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COLENSO John William, évêque anglican da Natal (1853), né A >.i i nt-. n rnouaillea) le M mai

l.Ml. mort I Natal le 10 juin xxi, eal surtout célèbre par la hardiesse de aon rationalisme’-t les proeèa retentissants qu. celti hardiesse lui attira. Dana ses cornmentain — du Pentateuque, de i l vangile de s. nui Matthieu, des Êpltrei de aaint Paul publiés de 1802 41879, il niait l’authenticité el la valeur historique dea I de Moïse, l’éternité dea peines de l’enfer, réclamait pour lea Cafres pol] avertis le droit de consi

leur— épouses, et déclarait ne pouvoir plus user du Bervice liturgique de l’ordination, parce que l’autorité de la Bible j est affirmée, ni « lu service du baptême, parce qu’il y eal fail allusion au déluge. Son métropolitain, Gray, archevêque du Cap, accourut à Londr> 1863 pour réclamer la condamnation de son auffragant. Malgré les efforts de Pusey et de Wilberforce, évéque d’Oxford, les évoques se bornèrent à inviter Colenso à démissionner (février 1863) ; quelques mois plus tard. la Chambre haute de la convocation de Canterhury, tout en déclarant que ses livres contenaient a des erreurs du plus grave et du plus dangereux caractère » , se refusa à prendre aucune mesure contre l’évéque de Natal sur lequel elle ne se reconnaissait pas de juridiction. L’archevêque du Cap, Gray, cita alors Colenso devant son tribunal ; celui-ci refusa de comparaître, et comme Gray avait prononcé sa déposition, en appela au Conseil privé ; le Conseil, le 20 mars 1805, annula la sentence du métropolitain, et Colenso rentra triomphant dans son diocèse ; Gray prononça contre lui l’excommunication majeure et lui donna un successeur ; Colenso resta dans son diocèse, soutenu par une partie de ses fidèles, et continua en toute liberté jusqu’à sa mort ses publications rationalistes. Cette affaire, où les faiblesses de l’anglicanisme apparaissaient en pleine lumière, fut pour beaucoup d’hommes d’Eglise anglicans la cause du retour vers Rome ; et Manning pouvait écrire dans des lettres publiées en 1864 : « L’alternative, devant la génération présente, n’est plus entre l’anglocatholicisme ou le catholicisme romain ; elle est entre le rationalisme ou le christianisme, c’est-à-dire entre le rationalisme et Rome. »

Pour le détail des ouvrages de Colenso, voir Dictionnaire de la Bible, t. il, col. 832 sq. Pour l’histoire de ses procès, voir Tliureau-Dangin, La renaissance calltolique en Angleterre au » r siècle, Paris, 1003, t. II, p. 429 sq.

J. DE LA. SERVIÈRE.


COLÈRE. La colère peut être étudiée :
1° dans l’ordre physique, c’est-à-dire comme une de ces onze passions qui. selon la doctrine scolastique, mettent en branle notre appétit sensitif, voir t. i, col. 1695 ;
2° dans l’ordre moral, comme péché ou vertu.

I. Considérée dans l’ordre physique.

Définition.

Le mot colère vient du grec "/oXr, , bile, parce que les anciens attribuaient la colère à l’agitation de cette humeur. C’était, d’après eux, une passion bilieuse. Saint Thomas, Sum. theoL, D II*, q. xlvii, a. 1, la définit : l’inclination que nous avons de punir quelqu’un pour en tirer une juste vengeance. L’Kcole, après lui, la définit en deux mots : le désir de la vengeance, appetitus vindicte.

1. C’est un désir.

Non pas, comme l’ont entendu certains théologiens que cite Suarez, In 7 am II", tr. IV. disp. I, sect. xi, Opéra, Paris, 1856, t. IV, p. 472, un simple mouvement de l’appétit concupiscible vers la vengeance, mais une inclination forte à tirer vengeance de quiconque nous a nui et a été pour nous la cause d’un mal. Quicumque irascitur quant vindicari de aliquo. La vengeance étant un bien difficile à conquérir, l’inclination qui y pousse a sa source dans l’appétit irascible, S. Th as, Sum. theol., I » II", q, xi.iv. a.’.i. el elle constitue une passion à part, distincte des autres, quoiqu’elle soit d’une certaine manière composée de

plusieurs ; du mal caus<î

el le désir da se venger de n mal. Ibid, a. I

I’'m— Jr ii.-. — La vengeance

i m te par Lequi 1 on fait subir à un ad> : m. il équivalent a l’insulte reçue. C’est une juste punition que l’on veul infliger i celui qui nous a bl<

irta que, au moins en pi in< ipe, on veut garder d le châtiment une mesure proportionnée à l’offense. La colère est donc cette passion de l’appétit irascible qui nous pousse i vouloir le mal d un i j titre do

juste vengeance. Iraqumrit teu a/ij-ctit vindictam. $cd appetitua vindictm est appetitu* boni, hciu

ad justiliani pertinent. S. Thomas, Sum. theol., I » 11*, q. xi. iv, a. 2, sed contra. Elle se distingue ainsi de la haine, qui. elle, veut le mal pour le mal. au lieu que la colère voil dans ce mal un bien et pense, en si v< ngeant, faire acte de justice. S. Thomas, ibid., a. G. La colère diffère aussi de l’impatience, cette réaction de notre être en présence d’une contrariété— et qui fail que brusquement se produit en nous un acte désordonné— de vivacité, qui pourtant ne va pas jusqu’à la vengeance. I parce que la colère désire et recherche la juste vengeance qu’elle se distingue enfin de cette colère assez improprement dite, qui consiste à vouloir se vengi r sur un être privé de raison. D’après saint Thomas, ibid., a. 7, la colère raisonnable s’exerce uniquement contre les êtres capables de justice et d’injustice, c’est-à-dire contre ceux qui lèsent injustement. Toutefois la colère pouvant provenir de l’imagination seule, qui ne raisonne pas, il arrive alors que cette passion peut s’élever même contre des choses inanimées. Ibid., a. 7. ad i" a.

Causes.

1. Cause déterminante.

La cause qui produit la colère est unique et ressort de la définition même de cette passion. La colère est le désir de la vengeance. Or toute vengeance suppose une oflense qui blesse personnellement celui qui désire s’en venger. Il s’ensuit rigoureusement que cette passion a pour cause déterminante une action faite contre celui qui s’irrite. S. Thomas, ibid., q. xlvii. a. 1. Et cette action est toujours, au moins dans la pensée de celui qui se livre à la colère, un mépris pour le moins implicite. Omnes causai irse reducuntur ad parvipensionem, dit saint Thomas, ibid., a. 2. L’ne oflense se produit, soit en paroles, et c’est le mépris formel de l’offensé, ^>it en actes, ce qui peut arriver de deux manières : ou en empêchant d’atteindre l’objet d’une convoitise ou en attaquant de front. Dans les deux cas, il y a mépris tacite de l’offensé. De fait, tous les biens possédés ou d< B sont pour chacun un moyen de rehausser sa propre excellence et partant les dommages produits, dans les uns et les autres, sont une atteinte à la dignité ainsi lésée. S. Thomas, ibid., a. 3.

2. Causes prédisposantes.

Elles sont multiples et dépendent en grande partie des circonstances. Voici ce que l’on peut donner de plus constant à cet égard.

a) Causes morales.

Mettons en première ligne le m : itiment de la propre supériorité joint a celui de l’infériorité de l’agresseur, sentiment qui fait sentir plus vivement le mépris. Et c’est pourquoi les orgueilleux sont les personnes les plus portées à la colère. La mau éducation produit une prédisposition spéciale à la colère. L’n enfant, à qui on a laissé— suivre tous ses cap ! qui a toujours eu raison contre tout le monde, r tera difficilement au moindre obstacle à ses volonl s’irritera contre quiconque s’oppose à lui injustement, selon son appréciation. —

b) Causes physiques.

Citons les principales : » . Le sexe et l’âge. — Sénéque. ira, l. 1. c. xiv, a dit : i La colère n’est qu’on vice de femmes et d’enfants. Si les hommes eux-mêmes en sont susceptibles, c’est qu’ils ont souvent le caractère des femmes et îles enfants., L’enfant, à causede sa fidl morale et physique, la femme également faible et douée d’un système nerveux plus impressionnable que celui