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COLLE ! COLLINS

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, 1/n/ ie B< udon, in 12, Paris, 1762 I ( !. /.ihir /.„ihm’(/< Marillac, p 1

M. Gobillon, revue 1 augmentée par M

let, in-12, Paria, 1769 ; T. /.</ oie de 1, 1 vénérable mère Victoire Fornari, in-12, Paria, 1771 ; trad. italienne, inné . 1780 ; 8. Histoire de la bienheureuse Colette Boellet, avec l’histoire de la vertueuse Philippe de Gueldres, œuvre posthume publiée par l’abbé de Montis, in-12, Paris, 1771 ; 9. La oie de M. de Quériolet, suivie <lr l’histoire abrégée de M. Pierre Ragot, Saint-Malo. 1771 ; 10. Viede Claude Bernard mis.) ; 11. Récit des principales circonstances de la maladie de feu Monteigneur le Dauphin, in-’» ", Paris, 1766 ; 12. Histoires édifiantes, recueil de Duché, revu et augmenté par Collet, in-12, Paris, 1707, souvent réimprimé en entier ou par extraits.

ô" Mélanges. — 1. Lettre d’un professeur de Saint-Lazare an sujet de la nouvelle édition de la Vie de saint Vincent de Paul, par Abelly, dans les Observations dogmatiques, historiques et critiques sur les ouvrages, la doctrine et la conduite de Jansénius, Ypres, 17-2V, p. 252 sq. ; 2. Lettres critiques sur différents points d’histoire et de dogme, in-8°, 1713 ; 2e édit., in-12, Turin, 1751 ; elles sont adressées à l’auteur de la Réponse « la Bibliothèque janséniste, sous le nom de prieur de Saint-Edme ; 3. Bibliothèque d’un jeune ecclésiastique, in-8°, Paris, 1751.

[Rosset.] Xotices bibliographiques sur les écrivains de la Congrégation de ta Mission, Angoulème, 1878, p. 33-81.

V. El’.MONI.

    1. COLLINS Anthony##


1. COLLINS Anthony, déiste anglais, naquit à Isleworth ou à Heston, près de Hounslow, le 21 juin 1676, et fit ses études à Eton d’abord, puis à King’scollege, Cambridge. Vers 1699, il entra en relations avec Locke, qui jusqu’à sa mort (1704) témoigna au jeune étudiant une grande amitié, entretint avec lui une correspondance sérieuse en 1703 et 1704, le choisit pour un de ses exécuteurs testamentaires, et lui légua une petite somme. L’inlluence de Locke sur les idées de son ami est sensible. Collins avait commencé ses études de droit ; il les abandonna vite pour se lancer dans les controverses de tout genre qui lui valurent une célébrité tapageuse. Après deux voyages en Hollande (17Il et 1712), pendant lesquels il subit l’inlluence des rélugiés français, il devint l’un des adversaires les plus dangereux de la révélation chrétienne. Malgré l’audace de ses attaques contre l’Église étahlie, et contre les fondements mêmes du christianisme, il vécut en paix dans l’Essex, où il s’était retiré en 1715, et possédait les charges de justice of peacc et depuUj lieutenant. Il y meurut de la pierre le 13 décembre 1729.

On peut diviser son œuvre très abondante en trois parts : attaques à l’autorité de l’Église établie, controverses philosophiques, critiques des preuves de la révélation chrétienne.

En 1707, Collins lança son premier pamphlet, Several of the London cases considered, suivi en 1709 du Priestcraft in perfection. Il attaquait vigoureusement le 20 e des 39 articles de l’Église établie : « L’Eglise a le pouvoir de régler les rites et cérémonies, et de décider les controverses relatives à la foi, » prétendant que cet article ne faisait pas partie du texte voté sous Elisabeth, en 1562 et 1571, par l’Église d’Angleterre. Il revint sur cette question dans les derniers temps de sa vie, en 17’Ji, en écrivant un essai historique et critique sur les 39 articles, llistorical and critical essay on the thirty ninc article* of the Church of England.

En 1707, parut un essai sur l’usage de la raison humaine, l-.’ssai/ concerning the use of reason, où Collins attaquai ! la distinction reçue entre les propositions qui contredisent et celles qui dépassent notre raison, et déclarait inadmissibles les unes comme les autres. La

même année, il prit virement pari

Dodwell au sujet de I in

naturelle de l’âme, et soutint les attaques de Dodwell contre cette immortalité dans une Letter t<, Si’Dodwell et pli ts qui réfutaient les répon

se trouvent dans l<- t. m Ai om i" celui-ci. Voir Cl&rke Sami i.i. co

En 1710, Collins critique un sermon où l’archevéqna t ^’r i î_’. de Dublin, ava de montrer l’accord ;

Bible entre la toute-puissance et la science infini Dieu, et la liberté humaine ; sa réfutation, qui concluait à la négation de notre libre arbitre, porte le titre uml/itieux : Defence of the divine attributes. En 171"), il complète cette thèse par une étude intitulée : Phil plural inquiru concerning human liberty ; il prél prouver que c la liberté de toute néi t contraire

à notn’expérience intime, impossible, incompatible avec les perfections divines, subversive de toutes l moralité » , p. |û, et cela parce que « tout’"- nos actions sont tellement déterminées par les causes qui les pi dent qu’elles n’auraient pu être autres qu’elles n’ont dans le passé » , p. 11. Ce pamphlet l’engagea dt ; nouveau dans une controverse avec Samuel Clarke.

Plus que ces erreurs philosophiques, l’audace avec laquelle Collins s’attaqua aux fondements de la foi chrétienne excita contre lui l’hostilité des meilleurs membres de l’Église établie. En 1713, il lit paraître une apologie en forme de la libre-pensée, Discourse of thinking. Il la définissait : « L’effort de l’intelligence pour saisir le sens d’une proposition quelconque, pour considérer l’évidence des raisons qui l’appuient ou la combattent, et ne la juger que d’après la force ou la faiblesse de ces raisons, » p. 5. Il montrait dans cette liberté un droit conféré par Dieu même à sa créature raisonnable ; la restriction de ce droit est un obstacle à tout progrès intellectuel, et conduit aux dernières absurdités, spécialement en matière religieuse ; c’est un devoir pour l’homme « d’exercer cette liberté surtout à propos des matières auxquelles on lui interdisait jusqu’ici de l’appliquer, nature et attributs de Dieu, vérité, autorité, sens des Écritures » , p. 30. Les prophètes, le Christ lui-même et les apôtres n’ont-ils pas été « les premiers des libres-penseurs » ; ne les voit-on pas sans cesse proposer des arguments à leur auditoire, lui recommander de scruter les Ecritures et de ne pas se chercher de maîtres sur la terre, p. 44 sq..’L’ouvrage se terminait par de violentes attaques à l’autorité dogmatique du clergé, et la solution des principales objections présentées par les adversaires de la libert penser. Parmi les nombreuses réfutations qu’il suscita, les meilleures furent celles de Swift, et de Bentley sous le pseudonyme de Phileleutherus Lipsiensis. L’ouvrage a été mis à l’Index par décret du 1° octobre 1715.

En 1724, Collins usa de cette liberté qu’il avait revendiquée pour critiquer une des preuves principales de la religion chrétienne, la réalisation dans le Nouveau Testament des prophéties de l’Ancien. Son discours sur les preuves fondamentales de la religion chrétienne, Discourse of the grounds and reasons of the Christian religion, parut à Londres, en l7Ji. Apres avoir prouvé que le Nouveau Testament est fondé sur l’Ancien, qui évangélistes et les apôtres ont s ; m^ cesse donné comme un de leurs arguments décisifs l’accomplissement « les antiques prophéties, dans Jésus et dans son œuvre, il

déclare que pas une de ces prophéties i llisée

à la lettre dans le.Nouveau Testament, mais seulement « typiquement et allégoriqiiement » . Par exemple, I.i célèbre prédiction d’Isale, vii, 24, « fut accomplie littéralement par la naissance d’un lils du prophète, et eut un second accomplissement lors de la naissance de .lésus, événement semblable au premier, et que le premier devait signifier, soit dans [a pensée du propl soit dans celle de Dieu qui dirigeait la parole prophe-