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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


vement ; mais devant l’opposition de Mélèce Syrigos et du synode de Jérusalem en 1672, elle fut peu à peu retirée de la circulation et le silence se fit sur cette affaire. Un moine grec de Mitylène, Séraphin, qui avait appartenu successivement à toutes les Eglises, raviva le débat en 1703, lorsqu’il réédita la version de Maxime de Gallipoli qui fut encore condamnée solennellement par Gabriel III en 1704 et par Jérémie III en 1723. Comme leurs prédécesseurs du xviie siècle, ces deux patriarches déclaraient que « la lecture de la Bible était permise seulement aux simples fidèles, qui étaient à même de consulter les explications des Pères » . Th. Xanthopoulos, Traduction de l’Écriture sainte en néo-grec avant le XIXe siècle, dans les Échos d’Orient, 1902, t. v, p. 321-332. D’autres traductions partielles, dues parfois à des Grecs, parurent dans les trente premières années du xixe siècle, sans que les patriarches aient renouvelé les anathèmes précédents, mais aussi sans qu’ils aient envoyé d’approbation formelle. Il n’en fut pas de même de la traduction d’Ililarion, moine Sinaïle devenu ensuite métropolite de Tirnovo, traduction inspirée par la Société angloaméricaine et approuvée en manuscrit par les patriarches Cyrille VI et Grégoire V, 1818 et 1820. Elle subit depuis de si fortes retouches qu’elle donna lieu à une polémique des plus violentes et fut imprimée à Londres en 1828 avec les approbations desdits patriarches et celle de Constantios I er. Aux yeux de l’Église grecque, elle n’a pas cependant de caractère officiel, parce qu’il y manque la signature du saint-synode constantinopolitain et celle des autres patriarches. Le comité de la Société biblique britannique ayant refusé ce travail, en commanda un autre, qui devait être fait directement sur l’hébreu pour tous les livres écrits en cette langue et qui fut mené a bonne fin, partie par des Anglais, partie par des Grecs du royaume hellénique. Une version turque parut aussi imprimée en caractères grecs, pour les orthodoxes turcophones de l’Asie-Mineure. Ce sont ces deux travaux qui, de nos jours, servent encore de version officielle pour les Sociétés bibliques, mais sans jouir d’aucune autorisation de la part de l’Église orientale. Les deux derniers essais, celui qui fut induré par la reine Olga en 1900, et surtout celui de M. Pallis, en 1001, qui concernait les Évangiles, amenèrent dans Athènes des manifestations sanglantes, qui faillirent dégénérer en révolution ; mais la question littéraire y occupait plus de place que la question religieuse. Quoi qu’il en soit, le patriarcat œcuménique se crut forcé d’intervenir et, par une série d’actes officiels, parus le 8 octobre, le 1 " et le 18 décembre 1901, Joachim III maintenait la tradition de l’Église orthodoxe et condamnait toute traduction de la Bible en langue vulgain Th. Xanthopoulos, /.’s dt /(Incitons de l’Ecri ture sainte en néo-grec, dans les Echus d’Orient, 1903, t. vi, p. 230-240.

i Pendant que Sociétés bibliques et missionnaires protestants de toute nationalité rivalisaient de /rie en Turquie et contribuai, rit a envenimer les rapports il leurEglises avec les orthodoxes, les Eglises épiscopaliennes d’Angleterre et des États-Uni » se préoccupaient ( ! les améliorer et d’en arriver à une union effective, ouhaits prirent corps dans les décisions des syni Je 1866, 1867 et 1868. L’archevêque de Cantorbéry, Archibald Campbell, envoya les décision

patriarche Grégoire VI (1867-1871

un exemplaire di - 39 articles « le la foi anglicane, et manif < ta n mêmi tei ir sincère qui’son i

nourrissait d’obtenir une union réelle. Grégoire VI approuva ces r ntiments, -ans taire toutefois

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pourtant que ces souhaits mutuels ne soient que des rêves chimériques. Bien qu’ils aient décidé au synode de Bonn, en 1874, d’enlever le Filioque du symbole, d’adopter l’expression de saint Jean Damascène : « Le Saint-Esprit procède du Père par le Fils, » de reconnaître la tradition comme une source de la révélation, l’eucharistie comme sacrifice, d’accepter la prière pour les morts et la pénitence ecclésiastique, les anglicans songent avant tout à réformer les orthodoxes dans leur dogme et dans leur culte. Par contre, les Grecs, qui ont accueilli avec empressement ces premières avances, sont bien décidés, à leur tour, à n’accorder aucune concession. Jusqu’ici, Overbeck seul a embrassé l’orthodoxie, suivi d’un petit groupe de fidèles. Les publications nombreuses qu’il a lancées dans le public et la revue qu’il a fondée et dirigée pour répandre ses idées n’ont pas eu de résultat appréciable. Notons cependant que, depuis 1862, existe en Angleterre The anglo-continental Society, à laquelle appartiennent les principaux des évéques d’Angleterre et des États-Unis, société qui se propose l’union de toutes les Églises épiscopaliennes

— à l’exception de l’Église romaine — sur la base des premières communautés chrétiennes et sans afficher le moindre prosélytisme. En 1897, la 36e décision du synode réuni à Lambeth Palace a chargé les plus hauts représentants de l’anglicanisme de s’entendre avec Constantinople. L’évêque de Salisbury, qui rendit visite au patriarcat œcuménique, février 1898, celui de Gibraltar, l’archevêque de Cantorbéry, chef de toute l’Église anglicane, en ont été les principaux intermédiaires. Tout se borne jusqu’à ce jour à des congratulations mutuelles i et à des visites réciproques. Notons encore VEaslern Church Association, qui publie un rapport annuel, lance des tracts et des volumes et se propose de faire connaître à l’Occident les chrétiens d’Orient, tout en initiant ceux-ci à la doctrine de l’Eglise anglicane. Sur cette société voir Revue d’histoire ecclésiastique de Louvain, 1903, t. iv, p. 798-801. Un archimandrite grec, Teknopoulos, sur l’orthodoxie duquel ont plané les plus légitimes soupçons, a fondé dernièrement une revue bi-mensuelle : "Evtootç’ExxXro-icôv, publiée en grec et en anglais et consacrée à préparer l’union des Églises orientales avec celles de l’Occident, surtout avec I I anglicane et l’Église vieille-catholique. Enfin, le patriarche actuel, Joachim III, adressa une II tire publique, le 12 juin 1902, à un certain nombre.1 l >tho doxes, pour savoir s’il n’y aurait pas lieu d’opérer un rapprochement avec les Églises protestantes. Échos d’Orient, I. v, p.’211. 432, Celles des Églises, qui voulurent bien répondre i la requête du patriarcat œcuménique, se prononcèrent pour la négative, /.’< hos d’Orient, 1904, i. vii, p. 91-99. sauf l’Église russe et celle de Jérusalem, qui se montrèrent bienveillantes à l’égard de l’anglicanisme. Depuis, de nouveaux documents sont venus éclairer cette question, du inoins en ce qui concerne les rapports de l’Église russe et de l’Église épiscopalienne des I Echos d’Orient, 1905, i. VIII,

p. 138-148

5° Dès son berceau, l’I -lise vieille*catholique sonj se rapprocher des I glisea orthodoxe et anglicane. H eut des conférée logiques i Bonn, en 1874 et

IS7.">, dirigées vers ce but et dans lesquelles on se fli des concessions mutuelles. Ces I » Il uns ont

été déçues. Apredes réunions qu’il serait trop long d’énumérer mi. après l’institution a Rotterdam d’une commission ancienne-catholique, après la création, A Berne, en 1893, de la Revue inti mai les négociations De son ! pas plus avancées qu’à l’ori On dirait même, i lire li s récriminations trin triellei du direct* ur de cette revue, qu elles ont plutôt reculé. Si le patriarche Anthime ll lui adres lit, le 15 février 1896, une lettre chaleureu. dans laquelle il di ei o ait ie tenir sur les mené elles