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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


denl, les moines byzantins n’ont jamais eu de règle religieuse, au sens canonique que nous attribuons à ce mot, pas plus la règle de saint Basile, que celle de saint Antoine ou de saint Pacbome. Ils étaient assujettis à toute une série de règles et de prescriptions monastiques, tantôt écrites, tantôt orales, qui ne différaient guère d’un pays à l’autre et qui se transmettaient surtout de vive voix. S’il n’y avait pas de règle proprement dite, il y eut, en revanche, des Typica ou règlements. Pour les oflices liturgiques, on combinait celui de saint Sabas ou de Palestine avec celui du Stoudion et d’autres encore, et l’on obtenait ainsi autant de divergences que l’on en désirait. Pour la vie monastique on avait les Typica de fondation, chartes ou constitutions. Le plus ancien connu de ces Typica est celui de saint Athanase l’Athonite, qui date de 969 ; les autres se déroulent jusqu’à la prise de Conslantinople et même au delà. M. Krumbacher a dressé une liste de quatorze de ces documents et sa liste est fort incomplète, Geschicfile der byzantinischen Litleratur, Munich, 1897, p. 314319 ; il faut ajouter celui qu’a publié le P. Petit, Le monastère de N.-D. de Pitié (Stroumitzæn Macédoine), dans le Bulletin de l’Institut archéol. russe de Constantinople, 1901, t. VI, p. 1-15.3, et nombre d’autres, encore inédits, mais parfaitement connus. C’est avec ces documents officiels que l’on peut étudier et prendre sur le vif la vie religieuse byzantine, l’organisation intérieure d’un couvent, l’éleclion et la déposition des supérieurs, l’horaire du travail et des offices, les rapports avec le gouvernement, avec l’évêque ou le patriarche, l’inventaire des richesses mobilières et immobilières, parfois même le catalogue des bibliothèques. Sans entrer dans tous ces détails qui nous entraîneraient trop loin, sans insister sur la vie quotidienne menée par les moines, qui sera étudiée à propos du viionachisme d’aujourd’hui, disons un mot des diverses sorles de monastères. Il y a des monastères autodespotes, impériaux, patriarcaux, métropolitains, épiscopaux. Les monastères autodespotes ou libres n’étaient soumis à aucune autorité particulière et se guidaient d’après les règles du fondateur, au point de vue de l’administration temporelle, car. en ce qui concerne la juridiction, ils dépendaient de l’ordinaire ou du patriarche. Les monast’res de l’Athos sont l’exemple le plus frappant de ce genre de vie. Les nui ntété fon dés par un empereur ou sur une dépendance da son domaine et dotés par lui des fonds nécessaires a assurer leur subsistance : quelquefois, ils étaient antérieurs à son avènement au trône, s’ils n’avaient pas été confisqués à

particuliers par les agents du fisc. Les ne

iarcatix étaient placés sous l’autorité immédiate du patriarche ; on les appelle aussi stavropégiaques, par suit » ’il s ii lits que le patriarche revendiquait sur eux en plantant une croix de bois derrière l’autel. Ils cor ondent aux mon des congrégations à

solennels ou à vœux simples, qui relèvent immédiatement du saint-siège. Les monastères métropolitains sont ceux qu’un métropolite a fondés et dotés ou ceux qu’il a soustraits à la juridiction de l’évêque diocésain au h il" la stavropégie. Le patriarche Germain II déclara, au xiii’siècle, que le droit de planter la croix I pu’nait qu’au patriarche et aux évoques, non au mi tromonastéres épiscopau c -ont ceux qu’un évéque i ndateur a placés sous son aul

directe. Dès la fin du imon nous apprend,

/’.’..’cxxxvii, col. 413, que les fondateurs cherchaient le plus pi, re leurs moines et leurs clercs

copale. La raison en est des plus

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et qu’on appelait métokhia ou procures du monastère possesseur ; parfois, ils dépendaient d’une église ou d’un établissement de bienfaisance. Ce genre de monastères se multiplia au moyen âge, lorsque, par suite de la détresse générale de l’empire, on fut contraint d’unir les propriétés de deux, trois couvents ou même davantage, afin que les religieux de la maison principale eussent de quoi apaiser leur faim.

Pour les monastères du mont Latros.voirle P. Delehaye, Analecta bollandiana. 1892, t. xi, p. -13-18 ; pour le mont Saint-Auxence et les environs, le P. Pargoire, Vie de saint Auxence et Mont Saintvu.renee, Paris, 1904, p. 15-120 ; Ruftnianes, et A propos de Boradion, dans la Byzantinisehe Zeitschrift, Munich, 1. 1899, vra, p. 429-477 ; t.xii, p. 449-493 ; Un mot sur les Acémètes, dans les Echos d’Orient, Paris, 1899, t. ii, p. 304-308, 365-372 ; Dictionnaire d’archéologie chrétienne et de liturgie de dom Cabrol, t. i, col. 307-321 ; Les monastères de saint Ignace et les cinq plus petits ilôts de l’archipel des Princes, dans le Bulletin de l’Institut archéol. russe de Constantinopte, Sofia, 1901, t. vii, p. 56-91 ; pour Constantinople, voir Du Cange, Constantinopolis cliristiana, Venise, 1729 ; dans Krumbacher, Geschichte derbyzant. Litleratur, Munich, I897, p. 10931094, la bibliographie complémentaire ; depuis lors, E. Marin, De Studio cœnobio, Paris, 1897 ; les articles du P. Pargoire, Anaple et Sosthène, dans le Bulletin de l’Institut archéol. russe de Constantinople, 1898, t. iii, p. 60-07 ; Les Saint-Mamas de Constantinople, ibid., 1903, t. ix, p. 261-816 ; S. Benay, Le monastère de la source à Constantinople, dans esÉcliosd"Orient. t. iii, p. 223-228, 295-300 ; A. Hergès, Le monastère du Pantocrator, dans les Échos d’Orient, t. ii, p. 70-88 ; pour Patmos, E. Le Barbier, Saint Christodute et la réforme des couvents grecs au xf siècle, 2’édit., Paris, 1863 ; Ch. Diehl, Le trésor et la bibliothèque de Patmos, dans la Byzantinisehe Zeitschrift, 1892, t. i, p. 488-526 ; Dmitrievskij, Esquiss Patmos (en russe), Kazan, 1894 ; pour la Gappadoce, A. Levidès, Ai’/ |iovoXî80rç | » ovai T’.'i K «  «  « bÎoxî « h «  « ! Auxuovi’a ;, Constantinople, Comme études générales, W. Nissen, Die Begelung des rwesens im Rhomàerreiche, Hambourg, 1897 ; A. Ferradou, Les biens des monastères à Bijzance, Bordeaux, 1896 ; J. Sokolov, L’état du monachisme byzantin, de la moitié du ixii la fin du xiii° siècle (en russe), Kazan, 1894 ; K. Holl, Enthusiasmus vend Bussgewalt beim griechischen M’ànchtum, ig, 1897 ; A. Hergès, Élection et déposition des higoumènes au xir siècle, dans les Échos d’Orient, t. iii, p, 10-49.

XVIII. Les patriarches m 1453 à 1029. — Le 29 mai 1453, mardi de la Pentecôte, Constantinople était prise par les Turcs et l’empire byzantin définitivement aboli. Qu’allait-il advenir de l’Église grecque ? Elle, qui jusqu’alors avait vu ses destinées rivées pour ainsi dire à celle des basileis, allait-elle descendre avec eux dans la tombe ? On pouvait le craindre, à considérer le triste spectacle qu’offrirent les vainqueurs durant trois jours, tuant, pillant, violant, souillant sans distinction d’âge ni de lieu, et transformant leur conquête en une officine de l’enfer. Il n’en fut rien. Les trois jours de paradis islamique que Mahomet II avait promis à ses s une fois écoulés, celui-ci se souvint qu’il ne commandait pas seulement à des brutes, mais qu’il était encore le souverain d’un grand empire. S’il avait, en tant que successeur des Paléologues, des droits incontestés sur les corps et sur les biens de ses nouveaux sujets, il savait également que le domaine des âmes tiennes échappait à son influence. Contraindre par la violence ces âmes à déserter leur foi ou les priver seulement de leurs guides habitUi sans

doute tenter de refaire l’unité politique et morale de

Etal m même temps compromettre lesrésul icquis. Mahomet II était trop habile pourse risqui r qui, en lui donnant quelque vaine

satisfaction d’amour-propre, aurait entraîné l’écroulement de -es rêves de domination, Aussi, après les premiers mois d’organisation, manifestait-il son étonnemenl de Ce que le patriarche grec no fui i enu lui

I pu’il apprit que la vacance

it l’unique motif, il prit toutes ses mepour que l’élection d’un nouveau titulaire se fit