes esse vicissirn) [ certatimque te-KESTKTQv (eamplectuntur ovantes). Bullelt, 1866, p. 47. Les martyrs, en particulier, ces saints par excellence de la primitive Eglise, sont acclamés par le Sauveur, couronnés par lui et comblés d’honneur. Près de la fresque mentionnée des saints Marc et Marcellien, on

en voit une autre représentant trois femmes reçues au ciel par le Sauveur assis sur une chaire et les saluant d’un geste. Wilpert, op. cit., p. 487-488, pl. 124. Le martyre est leur grand mérite, comme le dit l’inscription du consul martyr Liberalis, De Rossi, Inscript, christ., t. il a, p. lOi, n. 38 ; Bullett., 1888-1889, p. 26, n. 54 : Quamvis patricio clarus de germine consul | inlustres trabeas nobilitate tuas | plus tamen ad merilum crescit quod morte beata | marlyris efjuso sanguine nomen habes. En donnant leur sang, ils gagnent la couronne : sanguine quod proprio Christi meruere coronas, sanguine proprio mercanles prsemia vitse. Ihm, op. cit., p. 50, n. 47 ; p. 59, n. 58. Sur un marbre au tombeau de saint Janvier, à Naples, on lisait, Garrucci, Storia delV arte, t. ii, p. 103 : (Fauste féliciter adv)Exis Januari martyr | (a Domino coronatu)s .eterno flore. Une inscription mutilée, de Milan, commencement du ive siècle ; Bullett., 1864, p. 30, porte : et a domino coronati sunt beati | confesso RES COMITES MARTYRORUM (sic) | AURELIUS DlOGENES, etc.

Sur d’autres monuments, la plupart du ive siècle, le Christ — ou Dieu symbolisé par une main sortant du ciel — remet aux martyrs la couronne de la gloire, I Pet., v, 2 sq., en récompense de leurs mérites, par exemple, sur des verres à fond d’or du (me -) ive siècle, Kraus, Geschichte der christl. Kunst, t. I, p. 201 ; sur une peinture à Syracuse, Fùhrer, Forschungen zur Sicilia sotleranea, dans Abhandlungen der… Konigl. Bayerischen Akademie der Wissenschaflen, Munich, 1897, p. 764, pl. ix ; sur plusieurs fresques romaines, Wilpert, op. cit., pl. 258 (Abdon et Sennen), pl. 125 (six martyrs inconnus) ; Bullelt., 1884-1885, pl. ix-x (sainte Félicité et ses fils) ; Nuovo bullett., 1904, p. 57 (Félix et Adauctus) ; Bulletin, trad. franc., 1869, pl. iii, n. 8 (saint Laurent sur une médaille) ; 1887, pl. vin (saint inconnu sur la célèbre capsella argenlea du cardinal Lavigerie), etc. D’autres représentations nous font voir les saints portant la couronne dans la main. Wilpert, op. cit., p. 400, pl. 96, du IIIe siècle ; p. 491 sq., du ive siècle.

La récompense est en rapport avec les mérites. Sur un verre à fond d’or, Garrucci, op. cit., pl. 301, n. 10, on a représenté sainte Agnès placée entre deux oiseaux qui lui offrent la double couronne dont parle Prudence, Peristeph., xiv, 7-9, P. L., t. lx, col. 581 :

Duplex corona est prsestita martyri (Agnès) : Intactum ab omni macula virginal,

Mortis deinde glorix liberse,

à moins qu’on ne veuille voir dans cette particularité une affaire de symétrie. La couronne flanquée des lettres apocalyptiques A et 00, par exemple, Bulletin, trad. franc., 1869, pl. iii, n. 8, indique que c’est le Christ lui-même qui constitue la récompense ou qu’elle durera toute l’éternité. Enfin sur d’autres monuments les saints paraissent dans la compagnie du Christ, par exemple, Wilpert, op. cit., p. 496 sq.

5° Relations des bienheureux avec les survivants.— 1. Leur puissance.

Les saints sont les amis particuliers du Christ ; ils ont beaucoup de crédit auprès de lui, surtout les martyrs, martyres po tentes, comme les appelle l’inscription du pape Libère citée plus haut. Leur puissance est très grande : sancta martyr, multum prêtas, lisait-on sous l’image de sainte Félicité dans son oratoire près des thermes de Tito. Bullett., 1884-1885, pl. xi-xii. Elle est pour ainsi dire universelle et s’étend aux personnes et aux choses, o)nnia pnvstat, affirme saint Damase du martyr Eutychius, Ihm, op. cit., p. 32, n. 27, et il ajoute au sujet de saint Félix, Ihm, p. 62, n. 61 : gui ad le sollicite o&nientibus omnia prxstas nec quetnquam pateris tristem repedare viantem. Ce même pape se reconnaît redevable aux martyrs du rétablissement de l’unité du siège de Pierre