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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)

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primats des Eglises autocéphales le possédaient encore. Bien plus, au XVIIe siècle, le patriarche de Jérusalem, Nectaire (1661-1669), procédait lui-même à la bénédiction du chrême, ainsi que son successeur, le patriarche Dosithée. Le patriarche d’Antioche, Mélèce, en faisait autant vers la même époque, Consécration du saint chrême à Damas en 1600, dans les Echos d’Orient, 1901, t. iv, p. 76 sq.. et, de nos jours, tout le monde est loin de s’incliner devant cette prétention exorbitante. Ainsi, les trois Églises orthodoxes de l’empire austrohongrois confectionnent le saint chrême, au lieu de le demander à Constantinople. L’Église russe agit de même depuis le xviie siècle au moins, et elle l’envoie aux Églises du Monténégro, de Bulgarie et d’Antioche, sans prétendre le moins du monde leur imposer son autorité. L’Eglise de Boumanie s’est également affranchie de cette vassalité depuis 1882, malgré toutes les objurgations et les menaces d’anathème. Il n’y a donc plus à recevoir le chrême de Constantinople que les Églises d’Alexandrie, de Jérusalem, de Chypre, de Grèce et de Serbie. Sur cette question voir l’article du P. Petit, Du pouvoir de consacrer le saint chrême, dans les Échos d’Orient, 1899, t. iii, p. 1-7.

L’autorité morale du patriarche œcuménique étant nulle sur les autres Églises orthodoxes, il va de soi qu’il ne jouit d’aucun privilège dogmatique particulier. Pour lui, ainsi que pour les chefs des autres Églises, les décrets des sept premiers conciles œcuméniques ont seuls force de loi, et l’on y ajoute une série de professions de foi : la Confession du patriarche Gennadios, la Confession orthodoxe de Pierre Mohila, archevêque de Kiev, les décrets du concile de Jérusalem, en 1672, la Confession de Mélrophane Critopoulos, lesquelles, sans s’imposer à tous comme vérités indiscutables, servent pourtant de guides en matière de foi.

On trouvera ces documents avec des commentaires appropriés dans les ouvrages de symbolique, dont voici les titres principaux : .1. Rimmel, Libri sijmbolici Ecclesix orientalis, U’na, 1843 ; W. Oass. Symbolik der griechischen Kirclie, Berlin, 1872 ; E. Mesolaras, Eu| » 60)uxj| z*, t t(ioSiîo> 4 <’*" » ’. ; ’ExxXnoi’as, Athènes, ’. i, avec supplément ; F. Kattenbusch, Letirbuch der verhenden Confessionskunde, Fribourg-en-Brisgau, -1892, i. i ; r. Michalcescu, Die liekenntnisse und die wichtigsten Gtaubentzeugnisse der griechisch-orientalischen liirche, Leipzig,

Cette unit.’dogmatique n’exi nlleurs et, pour

n’en citer qu’un exemple bien significatif, on n’a pas encore réussi à tomber d’accord sur la validité’In 1 iptéme conféré par l< Latins ci autres chrétiens non orthodoxes, Tandis que la Russie admet la validité d’un pareil sacrement, et cela depuis [667, l’Église œcuménique, qui (’tait alors de cet avis, a défendu depui concile de 1755, de recevoir les Latins à l’orthod sans leur conférer à nouveau le baptême. Cette décision , i toujours force de loi dans l’Église phanariote. Elle atteint, en plus des catholiques, les néophytes venus du protestantisme, alors qu’une déclaration antérieure de 171 s reconnaissait pour valide le baptême des luthériens h dei cal mi ! -. Voir La rebaptitation de » Latin » le » Grecs, danla Rei ue de V( Prient chrétien, 1902, t. vii, p. 618-646 ; t. viii, p. 111-132, Par contre, ri oecuménique paraît toujours admettre et recevoir tous les livres de l’Ancien Testament, t. m. lis que l’I rd’hui repou i lutéro-can

A. Dombrovski, La doctrine de l’Eglise rutte el

i, dans |a Revue biblique, ’x, p, 267 J77. Il est vrai qu point en

is n’avons aucune décision officielle ré-De même, on trouverai)

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ni toul au i. influenci

ii n i % surtout allemandes.

quelles va étudier l’élite intellectuelle du jeune clergé

orthodoxe, y a contribué pour une large part ; mais on

I ne saurait, sans s’exposer à de graves reproches, interpréter la doctrine officielle d’une ou de plusieurs Eglises à la lueur de la philosophie de quelques-uns de leurs théologiens.

XXIII. Relations avec les Églises non orthodoxes xv-xxe siècles. — Le patriarcat œcuménique a entretenu successivement des rapports avec les Églises protestantes, avec l’Église vieille-catholique et avec l’Église catholique. 1° Parmi les protestants, les premiers en date avec lesquels l’Église de Constantinople ait essayé de nouer des liens religieux, ce sont les luthériens. Le patriarche Joasaph II (1555-1565) envoya tout d’abord le diacre Démétrios Mysos à Wittemberg pour obtenir sur place des éclaircissements sur la doctrine de Luther. Après un séjour de plusieurs mois dans cette ville, Mysos reçut de.Mélanchthon un exemplaire traduit en grec de la Confession d’Augsbourg, ainsi qu’une lettre pour le patriarche. Les deux envois restèrent sans réponse ; toutefois, c’est à partir de ce moment que les luthériens conçurent le projet de sceller avec lîyzance une union avantageuse pour eux à plusieurs titres. Le Discours sur l’état des Eglises de Grèce, d’Asie et des autres contrées de l’Orient, composé en 1569 par David Chytracus, ami de Mélanchthon, contribua aussi pour sa part à mettre en rapport les deux Eglises. La principale tentative d’union entre les Béformés et l’Église orthodoxe fut tentée sous les patriarcats de Jérémie 11. Elle est due en grande partie à l’initiative des théologiens de Tubingue, en particulier de Jacques Andréa’, chancelier de cette université, et du professeur Martin Crnsius. Bien que les détails de ces négociations ne puissent ici trouver leur place, en voici les phases principales. Le 7 avril 1573, Andréa 1 et Crusius adressent à Jérémie II une lettre, dont tous les ternies sonl habilement calculés, avec la traduction grecque d’un sermon d’Andrew, pour que le tout lui soit remis par Gerlach, chapelain de l’ambassade allemande. Gerlach arrive à Constantinople au mois d’août de la même année et, le’à octobre suivant, il présente ces documents au patriarche y ajoutant de vive voix toutes les explications désirables. L’accueil du délégué luthérien est assez bienveillant, mais de longs mois se passent et les missives n’obtiennent aucune réponse. Andreæ el Crusius adressent alors une seconde lettre avec la traduction abrégée de la foi luthérienne, 15 septembre 157Î. Celle fois-ci, le patriarche se décide à rompre le silence en envoyant, 1° novembre 1571, une lettre vague, qui contient pourtant un exposé succinct de la doctrine orthodoxe i points qui la différencient de l’Église réformée, s.ms

être bien encourageante, la réponse de Jérémie II c ble de joie les théologiens de Tubingue, qui rédigent,

Il 20 mars 1575, une noie l’orl obséquieuse, dans laqui Ut-ils déguisent du mieux possible leurs vrais sentiments.

I remise, le U’i mai, au patriarche et à son clergé par Gerlach, qui i m une discussion théo logique assez mouvementée. Le 16 novembre 157. i

lettre de Jéri nue II, qui n’est que la pi

{l’uni’réponse plus détaillée, el celle-ci, expédiée le 15 mai 1576, réfute d’une manière méthodique les principaux articles de la Confession d’Augsbourg, A pri ni [que se trouve U théologiens de Cubingui réfutent, le 18 juin 1677, la réfutation de .1 rémie II. el lui adressent, ’le manuel

de dogmatique protestante, composé par an des leurs, le J ictenr Jacques Herbrandt L’année suivante, 26 mai 1578, le patriarche envoii rtea réponses aui

précédentes, en attendant la grande réfutation —

onde — que préparent ses th > qui i irl

de Constantinople au mois de mai i l cette lettre,

courtoise dans la foi m< el ureuse dans la rej< i

ines luthériennes, les th< ologiens de I ubin