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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)

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Kybislra ou Héracleus, Antioclie du Méandre, Achyraos, Didymotichos, Pegai ou Parion, Monembasie ou Ténaro, Pergame et Brousse, dont 12 au moins figurent dans les listes de Manuel Comnène et d’Isaac l’Ange, mais pas au même rang que dans cette liste-ci ; une ancienne métropole, Proconèse, n. 87, estdescendue avec Apamée de Bithynie au rang des simples archevêchés. Ceci représente la hiérarchie officielle, celle que l’on suivait depuis ÏI01 environ et dont on ne voulait pas se départir. Des nécessités toutefois intervenaient qui obligeaient à modilier l’ordre de choses établi. Ainsi, comme nous le voyons par des actes synodaux de l’époque et comme le supposent les changements introduits plus tard par Andronic II Paléologue, Philadelphie, qui n’est qu’au 87e rang, occupait en réalité le 13e, depuis que Méliténe était retombée aux mains des Turcs ; de même Héraclée de Pont, évéché suffragant de Claudioupolis, tenait le rang de la métropole n. 17, depuis que celle-ci avait été ruinée et détruite par les Musulmans. P. G., t. cxxxvii, col. 1321. Il est probable que des modifications analogues se produisirent pour d’autres grands noms qui figuraient toujours sur les listes officielles, mais qui, en réalité, n’étaient que des titres sonores in parlibus infidclium.

Ce fut précisément cette déchéance croissante des grands sièges et l’importance nouvelle acquise par de simples évèchés, qui contraignirent Andronic II Paléologue à introduire des changements plus considérables. Celle modification fut opérée en 1298 ou 1299, mais le document, tel que nous le possédons aujourd’hui, n’en est qu’une copie relativement récente. Dans cette Notifia, qui ne comprend pas moins de 112 métropoles, figurent les 51 métropoles de Léon le Sage, ou mieux de Constantin Porphyrogénète, puisque Méliténe remplace Syracuse et la Crète remplace Séleucie. Nous y retrouvons encore les 6 métropoles nouvelles existant du temps de Tzimiscès, moins Asmosatos et Taron ; les 21 nouvelles métropoles introduites déjà du temps d’Alexis Comnène ; les 5 nouvelles métropoles, exisiant dans la liste de Manuel Comnène ; enfin, les 9 nouvelles métropoles figurant dans la liste d’Isaac l’Ange, moins Hypépa et Proconèse ; ce qui donne déjà un total de 91 noms. On y retrouve encore 8 métropoles, signalées dans la liste de Manuel Paléologue, à savoir : Pégai, Pergame, Didymotichos, Monembasie, Euripos, Sébastopolis, Kybistra, Anlioche du Méandre ; enfin 13 nouvelles métropoles qui jusqu’ici n’avaient pas été indiquées : Berrha ?a, Christoupolis, Janina, Pharsale, Galitz, Livadia, le Caucase, Viddin, Gotthie, Zéchie, Bosporos, Bitziné, Sougdaïa. Ce qu’il y a d’intéressant dans cette Notifia, c’est qu’elle nous donne le rang occupé précédemment par chacune de ces 112 métropoles, à moins qu’elles ne fussent de simples archevêchés ou même des évéchés, promus d’un seul coup à un rang supérieur. La hiérarchie était modifiée de fond en comble.

Une autre retouche fut encore apportée à cette liste par Andronic III, dit Andronic le Jeune (1328-1341), fondée en partie sur les anciennes listes, en partie sur le nouvel état de choses. Cette Notitia, qui comprend 110 noms, a 92 anciennes métropoles, plus 18 nouvelles, qu’on ne rencontre dans aucune des précédentes listes : Brysis, Chio, Cherson, Ténédos, Vizya, Maronia, Xanthi, Média, Garellé, Lemnos, Sotéroupolis, Macré, Périthéorion, Gallipoli, Rhodosto, Hexamilion, Sozopolis, Lilitza. Là encore, l’ordre hiérarchique est tout à fait différent de celui que nous avions constaté jusqu’ici.

Toutes ces listes, du reste, ne nous sont jamais parvenues dans leur forme primitive, car nous n’avons que rarement des manuscrits qui remontent à leur époque ; aussi, les copistes ne se sont-ils fait aucun scrupule d’ajouter à la liste officielle les nouvelles métropoles

qu’ils constataient de leur temps, de modifier même la liste, si certaines métropoles avaient été dégradées ou promues à un rang supérieur. Tous ces changements, toutes ces retouches font qu’il est très difficile de se faire une opinion et de pouvoir as-igner une date précise à chaque document, tel du moins qu’il nous a été conservé. Il faudra attendre l’édition définitive des Noluise episcopalvuni, promise depuis longtemps par M. Gelzer et qu’il était cerlainement le seul en mesure de nous donner, si la mort n était pas venue le surprendre. Jusqu’à ce moment, que l’on se reporte aux diverses études que ce savant géographe byzantin a dispersées dans une série de publications, ainsi qu’aux corrections apportées par M. de Boor, et que l’on force en combinant les résultats acquis ou supposés d’arriver à une solution satisfaisante.

Les deux N’utilise d’Andronic II et d’Andronic III ont été reproduites, soit dans Parthey, op. cit., p. 225-2 13. soit dans Gelzer, Unyedruckle… Texte der Nolilise episcopatuum, p. 595-013. Dans ce dernier ouvrage on trouvera même l’édition des textes accompagnée d’un appareil critique suffisant, en attendant l’édition définitive. Ce même savant a publié, op. cit., p. 613-637, une Notilia postérieure à la prise de Conslantinople par les Turcs, 1453, et qui dale probablement de la seconde moitié du xve siècle. La valeur de cette Notilia est bien supérieure à celle des listes précédentes, car elle répond à la réalité et, loin de vouloir conserver un passé disparu depuis longtemps, elle dépeint la hiérarchie ecclésiastique, telle qu’elle existait à ce moment. Comme c’est elle qui a servi de base aux classifications de l’avenir, je vais la reproduire intégralement ; elle ne comprend, du reste, qu’un nombre restreint de métropoles.

MÉTROPOLES DU PATRIARCAT DE CONSTANTINOPLE

VERS LA. FIN DU XVe SIÈCLE.

1. Césarée.

2. Éplièse.

3. Héraclée.

4. Ancyre.

5. Cyzique.

0. Philadelphie.

7. Nicomédie.

8. Nicée

9. Chalcédoine.

10. Thessalonique.

11. Tirnovo.

12. Andiïnople.

13. Amasée.

14. Brousse.

15. Néocésarée.

16. Iconium.

17. Berrhœa.

18. Pisidie.

19. Corinthe.

20. Monembasie.

21. Athènes.

22. Patres.

23. Trébizonde.

24. Larissa.

25. Naupacte.

26. Philippopolis.

27. Rhodes.

28. Serrés.

29. Philippes.

30. Cbristonfolis on CaTila.

31. Smyrne.

32. Mitylène.

33. Janina.

34. Didymotichos.

35. Mélénik.

36. Nouvelle Patras.

37. Thèbes.

38. Ainos.

39. Kérasonte.

40. Viddin.

41. MOthymna.

42. Christianoupolis.

43. Lacédémone.

44. Paronaxia.

45. Vacat.

46. Mésembrie.

47. Siliviie.

48. Argos et Nauplie.

49. Euripos.

50. Sofia,

51. Média.

52. Anchialos.

53. Varna. 51. Dristra.

55. Preïlav,

56. Karavizya.

57. Mai

58. Périthéorion.

59. Zychnai.

60. Drama.

61. Kicopolis ou Jurokop.

62. Ganos.

63. Rhoizéon.

64. Lazie.

65. Gotthie.

66. Capba,

67. Chio.

68. Lemnos.

69. Ischanion.

70. Imbros.

71. Oungrovalachie.’-. Moldovalachie.

Le petit nombre de métropoles, 72 seulement, donne à réfléchir, mais s’explique sans trop de peine. L’Asie-Mineure, abstraction faite des iles et de quelques illes CÔtières, n’était plus qu’une vaste ruine ; en Europe, si les Latins étaient chassés et le patriarcat bulgare de Tirnovo supprimé depuis 1393, les Serbes et les Bulgares conservaient encore des Églises autonomes à Ipek et à Ochrida. De même, l’acquisition des deux métropoles de Moldovlachie et de Oungrovlachie ne compensait pas absolument la perte de Kiev et de la province de Russie. En somme, l’Église byzantine s’étendait alors dans tout l’empire turc, sauf les deux Églises d’Ipek et d Ochrida. et elle comprenait encore que.