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CYRILLE DE JERUSALEM (SAINT :


tanée des deux sacrements, et le rapport intime qu’ils ont entre eux, expliquent pourquoi saint Cyrille. comme les Pères anciens, ne distingue pas toujours les deux rites ni leurs effets ; souvent il a en vue l'état de chrétien parfait, qui devait être pour ses auditeurs le terme de la sainte quarantaine. Le théologien qui veut prouver, par l’auteur des Catéchèses, l’existence de deux rites sacramentels ou de deux caractères distincts, doit tenir compte de ce fait et baser sa preuve sur des témoignages qui s’appliquent clairement aux deux sacrements à la fois ou à tel en particulier. Marquardt, p. 40, 44, 60.

é) Identité substantielle du rite cyrillien et du rite catholique de la confirmation. — Les objections confondent, en général, la question de terminologie avec la question de chose, ou les points accidentels et secondaires avec le problème fondamental, quand il n’y a pas véritable ignoratio elenchi. Que ce rite s’appelle chez, saint Cyrille nuorripiov plutôt que sacramentum, /s ! T[Aa plutôt que con/irmatio, affaire de mots qui ne fait rien à la chose elle-même. Que l’onction se fasse sur différentes parties du corps, ou seulement sur le front, détail secondaire qui n’atteint ni la substance ni le symbolisme essentiel du rite sacramentel. Qu'à côté de l’onction, il faille une imposition des mains, et quelle imposition, c’est là une question plus grave, mais controversée parmi les théologiens de l'Église latine elle-même. Voir Confirmation, col. 998 sq., 1072. En réalité, l’onction reste dans le rite romain comme dans le rite cyrillien : sacramentum con/irmationis, quod per manuum impositionem episcopi conferunt, chrismando renatos, suivant la formule qui se lit dans la Confession de l’empereur Michel Paléologue. Denzinger, Encfiiridion, n. 388. Et il n’est aucun des effets assignés à la chrismalion par l’auteur des Catéchèses, qui ne convienne au sacrement de la confirmation. Il ne faut donc pas s'étonner que des protestants, d’ailleurs peu suspects d’excessive sympathie pour l'Église romaine, aient reconnu entre les deux rites un air de parenté suffisant pour que le docteur palestinien, mis en présence de l’un et de l’autre, n’hésitât pas à dire : Equidem non possum qu’vn catholicoi mu partes sequar. Plilt, p. 145.

4. L’euc/iaristie. — Saint Cyrille parle de cet auguste sacrement dans ses deux dernières catéchèses, les xxu" et xxih", quatrième et cinquième mystagogiques. Admirable couronnement de son œuvre, où il s’acquitte magnifiquement de la promesse qu’il avait faite auparavant à ses auditeurs, de leur expliquer après Pâques lis mystères du Nouveau Testament qui s’accomplissent sur l’autel, xviii, 33, col. 1056. On a pu dire sans exagération qu’il serait difficile de trouver dans toute l’antiquité quelque chose de plus net et de plus important sur la saillie eucharistie. Marquardt, p. 72. L’ensemble de la doctrine cyrillienne a été bien exposé par Becker, Der heilige Cyrillus von Jérusalem "bec die reale Gegenwarl Chris ti ni der heiligen Eucharistie, dans Der Katholik, 1872, t. i 3g, eu.

a) /'" réelle. — La foi du saint docteur ne se

dégagi pa eulement de telles ou telles expressions, pourtant très significatives, mais du mouvement de ta pensée dans la catéchèse xxii', col, 1097 sq. On venait de lire |i de la I" Épltre, mv Corinthiens,

xi, » sq., en — - i rit l'.uil rapporte l’institution de l’eucha rishe. Cyrille débute uni lui seul, renseignement île l’apôtre que vous venez d’entendre, luffil pleinement pour roui convaincre 'le la divins m

dont la réception vient de vous fane participant ! 'lu

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tantôt dogmatique et tantôt moral, qui tend à confirmer la foi en ce mystère. Cyrille rappelle le changement de l’eau en vin aux noces de Cana, exemple de la puissance et de la bonté du Sauveur, n. 2 ; les pains de proposition, figure du pain céleste et du breuvage salutaire qui sanctifient l'âme et le corps, n. 5 ; les paroles prophétiques de David sur la table mystique, opposée à la table impure des démons, et sur le calice du saint enivrement, n. 7 ; celles de Salomon sur le pain et le vin spirituels, n. 8. Et chacun de ces souvenirs amène toujours la même conclusion. « Donc, ce qui vous est donné, recevez-le en toute assurance comme le corps et le sang du Christ ; car c’est son corps qui vous est donné sous la figure du pain, èv tJttw ap-ro-j, et c’est son sang qui vous est donné sous la figure du viii, (/ T-J7TO) oi’vou, afin qu’ayant pris le corps et le sang du Christ, vous lui soyez unis en un même corps et un même sang, a-j<7ati)|j.o ; xai <riv<xiu.oç aJ-roO. C’est ainsi que, son corps et son sang se répandant en nos membres, nous devenons des porte-Christ, /piTT^ôpot. C’est ainsi que, suivant la parole de saint Pierre, nous devenons participants de la nature divine, » n. 3. N’imitez pas les Juifs qui, n’entendant pas spirituellement les paroles du Sauveur, se scandalisèrent et le quittèrent, n. 4. « Pour vous, ne voyez pas là du simple pain et du simple vin ; car c’est le corps et le sang du Christ, sa parole en est garant. Si les sens, si le goût vous suggèrent le contraire, que la foi vous rassure et vous rende pleinement certains du don qui vous a été fait du corps et du sang du Christ, » n. 6. « Instruits donc et fermement persuadés que ce qui semble du pain, ô <fa ; vô|j.£vo ; à'pro ;, n’est pas du pain, quoiqu’en dise le goût, mais le corps du Christ, et que ce qui paraît du vin, ô çaivd|j.£vo ; oïvo ;, n’est pas du viii, quoiqu’en dise le goût, mais le sang du Christ, fortifiez votre âme en prenant ce pain spirituel, etc., » n. 9.

Tel est le langage de saint Cyrille dans une instruction adressée à des néophytes pour leur apprendre ce qu'était le mystère du corps et du sang divin, auquel ils venaient de participer une première fois ; langage qu’on doit, par Conséquent, supposer simple et sans ambages ; langage si clair pourtant, que le cardinal Bellarmin u’a pas craint de dire, De sacramento eucharisties, 1. II, c. xin : Ac de sacramento eucharistiæ lam proprie et perspicue loquitur, ut non magis aperte loqui potuerit, si vixisset teniporibiis nos tris. Langage confirmé', de plus, dans la catéchèse suivante, par ce que l’orateur dit de la manière de se présenter i la sainte table. Parmi les recommandations qu’il adresse à ce sujet, on lit en effet celles-ci : « Faites de voire main gauche comme un trône supportant la droite, qui doit recevoir le Roi ; et formant un creux avec cette main, recevez le corps du Christ, en répondant Amen, Puis. après avoir sanctifié vos yeux au contact de ce saint corps, CommunieZ-VOUS ; mais ayez sien de n’en rien

perdre. Tout ce que vous laisseriez échapper, considérez-le comme si c'était une atteinte portée à l’intégrité de vos membres. Dites-moi, je vous prie, si vous aviez dans les mains des paillettes d’or, ne les tiendriez-vous pas avec la plus grande précaution, pour n’en rien re à votre détriment ? Combien plus de soin faut-il mettre a ne rien perdre de ce qui est incomparablement plut précieux que l’or et les pierrerii 6) Transsubstantiation — Quel est le fondement dite ' Comment le corps et le sang 'i< Lrouvent-ils sur l’autel ' Par le chai

ment du pain au corps, et du vin au sang de Ji

Christ t I ii en Galilée, il a changé i i au en in. substance ayant quelque analogie avec le sang. et ne croirions pas au changi ment qu’il toit du vin en sou (Xuv

tl( xlua ; xxii, 2. Changement qui s’opi ri par la n rtu du Saint-Esprit, c < notre do< leur l’indique dans la