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465 COMMUNION DES SAINTS (MONUM. DE L’ANTIQUITÉ CHRÉT.

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polyti, édit. Achelis, Berlin, 1891, p. 106. Aujourd’hui on ne peut plus citer comme preuve monumentale de cette pratique le célèbre graffito de l’année 373, à Sainte-Priscille, ainsi conçu : idus febr. |cons. Gratiani III et Equiti I Florentinus Fortunatus ET | (Fe)ux AD calice(mi) benimus, Bullelt., 1888-1889, pl. vi, vu ; 1890, p. 72-80, parce qu’il fait allusion à un usage tout différent. Nuovo bullett., 1901, p. 100 sq. Karl Michel, Gebet und Bild, p. 77, voudrait voir sur la fresque de la chapelle A 2 dite des sacrements « un prêtre qui pour le bien des âmes et leur soulagement offre, selon la coutume, en sacrifice, les éléments de l’eucharistie » . Cette interprétation est fort douteuse. On mentionnera avec plus de raison la chapelle grecque du iie siècle, à Sainte-Priscille, et quelques autres chapelles au cimetière Ostrien, d’une date plus récente, qui ont dû servir pour la liturgie des morts. Cf. Bealencyclopàdie fur protestantische Théologie und Kirc/ie, 3° édit., t. X (1901), p. 836 sq., 877. Une femme gauloise fait un long voyage pour faire la commemoralio de son mari mort dans le nord de l’Italie, Corpus inscript, lat., t. v, n. 2108 : …ma|rtina cara coniux QU(œ) | venit deGal-LIA PER man[siones L ut co.m.memo | raret memoriam du | (lois) | (si)Mi mariti | (bene) quescas (sic) DUi.c(issime) | (mi mari)TE. Un autre marbre, Le Blant, Nouveau recueil, n. 317, p. 365, porte : …vixit annos xx… | obiit

X CUIUS | COMMEMORA « io…) VENIT V Kkl.(endas) | SEP-TEMBRE ^)… tu Q(ni) | leges ora pro (eo). Cf. Le Blant, Inscrip. chrét., t. i, n. 41, p. 81 sq.

d) Les aumônes faites aux pauvres en faveur des défunts étaient pratiquées surtout aux agapes funéraires : elles avaient pour but d’obtenir la protection de Dieu et le pardon des fautes. Kirsch, Die Lehre von der Gemeinschafl der Heiligen im christl. Altertum, Mayence, 1900, p. 171 ; Armellini, Antichi cimiteri, p. 20. Pour les monuments qui rappellent cette pratique et dont plusieurs remontent au iie et au iiie siècle, par exemple, la salle d’agapes à Domitille, Bullett., 1865, p. 96 ; la cella d’agape à Césarée de Maurétanie, ibid., p. 37, 54 ; les tables d’agapes de Matifou, près d’Alger, de Tipasa, de Tixter, etc., voir Cabrol, Dictionnaire d’archéologie, t. i, col. 808-830. La Revue égyptologique, t. iv (1885), p. 3, n. 2, cite une inscription ancienne (non datée), dans laquelle une jeune fille, nommée Marie, s’exprime ainsi : « Jeûnez tous pour moi, afin que Dieu (fasse miséricorde) à mon Ame. »

e) Lnlin, la déjiosilion des morts dans le voisinage des saints est également un signe non équivoque de la foi en la communion des saints en même temps qu’une demande implicite de leur secours et un acte de confiance en leur puissance. Voir plus loin, col. 477-478.

Ainsi les monuments les plus anciens et des pays très éloignés prouvent qu’on priait pour les morts. Des trois premiers siècles on peut donc dire ce que disait saint Paulin de Noie († 431) de son temps : Universa pro dei uni lis Ecclesia supplicare consuevit. S. Augustin, De cura pro mortuis, c. i, n. 1, P. L., t. xl, col. 592.

3° Prières adressées aux défunts pour les survwants.

— Les fidèles de la terre aimaient à se représenter leurs frères défunts en possession de la gloire du ciel ; ils les assimilaient presque aux autres saints et imploraient leurs suffrages. Les témoignages abondent ; il y en a qui remontent au iie siècle.

1. Tantôt ce sont des parents qui s’adressent à leurs enfants, ou vice versa, des frères, des sœurs, des époux qui se recommandent les uns aux antres ; tantôt ce sont d’autres personnes qui invoquent l’intercession du défunt. Voici quelques exemples : Mi. rn.i. mater, roc.at, DT.he. | ad. te. recipias, Cabrol, Dictionnaire d’archéologie chrétienne, t. r, col. 597 ; ANATOAIC HMCON ÏÏP00TO | TOKON T€KNON OCTIC H | M€IN €AO ghe npocoviroN | xponon i yc ?) « yxoy Yngp

HMCON, Kuovo bullett., 1901, p. 270 ; Perret, op. cit.,

t. v, pl. lxvi, n. Il sq. ; Attice spiritus tu(w)s | in bono ; ora pro paren|tibus tuis, Muratori, Nov. thés., p. 1833, n. 10 ; Pete pro parentes tuos | matronai.a matrona| oie…, Perret, op. cit., t. v, pl. xxxiii, n. 188 ; musée du Latran, p. viii, n. 18 ; ’AuyàvSte (Trâjrsp ffùv u.(r, Tpi yXuxeprj. ..) fivi, (7Eo riexTopt’ou, dit l’inscription d’Autun ; Pete pro FiLlis tuis, Oderico, Sylloge veterum inscriptionum, Borne, 1765, p. 262 ; pro hunc unum ora subolem quem superistem (sic) re(£î)quisti, De Rossi, Inscript. christ., 1. 1, p. 133, n. 288 ; Anatolius… |…ispiritustuus bene requies | cat in Deo ; pete pro sorore tua, ine siècle, musée de Latran, p. viii, n. 19 ; Perret, op. cit., t. v, pi. lxx, n. 5 ; Sabbati, dulcis | anima, pete et ro]ga pro fratres et | sodæes tuos, Muratori, op. cit., p. 1934, n. 9 ; Buonarruoti, Osservazioni sopra alcuni framenti di vasi antichi di vitro, Florence, 1716, p. 167 ; Pete pro celsinianu (sic) cojugem, Oderico, op. cit., p. 263 ; Perret, op. cit., t. v, pl. xxvii, n. 60 ; musée de Latran,

p. viii, n. 21 ; Vincentiain $|petaspiîo Phoe|beetvir| ginio e|jus (marito), De Rossi, Roma sotlerranea, t. ii, p. 277 ; ÛIONYCIOC NHITIOC | AKAKOC [€N0AAE K€I|TE (-/.eiT : a’.)M€TA TCON A | riCON. MNHCKECe€| A€ KAI HMCON €N TAI|C AHAIC YMC0N nPfocr)€YXA ( :)C | KAI TOY TAYYA (v) TOC KAI fPAYÀN | TOC, IIIe siècle, du cimetière Ostrien. Corpus inscript, grxc, n. 9574 ; Perret, op. cit., t. v, pl. xliv, n. 13.

2. On spécifie l’objet des prières ; ce sont des biens temporels et spirituels : le salut, le pardon des fautes, etc. Mi. fili. mater, rogat. ut. me I ad. te. recipias, voir col. 463 ; IREN.E UXORI SU^2. Asclepiodotus (petit in) mente habere, De Rossi, Roma sollerranea, t. il, p. 19 ; Uxori carissim.e et me deo (commenda). Bullett. , 1890, p. 145. Saint Damase demande à sa sœur, Ihm, op. cit., p. 15, n. 10 : Nunc, venienle Deo, nostri reminiscere virgo, ut tua per Dominum præslet mihi facula lumen ; … (hoc pro iuo mihi a « io)RE prestes in orationi(6m)s tuis, ut (Deus) possit amartias (à^ap-Ti’a, péché) meas in(cJm)lgere ; te in pace. De Rossi, Roma sotterranea, t. iii, p. 215. Dans une inscription ombrienne, de 373, l’époux dit à son épouse défunte :

…SANCTIQUE TUI MANES NOBIS PETENTIBUS ADSINT, UT SEMPER LIBENTERQUE (p)SALMOS T1BIQUE DICAMUS, De

Rossi, op. cit., t. iii, p. 499 ; Suti, pete pro No(61)s. ut SALVi simus, ni siècle. Marangoni, op. cit., p. 90.

3. Les monuments nous renseignent aussi sur les motifs qui inspirent ces demandes et sur la manière dont le défunt doit prier pour les survivants : Attice |

DORMI IN PACE I DE TUA INCOLUMITATE I SECURUS ET PRO

nostris | peccatis pete sollicitus, commencement du iv° siècle, Bullett., 1891, p. 53 ; Gentianus fidelis in pace |…|…et in orationi(6w)stuis I roges pronobis quia

scimustein X> iiie siècle, muséedeLatran, p.vin, n.l5 ; Perret, op. cit., t. v, pl. xx, n. 29 ; oro scio namque beatam, Marini, Atlie monumenli de’fratelli Arvali raccoltie commentati, Rome, 1795, t. ii, p. 266 ; …ej’/o-j vrèp Ti|(tt. « 5v (Aerà t)(ôv àytwv, IIIe siècle, Bullett., 1890, p. 143 ; |J.sy_pi ( t *Î* Ç<<) ?)Ç P ou eù’you) ^ £ P’vincov, De Hossi, Borna sotterranea, t. il, p. 276, 304 ; un époux demande à sa femme défunte qu’elle se souvienne de sa parole donnée et qu’elle ne se lasse de prier jusqu’à sa résurrection : … SERVANS [/idem) laboret pro me in re SURRECTIONEM MEAM. Bullett., 1802, ]). 79 81, 155.

Sur un certain nombre d’inscriptions nous trouvons des souhaits et des demandes de prières adressées au même défunt : Marti, spiritus tuus in BONO REFRIGERET, pet(c pro nobis), Bullett., 1894, p. 145 ; Bene réfrigéra ETROGAPRO NOS, lue siècle, he Hossi, Roma sotterranea, t. III, p. 53 ; SOZON BENEDICTl S |…| IN PACK ET PET(c)

pro NOBIS, IIIe siècle. Bulletin, trad. franc., 1873, pl. VI, n. 1, p. 78 ; 1881, p. 65, 123.

il. CONCLUSIONS, — 1° S’il y’a des âmes qui vont directement au ciel, il y en a d’autres au sujet desquelles