Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/61

Cette page n’a pas encore été corrigée
1389
1390
CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


nous l’apprend une lettre de Frédéric II, Miklosich et Miiller, Acla et diplomata grssca niedii œii, Vienne, 1665, t. iii, p. 7-2-75, et l’empereur allemand use de toute son influence sur son gendre pour essayer de le détourner de l’union avec Rome, qui « cherche à semer la discorde entre le père et le fils » . Nonobstant cet avis intéressé, Vatatzès reçoit aimablement les envoyés du pape et lui envoie, à son tour, une députalion officielle. Elle est retenue près de dix-huit mois en Italie sur les ordres des Hohenstaufen et, quand après avoir rejoint le pape à Pérouse, novembre 1251, elle peut revenir à Xicée, les sentiments du basileus sont modifiés et il ne songe plus qu’à reprendre Constantinople. De là. un certain froid jeté sur ses négociations avec Rome. Innocent IV, lui, n’a pas renoncé à son projet et, à la suite de pourparlers qui nous échappent, une ambassade grecque se dirige de Xicée vers Rome, à la fin de 1253 ; elle est conduite par les deux métropolites de Cyzique et de Sardes et retenue comme la précédente dans l’Italie méridionale. Enfin, elle a la liberté de ses mouvements et, après avoir rejoint le pape à Assise et à Anagni, elle repart pour l’Orient, munie de la réponse pontificale. Les négociations avaient abouti ; jamais les Byzantins n’avaient consenti à de pareilles concessions, et jamais la papauté n’avait répondu aussi favorablement à leurs avances. La primauté pontificale était reconnue, la soumission de l’Eglise grecque attestée par le serment d’obédience, les décisions particulières du pape acceptées à l’avenir, lorsqu’elles ne seraient pas contraires aux anciens conciles, le tribunal romain déclaré juridiction d’appel pour les conflits entre les membres du haut clergé byzantin, enfin l’autorité du pape souverainement proclamée en matière de foi et de discipline, lorsqu’elle n’irait pas à rencontre des anciens canons et des saintes Écritures. En retour de ces concessions, le patriarche grec porterait le titre de Constantinople et siégerait dans cette ville, alors que le patriarche latin n’étendrait sa juridiction que sur les membres de son Kglise, le symbole serait chanté par les Grecs sans l’insertion du l’Unique, et l’empire latin supprimé, postquam Conslantinopolilanani chutaient àd ejusdem imperatoris dominium devolvi casu quolibet conligisset. Hélas ! la mort ne laissa à aucun des négociateurs le temps de compléter leur œuvre. L’année m< me de l’arrivée des légats à Nicée, 1254, Innocent IV mourait, ainsi que Vatatzès, et si le pape Alexandre IV était prêl à approuver les décisions de son prédécesseur, Théodore II Lascaris professait à l’égard de l’union des sentiments opposés à ceux de son père. Sur ces intéressantes négociations, voir l’oude Nordi a, p. 359 :  ; 78, 7."r>-759, qui a utilise des documents inédits, Par <lrux fois, en 1254 et en 1256, il renvoya au pape ses négociateurs, sans vouloir i geravec eux le moindre rapport. Sur les sentiment I iris, ’.oir X. 1 i liucx Lascaris epi stolæ 1 1 xvii, Florence, 1898, passim, et Swete, Théodor La caris junior, de processione Spiritus S oratio apologetica, Londres, 1875. l a mortdi I marqua la ruine de, car Michel VIII Paléo logue, une fois proclamé empi reur, 1 er janvier 1259, ’empressa di délivrer du jeune Jean Lascaris, dont il était constitué le tuteur et, par la reprise de Constantinople sur les Latin. lô août 1261, de s’acquérir une gloire immortelle. Dès son avènement, du n afin d’amortir la redoutable coalition qui s’organisait contre lui en Oci ident, il avail non. des relal la cour pontificale en implorant son appui.

K. Festa, ! /’(/’Imptratore Michèle vin /’«  1889, 1 -MI,

Uicbel VIII ttji’IV.

XV. Les unions de Lyon et de Florence, 12611453. — « La reprise de Constantinople par les Grecs semblait creuser l’abîme entre Byzance et la papauté, et, en effet, la première pensée d’Urbain IV fut de restaurer à tout prix l’empire latin détruit. » Ch. Diehl, Eludes byzantines, p. 191. A peine monté sur le trône de saint Pierre, 29 août 1261, il fit prêcher la croisade contre Paléologue. Malheureusement, un pareil projet ne pouvait qu’aller à l’encontre des intérêts majeurs de l’Église. Le roi de Sicile, Manfred, fils de Frédéric II et le grand adversaire de l’Église, s’était engagé à créer une ligue, dans laquelle entreraient les Vénitiens, le despote d’Épire, le duc d’Achaïe et le souverain déchu Raudouin II, contre les Byzantins et leurs fidèles alliés, les Génois. Accepter cette union contre-nature et la favoriser, c’eût été, de la part d’Urbain IV, désavouer tout ce qu’avaient fait ses prédécesseurs et mettre l’Église au service des odieux Hohenstaufen. Par ailleurs, s’il n’était pas soutenu, Manfred avait juré d’agir isolément et pour son propre compte, et le pape risquait, en soulevant les autres souverains occidentaux contre les Grecs, d’aider encore à l’entreprise de son plus mortel ennemi. En face d’aussi redoutables complications, Urbain IV n’hésita plus et, plutôt que d’encourager les ambitions orientales du roi de Sicile, il accueillit favorablement les ouvertures que lui lit en 1262 l’empereur Michel VIII. Celui-ci venait de lui soumettre un projet de paix avec les puissances occidentales et, dans un avenir assez rapproché, la soumission de son Église ; le pape y accéda volontiers, à condition qu’il s’abstiendrait, en attendant, de toute hostilité contre les possessions franques d’Orient. Tel n’était pas précisément le but que visait Paléologue. Aussi n’épargna-t-il rien pour gagner les Latins de vitesse, et tandis que l’idée d’une croisade antigrecque était pour le moment abandonnée, il incorpora à ses États bon nombre de villes ou de forteresses. Une telle duplicité devait évidemment froisser le pape ; néanmoins, les relations ne furent pas interrompues et, dans sa lettre du 28 juillet 1263, Urbain IV traçait un programme d’union, qui ne différait pas de celui qu’avait présenté Innocent IV en 1254. Au mois d’août de la même année, quatre franciscains se rendaient à Constantinople, porteurs de la réponse pontificale et il, s instructions orales à eux communiquées. Leur voyage dura longtemps, si longtemps que, au printemps de 1264, ils n’étaient pas encore arrivés à destination. Ce que voyant, Paléologue douta des bonnes intentions du pape et, sans plus attendre, attaqua les possessions latines d’Achaïe, mais il essuya une sanglante défaite, ci sr retourna immédiatement du côté de Rome. Iians une lettre louchanle et habile, écrite au printemps de 1264, il le reconnut pour le chef universel do la chrétienté : Sicut prvnceps n^inium sacerdotum ci unU versa doctor catkolictt l eut loco b. Pétri

il. Wadding, Annal

t. iv. p. 223-226. Pu coup, les dispositions d’Urbain IV furent complètement modifiées. Lui qui venait de prêcher la croisade contre les fourberies do Paléolo

lia à Byzance une seconde ambassade, » ve< une réponse favorable, 22 juin 1264. Elle croisa en roule la première ambassade des quatre franciscains, qui avaient enfin abordé à Constantinople et en rapportaient la convention, ecs. Malheureuni. la mort du pape, 2 o réta tous Il lei S, axant qu ; -iti.

L’opposition ouverte que la papauté avait faite aux

de Manfred sur l’Orient, elle devait la faire plus ou moins sourdement contre Charles d’Anjou, le favori

de i ;, loi que, après la d laiti et i Man « 

ti, .1. 26 i v m r 1266, lo frère desaint nquis

le royaume d Deui I II

reur latin, Baudouin il, en d fille Béalrit