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CI EULLE D’ALEXANDRIE.SAINT


qu’un avec l’Esprit sanctificateur. Le I. XII. P. G., ibid., col. 608-756 ; Pusey, t. iii, p. 11-171. sur.loa., xviii, 24xxi, 25, commence par iin exposé de la passion de notre Sauveur, et quand il arrive à la résurrection, il attire encore une fois l’attention sur la divinité du Fils : « Le Fils est Dieu par nature, bien qu’à cause de nous, il nomme le Père son Dieu. »

A quelle date convient-il de placer la composition de ce commentaire sur saint Jean, après l’ouverture de la controverse nestorienne ou avant, c’est-à-dire après ou avant 428 ? Suivant l’opinion courante, ce serait après 428 : ainsi pensent Bardenhewer, Palrologîe, p. 33 !) ; Baliffol, La littérature grecque, Paris, 1897, p. 310 ; A. Ehrhard, Theol. Quarlalsclirift, 1888, p. 204, note 1. On appuie cette façon de voir sur deux raisons principales : a) L’interprétation allégorique, qui caractérise les œuvres de la première période, a fait place aux explications littérales ; 6) les allusions au nestorianisme sont ici très évidentes. Malgré l’autorité de ceux qui les proposent, ces raisons ne me paraissent pas convaincantes, a) D’abord, si l’allégorie est moins fréquente que dans le De adoratione ou les Glaphyres, il n’y a rien là qui puisse surprendre : le but même de l’auteur et la nature du sujet le veulent ainsi. Il faudrait d’ailleurs se bien garder de croire que l’allégorie fait complètement défaut dans notre commentaire : on peut voir, par exemple, le 1. III et la fin du 1. IV. b) Ensuite les allusions au nestorianisme ne sont pas plus évidentes que dans l’Homélie viii, qui est de 420. Ce qui au contraire me semble décisif en faveur d’une date antérieure à 428, c’est la terminologie cbristologique, dont l’imperfection ne s’expliquerait pas après les débuts de la controverse. Et de fait, si on veut bien y prêter un peu d’attention, on s’apercevra sans peine qu’ici, comme dans le Thésaurus et le De Trinitate, voir plus loin, col. 2488-2489, les vrais adversaires sont les ariens de toutes nuances ; la doctrine spécialement développée et défendue est le dogme trinitaire. Voir J. Mahé, La date du commentaire de saint Cyrille sur saint Jean, dans le Bulletin de littérature ecclésiastique, février 1907, p. 41-45.

4. Fragments de commentaires perdus.

Quelquesuns sont très courts, comme ceux sur les Livres des Rois, P. G., t. i.xix, col. 680-097 ; sur les Livres sapientiaux, ibid., col. 1277-1293 ; sur Jêrémie, Baruch et Daniel, t. lxx, col. 1451-1461, et ne peuvent être utilisés qu’avec la plus extrême réserve. D’autres sont plus considérables : sur les Psaumes, P. G., t. lxix, col. 699-1294 ; sur Saint Matthieu, P. G., t. lxxii, col. 365-471 ; sur les Épîlres de S. Paul, aux Romains, P. G., t. i.xxiv, col. 773-856 ; Pusey, t. m (à la suite du commentaire sur saint Jean), p. 173-248 ; aux Corinthiens, P. G., ibid., col. 856-952 ; Pusey, t. iii, p. 249361 ; aux Hébreux, P. G., ibid., col. 953-1005 ; Pusey, t. iii, p. 362-440 (qui ajoute plusieurs fragments syriaques). Les fragments grecs sur saint Luc, publiés par Migne, P. G., t. i.xxii, col. 475-950, doivent être contrôlés sur les éditions syriaques de R. Pavne Smith, Oxford, 1858-1859, et de W. Wright, Londres, 1874, Pusey, t. iii, p. 441-451, a montré que presque tous les fragments cités dans P. G., t. i.xxiv, col. 757-773 et 1008-1024, comme fragments de Commentaires sur les Actes des apôtres et sur les Épitres catholiques, appartiennent en réalité à d’autres œuvres déjà connues de Cyrille.

Cyrille qui a commenté les Évangiles de saint Matthieu, de saint Luc, de saint Jean, a-t-il négligé celui de saint Marc ? Ou bien faut-il admettre que la Caleua in Evangelium S. Marri, publiée par Cramer, Catenx Grœcorum Patruni, t. i, p. 259-447, soit son œuvre ? Les manuscrits l’attribuent tantôt au prêtre Victor d’Antioebe, tantôt à saint Cyrille. Cramer, dans sa préface, incline pour Cyrille ; mais il ne semble pas avoir

été suivi par les critiques plus récents. Quoi qu’il en soit, cette ebaine renferme des - publiés déjà

comme œuvres authentiques de Cyrille. Comparer Cramer, p. 286, lig. 16 sq., avec /’. <., t. lxxii, col. 392 ; Cramer, p, 423, lig. 8 sq., avec P. G., ibid., col. 909.

II. ŒUVRES DOGMATIQUES El APOLOGÉTIQUES. —

Nous distinguerons celles qui ont précédé et celles qui ont suivi l’ouverture de la lutte contre Nestor i US.

1° Avant la controverse nestorienne, ou ruant’f2H.

— Ce sont des écrits sur la Trinité, contre l’arianisme et ses partisans de toutes nuances : le Thésaurus, et le De consubslanliali Trinitate.

1. Le Thésaurus.’Il j316Xo( rûv Drjaavpûv wepi tr, ; âyi’a ; xaV ôu, oovktïou Tpiâ30ç. P. G., I. i.xxv, col. 9-654. — Cyrille fait allusion à cet ouvrage dans son Commentaire sur saint Jean, P. G., t. lxxiii, col. 93 ; Pusey, t. I, p. 81, et dans la préface du De Trinitate, /’. C., t. LXXV, col. 657. Pbotius en faisait un très grand Bibliolheca, cod. 136, P. G., t. ciii, col. 416. La première édition latine, traduction de Georges de Trébizonde, parut en 1513 à Paris ; le texte grec ne fut pas publié avant Aubert (1638). D’après la préface, ce traité a été écrit à la demande d’un ami, du nom de Ni sius, et lui est dédié. C’est un recueil, un trésor, d’assertions généralement assez brèves sur les points du dogme trinitaire attaqués par les hérétiques. Sous une forme sévèrement didactique et sobre, nous trouvons, dans cette série d’affirmations, l’exposé des croyances traditionnelles et la réponse aux objections ariennes. Cyrille ne me semble pas y avoir mis rien de personnel et de nouveau ; il dépend des Cappadociens, d’Épipbane, d’Atbanase surtout ; son mérite est d’avoir réuni ce qui était épars chez ses prédécesseurs et de l’avoir souvent présenté d’une façon plus vive et plus convaincante. Il a divisé son œuvi chapitres ou >. oyot (voir la table des matières. P. G., t. lxxv, col. 13-21) : trois (i-iii) sur les termes i-£w/-, To ; et yswriTÔ ;, col. 9-36 ; un (iv) sur le fameux r ; hôte.-.-. oûx r, v, col. 36-57 ; trois (v-vn) sur la génération éternelle et naturelle du Verbe, col. 57-101 ; sept ivtu-xivi sur i|j.oo’j1710.’, pour démontrer la consubstantialité parfaite du Fils et du Père, col. 101-215 ; quatre xv-xviii sont employés à démontrer que le Fils n’est pas une créature, col. 2*5-313 ; quatorze (xix-xxxii) à démontrer que le Fils n’est inférieur en rien à son Père, qu’il est Dieu par nature, col. 313-565. Deux chapitres (xxxinxxxiv ) sont spécialement consacrés au Saint-Esprit, et prouvent qu’il est Dieu et de même nature que le Fils, col. 565-617. Le dernier chapitre (xxxv) est un recueil de textes scripturaires sur la génération éternelle du Fils, col. 617-656. D’ailleurs, comme le remarquait Pbotius, cod. 136, l’argument scripluraire joue un très grand rôle dans tout le traité. Dans son Opusculum contra errores Grœcorum, saint Thomas d’Aquin reproduit, d’après l’ouvrage anonyme Libellus de processione Spiritus Sancli, ’mi certain nombre de citations en faveur de la primauté romaine, et les donne comme empruntées au Thésaurus. Mais ces textes ne se trouvent pas chez Cyrille, et il est évident à première vue qu’ils ne peuvent être de lui. Cf. Reusch. Die Fàlschuugen in dem Traklat des Thomas von Aquin gegen die Griechen, dans Abhandlungrn der kgl. bayer. Akademie der Wissenschaften : » Mùnchen, 1889.

2. Le De consubslantiali Trinitate. U : y. i- ;  :.x ; t ; xat o ; ooj(7t’ou TptotSo :. P. G., t. lxxv, col. 658-1124. — Ce livré, comme le précédent, est adressé à Némésius ; il traite d’ailleurs exactement le même sujet ; mais cette fois, sous forme de dialogue et d’une façon moins scolastique. On le cite souvent sous ce titre : De Trinitate ad llcrmiam, parce que l’interlocuteur de Cyrille est désigné par le nom d’Hermias. La table, en tête de l’ouvrage, nous indique la division en sept dialogues :