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COCIILÉE — COCQUELINES

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ludes particulières : connaissance assez étendue, peut-être trop peu approfondie, des points en litige entre catholiques et prolestants, grande facilité de parole, don de persuasion des plus remarquables. Seulement la fougue de son zèle, certaines audaces excessives, trop d’aigreur dans la discussion nuisirent parfois au succès de son éloquence. Il reste, à cet égard, bien au-dessous d’Eckius, dans l’estime des catholiques. On raconte qu’étant à Worms il délia Luther et lui proposa une conférence publique, à la suite de laquelle le vaincu [levait être brûlé. Luther accepta ces conditions. Mais les amis des deux antagonistes empêchèrent l’exécution de ce projet insensé. Ce fut vers cette époque que Cochlée commença à écrire. Le nombre des ouvrages qu’on lui attribue suffirait à remplir plusieurs colonnes(on en comppte 190). On les trouve énumérés dans la Bibliothèque de Doissard, Icônes virorum illu&trium. Citons, parmi les principaux : Musica activa, in-8°, Cologne, 1507 ; Tetrachordum musices, in-4°, Nuremberg, 1512 ; De Christi natura, pro et contra, in-8°, 1527, livre très curieux où, par un ensemble de textes pris un peu partout dans l’Écriture, il prouve que Jésus-Christ n’est pas Dieu. Jl en lit un autre, en 1528, où, par le même procédé, il démontrait qu’on doit obéir au diable et que la sainte Vierge avait perdu sa virginité. C’était une façon originale de montrer le singulier abus qu’on pouvait faire de l’Écriture quand on voulait se passer de l’autorité de l’Église. On a encore de lui Concilium delectorum cardinalium et aliorum prælalorum, de emendenda Ecclesia, Paulo 1Il jubente, etc., accessit J. Cochlœi discussio œquitalis super concilio, etc., ad tollendam per générale concilium inter Germanos in religione discordiam, in-8°, 1539 ; Vita Theodorici, régis quondam Ostrogolhorum et llalise, in-4°, Ingolstadt, 1544 ; Stockholm, 1699 ; la première édition est la plus rare, mais la seconde est plus estimée à cause des additions de Peringskiold ; Spéculum antiquse devotionis circa misnam, in-fol., 1549 ; Hisloriæ Hussitarum UbriXll, in-fol., Mayence, 1549, livre rare et curieux, l’un des meilleurs de (auteur, mais entaché, pourtant, de quelque partialité ; Commentaria de aclis cl. scriptis M. Lutlteri, ab anno 1~>1Ï ad J~>î<>, in-fol., 1549. Ces trois derniers ouvrages lurent imprimés à l’abbaye de Saint-Victor, près de Mayence. Le feu ayant pris à cette imprimerie en 1552, on rejette, d’ordinaire, "sur cet accident, la rareté de ce dernier livre. La vie de Luther a été rééditée, in-8°, Paris, 1565, avec un traité de Boniface Brilannus. Cochlée avait élé trop personnellement mêlé à ces événements et il était, d’autre part, trop passionné contre ses

isaires, pour qu’on puisse, de tous points, accorder confiance à son récit. On sent trop souvent percer, dans

disputes contre les Pères de la Réforme, Luther, < Isiander, Bncer, Mélanchthon, Calvin, un ton d’invective qui choque et qui met le lecteur en soupçon. M. Ériedensburg a publié une partie de la correspondance de Cochlée dans Zeilschrift fur Kirchengeschichte, 1897, t. xviii, p. 106 sq., 233 sq., 420 sq. Quelques-uns de’crits ont élé mis à l’Index librorum prohibitoruni.

Dom Ccillier, Histoire générale des auteurs sacrés, 2’édit., t. I, p. 385 ; t. v, p. 148 ; t’. xiii, p. 110 ; t. XIV, p. 292 ; U.deWeldigc-Cremer, De Joannis Cochltri vita ri scriptis, Munich, (Mo, Johann Cochlaus der Humanist, Brestau, 1874 ; t. Hess, Johannes Cochlaus der dentier Luther s, Leipzig, lHfifi ; nealencyclopiidie, Leipzig, 1898, t. IV, p. 194-200 ; spalm, Jolionnes Cochlaus, etc., 1898 ; O. Clemen, Zur Biographie der Joh. Cochl Veues Archiv fur sache. Geschichte, 1903, « . xxiv, p.3 : sC-337 ; Hurtor, Nomenclature édit., t. ii, col. 1411.

C. Toussaint. COCQ (Florent de), né à Anvers le 13 décembre

itnaniti dans sa ville natale et sa pbilo ie a Louvain. Devenu religieux prémontré de l’a b Saint-Michel d’Anvers, il lit profession le 8 avril’Ordonné prêtre le 17 décembre 1072, il lut d’abord

vicaire à Meir. Dès 1075, il fut professeur de théologie à Saint-Michel d’Anvers. Ses ouvrages et les thèses qu’il fit soutenir par ses élèves lui donnèrent du renom. Après quinze années d’enseignement, ses supérieurs le nommèrent président du collège des norbertins à Louvain. Il tint cette charge deux ans jusqu’à sa mort survenue le 2 juillet 1693. On a de lui, outre un ouvrage en flamand au sujet d’une conférence sur la cène avec les réformés, in-12, Amsterdam, 1676, et des Thèses de sacra psenitentia ejusque ritu, Anvers, 1676 ; De statu honrinis integri, lapsi, reparaît et beali, Anvers, 1677 ; De regulis theologicse moralis et prseceptis fidei, spei et caritatis, Anvers, 1677 : 1° Principia lotius theologise moralis et spéculative ex sacra Scriptura, sanctis Patribus, maxime sancto Augustino et aliis probatis auctoribus compendiose deprompta, 3 petit in-8°, Cologne, 1682 ; 4 in-12, 1689 ; ouvrage dédié au cardinal Azzolini ; 2° Conversio vera et apostolica in qua tota justificationis œconomia ex admirabili conversions apostoli Pauli exhibetur et SS. Ecclesiæ Patrum ac doctorum placitis theologice confirmatur, in-12, Liège, 1685 ; 3° De jure, justifia et annexis tractatus quatuor theologico-canoniceexpositi, in-4°, Bruxelles, 1687 ; 1708 ; 3e édit., 2 in-12, Malines, 1741 ; les principes généraux de la théologie y sont adaptés au droit flamand et à la pratique française ; 4° Responsio ad accusaliones quibus de mala doctrina accusatur apud S. sedein… in libella… Propositioncs per Belgium disséminât se, in-4°, Louvain, 1693. Il s’y justifie des accusations portées au Saint-Office contre sa doctrine.

Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des Pays-Bas, Louvain, 1765, t. v, p. 271-274 ; Hurter, Nomenclator, t. ii, col. 584 ; Acta eruditorum Lips., 1688, p. 270 ; Bibliographie nationale de Belgique, Bruxelles, 1873, t. iv, col. 889890.

E. Mangenot.

COCQUELIN Nicolas, chancelier de l’Église et de l’université de Paris, né à Corberie, près de Lassay (Orne), en 1640, mort à Paris en 1693, a laissé : Interprétation des Psaumes de David et des cantiques qui se disent tous les jours de la semaine dans l’office de l’Église, in-12 et in-8°, Paris, 1686 ; Bordeaux, 1731 ; Limoges, s. d. ; Manuel d’Épictète, avec des réflexions tirées de la morale de l’Evangile, in-12. Paris, 1088 : la plupart de ces réflexions sont en vers ; Oralio percelebris habita X calend. marlii, dans le Journal des savants, 1686, p. 172-179 ; Traité, de ce qui est dû aux puissances et de la manière de s’acquitter de ce devoir, pour servir de réponse générale aux égarements du ministre Jurieu, in-12, Paris, 1690. On lui attribue aussi un Recueil île jtièces sur la dignité et les droits du chancelier de Paris.

Hauréau, Histoire littéraire du Maine, t. m.

C. Toussaint.

COCQUELINES Charles se lit remarquer, dans le milieu du xviiie siècle, par son ardeur à rechercher les bulles et autres documents pontificaux qui avaient échappé aux précédents compilateurs des bullaires. Voir Cin.ni iiini, t. il, col. 2302 ; BULLAIRE, I. il, col. 12431245. Il eut la bonne fortune d’en retrouver un nombre assez considérable, et publia à Home, à parlir de 1739, en 10 in-lol., une nouvelle édition très augmentée du grand bullaire romain, sous ce litre : Dullarum, privilegiorum ac diplomatum romanorum ponti/icum amplissima collée tio, cm accessere ponlificum omnium vîtes, notas et indices opportuni. Il poursuivit avec un zèle infatigable la continuation dite recueil déjà si vaste. Ce complément de la série des .nies pontificaux parut, quelques années plus tard,

également à Rome, sous ce titre, un peu différent du précédent ; Bullarium romanum, seu novissima et accuratusima bibliotheca aposlolicarum conslitutionum, ex autographis quæ in sécrétion Vaticano