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Ca il : SACRÉ DE JÉSUS (DÉVOTION kV)

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I, i ucr. deThélis, toc. cit., p. 508. n eu rçail le même d e8 JP unei religit ai dont il avait, ; > Lyon, la direction « pirltui lie. C’est < lui que le P. de Galliffet rail rt monu i dévotion au Sacré-Cœui

tique l’offrande eui û

, , i i semble pai avoir i U ! écrite uniquemenl

pour son propre usage. En tout caa, il dut l’expliquer l, , , ; apostolat était forl restreint, car, depuis

on ri tour en i rance, le Père ne fit qm’languir. Il était , tenu d être disi n t ; car on devine que cette di volion nouvelle ne pouvait être du goûl de tous. C’est surtout en mourant que le Père allait remplir sa mission. Dieu voulut qu’il vint mourir à Paray, et qu’aupaint il pût voir encore et encourager Marguerite-Marie. Sa mort arriva le 15 février 1682.

Deux ans après, on publiait, à L>on. ses sermons en 4 volumes et, dans un volume à part, le journal d retraites spirituelles. On y lisait ceci : s Finissant cette retraite (celle de Londres, 1677), je i » e suis fait une loi de procurer par toutes les voies possibles l’exécution de ce qui me fut prescrit par mon adorable Maître, a l’égard de son précieux Corps dans le saint-sacrement de l’autel. » Suivent de beaux élans sur la sainte eucharistie. Le Père reprend : « J’ai reconnu que Dieu voulait que je le servisse, en procurantl’accomplissement de ses désirs touchant la dévotion qu’il a suggérée aune personne à qui il se communique fort confidemment, et pour laquelle il a bien voulu se servir de ma faiblesse… Que ne puis-je, ô mon Dieu, être partout et publier ce que vous attende/ de vos serviteurs et amis ! Dieu donc s’étant ouvert à la personne qu’on a lieu de croire être selon son Cœur, par les grandes grâces qu’il lui a faites, elle s’en expliqua à moi, et je l’obligeai à mettre par écrit ce qu’elle m’avait dit, que j’ai bien voulu décrire moi-même dans mon journal de mes retraites. > Retraite spirituelle, Lyon, 1684, p. 244. Suivait le récit de la grande apparition. Voir col. 325. Cela fut beaucoup lii, car l’auteur était en grand renom de sainteté : et cela lit valoir ce que jusque-là il avait dit si discrètement en faveur de la nouvelle dévotion.

Mais cette publication eut un contre-coup imprévu sur l’apostolat même de la Bienheureuse. Ce ne fut pas sans des « confusions effroyables » pour elle-même, comme elle le dit plus d’une fois. On lut au réfectoire de Paray la Retraite spirituelle du P. de la Colombière. Dans la seconde, il est souvent question de billets mystérieux de la Bienheureuse, où le Père trouvait à point la solution de tous ses doutes et difficultés — sans parler du récit de la grande apparition et des mots qui l’introduisent. C’est sœur Péronne-Rosalie de Farges qui lisait — une de celles qui devaient travailler à la vie par les contemporaines ; elle remarqua « que la vénérable sœur baissait les yeux, et était dans un profond anéantissement… En récréation, au sortir du réfectoire, elle dit à la sieur Alacoque : « Ma chère sœur, vous « avez bien eu votre compte aujourd’hui, et le R. P. de « la Colombière ne pouvait pas mieux vous désigner ! » A quoi elle répondit qu’elle avait bien lieu d’en aimer son abjection » . Vie et œuvres, t. I, p. 202 ; 2’- édit.. 173. Des scènes analogues eurent lieu plus d’une fois ; et elle en soutirait plus qu’on ne peut dire.

Mais elle en profitait pour faire valoir sa chère dévotion. Jusque-là, dit-elle, « je ne trouvais pas moyen de faire éclore la dévotion du Sacré-Cœur qui était tout ce que je respirais. » Mémoire, dans Vie et œuvres, t. ii, p. 356 ; 2e édit., p. 413. Sans doute, elle parlait du Sacré-Cœur à quelques intimes ; et elle le faisait en termes enflammés. Voir les lettres à la Mère de Sou deilles, septembre 1679, lettre rv ; 6 juin 1680, lettre vu ; P’juillet 1682, lettre XIII ; ’2e édit., lettre xiv. etc. Mais elle ne pouvait trahir le mystère de serelationintimes avec Jésus. On le soupçonnait bien à Moulins et à Dijon,

OÙ la Mère de Saumaise avait parle d’elle et de la chère

dévotion : à Semur. ou la Mère Greylîé se rendit’-n quittant Paray ; à Charolles, où le P. de la Colomb aait passé el avait jeté’une étincelle ; i Condrieu, on il la donnait a sa sœur en lui disant de la paaseï i ses amies, etc.

Mais on ne pouvait qu’entrevoir et deviner. La publication révélait les origines divin< s de la dévotion et une intention positive de Notre-Seigneur. La Bienbeun n’était désignée que pour un petit cercle d’il sans trop se compromettre, elle était libre de donner cours a son zèle. In passage d’une de ses lettres montre très bien comment elle b’j prenait. Plie avait sou parlé du Sacré-Cœur à la Mère de Soudeilles, supérieure, à Moulins ; elle l’avait |

liére énergie à se consacrer tout entière Cour, maisans presque s’expliquer sur la dévotion. Elle n’osait même pas tout écrire a son a rieure la Mère de Saumaise ; car, disait-elle, « le pa| ne m’est pas fidèle, et m’a déjà trompée plusieurs fois. » Lettre xxv, Vie et o-urres, p. 50. lettre XXVI, p. HT. Maintenant, elle s’enhardit. ! à Moulins, le 4 juillet 1680 : « Je ne sais, ma i Mère, si vous comprendrez ce que c’est que la dévotion au Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont je vous parle, laquelle fait un grand fruit et cli en tous ceux qui s’j consacrent et adonnent vêtir. Je souhaite ardemment que votre communauté soit de ce nombre… Nous avons trouvé cette dévotion dans le livre de la Retraite du R. P. de la Colomb que Ion vénère comme un saint. Je ni ous

en avez connaissance, et si ous aez le livre dont je vous parle ; car je me ferais un grand plaisir de le faire avoir, i Lettre xi.v, Vie el œuvres, t. 1. p 2e édit.. lettre XLM. >. 125.

Ainsi l’action de la Bienheureuse et celle du P. de la Colombière s’unissaient intimement, comme Jésus avait voulu unir intimement leurs cours. Ainsi le P.) Colombière continuait d’être l’apôtre du Sacré-’Il l’était encore d’autre fæon. par un apostolat i. térieux de prière et d’intercession dont parle Gréqu ment la Bienheureuse. Elle-même le priait et se recommandait à lui. Elle le voyait, faisant danseintercessions ce qui s’opère ici-l aen terre pour la gloire du Sacré-Cœur ►. Lettre xcv, p. M » ; ° édit, lettre xctv, p. 220. Elle explique au P. Croiset. 15 tembre 1689, que Notre-Seigneur avait choisi le 1 heureux ami de son Cour pour l’accomplissement de ce grand dessein » , et qu’il faut

fidèle ami, le bon Père de la Colombière, auquel il a donné un grand pouvoir, et remis, pour ainsi dire, ce qui concerne cette dévotion… J’en re. nds

secours, ajoutait-elle ; car cette dévotion i S > ur

l’a rendu bien puissant dans le ciel i. Lettre » inédites, lettre m. p. 125-126. Enlin nous verrons tout à l’heure comment elle relie la mission du P. de la Colombe l celle de la Compagnie de Jésus.

C’est à partir de 1685 et 1686 que la dévotion prit enlin son essor. Essor bien modeste d’abord et rabattu par de grands coups de vent. C’est le jour de sainte Marguerite, 20 juillet 1685, que dans la petite communauté de Paray furent rendus au Sacré-Cœur les pn miers hommages publies. C’est une date dans l’histoire de la dévotion, et la Bienheureuse en a fait le récit plusieurs fois. D’abord dans son.Veto - linte Marguerite s’étant trouvée un vendredi, je priai nos sœure novices, .1 ni j’avais le soin pour bus. que tous les petits honneurs qu’elles avaient dessein de me rendre en faveur de ma fête, elles les lis-dit an - lir de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ce quelles firent de cœur, en taisant un petit autel sur lequel elles mirent une petite image de papier crayonnée avec une plume, a laquelle nous tâchâmes de rendre tous les homn. quece divin Cœur nous suggéra.’